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mardi 22 janvier 2008

Imposer le rythme

J'ai vécu une super belle expérience jeudi dernier, alors que j'étais convoqué à un autre corpo avec la grande équipe de Samajam au grand complet. Mais, cette fois-ci, c'était d'autant plus spécial parce que la veille, j'avais aidé à déplacer 700 (oui, vous avez bien lu) djembés dans la grande salle de conférence de l'hôtel Hyatt annexée au Complexe Desjardins. L'entreprise avait en effet réserver l'hôtel pour y tenir son grand congrès annuel, qui cette année avait (quelle coïncidence !) décidé d'avoir comme thème: «Imposer le rythme». Quoi de mieux que de souligner la chose au sens propre ?

Depuis que je suis mandaté pour faire des corpos avec Samajam, j'ai participé à des événements de toutes les sortes et surtout, de toutes les ampleurs possibles. Mais, celui-là était d'autant plus spécial par l'imposante organisation qui était à l'oeuvre. Pour la toute première fois, toute l'équipe de prof de Samajam était convoquée: Pat Dugas, Mélissa Lavergne, Richard Gingras, les frères Labrosse, Sadio Cissoko, Cheick Anta, Gotta Lago...Du talent à l'état brut pour faire vivre des moments plus qu'intenses à l'équipe de cols blancs qui n'avaient aucune espèce d'idée du genre de moment que nous allions leur faire vivre, évidemment!

C'est ainsi que j'arrive en début d'après-midi à l'hôtel Hyatt, où déjà le congrès bat son plein. J'ai à peine le temps de déposer mes effets et revêtir mon uniforme que déjà, les instructions quant à la mise en scène sont donnés. J'ai un peu de peine à croire que je vais partager la scène avec autant de musiciens de talent. Une superbe chance et, il faut l'avouer, une belle récompense. La salle est énorme et il y a en fait trois scènes, une principale au centre où il y aura la plupart des musiciens, et deux autres scènes satellites situées côtés cour et jardin. Je suis assigné sur la scène côté cour où je serai avec Mélissa! Je suis vraiment content de pouvoir partager une scène avec elle, ne serait-ce que pour son grand charisme, bien sûr, mais surtout parce qu'elle est devenue, au fil des mois où j'ai suivi des cours avec elle, une amie et une source d'inspiration très motivante...Mais évidemment, à ce moment-là, je ne pense pas vraiment à tout ça, trop occupé à trouver des mousquetons pour attacher mon djembé et essayer de me concentrer...

Les instructions de dernière minute étant données, tout le monde sait à peu près ce qu'il a à faire. Je dis bien «à peu près», parce que je sais pertinamment qu'une fois sur scène, il faut s'attendre à tout sauf le plan de match initial. Et comme de fait, dès que nous sommes passés au travers de la foule, et que nous montons sur scène, il faut repenser à tout ce qui a été convenu puisque l'équipe de l'entreprise ont décidé de sortir tout de suite les sept cent djembés de leur cachette! Oups...Mais bon, ce n'est pas la première fois que nous faisons face à la musique...

L'énergie est incroyable. L'acoustique de la salle faisant encore plus résonner les sons des djembés, on se croirait plus de deux mille plutôt que "seulement" sept cent...La technique est déployée comme dans les grands spectacles, avec quatre écrans géants derrière nous, des moniteurs, une équipe de caméraman...Je constate à peine mon visage en format 12 pieds par 8 sur l'écran derrière moi. Je fais juste tripper sur scène avec Sadio à mes côtés et Mélissa Lavergne de l'autre. Pas besoin de vous dire que l'adrénaline coulait à plein débit dans mes veines ! J'ai tellement eu de plaisir avec Mélissa et notre section de foule à faire jouer des roulements qui sonnaient comme des coups de tonnerre dans la salle! Tous les visages étaient radieux! L'heure a passé en une fraction de seconde, et je suis descendu de mon podium un peu étourdi par tout ce que je venais de vivre...

J'ai rejoué une deuxìème fois dans le hall de la salle de conférence avec encore une fois, Sadio, Cheick Anta et Mélissa. Un autre super beau moment de musique où on se laissait aller avec des solos de djembés et des cassés, pendant que l'équipe de cadres battait la mesure de leur main et que les invités entraient dans la salle pour leur gala de remise de prix annuel. Jouer en compagnie de percussionnistes aussi talentueux, et être capable de suivre le rythme, c'est toujours quelque chose de très très enrichissant.

Cette journée incroyable s'est terminée le soir avec un spectacle de percussions donné par toute l'équipe de la troupe Samajam, dirigée par Pat Dugas. J'aurais pu décider de faire partie de la bande moi aussi, mais sans trop savoir pourquoi, j'avais l'intuition que je devais me retirer et savourer le spectacle de l'oeil d'un spectateur. Être de l'autre côté du miroir. Et wow, je n'ai pas été déçu! Un moment tout-à-fait magique, où j'ai constaté que les événements corporatifs prennent une toute nouvelle tournure. Mêlant les quatre grands styles de la percussion, le mélange était juste parfait entre le numéro carrément génial de percussion flamenco au cajòn, suivi de la pièce méditerranéenne au darbouka, suivi du latino, de l'africain et finalement, la cerise sur le sundae, le brésilien.

Je vous laisse avec un extrait vidéo de la portion brésilienne du spectacle. Et rien ne peut mieux résumer les paroles qu'un employé de la compagnie assez jeune m'a dites en voulant savoir si je faisais partie de la bande de musiciens qui se démenaient sur scène:

Wow, j'ai jamais vu autant de vieux danser sur un plancher de danse!

mardi 4 décembre 2007

Les dessous de « L'heure de gloire »

Le vidéo de notre performance se trouve à la fin de ce post.

L'univers de la télévision demeure pour moi quelque chose d'unique en son genre. Et c'est un des aspects de ma passion des percussions que j'adore particulièrement. Pouvoir embarquer et faire partie de cet univers, ne serait-ce que pour quelques minutes, est toujours très spécial. Et j'ai eu la chance de vivre une autre expérience télévisuelle unique vendredi soir dernier, sur le plateau de l'émission L'heure de gloire animée par René Simard. Voici donc le compte-rendu des dessous d'une très, très grosse machine télévisuelle.

Pratique très tardive

Avant d'exposer plus en détails cette journée sur les plateaux de studio, il faut que je vous parle de la veille, dans les locaux de Samajam, où nous devions pratiquer la pièce musicale, qui était (roulement de tambours)...... Dégénération de Mes Aïeux ! Il fallait bien la faire un jour où l'autre ! Le concept du numéro était simple. Jouer la pièce aux dunduns, djembés, shakers et cajòn, avec la gang du Club des Ex, émission de débat d'actualité sur RDI, animée par le trio d'ex-politiciens Liza Frulla, Jean-Pierre Charbonneau et Marie Grégoire, sans oublier l'animateur de l'émission, Simon Durivage.

Nous avons donc rendez-vous à 22h, par un jeudi soir glacial où le vent hivernal souffle assez fort. Nous passons la fin de soirée à décortiquer la pièce sous la direction de notre leader Pat Dugas. J'ai toujours adoré faire cet exercice qui permet tellement de mieux comprendre la création d'un morceau musical, de comprendre les points de chute et les points forts, de mesurer toute l'importance de l'interprétation juste. Le découpage de la pièce est assez facile à mémoriser, étant assez répétitive dans sa structure. Il faut seulement faire attention de ne pas accélérer comme toujours. Je suis aux dunduns, ce qui est sans contredit un poste clé dans la pièce, puisque c'est un morceau où ce genre d'instruments est prédominant.

Après deux heures et demie de pratique où je dois par moment lutter contre la fatigue, notre groupe d'une quinzaine de personnes est bien contente du résultat et nous allons aussitôt nous coucher, non sans avoir affronter les vents et la poudrerie.

Rodage

Nous sommes en route dès le lendemain après-midi en direction de l'aéroport Saint-Hubert, là où sont situés les studios Mel's, gigantesques hangars abritant le plateau de tournage de L'heure de gloire. Dès notre arrivée, nous sommes convoqués sur le plateau pour le début d'un très long rodage de notre numéro. C'est toujours saisissant de pénétrer dans un tel studio de télévision. Et celui-ci est sans aucun doute le plus moderne et le plus gros qu'il m'ait été donné d'admirer de mes propres yeux. On se croirait dans une véritable capsule spatiale, tellement il y a des gadgets. Des éclairages futuristes, un plateau circulaire surélevé amovible, des caméras haute définition dernier cri un peu partout...Et une équipe de techniciens considérable qui s'affairent à tout mettre en place pour la soirée. C'est définitivement de la grande télévision, et c'est très évident que le réseau met le paquet sur cette émission.

Aussitôt que les instruments sont rentrés, Mélanie, l'assistante du régisseur de plateau, vient à notre rencontre, et nous donne ses premières directives. Nous amenons tout notre attirail sur la grande scène circulaire, non loin des grands escaliers. Puis, toute l'équipe de sonorisateurs vient "enfiler" nos djembés, cajòn et autres instruments avec une multitudes de micros. Micro-clip, perches, micro-attaches, etc. Ensuite vient le test de chaque instrument muni de son microphone, et par la suite, Cheick Anta et Nicola se dirigent sur la passerelle où ils joueront à côté de Martin Deschamps. Nadine, la directrice musicale du house band, vient ensuite nous voir pour nous souhaiter la bienvenue et elle nous explique le déroulement de la répétition.

S'ensuit par la suite de multiples prises de la pièce, avec à chaque fois l'ajout d'un morceau au grand puzzle. Chaque élément est décortiqué, tout est passé au peigne fin. Je comprends donc, puisque l'émission étant diffusée en direct, il ne faut pas faire place à l'erreur. Il faut pour notre part, en tant que groupe, s'ajuster à ce tout nouvel environnement sonore. On commence donc à pratiquer avec le batteur, et c'est plutôt cahoteux. Normal, il manque des moniteurs, ces fameux haut-parleurs qui nous aident à entendre. Même après avoir refait le tout avec ça, c'est encore hésitant. Pat décide donc de se munir d'une cloche à vache pour mesurer le tempo. Dans cet environnement, il y a beaucoup de réverbération, ce phénomène acoustique qui fait en sorte que ce qu'on entend sur le plateau est totalement différent de ce qui sera diffusé à la télé. Il faut donc jouer en oubliant ce qu'on entend, et en se fiant au tempo de la cloche. Très particulier comme sensation.

Lentement mais sûrement, le groupe devient de plus en plus à l'aise, Pat y allant de ses directives, et à voir la présence de moins en moins fréquente de grimaces sur son visage, c'est rassurant. Pour ma part, je suis extrêmement bien placé, juste en face de lui, tout juste à côté du caméraman. J'ai intérêt à ne pas échapper mes bâtons ! Le manège se répète environ une dizaine de fois, avec cette fois le band au grand complet, avec les danseurs, avec ensuite les déplacements des caméras, le test de lumière et finalement, la prise finale avec les artistes, soit Martin Deschamps, les quatres "Ex" et René Simard. Étrange de voir ses gens en chair et en os, surtout les quatres apprentis chanteurs, qui sont peut-être à l'aise devant les caméras, mais qui sont vraiment vulnérables à endosser la peau de chanteur le temps de quatre minutes. Et c'est là un double défi pour nous, puisque s'ils décident de chanter plus vite, ce qui risque fort bien de se produire et bien, il faut composer avec ça ! Dur dur d'être musicien !

Finalement, après deux heures de rodage, le régisseur appelle une dernière prise avec toute la gomme. On fait le numéro comme dans la réalité, avec cette fois "l'aller pause", soit le rythme que nous allons jouer lorsque René parle à la caméra avant d'aller en pause publicitaire. Lorsque tout le monde est satisfait, nous montons tous à la loge pour une pause bien méritée!

Figuration de parapluie

Après une petite demi-heure de pause détente, où j'en profite pour boire un Guru, question de rester alerte, il est temps de redescendre sur le plateau pour participer de façon figurative au numéro du Parapluie, où Denis Gagné, animateur de l'émission L'épicerie, chante le classique de Daniel Bélanger avec Annie Villeneuve. Pendant que huit de mes amis sont en train de se faire donner les instructions quant à la figuration du numéro, je demeure en retrait, préférant admirer toute la mécanique de l'équipe qui est en train de travailler pour que l'émission de ce soir soit une réussite. Le directeur de plateau annonce bientôt la première répétition du numéro, où à un moment clé bien précis, mes collègues placés dans le public ouvrent leur parapluie blanc, provoquant un magnifique jeu de lumières. J'avoue que je suis passablement surpris par l'aisance et l'assurance de Denis Gagné sur scène et sa chanson est très bien choisie. Après 3 ou 4 répétitions, c'est dans la poche, et nous sommes de nouveau en pause pour aller souper.

Générale et maquillage

Un véritable festin nous attend dans la salle à manger, avec du tilapia, des côtelettes de porc, pâtes, salades, fruits frais, fromages, café, etc. Le tout en quantité industrielle, car il y a plus d'une centaine de personnes à nourrir. Comme quoi je vous disais à quel point l'équipe était grosse ! Et tout ce beau monde se mêlent et jasent entre eux comme s'ils se connaissaient depuis belle lurette. D'un côté, je vois les Kevin Parent, Martin Deschamps et Annie Villeneuve avec les danseurs, de l'autre je vois les Liza Frulla, Simon Durivage, et compagnie parler de leur performance à venir. Et nous, pendant ce temps-là, nous nous retirons dans notre salle, non pas par acte antisocial, mais bien parce que Pat a beaucoup de choses à nous dire à propos de ce qu'il a vu. Le mot le plus important à retenir en télévision, c'est celle du focus. Toujours rester branché sur le leader. Avoir un équilibre entre le trip total sur scène et le contrôle de soi. Tout est question de dosage...

Les minutes filent, bientôt 18h30, et il est maintenant temps de redescendre sur le plateau pour la générale, après nous être changés. La différence entre la répète de cet après-midi et la générale, c'est que l'on recrée l'émission de bout en bout en effectuant tous les enchaînements et tous les déplacements de matériel. Ainsi, l'assistante du régisseur de plateau, chronomètre en main, donne le temps restant à chaque pause aux techniciens de son, ces derniers ayant 30 secondes pour brancher 4 micros dans les cajòns, installer deux micros perches, et installer deux moniteurs. Un véritable tour de force et je ne comprends toujours pas comment ils arrivent à ne pas se tromper tellement il y a de fils.

Sitôt notre portion de générale effectuée, nous attendons que le numéro des parapluies se termine. Annie Villeneuve chante avec un bigoudi dans le toupet, sa coiffure n'étant pas encore entièrement terminée, ce qui donne une étrange vision. Puis, nous retournons à notre salle afin de commencer le processus du maquillage. Car oui, il faut atténuer les zones luisantes de la peau afin de mettre en valeur l'éclairage scénique. Les filles vont se mettre belle en premier, et le qualificatif "belle" est un euphémisme lorsqu'elles reviennent de la salle de maquillage...Wow !! Impressionnant...À part l'extrême blancheur du visage...Mais bon...C'est ensuite à mon tour d'aller me faire beurrer la face. En attendant mon tour, je discute dans le couloir avec une sympathique fille et un gars plutôt grand à la barbe naissante. Ce n'est que plus tard que je vais savoir qu'il s'agissait du duoTricot Machine qui performe ce soir-là. En entrant dans la petite salle aux multiples miroirs, j'ai à peine le temps d'apercevoir Annie Villeneuve qui se fait encore retoucher. On dira ce qu'on voudra, elle a un visage splendide cette femme. C'est un autre aspect de mon job de percussionniste qui me plaît pas mal...Mais je m'éloigne du sujet...

En coulisses

Passé 20h, il faut aller se placer en coulisses avec nos instruments ! En descendant le long escalier surplombant l'immense plateau, je constate qu'il y a beaucoup plus de public que je ne l'aurais pensé au départ. L'animateur de foule Luc Cauchon est en train de réchauffer le public. Nous passons en douce le long du décor pour aller retrouver nos instruments en arrière-scène. Incroyable la technique déployée ici. Des consoles de sons futuristes digitales, un réservoir de glace sèche énorme, des projecteurs, une quantité astronomique de fils électriques et des micros numérotés et identifiés pour chaque artiste.

Chaque invité de l'émission vient se placer au pied de l'escalier menant à l'entrée de la scène, derrière deux gigantesques panneaux. La fébrilité monte d'un cran alors qu'il ne reste que quelques minutes avant le début de l'émission. René passe en coup de vent et nous souhaite à tous de bien nous amuser. Puis, le régisseur donne le signal "Dans 5...", le band commence à jouer, les caméras s'allument puis, nous entrons en ondes! C'est parti!

En direct

Dès ce moment, alors que je sursaute en entendant les feux d'artifices éclater dans la salle (je ne m'attendais pas vraiment à ça...), je sens l'adrénaline qui commence à serpenter dans mes veines. J'entends, tout juste de l'autre côté des panneaux de décor en contreplaqué, le public, mené de main de maître par l'animateur de foule, applaudir au moindre fait et geste de René. Ce dernier présente un à un les invités, puis, alors que nous sommes tous cordés derrière le décor avec nos instruments, un vidéo de chaque artiste pratiquant leur chanson avec leur mentor est diffusé.

Je n'ai à peine conscience de ce qui se passe durant les 30 prochaines secondes. C'est une course folle qui s'ensuit. Nous avons 30 secondes pour amener les instruments sur scène, faire attention de ne pas mêler les fils des micros, et se placer selon nos emplacements de la répète. Je suis le premier à monter sur scène avec mon dundun, et je suis témoin de toute la virtuosité des techniciens qui en trente secondes, sous le décompte implacable du régisseur de plateau, branchent et placent tous les micros et les moniteurs, puis disparaissent comme par enchantement. De la vraie magie.

J'ai à peine le temps d'y penser que mes amis viennent me retrouver sur le plateau, tout juste à temps pour le début de la présentation avec les invités. René Simard introduit la chanson, explique qui sont les participants, et enfin, le véritable moment de vérité est arrivé. Le batteur du house band donne le tempo, et puis la machine est en marche. Et, ce qui nous a été dit en début de répète se réalise. Simon Durivage commence à chanter beaucoup trop tôt, et nous sommes complètement offbeat. Mais, il est tellement dedans sa chanson, et en plus c'est du direct, que nous ne pouvons pas faire marche arrière. Pat nous fait signe aussitôt de changer de ligne musicale, et comme par enchantement, tout revient dans l'ordre.

Le reste de la pièce passe en coup de vent, comme à l'habitude. Je reste connecté sur le battement de cloche de Pat qui, muni de ses écouteurs, entend le métronome qui permet de rester pile dans le bon tempo. C'est cacophonique à souhait sur scène avec les instruments, le délai dans le moniteur, la foule qui crit, les chanteurs qui sont vraiment dedans. Puis, la pièce se termine, et c'est le délire dans le public. Nous avons encore une fois bien livré la marchandise.

En revenant à la maison ce soir, encore un peu étourdi par cette folle journée, j'allume le téléviseur pour admirer notre travail. Et je suis soufflé par le résultat. Ça sonne comme une tonne de brique, et tout le monde de notre gang est resplandissant. La magie de la télévision a encore une fois fait son oeuvre. Et c'est une autre super belle expérience que je mets dans mon baluchon.

mardi 11 septembre 2007

Piqûre espagnole (bis)

J'ai déjà été atteint d'une piqûre espagnole une fois, lorsque je suis allé voir pour la toute première fois un spectacle de flamenco offert par François Taillefer, mon prof de percussions méditerranéennes, et la grâce en personne, Myriam Allard, une, sinon la danseuse la plus talentueuse du genre au Canada. Je m'en souviens comme si c'était hier, tellement ce spectacle m'avait marqué par sa grâce, sa puissance et son intensité à la fois musicale et théâtrale. La Salla Rossa était pleine à craquer. C'est pourquoi j'attendais avec impatiente le deuxième spectacle de flamenco donné par François, dimanche dernier, à la Place d'à Côté, sur Papineau.

Comme à mon habitude, j'arrive là-bas quinze minutes après huit heures, complètement en retard. La place est bondée de monde, car c'est l'événement du mois de la Pena Flamenca de Montréal. Je repère très vite parmi les têtes mes amis qui sont attablés au centre de la salle. L'atmosphère est très joviale. Je repère François et le salue rapidement, ce dernier étant en pleine préparation de dernière minute. Il fait chaud, la soirée est magnifique, et j'ai bien hâte de pouvoir goûter au suc mi-sucré, mi-amer de cette musique. Sur scène, je distingue le cajòn de Francois, la guitare classique, et des tabourets. Je me demande bien ce que j'aurai le bonheur d'entendre dans à peine quelques minutes.

Finalement, les lumières de la salle se tamisent, l'animatrice présente le groupe et les musiciens, et elle se retire. Puis, deux palmeras s'avancent sur scène, deux demoiselles dont une me dit vaguement quelque chose, mais je n'ai pas vraiment la chance de voir qui c'est, étant donné le faible éclairage. Puis, le guitariste, le chanteur et François s'amènent sur scène. Les lumières s'allument, et quelle n'est pas ma surprise de revoir Myriam Allard en chair et en os, assise à la place du palmeros. Après tout, c'est bien logique, ce sont ses élèves qui nous en metteront plein la vue ce soir.

Les deux bailaoras s'exécutent dans la première partie du spectacle avec une sensualité, une présence, et avec une aura très puissante. La première, petite et d'origine Asiatique, est très agile avec son corps à dicter le tempo sur le cante, la pièce musicale. La deuxième danseuse est beaucoup plus ferme, affectuant ses pas sur une bulerìa, soit un des multiples palos, qui s'apparente au style, à la forme musicale de la pièce. Le guitariste insuffle quant à lui une liquidité au rythme, à la danse, tandis que François dicte le compas du rythme, la pulsation, avec son cajòn.

Tout est dans l'émotion avec cet art, et les rythmes le rendent tellement bien. Ce sont les danseuses qui dictent quoi faire aux musiciens, sans parole, tout étant dans la sensation du rythme. C'est la magie du baile en flamenco, le solo de la danse, où la danseuse frappent avec ses pieds le sol, tout en faisant bouger ses mains dans les airs avec la grâce et l'agilité des branches d'arbres qui se bercent dans le vent.

La deuxième partie du spectacle est encore plus relevée, car il y a un beau mélange de styles qui se crée devant nous. François ayant invité un contrebassiste et un flûtiste à l'accompagner sur scène, ce trio interprète une première pièce à la contrebasse, au cajòn et à la flûte aux arômes de flamenco saucé d'effluves d'Arabie, où le public part définitivement en voyage. François est tout simplement stupéfiant, assis sur son cajòn, avec la main droite frappant un duff gigantesque alors que sa main gauche dicte le rythme au cajòn. Sonia bientôt réembarque sur scène pour danser sur un cante trempant à la fois dans le flamenco et dans la musique arabisante. C'est carrément sidérant de voir les influences se mélanger pour former une mosaïque prouvant hors de tout doute à quel point la musique brise les frontières.

Le spectacle se déroule trop vite, mais nous avons droit à une superbe finale, Myriam y allant de quelques pas de danse valant à eux seuls le prix du billet tellement elle embrase la scène. François me fait bien rigoler en effectuant lui aussi quelques pas de danse improvisés. C'est ensuite le triomphe dans la salle, les gens étant encore sonnés par la performance colossale dont ils ont été témoins.

Je crois que le virus de la piqûre espagnole est encore en train de se propager davantage...Et c'est tant mieux!

lundi 2 juillet 2007

Flamenco coin Maisonneuve et Jeanne-Mance

Après une bonne sieste de deux heures samedi après-midi, je me réveille peu avant 20h. Les paupières encore lourdes, j'ai soudain un flash: c'est ce soir qu'il y a un spectacle de flamenco au Festival de Jazz! Comme par magie, toute trace de fatigue disparaît aussitôt et le temps d'être un peu plus présentable, je saute dans le premier métro pour me retrouver une demi-heure à peine plus tard au coin de Jeanne-Mance et Maisonneuve.

Il y a déjà une mer de monde qui sont entassés au coin de la rue, juste en face de l'UQAM. Tous attendent l'arrivée du présentateur mais surtout, de la musique espagnole. J'avais hâte de voir le groupe. Finalement, le présentateur arrive, bien accueillant, et nous présente enfin le groupe, Son de la Frontera. Ce groupe est un des chefs de file du mouvement flamenco moderne. Formé par cinq Andalous originaires de Séville en Espagne, ils ont choisis de délaisser le cajòn pour mettre l'accent sur les guitares et les palmàs.

Ainsi, deux guitaristes flamenca virtuoses jouent leur mélodie pendant que les trois palmeròs battent la mesure de leur rythme en douze temps qui défient toute logique. Tantôt en tapant des claràs (taper des mains en gardant la main ouverte pour produire un son clair et claqué) et tantôt des sordàs (où les mains forment une coupe qui produit un son plus sec et moins puissant), ils sont incroyables. La foule est rapidement conquise, surtout les demoiselles, lorsque un des palmeròs s'avance au devant de la scène et se met à danser avec toute la fougue et l'énergie des Espagnols. Les pieds claquent le sol à la vitesse de l'éclair, défiant la gravité. Malgré la brise fraîche, le mercure grimpe de quelques degrés.

Les guitaristes aussi en mettent plein la vue avec leur improvisation et leur échange de solos dans le jeu des palmas. La sonorité est très particulière car un des guitaristes utilise le tres cubain, une guitare à 3 paires de cordes au lieu des six cordes traditionnelles de la guitare classique. De fabuleuses harmoniques en ressortent, donnant plus de mordant et de prestance à la performance.

Comme d'habitude, l'heure passe trop vite et personne ne veut s'en aller. Et j'ai été quitte pour un acte de générosité qui dépasse l'imagination. Les cinq Andalous sont restés sur scène, toute amplification éteinte, pour continuer le temps de trois minutes à jouer uniquement des rythmes aux palmàs. C'était de toute beauté. Surtout voir le chanteur, avec sa voixm gutturale, s'égosiller pour se faire entendre. Le pauvre doit encore être en train d'avoir des séquelles aujourd'hui. Vraiment, on ne pouvait faire autrement qu'être envouté et de rêver aux paysages et aux merveilles d'Andalousie.

Je vous laisse avec un petit vidéo déniché sur Youtube pour vous montrer ce que vous avez manqué. La pièce est une buleria qui s'intitule Negra del Gastor. Bon visionnement! 

vendredi 22 juin 2007

Des kiwis et des tambours

MISE À JOUR (27/06/07)

Voici en vidéo notre prestation à l'émission Des Kiwis et des hommes diffusée lundi dernier. Un bon moment de créativité musicale, gracieuseté de Pat Dugas et de la troupe Samajam. Bon visionnement!

Par un beau matin ensoleillé, je me dirige vers le marché Jean-Talon, où dans quelques minutes, je ferai un autre enregistrement télévisuel à l'émission Des Kiwis et des hommes en compagnie des deux animateurs, Francis Reddy et Boucar Diouf. En sortant du métro, je croise Karina et Alexandra, puis nous marchons jusqu'au point de rendez-vous sur la rue Henri-Julien. Peu à peu, la troupe d'une quarantaine d'élèves de Samajam se réunissent, et tous ont comme d'habitude le sourire. Les équipes techniques s'affairent à installer les caméras, micros et les éclairages.

Lundi dernier, nous avons monté une pièce et répété avec Patrick Dugas. Sa maîtrise et son talent de directeur ont fait en sorte qu'en deux heures à peine, nous avons monté une pièce musicale avec calebasse, tama (ce petit tambour qui se tient à l'épaule et qu'on appelle aussi talking drum), darbouka, cajòn, djembés, congas, surdos, cloches, snares et tamborin. Un bon quatre minutes de rythmes autour du monde.

En attendant d'immortaliser la pièce sur pellicule, nous patientons en plein coeur du marché. Et c'est à ce moment précis que je comprends pourquoi qu'à chaque fois que je regarde cette émission, je me surprends à me dire que c'est trop relaxe, zen, décontracté. C'est l'atmosphère du marché qui ne peut en faire autrement! Il y a tellement d'odeurs savoureuses de légumes, de fruits frais, de fleurs. Ça sent le terroir, notre terroir à plein nez. Ajoutez à cela les gens qui magasinent, les petits enfants qui apprennent à marcher, la bonne humeur est contagieuse et ne nous quitte plus.

Bientôt, Boucar vient nous souhaiter la bienvenue avec son grand sourire. Vraiment, je savais qu'il était sympathique, mais je constate que nous sommes attendus depuis longtemps, comme si nous serions le highlight de la semaine. Contrairement à Caféine la semaine dernière, je sens tout de suite que nous ne sommes pas seulement là pour le décor. Ça aide à crinquer tout le groupe pour délivrer une meilleure performance. Puis, c'est au tour de Francis de venir nous souhaiter la bienvenue. Il me fait tellement rire, il est exactement pareil, peu importe si les caméras sont allumées ou non. Toujours enthousiasmé pour dix, munis de deux bouquets de fleurs à la main, essouflé car il doit se dépêcher à remonter à l'étage sur le plateau, il cherche ses mots mais sa gestuelle et son expression du visage transmet assurément mieux son message que ses paroles. Oui, on est aussi content que toi Francis d'être là!

La prochaine demi-heure est assez technique. La régisseure de plateau, muni de son casque d'écoute et de son pad, vient nous expliquer le déroulement de l'enregistrement. Première prise où on teste les déplacements de caméra. Deuxième prise où on teste les micros et le son. Et la troisième véritable prise. En tout, notre bloc dure dix minutes, soit deux minutes où Boucar parle avec Francis des origines des tamtams, suivi de notre prestation, et finalement l'entrevue avec Louis sur l'école.

Après de longues minutes où tout le monde se mord les doigts pour résister à la tentation de jouer de leur instrument, l'équipe de caméraman et de techniciens reviennent pour filmer notre segment de l'émission. Et je réentends à nouveau le fameux: «Standby, dans 5...4...3...2...1...». De ma position, je dois me retourner vers la droite pour voir Boucar parler avec Francis des origines des percussions africaines. Puis, c'est à nous! Pat donne le cue à Moïse et celui-ci se met à jouer un groove absolument contagieux sur sa calebasse, puis Cheick Anta embarque avec son tama. Ensuite, tout va très vite. Pat nous donne le cue, à Nanci, Dunia, Christiane et moi, apprentis drebkis que nous sommes, pour partir le rythme de maqsoum à la darbouka. Ensuite viennent les palmas (taper des mains), puis les cajòn, et les congas. Par la suite, Pat fait un nouveau cue pour stopper le rythme abruptement pendant une mesure, puis ensuite, il y a une explosion de bruit et de rythme quand la troupe brésilienne se rajoute avec les djembés. Francis est aux anges, Boucar a le sourire fendu jusqu'aux oreilles, nous avons de nouveau épaté la galerie.

L'entrevue avec Louis se fait dans la plus complète convivialité, Boucar lui posant les questions habituelles sur l'école, les cours, les spectacles, ainsi que sur le grand atelier d'été. Francis pendant ce temps écoute avec attention, si ce n'est pour intervenir pour poser une question anodine mais que j'ai trouvé impressionnante par sa réponse: «Pour le fun, là, combien y-a-t-il de pays représenté dans votre gang?» Sénégal, Togo, Québec, Brésil, Liban, France, Portugal, Italie...et j'en passe!

L'enregistrement s'est déroulé vraiment vite. Sans le moindre anicroche. Tout en une seule prise. On devient sérieusement de plus en plus solides dans nos prestations. Et ça tombe bien, parce qu'avec l'été qui commence, on ne devrait pas perdre notre groove, loin de là! Je vais garder un bon souvenir de cette expérience télévisuelle...Des kiwis et des tambours! Haha!

P.S.: L'émission est diffusée lundi, le 25 juin, à 9h AM sur le réseau de la SRC, en reprise le même jour à 23h30.

vendredi 19 janvier 2007

Piqûre espagnole

Le silence...Puis le son sourd des battements du coeur...Ah non, ce n'est pas ça, ce sont les pulsations sonores du boràn que François est en train de frapper. Poum....Pou-Poum....Poum. La grande danseuse Myriam Allard, au regard enflammé, s'avance doucement au milieu de la scène, sa demeure, sa place. Elle fixe l'auditoire et on jurerait que l'endroit prend en feu. Le coeur qui bat. La salle est pleine de gens et semble totalement vide en même temps, il n'y a aucun son, hormis les pulsations cardiaques du boràn. La danseuse lève ses longs bras sveltes, se met à courber le haut de son corps, et bientôt, le battement du coeur, le battement de la vie, se transforme avec l'ajout des claquements de doigts, sonores, de la danseuse, tel le crépitement de la flamme qui fait exploser les fibres du bois qui se consument. Et bientôt, l'explosion: CLAP!! Les pieds se mettent à claquer le sol, et la mélodie qui s'en dégage est identique au battement de coeur. S'en suit une escalade rythmique, lente au début, puis de plus en plus rapide. Les cordes embarquent, puis les palmas, et ça y est, nous avons devant les yeux une symphonie qui n'a aucune espèce de comparaison possible. De la beauté à l'état pure, à l'état brut. Le cajòn appuie les claquements des pieds et les rendent aussi puissants qu'une détonation de canon. La sueur perle sur le corps de la danseuse, qui harmonise sa respiration à celle du boràn, de la pulsation du coeur, de la pulsation de la vie.

Tel est comment j'ai vécu le spectacle de ce soir. J'ai pénétré dans un monde parallèle à notre train train quotidien. Disons que j'ai tombé en bas de ma chaise au figuré pas à peu près. Et je peux maintenant le dire sans gêne, j'ai la piqûre du flamenco. C'est une chose que d'être en classe en train d'apprendre les rythmes, c'est une toute autre affaire que de voir deux danseuses de flamenco avec le joueur de cajòn, deux guitaristes classiques, et le chanteur avec sa voix chaude et nasillarde. Quelle danse et quel art incroyable.

François était extraordinaire, on voit sa passion autant dans sa face que dans ses mains. Tantôt féroce, tantôt filet sonore, tantôt coup de poing, tantôt caresse au visage, son jeu est impeccable. Je peux dire la même chose des deux guitaristes, qui nous en on mis plein les oreilles avec leurs accords et leur jeux tellement mélodique. Le chanteur quant à lui était vraiment spécial, avec une voix qui semblait venir carrément de son coeur, au plus profond de lui-même, nasillarde...Et que dire des deux danseuses...Je n'en reviens pas encore. Il paraît que j'avais devant les yeux les deux meilleures danseuses de flamenco du Québec, soit Myriam Allard et Natasha Massicotte. Le mot est faible pour décrire à quel point elles ont le rythme dans le sang, et elles dégageaient tellement de sensualité et d'énergie que j'en étais sans voix.

OLÉ!!

mercredi 17 janvier 2007

L'indépendance des membres

J'en reviens pas encore...Je suis devenu un accroc de la percussion flamenco. C'est fascinant, renversant...Mais c'est déjà le dernier cours!!! Nooooooooon!! Mon prof, François Taillefer, nous quitte pour le restant de l'hiver et il part en tournée avec deux bands, dont celui de la chanteuse Linda Thalie. Il part deux semaines dans le nord de l'Afrique maghrébine, pour ensuite aller en Jordanie, puis à Paris. Il revient deux jours au Québec et il repart tout de go au Pérou. Méchant beau voyage le chanceux!!

Pour en revenir au cours, nous avons bûché rare. Vous connaissez sûrement la passe du cercle/ligne! Faire une ligne avec son bras gauche pendant qu'avec son bras droit on fait un cercle dans le vide. Ou se taper sur la tête en faisant un cercle sur son ventre avec l'autre bras...Et bien non, je suis désolé de vous décevoir, je n'ai pas passé trois heures à faire ce genre de niaiseries, mais le but a été le même par contre! Tester l'indépendance des membres! Oh lala que ça bouillonnait dans mon cerveau. Pendant que je tapais la mesure avec les pieds, je faisais un autre partie du rythme totalement différente avec mes mains pour faire une des multiples variations des palmas sur la bouleria, un rythme typiquement flamenco. Nous étions 5 à faire chacune une partie différente, c'était magnifique à entendre, tout s'imbriquait et cela donnait une symphonie auditive trop belle à entendre...

Mais le clou de la soirée a été bien entendu quand Sonia s'est mise à danser dans le cercle des cajòn pour nous montrer le déroulement d'une danse. Les "morceaux" de danse se nomment les yamada qui sont si vous voulez les appels de la pièce musicale, les cues à donner aux musiciens pour avertir d'accélérer, de changer de rythme, de faire des passes de claquements en même temps que les souliers de la danseuse...Un échange entre deux expressions artistiques qui se complètent tellement bien!

Vraiment, je ne connais pas d'autres danses qui soient aussi intense et viscérale que le flamenco. Une découverte extraordinaire. Demain, je cours me procurer les CD de quelques artistes de flamenco et j'amorce le défrichage pour me construire mon propre cajòn. Garanti que je ne passerai pas l'hiver sans me dégourdir les mains sur un cajòn!

mercredi 10 janvier 2007

Intro au flamenco





Quelle façon extra de pouvoir commencer l'année 2007 par un cours de trois heures de percussions. Et lorsque ces trois heures sont dédiées au cajòn et au flamenco, c'est encore plus génial. C'est ce que François Taillefer, un des meilleurs percussionnistes du Québec qui m'ait été donné de rencontrer, nous a concocté ce soir.



Parlons d'abord de l'instrument. Le cajòn est tout ce qu'il y a de plus simple comme instrument, hormis peut-être le triangle. C'est une caisse en bois sur laquelle on s'asseoit, et on frappe la tapa, la surface du devant. Cette paroi très mince fait vibrer l'air qui à sont tour fait vibrer le timbre de l'instrument, qui est en fait un cadre de bois sur lequel 2 à 4 cordes de guitare sont tendues. C'est ce qui donne le son caractéristique du cajòn, soit une basse ronde avec un bruit métallique sourd, ou une claque aiguë avec encore plus la sonorité métallique. Chapeau en passant à J-F, qui en deux jours a construit son propre cajòn et il est magnifique.



Pour en revenir maintenant au contenu du cours, nous avons revisé deux rythmes péruviens, le festejo et le landò. Ce sont les deux rythmes les plus anciens joués avec cet instrument, car en effet, le cajòn provient non pas d'Espagne mais du Pérou. Par la suite, nous avons attaqué la percussion flamenco. Ouf, vraiment pas évident de jouer des rythmes à 12 temps. Cela crée toute une gymnastique cérébrale. Mais c'était vraiment génial car Sonia, élève du cours et compagne de notre prof, danse super bien le flamenco. Et j'ai découvert que cette danse est vraiment spéciale, car ce ne sont pas les musiciens qui guident le danseur, mais l'inverse. La danseuse, de par ses séquences et ses bruits de pas, dicte le rythme, la vitesse, la force, l'émotion...C'est un véritable échange où le musicien est à la merci du danseur. Et franchement, le flamenco est certainement la musique la plus sensuelle qui soit...

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