Rien n’est plus organique et naturel que le djembé. Tous les matériaux nécessaires à sa fabrication (à part la corde et les anneaux de fer), proviennent d’êtres vivants. C’est ce qui confère à cet instrument une dimension fortement mystique, et pour ma part, à chaque fois que je frappe sur la peau de chèvre, je me sens connecté à quelque chose qui dépasse ma perception ou ma conscience, comme si je devenais sensible à une deuxième, voire une troisième dimension du monde. C’est encore plus vrai lorsque nous jouons en groupe, puisque la puissance de frappe du djembé et des doum-doum en devient décuplée.
dimanche 27 mars 2011
samedi 5 juin 2010
Le Dibon, rythme des oiseaux
Le Dibon (II) est un rythme joué pour les fermiers. Le Dibon représente un couple d’oiseaux, mâle et femelle, qui sont ensemble le jour et qui, la nuit, se séparent pour dormir chacun dans leur arbre. Le matin, lorsqu’ils veulent se réunir, un des oiseaux chante et l’autre lui répond. La mélodie de leur chant a été entendue par les chasseurs de l’époque pour être transposée en rythme qui, de nos jours, accompagnent les fermiers lors de leur retour des labours.
Ce rythme contient une polyrythmie absolument magnifique aux doum-doum, car le dununba et le sangban se répondent continuellement pour rappeler le chant des oiseaux. Le rythme contient aussi 7 phrases de technique pour parfaire vos solos. Voici la partition et les vidéos.
jeudi 3 juin 2010
Le pouvoir guérisseur du djembé
Depuis que je goûte aux rythmes africains à travers le djembé, et que je transmet cette passion des rythmes à une panoplie de gens, je constate à quel point cet instrument détient un pouvoir de «guérison». Détrompez-vous, je ne parle pas de miraculés, je parle ici d’effets tangibles sur le corps et sur la tête. Pour ma part, je sais que le tambour africain m’apporte un bien-être complet, que ce soit au niveau corporel ou psychique. Et ce bien-être semble partagé par une très grande majorité de gens. Je me suis amusé à recueillir certains commentaires en posant la question suivante:
Quel est votre sentiment intérieur lorsque vous jouez du djembé, comment vous sentez-vous ?vendredi 16 octobre 2009
Le djembé dans un orchestre symphonique
Depuis plus de deux ans maintenant, je vous parle dans cet espace virtuel des grands événements qui ont jalonné mon parcours musical avec l’école Samajam depuis que je joue du djembé, ainsi que dans mes temps libres. Dans quelques jours, un autre événement grandiose se déroulera dans mon parcours de musicien, soit celui de jouer de la percussion avec un véritable orchestre symphonique.
mercredi 14 octobre 2009
Un piano en forme d’escalier
Je ne pouvais pas passer à côté de ce vidéo où le concept sait allier le plaisir de la musique (la percussion par surcroît) et le fait de se maintenir en forme. L’idée est simple: inculquer l’envie aux gens d’utiliser un escalier au lieu d’un escalateur, mais sans leur parler ni même leur indiquer par écrit de le faire. Il suffit d’utiliser la musique et les sons…Vous n’avez qu’à cliquer pour voir le résultat qui est stupéfiant.
lundi 24 août 2009
Vi, un spectacle multidisciplinaire à voir!
J’admire beaucoup les gens qui vont au bout de leur rêve et de leur ambition. C’est pourquoi je ne pouvais passer à côté de l’occasion pour parler du spectacle d’une amie qui m’est chère. Elle s’appelle Rhodnie Désir et elle est à l’aube d’accoucher d’une oeuvre unique en son genre qui aura lieu du 26 au 29 août prochain au Centre Calixa-Lavallée situé dans le parc Lafontaine, à Montréal.
J’ai connu Rhodnie grâce au djembé qui fait maintenant partie de nos vies respectives. Elle avait déjà à l’époque une énergie rafraîchissante à souhait, et lorsqu’elle mit son projet à exécution, j’ai été touché par sa détermination et sa volonté de créer. Deux ans plus tard, l’ambition abstraite devient concrète. Son spectacle, articulé autour de sept disciplines artistiques, met en vedette des artistes de renom. Dans le domaine de la percussion, il y aura Kattam et Mélissa Lavergne, entre autres.
Pour plus de détails sur le spectacle, je vous invite à aller lire cet article paru dans le journal de quartier Le Plateau de la semaine dernière.
Site officiel du spectacle Vi et de la compagnie artistique de Rhodnie Désir
jeudi 25 juin 2009
Taafé Fanga 5 fois au festival Nuits d’Afrique
Le groupe phare de percussions d’Afrique de l’Ouest du Québec, Taafé Fanga, sera l’incontournable vedette du prochain festival Nuits d’Afrique qui se tiendra à Montréal dès le 14 juillet prochain. Pas moins de cinq représentations seront tenues, soit 4 soirs en première partie d’artistes de renom alors que le dernier soir, ce sera un spectacle total de Taafé Fanga. Voici les dates:
Taafé Fanga (Afrique de l'Ouest / Qc) et Habana Café (Cuba)
Dimanche 19 juillet 2009
23:00
Club Balattou
Les étoiles de Nuits d'Afrique
10$ (gratuit pour les détenteurs de billet du festival)
Taafé Fanga (Afrique de l'Ouest / Qc) et Estação da Luz (Brésil)
Lundi 20 juillet 2009
23:00
Club Balattou
Les étoiles de Nuits d'Afrique
10$ (gratuit pour les détenteurs de billet du festival)
Taafé Fanga (Afrique de l'Ouest / Qc) et Laeticia Zonzambé (Centre Afrique)
Mardi 21 juillet 2009
23:00
Club Balattou
Les étoiles de Nuits d'Afrique
10$ (gratuit pour les détenteurs de billet du festival)
Taafé Fanga (Afrique de l'Ouest / Qc) et Oumar Ndiaye Xosluman (Sénégal / Qc)
Mercredi 22 juillet 2009
23:00
Club Balattou
Les étoiles de Nuits d'Afrique
10$ (gratuit pour les détenteurs de billet du festival)
À NE PAS MANQUER!!!
Taafé Fanga (Afrique de l'Ouest / Qc)
Dimanche 26 juillet 2009
23:00
Club Balattou
Les étoiles de Nuits d'Afrique
10$ (gratuit pour les détenteurs de billet du festival)
Pour les lecteurs de mon blogue qui habitent à l’extérieur du Québec, je vous encourage fortement à découvrir ce groupe fabuleux par l’entremise de ce vidéo.
mercredi 6 mai 2009
Aboulaye Koné et Bolo Kan grand gagnant aux Syli d’Or
C’est avec une grande joie que j’ai appris cette semaine que le groupe du grand maître djembéfola Aboulaye Koné, Bolo Kan, a remporté la compétition des Syli d’Or de la musique du monde dont la finale avait lieu jeudi dernier au Kola Note à Montréal. Les Syli d’Or de la musique du monde encouragent les groupes musicaux locaux qui proviennent des quatre coins du globe à rayonner de façon plus importante.
Je n’ai malheureusement pas eu la chance de pouvoir aller voir la grande finale de jeudi soir, mais des proches m’ont dit que c’était un moment inoubliable. Voici un ensemble de photos extraordinaires qui ont été prises lors de ce spectacle, et ma foi, je me dis que ce groupe de percussions est sans aucun doute promu à un avenir fort prometteur.
Iniké à vous, Bolo Kan!
Pour voir les photos, cliquez sur l’image.
Crédit des photos: daidix
jeudi 23 avril 2009
Le FESTIRAAM a lieu ce week-end!
Ce week-end, le Festival international des rythmes d’Afrique et des Antilles de Montréal bat son plein! Deux soirées endiablées sont au menu au Métropolis! Je convie tous les amateurs de musique du monde, spécialement africaine, à voir ce vendredi 24 avril le chanteur sénégalais Ismaël Lo, le griot de kora Zal Idrissa Sissokho et les frères Ibrahim et El Hadje Diouf (tous deux ayant récemment joué dans le film Dédé À travers les brumes). Soyez de la fête!
Info: www.festiraam.ca

mardi 3 mars 2009
Mon expérience avec Céline Dion et Star Académie
Lundi dernier, j’arrive à Samajam et aussitôt, je suis convoqué dans le bureau pour me faire annoncer que notre école va faire partie du gala dominical de Star Académie avec nul autre que notre Céline nationale. «Pardon?» Ce fut ma seule réponse qui sortit de ma bouche en entendant cette annonce. Et pourtant, quelques jours à peine plus tard, je recevais un courriel détaillant les dates et lieux des répétitions.
Bon, me dis-je, comment diable se préparer mentalement à apparaître dans le show de télévision le plus populaire de l’heure au Québec? Et avec la chanteuse la plus célèbre de la planète? L’expression deux poids, deux mesures prend ici tout son sens…Chose certaine, avec un tel show de télévision diffusé en direct, l’occasion est trop belle pour ne pas livrer le meilleur de soi-même ne serait-ce que deux minutes.
Anatomie musicale
J’entame donc la première répétition vendredi soir dernier, où de 22h le soir à près d’une heure du matin, nous écoutons notre maestro François Taillefer qui a concocté les lignes musicales de samba brésilienne que nous jouerons en compagnie de l’orchestre maison de Star Académie. Notre batucada est composée de surdos, repique, tamborims, agogos, caixa et timbaù, mon instrument désigné. Se jouant comme un djembé africain, je vais jouer aux côtés de mes amis africains Cheick Anta et Sadio. Notre mandat est de performer deux pièces musicales faisant partie du medley d’ouverture de Céline, soit I’m Alive et Dans un autre monde. Nous devons donc apprendre par cœur l’emplacement des breaks, des silences, des refrains…C’est un vrai travail de chirurgien, car il faut décortiquer chacune des chansons, en souhaitant, bien sûr, que le tout demeure tel quel lors de la répétition en studio le lendemain.
C’est la tête complètement pleine et saturée de rythmes et d’appels que je m’écrase sur mon oreiller, en ayant bien hâte que le matin se manifeste, quand même…
Répétition avec une grande dame
C’est par un samedi matin froid et ensoleillé que nous arrivons par petits groupes dans la Cité Mel’s, immense bunker qui abrite l’énorme studio de Star Académie. Aussitôt escorté par des employés des Productions J, nous faisons le tour du studio et je n’ai pas assez d’yeux pour contempler l’incroyable dispositif scénique déployé devant moi. Une intense œuvre technologique est déployée devant mes yeux, allant des lumières de toutes les couleurs aux écrans laser dernier cri, aux plateformes hydrauliques, à l’escalier central coulissant. Des dizaines de techniciens s’affairent dans tous les coins du studio à peaufiner chaque détail.
En arrivant dans notre loge, il y a déjà pas mal de monde. Nous partageons les locaux exigus avec un autre groupe qui est une école de Capoeira brésilienne, invitée elle aussi pour danser sur notre musique! Ce sera certes un moment fort de la saison de Star Académie que nous allons créer ensemble! Bien vite, une responsable vient à notre rencontre et nous invite à descendre en studio pour la toute première répétition avec l’orchestre et les académiciens. Jean Lamoureux, maître d’œuvre des galas, orchestre tous les tableaux avec grande parcimonie. Appelant tout le monde à se taire pour entamer la répétition du Medley d’ouverture, je m’assois dans les sièges réservés au public pour regarder pour la première fois ces désormais célèbres 12 personnes qui voilà un mois à peine étaient de purs inconnus, tout comme moi.
En guise de Céline provisoire, je dois dire que Suzie Villeneuve se tire drôlement bien d’affaire. Sa voix puissante et mélodieuse simule très bien ce à quoi les recrues de la chanson devront composer pendant leur numéro. Pendant que chacun y va avec sa chanson, deux personnes scrutent leurs moindres faits et gestes avec des yeux de lynx. Il s’agit de Johanne Blouin, le coach vocal, et Geneviève Dorion-Coupal, coach chorégraphe. Je suis pas mal impressionné par la qualité de la prestation offerte par les candidats, ils sont réellement à l’aise malgré la tornade qui s’agite autour d’eux.
Bien vite, notre tour est arrivé. Une horde de techniciens de son vient à notre rencontre pour apposer des micros de tout acabit sur nos instruments. Chacun ou presque est muni de son microphone. Tout se met finalement en place pour la répétition de la finale du Medley. Je sens l’excitation monter d’un cran en voyant l’orchestre de Scott Price entamer les premières notes de I’m Alive.
Rien n’étant parfait dans la vie, je peux qualifier cette première prise de carrément catastrophique. Rien ne fonctionne, mes oreilles n’entendant absolument rien de musical. C’est malheureusement les aléas de la télévision…Avec ce que j’ai comme bagage dans le domaine, je me souviens très bien de la loi qui dit que plus une pratique est mauvaise, meilleur est le spectacle en bout de ligne…Et je prie pour que ça soit encore le cas! Nous reprenons deux ou trois fois les deux pièces musicales, et malgré les ajustements apportés à l’amplification des basses fréquences de la batterie, rien n’y fait. Il va falloir pré-enregistrer notre partie si nous voulons que le tout sonne adéquatement à la télé.
Après une pause repas bien méritée, une jolie dame vient nous dire que Céline est prête pour la répétition avec une demi-heure d’avance sur l’horaire. Nous retournons donc en studio et, assis sur ma chaise dans l’espace du public, je regarde ce qui se passe devant moi et c’est à ce moment que je la vois, à quelques mètres seulement, Céline Dion en chair et en os…Non, je ne suis pas tombé évanoui, mais l’effet est quand même impressionnant malgré tout. Elle discute avec René et très vite, elle prend le total contrôle du plateau.
On dira ce qu’on voudra de Céline, qu’on l’aime ou non, mais depuis l’expérience de Star Académie, mon opinion à son sujet a un tantinet changé. Son aplomb et son assurance sont totalement impressionnants. Elle a tellement de métier derrière la cravate qu’elle maîtrise son environnement comme personne. J’imagine que c’est la clé de son succès. Cette attitude archi professionnelle mais qui ne tombe jamais sur les nerfs de personne parce qu’elle sait demeurer terre à terre. Et que dire de sa voix…Une maîtrise hors du commun de ses cordes vocales! Elle dicte aux techniciens de sons les moindres détails du rendu sonore qu’elle désire et ce, sans jamais perdre patience. Surprenant et amusant à la fois!
J’ai assisté à un très beau moment lorsque j’ai pu voir du point de vue du public la toute première rencontre musicale entre les académiciens et Céline. L’émotion était à son comble pour certains, leur rêve se réalisant de chanter avec la plus grande de toutes. Et je peux vous assurer que rien de tout cela n’était arrangé…Ça respirait la sincérité et la spontanéité, et Céline, avec grande classe, a rassuré chacun des participants avec son sourire, sa bonne humeur et son sens de l’humour sans limite.
Nous avons pratiqué une dernière fois avec elle, et cette fois notre groupe avait gagné en assurance et en aplomb, amenés certainement par cette grande dame de la chanson. Et on est parti à la fin de cette journée de répétitions avec le sourire aux lèvres, convaincus de notre potentiel de réussite le lendemain!
Le jour J
Lorsque j’arrive au studio le lendemain pour le pré-enregistrement, je prends un grand plaisir à m’installer à nouveau dans la zone du public pour voir le groupe The Lost Fingers interpréter le classique de Céline, Incognito. Les voir chanter cette pièce en compagnie de l’interprète originale est certes surréaliste, et à voir leur regard, je pense qu’ils sont d’accord avec moi. Céline est encore une fois très généreuse de son temps et de son énergie. Le numéro est sans aucun doute mon préféré de tout ce que j’ai pu voir jusqu’à maintenant.
Il y a eu par la suite une nouvelle répétition de ce que j’avais déjà vu la veille, soit la performance du Medley d’ouverture de chaque académicien ou presque avec la diva québécoise. À nouveau, j’ai été subjugué par le naturel et la capacité qu’a Céline de mettre à l’aise les recrues, et surtout de leur donner toute la place. En plus de Céline, Julie Snyder a fait son apparition avec son micro et…son bébé! C’est ce qu’on appelle être maman à temps plein! Bref, peu à peu, le gala prenait forme devant moi, morceau par morceau, comme un gigantesque casse-tête.
Après de longues minutes, nous avons eu le feu vert pour nous installer et amorcer le pré-enregistrement de nos deux pièces. Nous étions quelques minutes auparavant en train de répéter vocalement nos parties dans les coulisses, et la chorale percussive que nous faisions a attiré les regards curieux de quelques académiciens. Le même manège que la veille s’est répété avec l’installation des micros et j’ai eu la chance de porter d’énormes paires d’écouteurs pour entendre la trame sonore de l’orchestre de Scott Price!
C’est sous le clic du métronome et en formation légèrement réduite que nous avons terminé la prise de son de notre prestation, et après deux ou trois prises, Scott a levé son pouce en l’air et nous avons poussé un soupir de soulagement. Peu importe comment cela se passerait ce soir, une chose était sûre, le son n’était plus un problème.
Le reste de notre groupe est venu nous rejoindre afin de pratiquer une dernière chose: l’entrée et la sortie de scène. Pas une mince tâche avec tout l’attirail que nous devions apporté avec nous en une petite minute, et ce, en plein milieu d’un numéro…La chorégraphe Geneviève nous explique également que nous devons être le plus discret possible sans faire de bruit. J’avais en tête l’image d’un troupeau d’éléphants qui marche sur de la vitre…Après deux ou trois tentatives, chronomètre en action, nous réussissons à satisfaire aux demandes, et nous sommes relevés de nos fonctions pour aller nous remplir l’estomac avant le grand moment.
Nous redescendons en coulisses peu après 18h30, soit une heure avant le lancement de l’émission. Cette fois, la zone du public est pleine à craquer. Pas un pouce carré n’est libre. Les deux animateurs de foule sont en train de préparer leur public. Nous devons nous accoler le plus possible contre les murs pour laisser la place aux caméramans qui courent dans tous les sens. L’adrénaline est palpable partout autour de moi. Dans quelques minutes, plus de deux millions de personnes vont regarder ce que j’ai eu la chance de voir germer depuis deux jours. Tout un sentiment.
Julie va saluer le public une dernière fois, leur souhaite une belle soirée, puis, les projecteurs s’allument, la musique démarre, et les académiciens apparaissent un à un pour interpréter le thème musical de l’émission. En vrai, tout est plus grand que nature. Julie fait ensuite son apparition, souhaite la bienvenue au public, présente les candidats, puis, un vidéo de Céline est projeté, et c’est finalement réel, la diva québécoise fait son entrée sur la scène.
Elle est incapable de commencer à chanter tellement le rugissement dans la salle est intense. J’aperçois une immense banderole sur laquelle est marquée: «On t’aime Céline». Elle s’arrête et prend le temps de savourer le moment. Du point de vue où je suis, je la vois de dos, et j’ai seulement à abaisser mes yeux pour la voir dans l’écran cathodique devant moi. Et lorsqu’elle se met à chanter «Ce n’était qu’un rêve» a cappella, j’ai la chair de poule tellement c’est plus réel que réel.
J’ai à peine le temps de me remettre de mes esprits qu’un garde du corps en veston cravate escorte Julie jusqu’à son miroir qui est situé tout juste à côté de moi. L’animatrice est aussitôt assaillie par ses stylistes et maquilleuses qui la coiffe et la décoiffe. De proche, son maquillage est absolument intense, télé oblige. Et c’est à ce moment que je découvre à quel point cette femme est investie corps et âme dans ce projet qui a des allures titanesques. Elle a la larme à l’œil de voir ses académiciens aussi bien performer, et aussitôt, son visage est imprégné de colère parce que le public ne semble pas assez réagir à son goût. Vraiment, j’étais complètement plongé dans une bulle que peu de gens ont la chance de pouvoir percer.
Le temps file comme l’éclair et c’est bientôt notre tour de monter les marches menant à la grande scène. Montant la dernière, je prends un grand souffle et je me dis «Ça y est, une autre expérience incroyable à mettre dans mon bagage». Je file jusqu’à ma place, je souris à tout rompre et je plonge dans le moment présent. Dès les premières notes de la pièce I’m Alive, je supplie pour que tout se passe bien et que les notes sonnent dans les bons temps. Et lorsque je me mets à jouer du timbaù, je me rends compte que la magie du direct fait son œuvre, notre batucada sonne extrêmement bien, donnant un aplomb et une saveur toute spéciale pour ce moment unique. Les pauses, les montées, les breaks, tout défile à la vitesse de l’éclair. Et lorsque le punch final arrive, c’est dans un feu d’artifice de musique et de lumières que la pièce prend fin, et que je réalise seulement à ce moment ce qui m’arrive. «Et oui mon vieux, tu viens de jouer avec Céline!»
L’ovation monstre qui a suivi dépasse l’imagination. Je fus littéralement transporté par cette vague qui a déferlé dans le studio. C’était vraiment quelque chose d’incroyable. Et d’avoir pu participer à cette vague a été pour moi un moment que je n’oublierai pas de sitôt.
De l’autre côté de l’écran
Lorsque nous sommes partis des studios Mel’s, le gala n’était pas encore terminé. Et lorsque je suis arrivé chez mon amie Mélanie pour visionner le résultat, j’ai pu voir Céline chanter à la télé sa chanson Incognito avec les Lost Fingers. Sans trop le réaliser, dans la même journée, j’ai pu figurer des deux côtés de l’écran. Et voici ce que ça donne! Je suis pas mal fier du résultat malgré le fait qu’on ne nous voit et on ne nous entend pas beaucoup. Je m’en fous un peu, je peux dire que j’ai joué avec Céline Dion une fois dans ma vie après tout…
mercredi 7 janvier 2009
Une fin de session sous le signe de l’intensité
La fin de session musicale que j’ai passé en 2008 a atteint son apogée avec le fabuleux spectacle des étudiants qui, pour la première fois, a déménagé dans l’auditorium du Cégep Maisonneuve, faute de place dans les locaux très exigus de l’école. Encore une fois, j’ai été témoin de la formidable vague de créativité qui s’est emparée des groupes dont le talent m’a littéralement renversé. Par contre, la préparation des différents shows a été des plus éprouvantes.
La longue marche vers la scène
Depuis le début du mois de novembre dernier, j’ai contribué à l’élaboration des différents numéros avec mes profs et collègues. Dans pas moins de six groupes en plus. À des degrés divers d’implication, je me suis imposé un véritable défi de patience, de mémorisation, d’exécution et de créativité. Après coup, je peux dire que je ne referais pas la même chose à l’avenir. La dose de travail a été des plus colossales et éprouvantes et fort heureusement, je m’estime très chanceux que le tout se soit déroulé sans le moindre anicroche.
Semaine après semaine, il fallait explorer les idées émises par le groupe, tester des solutions, remodeler les idées de base, les adapter, les rendre simples et accessibles pour tous. Il faut un doigté et une rigueur assez aiguisés pour ce genre de discipline, car très vite, le plaisir peut être effacé par une pression malsaine qui s’installe bien malgré nous. Tout compte fait, j’ai bien aimé l’expérience où il fallait «mener le bateau à bon port.» L’élément clé dans ce genre de préparation demeure selon moi la confiance. Il faut savoir se donner confiance, et transmettre cette confiance aux différents groupes, sinon, il devient vite utopique de pouvoir présenter un numéro où la musique et l’énergie sont au rendez-vous.
Un pas à la fois, chaque groupe est arrivé à parcourir le chemin qui les a mené vers la scène où ils ont livré une performance digne de mention.
Un tourbillon avant le spectacle
Je me souviendrai longtemps du tourbillon incessant avant le grand moment le 7 décembre dernier. Étant aux prises avec un gros rhume hivernal, je suis arrivé au cégep avec une énergie chancelante que j’ai dû rabrouer très vite puisqu’il y avait tant à faire. Déjà, ça fourmillait partout, les gens étant aux prise avec une certaine excitation que je ne pouvais pas ressentir pleinement à ce moment-là. Dans la salle de spectacle, Luc Boivin et l’équipe de production s’affairait déjà à mettre en place la grande journée de répétitions, qui s’annonçait déjà très longue. Ainsi, un à un, les groupes se sont exécutés sur scène, nous obligeant à jouer des pieds et des mains pour réussir à faire concorder nos idées de base avec les contraintes de l’endroit.
Je sentais une certain stress et une pression m’envahir sans trop savoir pourquoi. Les plans des différents numéros se bousculaient dans ma tête, si bien que vers la fin de l’après-midi, j’ai dû m’isoler afin de reprendre mes esprits et souffler un peu. Au dehors de la salle, le public commençait à s’attrouper, et je ne me souviens plus trop des derniers instants avant le spectacle puisque je ne contrôlais plus vraiment tout ce qui se passait à ce moment-là. J’ai été quand même en mesure de pouvoir arrêter cette étrange vague, focusant sur le plaisir et la chance de pouvoir faire un tel spectacle.
Le lever du rideau
En entendant Sadio jouer ses premières notes de kora, le stress a complètement disparu pour laisser place à une adrénaline drôlement plus agréable à supporter. En plaçant les instruments, et en laissant la place au groupe des enfants dirigé par mon ami Éric, j’étais enfin prêt à vivre une autre soirée haute en émotion.
Le groupe des débutants 1 a vraiment livré une performance inspirée et ce fut un véritable plaisir que de les voir jouer avec autant de plaisir et de passion. Plus de 80 personnes étaient sur la scène à ce moment-là. Étant situé complètement derrière eux sur une plate-forme, j’avais une vue splendide sur la salle et le groupe. Les djembés se sont mêlés à la calebasse et aux impros vocales endiablées de mes deux amis Sadio et Michaël.
La prestation du groupe des débutants 2 a vraiment eu un effet incroyable sur la foule puisque pour la toute première fois, nous expérimentions l’ajout de cuivres dans le spectacle, ce qui fut vraiment génial. J’avais une certaine appréhension de ce spectacle puisque le défi technique était assez corsé, mais ce fut vraiment à la hauteur et j’en conserve un excellent souvenir.
Par la suite, j’ai pu profiter enfin d’une pause pour traverser de l’autre côté du miroir et profiter de quelques instants pour être dans la peau du spectateur. Et quel plaisir aie-je eu droit de voir le spectacle des élèves débutants 3 qui ont livré une performance digne de grands percussionnistes. Ce fut mon coup de cœur de la soirée. De l’aspect visuel à la danse, au chant et aux solos inspirés, tout y était. Franchement bravo à cette belle gang!
Après la performance de gumboots (chapeau encore pour votre énergie), je suis retourné sur scène avec les élèves des deux groupes intermédiaires. Encore là, de très bons moments passés avec eux, spécialement avec le groupe des Intermédiaires 2 qui a été le premier véritable groupe auquel j’ai eu la chance d’enseigner. Leur progression fulgurante et leur talent ont si bien transparu dans leur prestation du Sorsornet que c’est à ce moment précis que je me suis dit que tous ces efforts et toute cette pression ressentie durant les semaines précédentes en valaient amplement la peine.
Cette soirée endiablée a atteint son point culminant avec le spectacle de mon groupe, les Avancés, dirigé par Mélissa Lavergne. J’ai eu un plaisir fou de pouvoir jouer avec elle sur scène, et avec notre groupe, nous avons épaté la galerie avec un Fankani du tonnerre. Solos, cassés, dununs, tout y était. Puis, en guise de conclusion, avec le groupe spectacle, nous avons conclu avec une fichue belle prestation du Sofa, du Soko et du Soli.
En revenant chez moi ce soir-là, complètement exténué par une soirée électrisante, je me suis dit que l’intensité de cette soirée a contribué grandement à faire en sorte que la réalité dépasse parfois la fiction.
Un gros merci du fond du coeur à tout ceux et celles qui ont fait de cette soirée un succès!
P.S.: Cliquez sur les liens pour voir les différents vidéos des performances!
mardi 18 novembre 2008
Le djembé serait bon pour le cœur
En naviguant sur le web cette semaine, je suis tombé sur une manchette très intéressante qui confirme un peu ce que j’ai toujours cru. Écouter de la musique que l’on aime, que ce soit notre pièce préférée ou notre artiste favori, aurait un effet bénéfique non négligeable sur notre corps, soit celui de dilater les vaisseaux sanguins. Alors imaginez quand votre musique préférée est la percussion africaine, et que vous en jouez chaque semaine en groupe…
Selon l’étude américaine, les vaisseaux sanguins se dilatent jusqu’à 26% en moyenne sous l’effet de la musique qui est jugée favorablement par l’auditeur. C’est donc un puissant médicament, gratuit en plus, et sans aucun effet secondaire, hormis peut-être le fait d’avoir de belles décorations aux mains après avoir joué…
Comme quoi le djembé se connecte de façon entière avec le cœur…Et ce n’est pas juste une figure de style…
Lien vers l’article parlant des effets bénéfiques de la musique sur le système cardiovasculaire.
jeudi 9 octobre 2008
Entrevue avec Billy Konaté et Taafé Fanga
Voici l’entrevue qu’a réalisé Cynthia Morneau de CHOQ FM, la radio étudiante de l’UQAM, avec le maître percussionniste Billy Konaté et Olivier et Benjamin Landry du groupe Taafé Fanga. Leur passage à la radio est dans le but de promouvoir le super week-end de percussions africaines où il y aura les ateliers de Billy Konaté donnés samedi, dimanche et lundi après-midi, ainsi que le grand spectacle de Taafé Fanga avec Billy Konaté le dimanche soir. Bonne écoute!
- Lien vers l’entrevue avec Billy Konaté et Taafé Fanga
dimanche 28 septembre 2008
Un été percutant à souhait!
Je suis enfin de retour sur mon blogue après un long mois d’absence! J’ai en effet décidé de partir en voyage en Europe pour trois semaines après le dépôt de mon mémoire de maîtrise. Je me devais de faire le vide pour recharger mes batteries. Je reviens donc en forme, prêt à vivre de nouvelles péripéties, et surtout, je vous réserve plein de nouveau contenu sur mon site dédié au djembé.
J’ai vécu beaucoup d’événements spéciaux cet été, et avec le recul, je suis vraiment super choyé d’avoir pu vivre autant de belles expériences musicales. J’aimerais donc vous faire part du bilan de mon été 2008 en guise de premier article. Disons que ce dernier a commencé sur les chapeaux de roues avec l’inoubliable performance sur la grande scène du Parc Maisonneuve lors de la Saint-Jean. Une semaine plus tard, soit le 2 juillet dernier, je remontais une nouvelle fois sur scène, mais cette fois-ci sur la grande scène GM du Festival de Jazz. Le but: animer plus de 20 000 personnes en compagnie d’une trentaine de mes amis musiciens percussionnistes de Samajam afin de faire vivre au public le plus grand jam de leur vie.
Une expérience carrément électrisante qui nous en a dit long sur la très grande popularité de ce festival, qui est le plus grand événement musical de jazz de la planète. Une température magnifique, la Place-des-Arts était remplie à pleine capacité. Tout un spectacle!!
Comme si ce n’était pas assez, le lendemain, je m’en allais direction Drummondville pour le Mondial des Cultures où, avec Mélissa Lavergne, nous avons joué pour l’ouverture du Mondial. Une formidable expérience encore une fois, surtout par la très grande diversité culturelle présente sur place. Plus d’une dizaine de pays étaient invités pour démontrer aux Québécois leur grand savoir-faire dans la danse. Costumes traditionnels, chants et musique accompagnaient les danseurs. J’en ai encore des souvenirs remplis de couleurs et de langues.
En plus de jouer sur scène avec Mélissa, j’avais comme mandat d’escorter sur scène chaque pays invité lors de la cérémonie d’ouverture avec mon djembé. À chaque fois, un barrage de caméras et de flashs immortalisaient notre musique sur pellicule, et l’instant de quelques secondes, je me retrouvais au coeur d’un tourbillon médiatique. La soirée était magique, le ciel ayant déversé durant toute la journée une pluie fine mais dès la tombée du jour, les étoiles se sont mises à scintiller et garantir une ambiance parfaite pour le spectacle.
Quelques jours plus tard, j’étais à Samajam pour la journée estivale de portes ouvertes où encore une fois, nous avons tous vécu des moments très intenses d’émotions en musique! C’était pour moi une véritable libération que de pouvoir profiter de ce moment avant de plonger dans une période intense, soit la préparation de soutenance de ma maîtrise.
À travers les chaudes journées estivales plutôt sous le signe de la grisaille et de la pluie, un autre gros événement s’est pointé à l’horizon, le festival Juste pour Rire. Cette année, une très grosse commande, et un très beau défi, m’était offert. Tout d’abord, j’ai eu deux pratiques pour le spectacle de percussions d’ouverture du festival où, sous la gouverne de Patrick Dugas, nous devions jouer des cajòns, des tubes musicaux, du djembé et des doum-doum, en plus d’un numéro de gumboots. Un concept éclaté sur le thème des quatres saisons. Malgré la courte préparation et une scène qui était tout sauf à quoi nous nous attendions, nous avons livré une prestation inspirée et bien spéciale.
En plus de l’ouverture, je devais être en charge tout au long du festival d’un groupe de personnes qui devaient clôturer le grand défilé de fermeture, le grand Charivarir. Parmi eux, des gens qui n’avaient jamais pris part à un tel événement, et qui n’avaient jamais joué de djembé de leur vie. Gros contrat. Mais, ce fut une de mes plus belles prestations de groupe, même si toute la semaine, plusieurs embûches sont venues nous mettre des bâtons dans les roues. Tous ont joué avec coeur et énergie, ce fut une autre soirée exceptionnelle.
Le mois d’août est arrivé avec (enfin!) une période de repos et de pause musicale, de rencontres entres amis, et surtout, d’un petit voyage en Europe le temps de dire bonjour à ma soeur et de pouvoir souligner le début d’un nouveau départ, d’une nouvelle année musicale…
La Fête nationale, le Festival de Jazz, le Mondial des Cultures, et le Festival Juste pour Rire…Wow! J’ai de la misère à croire qu’en l’espace de deux mois, j’ai pu participer à tous ces grands événements!! Et je ne pense pas que l’automne sera plus reposant…
On repart de plus belle!
mardi 23 septembre 2008
Une nouvelle section: les rythmes!
Je suis très heureux de vous fournir à partir d’aujourd’hui une nouvelle section sur mon blogue qui parlera des différents rythmes africains. Cette chronique hebdomadaire vous permettra de pouvoir apprendre par vous-mêmes certains rythmes africains à partir de partitions que j’ai trouvées sur le web, ainsi que des vidéos démontrant les divers accompagnements.
La notion de rythme en musique africaine est plus beaucoup plus simple et accessible que ce que nous pouvons croire. En fait, le rythme est quelque chose qui transcende la race humaine et qui est omniprésent partout autour de nous. Que ce soit le son de la goutte d’eau qui tombe du robinet, du pic-bois creusant son trou sur l’écorce de l’arbre, des chevaux qui galopent dans les champs ou de notre propre cœur qui bat, le rythme est partout et est un rouage très important de la vie.
En musique, le rythme définit sa couleur, c’est-à-dire la façon dont il sera perçu à nos oreilles. Par le fait même, le rythme musical est connecté directement à l’émotion qu’il engendrera chez l’auditeur. Traditionnellement donc, à cause de cette réalité, le rythme se transmet de façon orale de génération en génération, subissant les contrecoups d’importantes modifications au passage, aucune référence écrite n’étant maintenue. Ce n’est que dans la seconde moitié du 20e siècle que commencera à apparaître les fameuses partitions de rythmes telles que nous les connaissons aujourd’hui.
Pour les non-initiés à la lecture des partitions, n’ayez crainte, j’ai créé le petit guide qui suit qui vous explique de façon claire et simple comment le système fonctionne. Avec un peu de pratique, vous allez vite pouvoir pratiquer et comprendre les rythmes.
N’hésitez pas à me laisser vos commentaires sur ce document afin de pouvoir l’améliorer!
Comment lire un rythme ?dimanche 10 août 2008
Un message percutant au monde entier
Je ne sais pas si vous avez pris le temps de regarder la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin vendredi dernier. Artistiquement parlant, ce fut un des spectacles les plus grandioses que j'ai vu. Par la qualité artistique des idées et de leur exécution, je n'ai jamais rien vu de tel. Je vous parle de cela parce qu'il faut absolument que je souligne le formidable numéro d'ouverture qui, vous vous en doutez bien, mettait en vedette la percussion.
À 8h08 PM, heure de Pékin, le vendredi 8 août 2008 (08-08-08), un compte à rebours géant s'est mis en branle dans le stade appelé le nid d'oiseau. 2008 percussionnistes (oui, vous avez bien lu) ont alors joué une pièce musicale grandiose, alliant la musique, la chorégraphie, le chant et des effets visuels à couper le souffle. Un message percutant souhaitant la bienvenue aux peuples de la planète.
L'instrument mis en vedette lors de ce numéro est le « fou » (prononcé toutes les lettres pour respecter la prononciation chinoise). Le « fou » est un instrument en terre cuite et en bronze en forme de boîte sur roues qui se joue soit en frappant directement sur la dalle de bronze, soit en frappant avec des maillets. On s'en sert aussi comme récipient. Durant la cérémonie, les percussionnistes, en frappant sur la surface de leur « fou », déclenchaient aussi un système d'éclairage qui illuminait leur instrument, créant ainsi les chiffres géants du compte à rebours (comme illustré sur la photo).
En plus de jouer, cette chorale de 2008 personnes ont scandé une citation célèbre de Confusius souhaitant la bienvenue au monde: « N'est-ce pas un bonheur d'avoir des amis qui viennent de loin ? » Comme message de bienvenue, je pense qu'il est difficile de souhaiter mieux! Je vous laisse regarder par vous-mêmes, c'est éblouissant!
dimanche 3 août 2008
Le soleil du Mali nommé Amadou et Mariam
Vendredi dernier, j'étais placé en toute première rangée pour le spectacle du duo malien Amadou et Mariam, qui était de retour à Montréal après deux ans d'absence dans le cadre des Francofolies au Métropolis. La dernière fois, je les avais vu du balcon, mais cette fois-ci, je ne voulais pas pour rien au monde rater l'occasion de les voir de proche. Et ciel que je n'ai pas été déçu !!
Pour les lecteurs qui ne sont pas familiers avec eux, Amadou et Mariam sont considérés aujourd'hui comme étant les deux plus grandes stars d'Afrique. Couple dans la vie comme sur scène, ils parcourent le monde entier dans le but de faire danser, chanter et rassembler tous ceux et celles qui sont venus les voir. Leur musique festive, mêlant les racines africaines au rock et au blues, est impossible à entendre sans bouger et danser. Leur dernier album, Un dimanche à Bamako, réalisé par nul autre que Manu Chao, leur a procuré un succès planétaire. Mais, ce qui est tellement beau chez ce duo, c'est l'incroyable énergie qu'ils dégagent sur scène, et leur authenticité. On arrive à oublier qu'ils sont tous deux aveugles...
J'arrive donc au Métropolis assez tôt pour être parmi les premiers en file. Dès l'ouverture des portes, j'entre dans la salle et je prends plaisir à scruter des yeux la grande scène où, dans quelques minutes, la musique d'Afrique prendra naissance. Au devant, il y a une petite batterie côté jardin, ainsi qu'une basse et une magnifique guitare Godin juchées sur leur trépied côté cour. Ces instruments serviront pour la première partie du spectacle, soit le groupe du chanteur Daby Touré, Mauritanien d'origine vivant à Paris. Derrière, un drap noir laisse deviner les claviers et l'immense batterie qui serviront à mettre le feu au Métropolis plus tard.
Les minutes passent, le parterre devient vite rempli, et je prends plaisir, collé sur la scène, à jaser avec une dame qui vient du Mali, et qui ne voulait pour rien au monde rater l'occasion de voir ses deux idoles de proche dans son nouveau pays d'adoption. C'est ce qui est magnifique avec ce genre de spectacle. Autour de moi, il y a bien entendu des Québécois, mais aussi des Français, des Anglais, des Asiatiques, des Africains...Ce soir, tout le monde est de la même couleur.
Sans trop m'en rendre compte, il est maintenant passé 21h et les lumières faiblissent enfin. La foule lance un cri d'enthousiaste, et Daby Touré arrive seul sur scène avec sa guitare Godin. Sa voix est magnifique, chaude et très aiguë, et sa musique est très belle, alliant le folk au reggae. Entouré ensuite par son bassiste et batteur, ils réussissent en l'espace de deux chansons à faire rugir la foule de plaisir, surtout par l'incroyable passe de percussions où Touré s'amuse à taper sa guitare et les cordes. Un artiste à surveiller, et j'espère qu'il reviendra une prochaine fois en tant que tête d'affiche !
Je dois encore patienter après cette première prestation car bien entendu, il faut enlever de la scène les instruments devenus superflus. Je vois fourmiller toute l'équipe de techniciens d'Amadou et Mariam qui testent chacun des instruments. Et c'est à ce moment que je ressens un frisson d'excitation lorsque je vois apparaître devant moi le carillon, les deux bongos montés sur leur support, et le magnifique djembé malien sculpté muni de sa courroie. Je suis posté tout juste en face du percussionniste! Oh yeah!
L'ultime test de son ayant pris fin, le technicien fait un signe de sa lampe de poche aux technicien de son et à l'éclairagiste...Les lumières baissent enfin, les musiciens prennent place, la foule est en délire! Et le spectacle commence enfin...C'est aux premières notes de La fête au village qu'Amadou et Mariam, escorté par leur technicien, entrent en scène. C'est un formidable moment d'émotion et d'excitation que de les voir si proches, en chair et en os, rayonnants dans leur magnifique boubou rouge.
À la suite de cette magnifique chanson, la soirée démarre sur les chapeaux de roues avec leurs grands succès de leur dernier album. Le spectacle est grosso modo semblable à celui de la dernière fois, et les musiciens sont époustouflants, le percussionniste surtout (oui je sais je suis vendu d'avance)! Lors de ses solos, je suis posté tout juste devant lui et il esquisse un grand sourire à la réaction de la foule, conquise. Il se dégage tellement d'énergie sur scène, et lorsque je me retourne pour voir que tout le monde danse et chante, je me dis qu'il n'y a pas un seul groupe au monde qui est capable d'en donner autant.
Les moments forts de la soirée ont été sans nul doute lorsqu'ils ont chanté Un dimanche à Bamako où la foule a chanté à l'unisson, et lorsque Mariam a chanté La Paix, formidable moment de coeur et qui envoit un message puissant et festif en même temps.
Comme toute bonne chose a une fin, le spectacle a pris fin avec une formidable démonstration musicale par les musiciens, surtout lorsque le percussionniste, en feu avec son djembé, s'est avancer vers nous et s'est penché pour nous balancer son solo en pleine figure...C'était l'apothéose!
Cette soirée musicale, parfaite en soi, m'a procuré des moments de bonheur et de plaisir. Voir et entendre Amadou et Mariam, c'est un formidable remède pour le coeur et pour la tête.
Liens intéressants:
vendredi 25 juillet 2008
Vibrer
J'entre au local de Samajam mercredi soir avec un certain enthousiasme...Dans quelques minutes, je vais rencontrer mon groupe avec lequel je vivrai des moments forts durant les quatre-vingts dix prochains tours de trotteuse. Chaque fois, le moment qui précède le cours est toujours spécial. Toujours comme un petit rituel où je prends plaisir à placer mes instruments, tout en focusant sur ce qu'il faudra communiquer en musique.
Sauf que ce soir, tout sera différent. Tout sera plus intense. Tout sera plus senti. Tout sera plus vif. Tout sera plus vrai. Et tout sera plus enrichissant. Mais, tout cela, je ne vais que le constater après coup, car pour l'instant, tout ce que je sais, c'est qu'un groupe d'une dizaine d'ados sont sur le point de découvrir le tambour et ses bienfaits.
Ils entrent timidement dans le local, en file indienne. J'ai à peine le temps de retourner la tête qu'un bonhomme vient s'introduire à moi avec un grand sourire: « Salut, je m'appelle Shadé ». Je lui rends son sourire, puis j'accueille le reste du groupe. Tout de suite, je sens leur bonne humeur, leur joie d'être ici. Ils sont issus du même groupe d'âge ou à peu près, et ils sont pour la plupart silencieux, attentifs à ce qui se passe autour d'eux. Je les fais asseoir en demi-lune, déposant tambours et tapis de sol devant eux.
Puis, je m'installe derrière mes duns, après avoir fait une petite réunion de dernière minute avec mes comparses Éric et Marie-Ève. Nous sommes si heureux d'être là. Lentement, Éric s'introduit au groupe, leur souhaitant la bienvenue, tout en s'assurant que chacun soit à l'aise. Dans le plus grand silence, nous introduisons nos apprentis au kuku. Et spontanément, tous posent leurs mains sur la peau du djembé, afin d'en ressentir les vibrations. Certains ferment les yeux, un sourire prenant forme sur leur visage, alors que d'autres ont les sourcils froncés, le regard fixés sur nos mains et, dans mon cas, sur mes bâtons de duns qui battent la mesure. Jamais je n'ai vu un groupe aussi attentif, aussi connecté à ce que nous jouons.
Ces cinq premières minutes étant écoulées, le rythme prend fin et tous les regards reviennent se poser sur nous, l'hypnose momentanée s'étant évaporée. Éric demande à chacun de témoigner sur ce qu'il vient de ressentir. Chacun a une façon bien à lui de s'exprimer, certains ayant ressenti les vibrations, d'autres ayant perçu les différences entre les textures du rythme. C'est donc bon signe pour avancer, pour continuer à cheminer.
La prochaine étape consiste à faire jouer tout ce beau monde ensemble. Pas une mince tâche car tous sont enthousiastes et fébriles, ce qui se traduit par une tendance automatique à vouloir tapoter de leur instrument. Mais, suffit d'un seul geste de la responsable et tout le monde retrouve leur calme et leur concentration, obéissant aux doigts et à l'oeil de leur supérieure. Les prochaines minutes s'écoulent sans que personne n'ait conscience du temps qui passe, les frappes sur le tambour nous transportant tous dans un monde où les horloges n'existent pas.
Graduellement, petit à petit, la cacophonie du départ se métamorphose en une synchronie où les sons sont enchaînés, où la tendance à ne former qu'un seul et même groupe jouant à l'unisson s'installe et se manifeste de façon claire. En utilisant le tableau et en formant des symboles caractéristiques, on en arrive à leur inculquer le sens du rythme à la perfection. Dans leur pieds, dans leurs mains, et surtout, dans leur visage, il y a quelque chose de beau et d'unique qui se crée. Ce quelque chose est bien spécial, et c'est la première fois que je le perçois de manière aussi tangible.
Comme toute bonne chose a une fin, le cours se termine par une apothéose de bonne humeur. La responsable vient à notre rencontre et les yeux embués, elle nous remercie chaleureusement du moment magique que nous avons vécu. Je dois dire que pour moi aussi, je suis extrêmement touché par son témoignage, car ce groupe de jeunes ados vient d'accomplir un pas de géant. Ils ont vibrer, en ressantant la résonance du tambour lorsqu'ils ont touché la peau de leur instrument. Cette image va rester longtemps gravée dans ma mémoire.
Et c'est en les reconduisant à leur autobus que le sentiment d'accomplissement m'a submergé. En ne disant pas un mot et en dressant mon pouce, mon index et mon majeur pour former le signe «I love you» contre mon coeur, la dizaine de jeunes sourds qui, l'instant de quatre vingt dix minutes, ont prouvé avec brio qu'ils pouvaient réussir à passer par-dessus leur handicap, m'ont répondu avec l'étincelle dans les yeux et le sourire au visage...J'en vibre encore...
lundi 14 juillet 2008
La puissance du bleu et du blanc
Mardi soir, 24 juin, à la clôture du grand spectacle de la Saint-Jean au parc Maisonneuve, j'ai eu la chance de vivre un véritable raz-de-marée d'adrénaline en marchant sur les planches de la grande scène, aux côtés d'une pléiade d'artistes et de musiciens parmi les plus grands au Québec, pour célébrer notre fête devant 200 000 personnes. Une incroyable émotion que je vais tenter de vous décrire dans les lignes qui suivent, autant m'est-il possible d'arriver à mettre en mots ce qui est presque trop surréaliste pour y arriver.
C'est par une journée contenant du soleil et de gros nuages mouillés que j'arrive à l'école pour le grand rassemblement. Une grande fébrilité est palpable tout autour...La météo est cependant assez capricieuse, un gros nuage gris déversant son averse sur nous sans trop se soucier du fait que l'esprit est à la fête. Mais, très vite, l'averse se dissipe dès que nous entamons un grand jam de tambours dans le local, si bien que c'est sous un soleil radieux que nous marchons tous en direction du parc Maisonneuve pour la grande répétition.
Arrivés à notre tente deux fois trop petite pour la quantité de gens que nous sommes, nous prenons le temps de profiter de l'arrivée de la grande parade de la Saint-Jean qui passe non loin de là. Puis, je vais scruter pour la première fois l'immense scène qui, dans quelques heures maintenant à peine, vibrera au son de la musique québécoise. Mais en ce moment, c'est la générale qui se déroule, et des dizaines de techniciens s'affairent à régler au quart de tour une machine qui doit être huilée avant 21h ce soir.
Le temps file et l'appel est lancé pour notre répétition. La metteure en scène du spectacle vient nous saluer et donne ses directives. Et c'est ensuite le branle-bas de combat pour retrouver nos instruments, les installer, et reprendre le numéro du début. Puis, les régisseures viennent nous chercher, et c'est subdivisé en quatre groupes que nous marchons vers l'arrière-scène, où j'entends Normand Brathwaite et les musiciens répéter les divers numéros du spectacle.
Normalement, la répétition s'effectue sans public, mais cette fois-ci, la générale est somme toute assez concluante puisque déjà, plusieurs centaines de personnes munies de leur fleurdelisé sont massées le long des clôtures. Je suis situé côté cour de la scène au pied de la rampe localisée au devant. Devant moi se trouve une structure très imposante où des dizaines de techniciens de sons, caméramans et musiciens sont présents. Normand est en train de discuter avec la régisseure du plateau, Diane, de l'émission «Tout le monde en parle». Je suis toujours fasciné par cette personne-clé qu'est le régisseur. D'un calme olympien et d'une rigueur sans faille, elle arrive à décortiquer chaque numéro, à tout observer, à chronométrer chaque numéro et à relayer toute l'information requise au réalisateur pour la télé. Du très grand art.
Après avoir été aux premières loges pour la répétition du numéro de la "Bitte à Tibi" avec Raoul Duguay, il y a une petite pause le temps de faire les tests de sons avec les djembés des solistes et la kora de Zal Idrissa Sissoko. Puis, Luc lance «dans le tapis» l'enregistrement effectué quelques jours auparavant à l'école. C'est vraiment super impressionnant d'entendre le son de nos tambours dans des colonnes de son de plusieurs centaines de milliers de watt...La régisseure lance ensuite le décompte, et la metteure en scène nous fait rapidement signe de nous mettre en place. Je sens une légère tension au sein de cette grande équipe, car ils sont en retard sur l'horaire. Mais, dès que la musique part, et que Musa entre sur scène pour chanter, j'oublie tout cela aussitôt, car la puissance et la beauté de la musique est telle que je suis vraiment sidéré par l'effet.
Je dois vite sortir de ma rêverie, puisque c'est au signal du deuxième refrain que nous entrons sur la grande scène. Dès que je mets les pieds sur la plate-forme, je sens déjà mon coeur battre à tout rompre. Le parterre est certes clairsemé, mais c'est déjà hyper impressionnant. Le parc est immense et je n'en vois même pas le bout. J'en perds même la mise en scène, et je me fais vite reprendre par la metteure en scène qui me crie de m'aligner vers le chanteur, en diagonale...Malgré tout, la musique "live" sonne bien, même si les premières notes sonnent un peu trop rapidement avec la piste enregistrée. C'est au niveau du pas visuel que le tout cloche un peu, si bien qu'il faudra songer à éliminer ou simplifier la chose.
Nous ressortons de scène et personnellement, je trouve que nous avons livré la marchandise puisque lors de certaines expériences de spectacle, je peux vous dire que ça faisait pitié les répétitions...Le reste de l'après-midi nous réserve une panoplie de conditions météo, à commencer par une très intense averse qui mouille tout le site pendant une bonne demi-heure, nous obligeant à nous corder comme des sardines dans une tente de trente personnes alors que nous en sommes le double. Par contre, dès que le soleil revient, je vais admirer le site à partir de la section VIP située non loin de la scène, et je profite du moment privilégié que j'ai avec mes amis pour savourer une bonne bière.
Le temps file, les spectateurs s'amoncellent autour du site, et bientôt, le vert du parc Maisonneuve disparaît au profit d'un manteau de bleu et de blanc qui vibre au son de la musique de Caféine et de Loco Locass. Le temps est splendide pour le début du spectacle et comme à chaque fois, je ressens une intense sensation de bien-être. Le site se transforme peu à peu, et lorsque je vais me diriger vers la cantine pour aller manger, les rayons de soleil font ressortir le bleu et le blanc des drapeaux, créant ainsi un spectacle grandiose et annonciateur d'une soirée incroyable.
Le spectacle débute enfin tandis que nous sommes attroupés en cercle avec nos tambours, nous adonnant à un jam improvisé avec nul autre que Michel Séguin père, qui passait par hasard, son oreille automatiquement attirée par les sons des djembés. Un bien beau moment passé en sa compagnie, où les minutes s'égrènent dans le temps de le dire, et je réussi presqu'à oublier où je suis, et surtout, que dans quelques minutes, je serai au-devant de la plus grande scène de la province au grand complet...Comme quoi tout est relatif...
Le grand moment arrive enfin! Je rejoins mon groupe, et je sens une vague d'émotion m'envahir. Ce que je m'apprête à vivre dans quelques minutes va lancer en (très) grande pompe mon été. J'entends de l'autre côté des écrans géants la foule qui crie, qui vibre, véritable manifestation de joie et de vie en cette grande fête du Québec. Les trois groupes se séparent derrière la scène et je me retrouve avec mon partenaire de travail, Éric, tout juste sur le côté de l'immense structure d'acier du côté cour de la scène. En file indienne, nous nous plaçons au pied de la rampe qui mène sur scène, là où plus de deux cent milles paires d'yeux sont focusés.
Devant moi, il y a Normand Brathwaite et Raoul Duguay, véritable icône de la musique québécoise, qui chante son hymne célèbre, La Bitte à Tibi, scandée par l'imposante foule qui hurle "la Liberté". C'est immensément puissant comme moment, car il faut mentionner que je ne suis qu'à quelques mètres de la tour d'haut-parleurs. Autour de moi grouillent de toute part des caméramans et leur technicien, et je dois faire attention où je dois mettre les pieds. Après avoir fait lever la foule une dernière fois, Raoul Duguay salue et retourne en coulisse pendant que Normand se dirige sur une plate-forme pour introduire le numéro clé de la soirée, le clou du spectacle.
Lorsque les premières notes de la pièce sortent des tours de son, et que Musa, vêtu de son boubou, et accompagné par Zal Sissoko et sa kora, se met à chanter "Le Québec est mon pays", je suis submergé par une vague d'émotion qui est partagé par tout le monde autour de moi. C'est absolument grandiose. Le ciel est clairsemé d'étoiles, la mer de drapeaux s'agite, la foule est vibrante d'une énergie qui n'a pas son semblable. Et en jetant un oeil sur la metteure en scène de ce grand spectacle qui est juste à côté de moi, je constate que pour la première fois, elle peut délaisser son chapeau de metteure en scène pour vivre ce grand moment. Elle nous fait ensuite signe et, peu à peu, je me surprends à monter la rampe, un pas à la fois, en sentant à chaque contact sur le sol l'adrénaline qui envahit mon coeur et mes veines.
Sans trop comprendre ce qui est en train de m'arriver, je me retrouve tout juste derrière Musa et Zal, et je reconnais aussi Mélissa et son djembé qui est venue les rejoindre. C'est complètement surréaliste de me trouver sur la même scène qu'elle, et pas la moindre en plus. J'aperçois mes ami(e)s qui sortent des coulisses et qui, comme moi, ont un sourire béat dans le visage. Puis, je me retourne pour constater ce qui se trouve devant moi. Un flou total se trouve devant mes yeux, un énorme projecteur m'aveuglant. Je ne vois à peine que quelques drapeaux s'agiter devant moi, mais je sens l'énergie incroyable de cette époustouflante masse humaine pénétrer jusque dans la moëlle de mon squelette. Jamais je n'ai vécu un moment aussi intense de toute ma vie.
Dans un geste quasi automatique, je me mets à jouer du timbaù, exactement comme lorsque j'étais dans le local de pratique avec du ruban gommé qui imitait les contours de la scène. Sauf que là, c'est plus vrai que nature. Au refrain de la chanson, je me retourne pour constater que tous les artistes du spectacle, les Zachary Richard, Alfa Rococo, France d'Amour, Loco Locass, Xavier Caféine, et l'orchestre de Belle et Bum, chante "le Québec est mon pays". Avec ce vent sonore en poupe, l'effet est électrisant, et le moment se termine en apothéose à la fin de la chanson.
Je redescends la rampe en scrutant une dernière fois devant moi pour m'imprégner au maximum de cette énergie incroyable. Puis, de retour en coulisse, c'est la cohue générale. Tout le monde est littéralement sonné par ce qu'il vient de vivre. Nous sommes extrêmement choyés de pouvoir vivre de tels moments de musique. Et plus de trois semaines plus tard, je n'en reviens pas encore d'avoir eu l'impression, l'instant de quelques secondes, d'avoir le Québec à mes pieds.
Je termine ce témoignage avec le vidéo tel que diffusé ce soir-là à Radio-Canada. Bon visionnement!
mardi 1 juillet 2008
Shows devant!
L'été est là, les vacances approchent, et c'est synonyme de spectacles en vue pour moi! Après la Saint-Jean, je serai sur scène cette semaine dans deux festivals parmi les plus populaires au Québec!
Tout d'abord, demain, mercredi 2 juillet, à 18h, je serai au Festival International de Jazz de Montréal, sur la grande scène GM au coin de Jeanne-Mance et Sainte-Catherine, pour animer un immense jam de percussions! En guise d'introduction à l'événement, il y aura aussi un numéro de percussions africaines avec Mélissa Lavergne, Antoine Geoffroy, Kattam, Pat Dugas et Dominic Côté. Venez jouer avec nous, les instruments seront fournis!

Le lendemain, jeudi 3 juillet, à 20h30, je serai à Drummondville avec Mélissa Lavergne et une trentaine de percussionnistes pour l'ouverture du Mondial des Cultures. Une très grande cérémonie accueillant tous les artistes venus d'une vingtaine de pays. Au menu, percussions africaines et brésiliennes!

Parallèlement à ces deux spectacles, je vous convie ce soir, à 23h59, au Savoy du Métropolis dans le cadre du Festival de Jazz pour voir et entendre l'excellent groupe électro africain Africana Soul Sisters qui seront en prestation pour la première fois à ce grand événement! Il y aura deux invités spéciaux, soit Kattam et Gotta Lago!
Parlant de Gotta, il sera finalement lui-même en prestation au bar Les Bobards, ce jeudi 3 juillet, à compter de 21h30, avec son band, pour une autre soirée reggae africaine des plus endiablées!
P.S.: Voici un peu pourquoi je ne publie pas souvent d'articles sur mon blogue ces temps-ci. Avec autant de bons shows, je suis rarement assis devant mon écran! Mais, je vous réserve le récit de l'extraordinaire soirée de Saint-Jean Baptiste pour très bientôt!