mercredi 28 mai 2008

Le hang, un instrument fascinant

Je suis tombé ce week-end sur un vidéo montrant un percussionniste s'adonner à une improvisation fascinante avec un instrument que je n'avais jamais vu auparavant. En forme d'ovni, tout en métal, le musicien y frappait la coque et selon l'endroit où il frappait, il sortait de l'instrument des notes très belles, très mélodieuses. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance du hang, tout nouvel instrument qui réinvente à nouveau le domaine des percussions.

Avant d'aller plus loin, voici une image de quelques hanghang (hang au pluriel).

L'instrument a été conçu en 2000 par deux musiciens suisses, Félix Rohner et Sabina Schärer, à Berne. Le mot « hang », en bernois, signifie « main », d'où l'appellation de l'instrument qui se joue avec les mains. Le hang est le fruit de 25 années de recherche en accoustique et en métallurgie. Ce qui est très étonnant en regardant un hang, c'est sa simplicité. Deux dômes de métal en acier juxtaposés forment la caisse de résonance. L'instrument comporte 9 notes, chacune étant générée très précisément par les huit renflements circulaires situés sur le pourtour de la paroi et par la protubérance au sommet (qui correspond à la note la plus grave). Le demi-dôme qui contient toutes ces notes correspond au côté Ding de l'instrument, alors qu'en dessous, l'autre dôme comporte un trou central qui fait penser à un udu. On appelle ce côté le Gu. Plusieurs types de hang existent, chacun ayant été précalibré selon une gamme de notes précises.

Le hang se joue idéalement assis, l'instrument reposant sur les cuisses et les genoux, à l'horizontale. Il suffit pour le musicien de taper la paroi aux endroits appropriés pour générer les notes. En frappant dans les zones jouxtant les renflements, le son correspond à la note parfaite. Plus on s'éloigne de ces zones, plus les harmoniques seront persistantes, si bien que plusieurs types de sons peuvent être générés avec l'instrument. En utilisant une technique de frappe s'apparentant au darbouka et au tabla, on peut générer des sons plus secs, plus étouffés, avec moins d'harmoniques que si on frappe librement sur l'instrument. On peut également se servir du côté Gu comportant la grande ouverture pour jouer de la même façon qu'un udu, à défaut de ne pouvoir générer cette fois-ci qu'une seule note avec ses harmoniques.

Malheureusement, le hang ne se vend pas à grande échelle, les créateurs ayant délibérément décidé de se concentrer sur la très grande qualité de leur instrument plutôt que sur une mise en marché plus globale. Il faut donc écrire directement (par la poste ou par fax) auprès d'eux pour s'inscrire à une liste d'attente, et souvent, plusieurs mois sont nécessaires afin de pouvoir mettre la main sur un hang. Le prix est d'environ 1500$ à cause de l'infinie précaution et minutie dans la fabrication du dôme servant à générer les notes. À noter qu'aucun site web officiel ni adresse courriel n'existe sur les créateurs et l'instrument.

Pour vous montrer la très grande beauté de la musique créée avec un hang, voici deux vidéos d'improvisation que j'affectionne particulièrement. Bonne écoute!

Listes de liens pertinents sur le hang

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