mardi 16 décembre 2008

Musique sans frontière

Oui, je sais, j’ai été absent du blogue pendant trop longtemps, et je m’en viens avec des belles histoires à vous raconter, ainsi que des rythmes en banque. Mais en attendant, je vous invite à regarder le vidéo qui suit, mettant en vedette des musiciens de la rue des quatre coins de la planète. Une équipe de vidéastes les a filmé chacun individuellement afin de créer, par la magie du montage, un orchestre d’une dizaine de musiciens contribuant chacun, par leur voix ou leur instrument, à recréer la fameuse pièce Stand By Me de Ben E. King.

L’initiative de ce vidéo vient du collectif Playing for Change qui se définit comme étant un mouvement créatif multimédia dont le but est de promouvoir, par la musique, la paix dans le monde. Ils vont d’ailleurs lancer en 2009 un projet de DVD et plusieurs vidéos comme celui-ci.

Une très belle idée et une prouesse de montage sonore! Comme quoi la musique n’a vraiment aucune frontière…

Merci à Luc B. pour la découverte!

mercredi 19 novembre 2008

Le djansa, rythme de la compétition

Cette semaine, je vous offre comme rythme le djansa, qui est un rythme joué dans des circonstances joyeuses où il illustre la rivalité (saine je dois dire) entre les jeunes hommes. Il provient de la zone méridionale du Mali, de l’ethnie Kassoule. Aujourd’hui, le rythme est joué dans toute l’Afrique de l’Ouest. J’ai ajouté dans la partition le solo original tel qu’enseigné par Mamady Keita.

Partition

Djansa

Vidéos

MISE À JOUR (22-04-09): Les liens vidéos ont été mis à jour.

  • Premier accompagnement de djembé
  • Le dununba. L'accompagnement est légèrement différent de la partition.
  • Le sangban. L'anacrouse n'est pas respectée (le joueur commence sur le premier temps alors qu'il devrait commencer avant).
  • Le kenkeni. L'anacrouse n'est pas respectée (le joueur commence sur le premier temps alors qu'il devrait commencer avant).
  • Le solo original avec les trois partitions de doum-doum et l'accompagnement #1

mardi 18 novembre 2008

Le djembé serait bon pour le cœur

En naviguant sur le web cette semaine, je suis tombé sur une manchette très intéressante qui confirme un peu ce que j’ai toujours cru. Écouter de la musique que l’on aime, que ce soit notre pièce préférée ou notre artiste favori, aurait un effet bénéfique non négligeable sur notre corps, soit celui de dilater les vaisseaux sanguins. Alors imaginez quand votre musique préférée est la percussion africaine, et que vous en jouez chaque semaine en groupe…

Selon l’étude américaine, les vaisseaux sanguins se dilatent jusqu’à 26% en moyenne sous l’effet de la musique qui est jugée favorablement par l’auditeur. C’est donc un puissant médicament, gratuit en plus, et sans aucun effet secondaire, hormis peut-être le fait d’avoir de belles décorations aux mains après avoir joué…

Comme quoi le djembé se connecte de façon entière avec le cœur…Et ce n’est pas juste une figure de style…

Lien vers l’article parlant des effets bénéfiques de la musique sur le système cardiovasculaire.

Comment acquérir de la vitesse au djembé?

S’il y a un élément spectaculaire au djembé, c’est la capacité du percussionniste à se lancer dans des salves sonores où ses mains se fondent avec son instrument. Où l’oreille perçoit une vibration qui s’apparente à celui du son de la mitraillette. Et où on ne peut plus distinguer les mouvements des bras. La vitesse est ainsi une importante et spectaculaire caractéristique du jeu du djembéiste, permettant d’inculquer au rythme puissance, beauté, originalité et prestance…Voici donc quelques trucs de base qui vous permettront de pouvoir maîtriser cet aspect si important dans votre apprentissage du jeu des percussions.

Avant de vous expliquer plus en détail les dessous de la vitesse au djembé, je vous invite à aller visionner ce spectaculaire vidéo du djembéfola Boka Camara, qui démontre jusqu’à quel point la vitesse peu être incroyablement grande au djembé.

Vitesse rime avec souplesse

Avant toute tentative de jouer rapidement au djembé, rappelez-vous toujours ce concept: pour jouer vite, il faut assouplir les muscles. De façon innée, on a toujours tendance à vouloir raidir, à crisper les muscles au fur et à mesure que la vitesse augmente. Cette vilaine manie est vraiment à éviter, aussi portez attention à la moindre raideur musculaire au niveau des épaules et des bras. Si vous sentez une tension et/ou une douleur, arrêtez-vous, prenez le temps de vous dégourdir et recommencez cette fois en insistant sur le relâchement musculaire. Plus vous êtes souple, plus vous gagnerez en vitesse.

L’importance de la respiration

La deuxième manie au djembé lorsqu’on veut jouer rapidement est d’inspirer profondément, et d’arrêter d’expirer. Ce défaut est très néfaste pour vos muscles car l’expiration permet de vidanger l’excès de gaz carbonique (qui se retrouve en concentration plus importante dans le sang à cause d’un effort intense) produit par vos cellules musculaires. Tentez au contraire de forcer votre expiration. Vidangez bien vos poumons après chaque inspiration, l’oxygénation des cellules en sera ainsi optimisé, garantissant une protection contre d’éventuelles crampes musculaires et à la limite, une hyperventilation.

L’inertie et la vitesse vont de pair

En musique, spécialement en percussion, le concept d’inertie est très important. Le phénomène d’inertie se définit comme étant la capacité d’un corps en mouvement de toujours garder une vitesse constante. Cette vitesse est modifiée lorsqu’on y applique une force. En percussion, le rebond de la main sur la peau du djembé est possible strictement grâce au contact de la main sur la peau de chèvre, sans induire de force active. C’est la tension de la peau qui permet à la main de rebondir sous l’action d’une force transmise de la peau à la main. Pour vous en convaincre, faites une basse sur votre djembé en gardant votre main détendue, et regardez bien comment elle va rebondir, sans avoir besoin de dépenser de l’énergie active pour y parvenir. Servez-vous de cette propriété pour gagner en vitesse. C’est un peu plus difficile à maîtriser au départ, car il faut apprendre à doser la force appliquée. Mais, l’inertie est un concept très important à comprendre pour acquérir de la vitesse.

Gardez vos membres près du corps

Logiquement, plus vous éloignez vos mains du djembé, plus vous devrez dépenser de l’énergie afin de pouvoir effectuer le mouvement nécessaire pour générer le son. Ce gaspillage d’énergie peut être résolu en gardant les bras le plus près possible de votre tronc, sans toutefois que vos coudes ne touchent les côtes. Plus les frappes seront rapprochées, plus les avant-bras resteront proches de l’instrument, afin que les mains puissent produire les sons.

Pratiquer, c’est la clé!

Rester souple, savoir bien respirer, mettre à profit l’inertie et maximiser la position du corps sont les principaux ingrédients pour gagner en vitesse. Mais, il y a un élément qui est la base de tout, et c’est pour cela que je le mentionne en dernier lieu dans cet article: il faut jouer, jouer, et rejouer pour gagner en vitesse. Dans le domaine «manuel», le cerveau humain base son apprentissage sur le fait de reproduire incessamment le même mouvement. C’est en pratiquant des rythmes et des suites logiques de sons que vous arriverez à jouer de plus en plus vite, et ce, en minimisant de plus en plus la dépense d’énergie.

En conclusion, il n’y a pas de secret magique pour jouer vite, et il est farfelu de croire que du jour au lendemain, vous allez pouvoir jouer rapidement. Il faut de la patience et du temps pour y arriver. Mais, cinq à quinze petites minutes par jour consacrées à la vitesse lors de vos pratiques seront très bien investies pour votre développement musical en tant que djembéiste.

jeudi 30 octobre 2008

Le Makru, rythme pour séduire

Le Makru est un rythme magnifique de l’ethnie Susu qui est jumelé avec le Yankadi. Il contraste avec ce dernier par le fait qu’il est joué à une cadence très rapide et qu’il est binaire. De la même façon que le Yankadi, le rythme est joué lors des rites de séductions dans les villages.

Partition

Vidéos (djembés seulement)

mercredi 29 octobre 2008

Comment bien jouer en groupe ?

Lundi soir, passé 21h, je suis en train de jouer le rythme Tiriba avec mes compagnons, sous l’égide de la belle Mélissa Lavergne qui veille à ce que tout soit harmonieux à l’oreille. Or, elle a tôt fait de tout faire arrêter, puisque le mot harmonie semble avoir été oublié dans l’inconscient de tout le monde…Il y a une cacophonie indescriptible qui règne dans le local, le groupe étant totalement déconnecté. Cette petite anecdote m’amène donc à vous parler aujourd’hui de l’importance de savoir jouer de la percussion en groupe.

Avant d’aller plus loin, je vous invite à aller relire l’article que j’ai écrit parlant de l’apprentissage des rythmes. En fait, l’art de jouer en groupe est intimement lié aux trois étapes d’apprentissage, soit l’exposition, la consolidation et l’intégration au rythme. Plus particulièrement, c’est lors de l’exposition et de l’intégration du rythme que le risque de ne pas jouer en groupe est le plus élevé.

Deux dimensions entrent en ligne de compte dans l’art de jouer en groupe: il faut savoir s’écouter soi-même et savoir écouter les autres. Prenons le temps de décortiquer les deux aspects.

Savoir s’écouter

L’harmonie rythmique réside dans la capacité de tous les percussionnistes à exécuter leur accompagnement en sachant s’écouter. La première étape consiste donc à percevoir le son qui émane de son propre instrument pour faire en sorte qu’il soit le plus juste possible. Par justesse, je fais référence ici à la qualité des frappes et au respect du phrasé du rythme. Si les frappes ne sont pas exécutées au bon moment, le rythme perd son identité.

L’autre élément relié à cet aspect est le volume avec lequel il faut jouer. Dans un arrangement rythmique, les accompagnements servent à soutenir celui qui fera les solos, d’où le mot «accompagnement». Chaque partie du rythme doit donc être jouée avec un volume raisonnable, sans jamais aller chercher le maximum de volume avec son instrument. L’avantage de ce conseil est de pouvoir jouer longtemps sans se fatiguer, puisque plus un rythme est joué longtemps, plus la vitesse augmente, ce qui représente un beau défi pour le percussionniste (l’aspect de la vitesse sera d’ailleurs traité dans un prochain article).

Savoir écouter les autres

Bien jouer de son instrument sans chercher à battre des records en volume est une chose, mais il faut aussi savoir écouter les autres. Jouer chacun pour soi est une tendance qui s’accroît lorsque le rythme est nouveau. Le cerveau a alors tendance a prendre le dessus et à confiner le joueur dans une espèce de bulle où l’oreille ne porte attention qu’à ce qui sort de l’instrument du joueur, et non des autres. Cette propension est normale dans un processus d’apprentissage individuel, mais la percussion étant avant tout un art collectif, il faut vite s’ouvrir à l’environnement sonore extérieur. Voici donc quelques trucs qui vous permettront de pouvoir éviter d’emblée à être pris dans ce piège:

  • La posture: Rester droit et éviter de courber le dos. Plus vous serez détendu, plus votre oreille aura tendance à percevoir un son global et non focuser sur ce que vous êtes en train de faire en oubliant l’extérieur.
  • Les doum-doum: La base du rythme étant les doum-doum, l’oreille devrait tout de suite avoir le réflexe de porter attention à cet instrument. Vous saurez ainsi beaucoup plus à même de respecter la bonne pulsion.
  • Les pas: Jouer sans bouger est vraiment à éviter, même lorsque vous êtes en train d’apprendre un nouveau rythme! Si tout le groupe bouge selon le même pattern et dans la bonne direction, alors le rythme ira “s’appuyer” selon ces bases, forçant ainsi l’oreille à prendre conscience de ce qui se passe.
  • Un rythme intégré est mieux qu’exposé: Cet aspect est le plus important. Jouer en garantissant votre confort! Dans des situations où le rythme doit être joué pendant un long laps de temps, optez toujours pour l’accompagnement avec lequel vous êtes le plus à l’aise. Rien ne sert de se donner un défi insurmontable! Ainsi, si l’accompagnement est intégré pour vous, si vous n’avez plus besoin de fournir d’effort mental pour l’exécuter, il vous sera beaucoup plus facile de pouvoir le jouer en écoutant ce qui se passe autour.

Et si jamais je me perds?

En processus d’apprentissage, il est normal de faire des erreurs, cela fait partie du jeu. Et lorsqu’on joue en groupe, cela peut avoir un impact significatif si on ne respecte pas certaines règles. Que faire donc si on se trompe? Doit-on arrêter complètement de jouer? Ou au contraire essayer de continuer et espérer ainsi rattraper notre erreur? Et bien, la réponse est simple: il vaut mieux, dans le cas où vous êtes incertains si vous respectez la pulsion et/ou si vous faites le bon accompagnement, d’arrêter de jouer. Cela peut paraître drastique et contradictoire, mais il vaut mieux prendre quelques secondes pour prendre conscience où le groupe est rendu dans le rythme. Voici les éléments à surveiller lorsque vous arrêtez, et les étapes à effectuer pour reprendre votre place au sein du groupe.

  • Réflexe #1: Écouter les doum-doum. C’est la première chose afin de repérer le tempo du rythme.
  • Réflexe #2: Les pas. Accordez ensuite vos pas avec la pulsion dictée par les doum-doum. Regardez aussi vos comparses, leurs pas vous donneront l’heure juste.
  • Réflexe #3: Le premier temps. Ce réflexe est plus difficile puisqu’il demande concentration et une réaction rapide. Essayer de discerner où le premier temps du rythme se situe. Et à partir de ce moment, faites des basses qui s’accordent avec vos pas.
  • Réflexe #4: Reprendre le rythme. L’étape finale de récupération est de rejouer le rythme à la bonne vitesse. Le 3e réflexe vous ayant aidé à retrouver cette vitesse, il ne vous reste plus qu’à repérer visuellement dans le groupe un de vos collègues qui jouent le même accompagnement que vous et de visuellement vous synchroniser. Dans le cas contraire, fiez vous aux doum-doum et aux autres accompagnements.

En résumé, il est impératif pour tout percussionniste de trouver sa zone de confort, et de respecter ses limites. L’art de jouer en groupe requiert beaucoup de pratique, une bonne dose d’humilité et un dosage de ses énergies. Par contre, c’est un des meilleurs exercices qui soit pour se garder en forme et avoir du plaisir en groupe!

mardi 28 octobre 2008

Iniké Billy Konaté

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Samedi et dimanche, il y a deux semaines, j’assistais avec grand enthousiasme aux deux ateliers du maître djembéfola Billy Nankouma Konaté, fils de la légende du djembé Famoudou Konaté. Considéré comme un des meilleurs djembéistes de sa génération, Billy était en escale à Montréal pour trois jours, afin de transmettre une parcelle de son immense savoir à la communauté percussive de Montréal. Je me souviendrai longtemps de ces deux journées, puisqu’il est rare de pouvoir rencontrer un tel phénomène du djembé en chair et en os.

J’arrive donc à l’Alizé peu après midi, djembé sur le dos. Déjà, nous sommes plus d’une quinzaine à être déjà installé, disposés en demi-cercle devant la scène où trônent trois magnifiques doum-doum. Billy est en train de vérifier à ce que tout soit en place, puis son acolyte Pascal nous souhaite la bienvenue. Laissant place au fils Konaté, la magie d’une après-midi musicale peut commencer.

D’emblée, je remarque chez l’homme une caractéristique indéniable qui est aussi commune à Mamady Keita: sa très grande humilité. Tout de suite, on se sent en confiance, en relation d’égal à égal avec le professeur. C’est très difficile à expliquer, puisque c’est instinctif et très émotif, mais c’est un élément essentiel dans l’apprentissage puisque tout part de la confiance entre le maître et l’élève. Repensant encore à ces deux jours, je n’en reviens pas de tout le matériel que Billy nous a présenté, et cette quantité substantielle véhiculée provient de cette base d’égalité dont tout joueur de djembé se doit d’exprimer vis-à-vis ses pairs.

Le Tamala

Billy n’a beau qu’être âgé d’une trentaine d’années, il possède la prestance et le savoir-faire des djembéfola qui sont d’une génération plus vieille que la sienne. Il commence son cours sur les chapeaux de roues avec des échauffements de roulements assez complexes merci. Malgré le peu de gens qui réussissent (je ne vous parlerai pas de moi ici…), Billy juge que nous sommes un groupe avancé, il décide donc de nous enseigner comme premier rythme le Tamala.

Le Tamala est un rythme binaire très peu connu, puisque Billy l’a appris lui-même il y a un peu plus de deux ans seulement. C’est d’ailleurs son rôle, déterrer des rythmes inconnus confinés dans le coeur de la terre africaine afin de les faire connaître. Traditionnellement, dans les villages, le rythme est joué lors des rites où les hommes doivent choisir une femme pour épouse. Le rituel a lieu dans la grande place du village, appelée bara.

Le Dununba

Le lendemain, Billy nous a enseigné deux rythmes tirés de la grande famille des Dununba, les rythmes et les danses des hommes forts. Ces rythmes ternaires sont très complexes au niveau des accompagnements de doum-doum. Presque tous les accompagnements ternaires de djembés sont identiques. Ce sont donc les doum-doum, les appels d’intro et les solos qui définissent le rythme. Le premier des deux rythmes que Billy nous a montré est le Baradota.

Ce rythme est joué au tout début de la fête Dununba, à la maison du chef du batteur de la troupe de percussionnistes. Tout le long du chemin menant au bara (la grand place du village), le rythme est joué, en alternance avec d’autres rythmes dununba. Les percussionnistes prennent place sous le grand arbre, et les danseurs s’attroupent devant eux en même temps que tous les habitants du village. Lorsque la fête se termine, les percussionnistes n’arrêtent pas de jouer, ils continuent de jouer un autre rythme (voire même deux ou trois)  sur le chemin du retour. Puis, lorsque le rythme se termine, les danseurs, particulièrement le grand danseur de Dununba, se mettent tous en ligne pour remercier les djembéistes. À ce moment, le rythme joué est Loumata, et c’est ce deuxième rythme que Billy nous a enseigné.

Ce rythme ternaire est très saccadé, notamment les accompagnements de sangban et de dununba. Chacun comporte un phrasé de 7 mesures ternaires qui dictent les pas aux danseurs. En effectuant les pas, les danseurs tournent sur eux-mêmes, faisant tournoyer la poussière autour d’eux. Cette cérémonie musicale est une véritable prouesse technique et physique puisqu’elle dure souvent plusieurs heures, et les percussionnistes doivent transporter leurs instruments avec eux.

Pour clore cette fin de semaine intense en apprentissage, j’ai eu droit à un formidable spectacle de Billy avec la formation afro-québécoise Taafé Fanga. Un moment de pure virtuosité alors que le grand maître, vêtu de son costume orange de feu, a enflammé l’Alizé par son jeu et ses frappes qui fendaient l’air à la vitesse de l’éclair. Et que dire de ceux et celles qui l’accompagnaient! Quel moment de fierté que de voir des profs (qui sont maintenant des amis) jouer de tout leur coeur et avec toute leur énergie au service d’un djembéfola de la trempe de Billy. Grandiose!

Je termine avec un mot en Malinké que Billy nous a dit à la fin de chaque journée d’ateliers. Ce mot est Iniké, et veut dire «Amitié» en langage guinéen. Comme quoi le djembé est le symbole de l’Amitié.

Voici un vidéo déniché sur Youtube qui vous permettra de mieux apprécier la grande virtuosité de ce maître.

dimanche 19 octobre 2008

Le yankadi, rythme de la séduction

Le rythme de cette semaine est le yankadi, rythme de l’ethnie Sousou joué lors des rites de séduction. Le yankadi est presque toujours jumelé avec le makru, autre rythme binaire très rapide. Les deux rythmes alternent dans la danse, marquée par une pulsion lente avec le yankadi et rapide avec le makru.

Lors des danses de séduction, les hommes forment une rangée et font faces aux femmes qui forment une autre rangée. Face à face, ils dansent en gardant contact avec les yeux, touchant le coeur de l’autre avec la main. Puis au son du sifflet, le rythme se transforme en makru.

Il existe deux versions de ce rythme, une en ternaire, la plus connue, et l’autre version en binaire.

Partition

Vidéos (djembé seulement)

jeudi 9 octobre 2008

Entrevue avec Billy Konaté et Taafé Fanga

Voici l’entrevue qu’a réalisé Cynthia Morneau de CHOQ FM, la radio étudiante de l’UQAM, avec le maître percussionniste Billy Konaté et Olivier et Benjamin Landry du groupe Taafé Fanga. Leur passage à la radio est dans le but de promouvoir le super week-end de percussions africaines où il y aura les ateliers de Billy Konaté donnés samedi, dimanche et lundi après-midi, ainsi que le grand spectacle de Taafé Fanga avec Billy Konaté le dimanche soir. Bonne écoute!

mardi 7 octobre 2008

Le djole, rythme du sicco

Cette semaine, comme deuxième rythme d’apprentissage, voici le djole. Ce rythme provient du Sierra-Leoné et il est dansé avec des masques. Traditionnellement, ce ne sont pas des djembés qui sont utilisés dans ce rythme, mais bien des tambours de forme carrée appelés sicco. Les hommes dansent sur le rythme en portant des masques représentant le visage d’une femme.

La particularité et la petite difficulté dans ce rythme est dans le deuxième accompagnement où le phrasé s’étend sur deux mesures de quatre temps, contenant beaucoup de silences. Je vous encourage à écouter le vidéo référé au bas de la partition pour vous aider à comprendre l’accompagnement. Quant au premier accompagnement, il peut être joué en alternant les mains (je préfère de loin cette disposition, surtout lorsqu’il est joué rapidement), ou bien en utilisant toujours la main dominante deux fois de suite.

Bonne pratique!

La partition:



MISE À JOUR (08/05/09)

Les vidéos:

jeudi 2 octobre 2008

Solo incroyable de Mamady

Je viens de tomber sur un vidéo absolument incroyable d’un solo effectué par le grand maître djembéfola Mamady Keita, filmé par un de ses étudiants lors de son stage annuel en Californie.

Prenez vraiment le temps de voir et revoir ce vidéo pour comprendre la mécanique d’un solo au djembé. Dans un solo, les instants de création sont entrecoupés de retours au rythme afin de faire «respirer» le solo. Inspirez-vous de ce vidéo pour parfaire votre technique, puisque Mamady se sert des trois sons de base, en plus de sons étouffés, pour faire en sorte d’apporter différentes couleurs au solo.

Surtout, prenez la peine de constater la gestuelle de Mamady, ses mouvements de bras, sa posture, et l’incroyable énergie qu’il dégage. Cet aspect est le plus important dans un solo, l’attitude du djembéiste est l’élément que les auditeurs vont le plus remarquer.

Ce vidéo est donc un excellent instrument d’apprentissage!

MISE À JOUR: Le rythme que joue Mamady et les dununs que vous entendez dans le vidéo consistent au Lekule. Je suis encore dans mes recherches pour trouver la provenance historique du rythme, ainsi que les partitions. À suivre...

MISE À JOUR #2: Voici l’historique du Lekule. Le rythme a été inventé il y a plusieurs siècles en l’honneur d’une femme décédée qui était une très bonne danseuse. Son mari a inventé le rythme en son honneur. Il était un très grand percussionniste qui jouait d’un instrument appelé planibala, soit un petit djembé doté de plusieurs djembés de petite taille attachés autour. Chacun de ces plus petits djembés possède une tonalité différente. Le rythme est originaire de la Guinée méridionale, de l’ethnie Guerze. Le Lekule est joué en l’honneur de cette femme lors des célébrations, afin de se rappeler de son immense talent pour la danse et sa grande beauté.

mardi 30 septembre 2008

Le kuku, rythme des pêcheurs

En guise de premier rythme, je ne peux débuter sans vous parler du kuku (il faut prononcer le mot comme le nom de l’oiseau, le coucou) , le rythme qui est probablement le plus joué et le plus populaire à travers l’Afrique. Il est joué traditionnellement lorsque les pêcheurs des villages reviennent avec leur cargaison de poissons. Mais, dès qu’une célébration est soulignée, il n’est pas rare d’entendre ce rythme. Le premier accompagnement est joué avec un djembé qui va produire un son plus grave que les autres accompagnements.

C’est un rythme d’introduction idéal et bien simple à apprendre, surtout pour ceux qui débutent avec le djembé. Les 2 premiers accompagnements sont les plus connus, alors que le 3e et le 4e sont des accompagnements créés par Mamady Keita.

Voici la partition, ainsi que des liens vers des vidéos qui vous aideront à apprendre le rythme. Référez-vous au guide qui vous donne les indications sur comment lire les partitions, et comparez ce que vous voyez et entendez des vidéos avec les partitions. Bonne pratique!

La partition:

Les vidéos:

  • Djembé 1 Le doigté que vous voyez dans ce vidéo est celui qui obéit à la loi mécanique des mains (les ghost notes). C'est celui que les solistes préconisent lorsqu'ils font des solos sur le rythme kuku.
  • Djembé 1 avec un autre doigté C'est le doigté que je préfère avec le kuku, car les coups sont alternés entre la main gauche et la main droite. Attention, dans le vidéo, le djembéiste joue comme s'il était gaucher. Pour un droitier, toujours tenir la basse de la main droite.
  • Djembé 2
  • Djembé 3 Accompagnement inventé par Mamady Keita.
  • Djembé 4 Accompagnement inventé par Mamady Keita.

dimanche 28 septembre 2008

Un été percutant à souhait!

Je suis enfin de retour sur mon blogue après un long mois d’absence! J’ai en effet décidé de partir en voyage en Europe pour trois semaines après le dépôt de mon mémoire de maîtrise. Je me devais de faire le vide pour recharger mes batteries. Je reviens donc en forme, prêt à vivre de nouvelles péripéties, et surtout, je vous réserve plein de nouveau contenu sur mon site dédié au djembé.

J’ai vécu beaucoup d’événements spéciaux cet été, et avec le recul, je suis vraiment super choyé d’avoir pu vivre autant de belles expériences musicales. J’aimerais donc vous faire part du bilan de mon été 2008 en guise de premier article. Disons que ce dernier a commencé sur les chapeaux de roues avec l’inoubliable performance sur la grande scène du Parc Maisonneuve lors de la Saint-Jean. Une semaine plus tard, soit le 2 juillet dernier, je remontais une nouvelle fois sur scène, mais cette fois-ci sur la grande scène GM du Festival de Jazz. Le but: animer plus de 20 000 personnes en compagnie d’une trentaine de mes amis musiciens percussionnistes de Samajam afin de faire vivre au public le plus grand jam de leur vie.

Une expérience carrément électrisante qui nous en a dit long sur la très grande popularité de ce festival, qui est le plus grand événement musical de jazz de la planète. Une température magnifique, la Place-des-Arts était remplie à pleine capacité. Tout un spectacle!!

Comme si ce n’était pas assez, le lendemain, je m’en allais direction Drummondville pour le Mondial des Cultures où, avec Mélissa Lavergne, nous avons joué pour l’ouverture du Mondial. Une formidable expérience encore une fois, surtout par la très grande diversité culturelle présente sur place. Plus d’une dizaine de pays étaient invités pour démontrer aux Québécois leur grand savoir-faire dans la danse. Costumes traditionnels, chants et musique accompagnaient les danseurs. J’en ai encore des souvenirs remplis de couleurs et de langues.

En plus de jouer sur scène avec Mélissa, j’avais comme mandat d’escorter sur scène chaque pays invité lors de la cérémonie d’ouverture avec mon djembé. À chaque fois, un barrage de caméras et de flashs immortalisaient notre musique sur pellicule, et l’instant de quelques secondes, je me retrouvais au coeur d’un tourbillon médiatique. La soirée était magique, le ciel ayant déversé durant toute la journée une pluie fine mais dès la tombée du jour, les étoiles se sont mises à scintiller et garantir une ambiance parfaite pour le spectacle.

Quelques jours plus tard, j’étais à Samajam pour la journée estivale de portes ouvertes où encore une fois, nous avons tous vécu des moments très intenses d’émotions en musique! C’était pour moi une véritable libération que de pouvoir profiter de ce moment avant de plonger dans une période intense, soit la préparation de soutenance de ma maîtrise.

À travers les chaudes journées estivales plutôt sous le signe de la grisaille et de la pluie, un autre gros événement s’est pointé à l’horizon, le festival Juste pour Rire. Cette année, une très grosse commande, et un très beau défi, m’était offert. Tout d’abord, j’ai eu deux pratiques pour le spectacle de percussions d’ouverture du festival où, sous la gouverne de Patrick Dugas, nous devions jouer des cajòns, des tubes musicaux, du djembé et des doum-doum, en plus d’un numéro de gumboots. Un concept éclaté sur le thème des quatres saisons. Malgré la courte préparation et une scène qui était tout sauf à quoi nous nous attendions, nous avons livré une prestation inspirée et bien spéciale.

En plus de l’ouverture, je devais être en charge tout au long du festival d’un groupe de personnes qui devaient clôturer le grand défilé de fermeture, le grand Charivarir. Parmi eux, des gens qui n’avaient jamais pris part à un tel événement, et qui n’avaient jamais joué de djembé de leur vie. Gros contrat. Mais, ce fut une de mes plus belles prestations de groupe, même si toute la semaine, plusieurs embûches sont venues nous mettre des bâtons dans les roues. Tous ont joué avec coeur et énergie, ce fut une autre soirée exceptionnelle.

Le mois d’août est arrivé avec (enfin!) une période de repos et de pause musicale, de rencontres entres amis, et surtout, d’un petit voyage en Europe le temps de dire bonjour à ma soeur et de pouvoir souligner le début d’un nouveau départ, d’une nouvelle année musicale…

La Fête nationale, le Festival de Jazz, le Mondial des Cultures, et le Festival Juste pour Rire…Wow! J’ai de la misère à croire qu’en l’espace de deux mois, j’ai pu participer à tous ces grands événements!! Et je ne pense pas que l’automne sera plus reposant…

On repart de plus belle!

mardi 23 septembre 2008

Le retour de Billy Nankouma Konaté à Montréal

Je viens d’apprendre que le maître percussionniste Billy Nankouma Konaté, fils du légendaire djembéfola Famoudou Konaté, sera à Montréal du 11 au 13 octobre prochain. Tout comme l’an dernier, il enseignera les rythmes du mandingue lors d’une série de trois ateliers. Ces ateliers auront lieu à l’Alizé de 13h00 à 17h30 le 11, 12 et 13 octobre.

En plus de ces ateliers, ce très grand percussionniste sera en spectacle avec l’excellente formation Taafé Fanga le dimanche 12 octobre à 20h30 au même endroit. Les billets sont en vente au coût de 12$ à la porte. Ne manquez pas cette chance unique de voir un des plus grands joueurs de djembé de sa génération!

Pour connaître les détails et comment s’inscrire, consultez le site www.djembe.ca.

Pour en savoir plus sur Billy Nankouma Konaté, allez écouter l’entrevue disponible sur mon blogue.

Photo tirée du site djembe.ca

Une nouvelle section: les rythmes!

Je suis très heureux de vous fournir à partir d’aujourd’hui une nouvelle section sur mon blogue qui parlera des différents rythmes africains. Cette chronique hebdomadaire vous permettra de pouvoir apprendre par vous-mêmes certains rythmes africains à partir de partitions que j’ai trouvées sur le web, ainsi que des vidéos démontrant les divers accompagnements.

La notion de rythme en musique africaine est plus beaucoup plus simple et accessible que ce que nous pouvons croire. En fait, le rythme est quelque chose qui transcende la race humaine et qui est omniprésent partout autour de nous. Que ce soit le son de la goutte d’eau qui tombe du robinet, du pic-bois creusant son trou sur l’écorce de l’arbre, des chevaux qui galopent dans les champs ou de notre propre cœur qui bat, le rythme est partout et est un rouage très important de la vie.

En musique, le rythme définit sa couleur, c’est-à-dire la façon dont il sera perçu à nos oreilles. Par le fait même, le rythme musical est connecté directement à l’émotion qu’il engendrera chez l’auditeur. Traditionnellement donc, à cause de cette réalité, le rythme se transmet de façon orale de génération en génération, subissant les contrecoups d’importantes modifications au passage, aucune référence écrite n’étant maintenue. Ce n’est que dans la seconde moitié du 20e siècle que commencera à apparaître les fameuses partitions de rythmes telles que nous les connaissons aujourd’hui.

Pour les non-initiés à la lecture des partitions, n’ayez crainte, j’ai créé le petit guide qui suit qui vous explique de façon claire et simple comment le système fonctionne. Avec un peu de pratique, vous allez vite pouvoir pratiquer et comprendre les rythmes.

N’hésitez pas à me laisser vos commentaires sur ce document afin de pouvoir l’améliorer!

Comment lire un rythme ?

dimanche 10 août 2008

Un message percutant au monde entier

Je ne sais pas si vous avez pris le temps de regarder la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin vendredi dernier. Artistiquement parlant, ce fut un des spectacles les plus grandioses que j'ai vu. Par la qualité artistique des idées et de leur exécution, je n'ai jamais rien vu de tel. Je vous parle de cela parce qu'il faut absolument que je souligne le formidable numéro d'ouverture qui, vous vous en doutez bien, mettait en vedette la percussion.

À 8h08 PM, heure de Pékin, le vendredi 8 août 2008 (08-08-08), un compte à rebours géant s'est mis en branle dans le stade appelé le nid d'oiseau. 2008 percussionnistes (oui, vous avez bien lu) ont alors joué une pièce musicale grandiose, alliant la musique, la chorégraphie, le chant et des effets visuels à couper le souffle. Un message percutant souhaitant la bienvenue aux peuples de la planète.

L'instrument mis en vedette lors de ce numéro est le « fou » (prononcé toutes les lettres pour respecter la prononciation chinoise). Le « fou » est un instrument en terre cuite et en bronze en forme de boîte sur roues qui se joue soit en frappant directement sur la dalle de bronze, soit en frappant avec des maillets. On s'en sert aussi comme récipient. Durant la cérémonie, les percussionnistes, en frappant sur la surface de leur « fou », déclenchaient aussi un système d'éclairage qui illuminait leur instrument, créant ainsi les chiffres géants du compte à rebours (comme illustré sur la photo).

En plus de jouer, cette chorale de 2008 personnes ont scandé une citation célèbre de Confusius souhaitant la bienvenue au monde: « N'est-ce pas un bonheur d'avoir des amis qui viennent de loin ? » Comme message de bienvenue, je pense qu'il est difficile de souhaiter mieux! Je vous laisse regarder par vous-mêmes, c'est éblouissant!

lundi 4 août 2008

La percussion du futur!

Imaginez-vous être en train de jouer du tambour en compagnie d'un collègue musicien qui n'est pas humain, mais bien un robot...Science-fiction ou réalité ? À tout le moins, je vous laisse juger la performance de ce robot qui se prend pour un percussionniste japonais jouant sur un taïko. C'est pas demain la veille que ces engins technologiques vont remplacer les humains !

Merci à mon pote Alex pour la trouvaille!

dimanche 3 août 2008

Le soleil du Mali nommé Amadou et Mariam

Vendredi dernier, j'étais placé en toute première rangée pour le spectacle du duo malien Amadou et Mariam, qui était de retour à Montréal après deux ans d'absence dans le cadre des Francofolies au Métropolis. La dernière fois, je les avais vu du balcon, mais cette fois-ci, je ne voulais pas pour rien au monde rater l'occasion de les voir de proche. Et ciel que je n'ai pas été déçu !!

Pour les lecteurs qui ne sont pas familiers avec eux, Amadou et Mariam sont considérés aujourd'hui comme étant les deux plus grandes stars d'Afrique. Couple dans la vie comme sur scène, ils parcourent le monde entier dans le but de faire danser, chanter et rassembler tous ceux et celles qui sont venus les voir. Leur musique festive, mêlant les racines africaines au rock et au blues, est impossible à entendre sans bouger et danser. Leur dernier album, Un dimanche à Bamako, réalisé par nul autre que Manu Chao, leur a procuré un succès planétaire. Mais, ce qui est tellement beau chez ce duo, c'est l'incroyable énergie qu'ils dégagent sur scène, et leur authenticité. On arrive à oublier qu'ils sont tous deux aveugles...

J'arrive donc au Métropolis assez tôt pour être parmi les premiers en file. Dès l'ouverture des portes, j'entre dans la salle et je prends plaisir à scruter des yeux la grande scène où, dans quelques minutes, la musique d'Afrique prendra naissance. Au devant, il y a une petite batterie côté jardin, ainsi qu'une basse et une magnifique guitare Godin juchées sur leur trépied côté cour. Ces instruments serviront pour la première partie du spectacle, soit le groupe du chanteur Daby Touré, Mauritanien d'origine vivant à Paris. Derrière, un drap noir laisse deviner les claviers et l'immense batterie qui serviront à mettre le feu au Métropolis plus tard.

Les minutes passent, le parterre devient vite rempli, et je prends plaisir, collé sur la scène, à jaser avec une dame qui vient du Mali, et qui ne voulait pour rien au monde rater l'occasion de voir ses deux idoles de proche dans son nouveau pays d'adoption. C'est ce qui est magnifique avec ce genre de spectacle. Autour de moi, il y a bien entendu des Québécois, mais aussi des Français, des Anglais, des Asiatiques, des Africains...Ce soir, tout le monde est de la même couleur.

Sans trop m'en rendre compte, il est maintenant passé 21h et les lumières faiblissent enfin. La foule lance un cri d'enthousiaste, et Daby Touré arrive seul sur scène avec sa guitare Godin. Sa voix est magnifique, chaude et très aiguë, et sa musique est très belle, alliant le folk au reggae. Entouré ensuite par son bassiste et batteur, ils réussissent en l'espace de deux chansons à faire rugir la foule de plaisir, surtout par l'incroyable passe de percussions où Touré s'amuse à taper sa guitare et les cordes. Un artiste à surveiller, et j'espère qu'il reviendra une prochaine fois en tant que tête d'affiche !

Je dois encore patienter après cette première prestation car bien entendu, il faut enlever de la scène les instruments devenus superflus. Je vois fourmiller toute l'équipe de techniciens d'Amadou et Mariam qui testent chacun des instruments. Et c'est à ce moment que je ressens un frisson d'excitation lorsque je vois apparaître devant moi le carillon, les deux bongos montés sur leur support, et le magnifique djembé malien sculpté muni de sa courroie. Je suis posté tout juste en face du percussionniste! Oh yeah!

L'ultime test de son ayant pris fin, le technicien fait un signe de sa lampe de poche aux technicien de son et à l'éclairagiste...Les lumières baissent enfin, les musiciens prennent place, la foule est en délire! Et le spectacle commence enfin...C'est aux premières notes de La fête au village qu'Amadou et Mariam, escorté par leur technicien, entrent en scène. C'est un formidable moment d'émotion et d'excitation que de les voir si proches, en chair et en os, rayonnants dans leur magnifique boubou rouge.

À la suite de cette magnifique chanson, la soirée démarre sur les chapeaux de roues avec leurs grands succès de leur dernier album. Le spectacle est grosso modo semblable à celui de la dernière fois, et les musiciens sont époustouflants,  le percussionniste surtout (oui je sais je suis vendu d'avance)! Lors de ses solos, je suis posté tout juste devant lui et il esquisse un grand sourire à la réaction de la foule, conquise. Il se dégage tellement d'énergie sur scène, et lorsque je me retourne pour voir que tout le monde danse et chante, je me dis qu'il n'y a pas un seul groupe au monde qui est capable d'en donner autant.

Les moments forts de la soirée ont été sans nul doute lorsqu'ils ont chanté Un dimanche à Bamako où la foule a chanté à l'unisson, et lorsque Mariam a chanté La Paix, formidable moment de coeur et qui envoit un message puissant et festif en même temps.

Comme toute bonne chose a une fin, le spectacle a pris fin avec une formidable démonstration musicale par les musiciens, surtout lorsque le percussionniste, en feu avec son djembé, s'est avancer vers nous et s'est penché pour nous balancer son solo en pleine figure...C'était l'apothéose!

Cette soirée musicale, parfaite en soi, m'a procuré des moments de bonheur et de plaisir. Voir et entendre Amadou et Mariam, c'est un formidable remède pour le coeur et pour la tête.

Liens intéressants:

vendredi 25 juillet 2008

Vibrer

J'entre au local de Samajam mercredi soir avec un certain enthousiasme...Dans quelques minutes, je vais rencontrer mon groupe avec lequel je vivrai des moments forts durant les quatre-vingts dix prochains tours de trotteuse. Chaque fois, le moment qui précède le cours est toujours spécial. Toujours comme un petit rituel où je prends plaisir à placer mes instruments, tout en focusant sur ce qu'il faudra communiquer en musique.

Sauf que ce soir, tout sera différent. Tout sera plus intense. Tout sera plus senti. Tout sera plus vif. Tout sera plus vrai. Et tout sera plus enrichissant. Mais, tout cela, je ne vais que le constater après coup, car pour l'instant, tout ce que je sais, c'est qu'un groupe d'une dizaine d'ados sont sur le point de découvrir le tambour et ses bienfaits.

Ils entrent timidement dans le local, en file indienne. J'ai à peine le temps de retourner la tête qu'un bonhomme vient s'introduire à moi avec un grand sourire: « Salut, je m'appelle Shadé ». Je lui rends son sourire, puis j'accueille le reste du groupe. Tout de suite, je sens leur bonne humeur, leur joie d'être ici. Ils sont issus du même groupe d'âge ou à peu près, et ils sont pour la plupart silencieux, attentifs à ce qui se passe autour d'eux. Je les fais asseoir en demi-lune, déposant tambours et tapis de sol devant eux.

Puis, je m'installe derrière mes duns, après avoir fait une petite réunion de dernière minute avec mes comparses Éric et Marie-Ève. Nous sommes si heureux d'être là. Lentement, Éric s'introduit au groupe, leur souhaitant la bienvenue, tout en s'assurant que chacun soit à l'aise. Dans le plus grand silence, nous introduisons nos apprentis au kuku. Et spontanément, tous posent leurs mains sur la peau du djembé, afin d'en ressentir les vibrations. Certains ferment les yeux, un sourire prenant forme sur leur visage, alors que d'autres ont les sourcils froncés, le regard fixés sur nos mains et, dans mon cas, sur mes bâtons de duns qui battent la mesure. Jamais je n'ai vu un groupe aussi attentif, aussi connecté à ce que nous jouons.

Ces cinq premières minutes étant écoulées, le rythme prend fin et tous les regards reviennent se poser sur nous, l'hypnose momentanée s'étant évaporée. Éric demande à chacun de témoigner sur ce qu'il vient de ressentir. Chacun a une façon bien à lui de s'exprimer, certains ayant ressenti les vibrations, d'autres ayant perçu les différences entre les textures du rythme. C'est donc bon signe pour avancer, pour continuer à cheminer.

La prochaine étape consiste à faire jouer tout ce beau monde ensemble. Pas une mince tâche car tous sont enthousiastes et fébriles, ce qui se traduit par une tendance automatique à vouloir tapoter de leur instrument. Mais, suffit d'un seul geste de la responsable et tout le monde retrouve leur calme et leur concentration, obéissant aux doigts et à l'oeil de leur supérieure. Les prochaines minutes s'écoulent sans que personne n'ait conscience du temps qui passe, les frappes sur le tambour nous transportant tous dans un monde où les horloges n'existent pas.

Graduellement, petit à petit, la cacophonie du départ se métamorphose en une synchronie où les sons sont enchaînés, où la tendance à ne former qu'un seul et même groupe jouant à l'unisson s'installe et se manifeste de façon claire. En utilisant le tableau et en formant des symboles caractéristiques, on en arrive à leur inculquer le sens du rythme à la perfection. Dans leur pieds, dans leurs mains, et surtout, dans leur visage, il y a quelque chose de beau et d'unique qui se crée. Ce quelque chose est bien spécial, et c'est la première fois que je le perçois de manière aussi tangible.

Comme toute bonne chose a une fin, le cours se termine par une apothéose de bonne humeur. La responsable vient à notre rencontre et les yeux embués, elle nous remercie chaleureusement du moment magique que nous avons vécu. Je dois dire que pour moi aussi, je suis extrêmement touché par son témoignage, car ce groupe de jeunes ados vient d'accomplir un pas de géant. Ils ont vibrer, en ressantant la résonance du tambour lorsqu'ils ont touché la peau de leur instrument. Cette image va rester longtemps gravée dans ma mémoire.

Et c'est en les reconduisant à leur autobus que le sentiment d'accomplissement m'a submergé. En ne disant pas un mot et en dressant mon pouce, mon index et mon majeur pour former le signe «I love you» contre mon coeur, la dizaine de jeunes sourds qui, l'instant de quatre vingt dix minutes, ont prouvé avec brio qu'ils pouvaient réussir à passer par-dessus leur handicap, m'ont répondu avec l'étincelle dans les yeux et le sourire au visage...J'en vibre encore...

lundi 14 juillet 2008

Mon blogue sur CISM!

Je me réveille aujourd'hui et, dès que je sors du lit, je constate que j'ai deux messages vocaux. Je m'empresse de les écouter et quelle n'est pas ma surprise d'apprendre qu'on parle de mon blogue sur CISM, la radio de l'Université de Montréal! Une chronique entièrement consacrée à Martin le djembéfola.com! Merci à l'équipe de La queue de la poire pour avoir pris le temps de venir par ici! Voici l'extrait audio de la chronique! On y parle également du site de Mathieu Charrois.

Merci à Marie-Eve pour m'avoir mis au courant!!

La puissance du bleu et du blanc

Mardi soir, 24 juin, à la clôture du grand spectacle de la Saint-Jean au parc Maisonneuve, j'ai eu la chance de vivre un véritable raz-de-marée d'adrénaline en marchant sur les planches de la grande scène, aux côtés d'une pléiade d'artistes et de musiciens parmi les plus grands au Québec, pour célébrer notre fête devant 200 000 personnes. Une incroyable émotion que je vais tenter de vous décrire dans les lignes qui suivent, autant m'est-il possible d'arriver à mettre en mots ce qui est presque trop surréaliste pour y arriver.

C'est par une journée contenant du soleil et de gros nuages mouillés que j'arrive à l'école pour le grand rassemblement. Une grande fébrilité est palpable tout autour...La météo est cependant assez capricieuse, un gros nuage gris déversant son averse sur nous sans trop se soucier du fait que l'esprit est à la fête. Mais, très vite, l'averse se dissipe dès que nous entamons un grand jam de tambours dans le local, si bien que c'est sous un soleil radieux que nous marchons tous en direction du parc Maisonneuve pour la grande répétition.
Arrivés à notre tente deux fois trop petite pour la quantité de gens que nous sommes, nous prenons le temps de profiter de l'arrivée de la grande parade de la Saint-Jean qui passe non loin de là. Puis, je vais scruter pour la première fois l'immense scène qui, dans quelques heures maintenant à peine, vibrera au son de la musique québécoise. Mais en ce moment, c'est la générale qui se déroule, et des dizaines de techniciens s'affairent à régler au quart de tour une machine qui doit être huilée avant 21h ce soir.

Le temps file et l'appel est lancé pour notre répétition. La metteure en scène du spectacle vient nous saluer et donne ses directives. Et c'est ensuite le branle-bas de combat pour retrouver nos instruments, les installer, et reprendre le numéro du début. Puis, les régisseures viennent nous chercher, et c'est subdivisé en quatre groupes que nous marchons vers l'arrière-scène, où j'entends Normand Brathwaite et les musiciens répéter les divers numéros du spectacle.

Normalement, la répétition s'effectue sans public, mais cette fois-ci, la générale est somme toute assez concluante puisque déjà, plusieurs centaines de personnes munies de leur fleurdelisé sont massées le long des clôtures. Je suis situé côté cour de la scène au pied de la rampe localisée au devant. Devant moi se trouve une structure très imposante où des dizaines de techniciens de sons, caméramans et musiciens sont présents. Normand est en train de discuter avec la régisseure du plateau, Diane, de l'émission «Tout le monde en parle». Je suis toujours fasciné par cette personne-clé qu'est le régisseur. D'un calme olympien et d'une rigueur sans faille, elle arrive à décortiquer chaque numéro, à tout observer, à chronométrer chaque numéro et à relayer toute l'information requise au réalisateur pour la télé. Du très grand art.

Après avoir été aux premières loges pour la répétition du numéro de la "Bitte à Tibi" avec Raoul Duguay, il y a une petite pause le temps de faire les tests de sons avec les djembés des solistes et la kora de Zal Idrissa Sissoko. Puis, Luc lance «dans le tapis» l'enregistrement effectué quelques jours auparavant à l'école. C'est vraiment super impressionnant d'entendre le son de nos tambours dans des colonnes de son de plusieurs centaines de milliers de watt...La régisseure lance ensuite le décompte, et la metteure en scène nous fait rapidement signe de nous mettre en place. Je sens une légère tension au sein de cette grande équipe, car ils sont en retard sur l'horaire. Mais, dès que la musique part, et que Musa entre sur scène pour chanter, j'oublie tout cela aussitôt, car la puissance et la beauté de la musique est telle que je suis vraiment sidéré par l'effet.

Je dois vite sortir de ma rêverie, puisque c'est au signal du deuxième refrain que nous entrons sur la grande scène. Dès que je mets les pieds sur la plate-forme, je sens déjà mon coeur battre à tout rompre. Le parterre est certes clairsemé, mais c'est déjà hyper impressionnant. Le parc est immense et je n'en vois même pas le bout. J'en perds même la mise en scène, et je me fais vite reprendre par la metteure en scène qui me crie de m'aligner vers le chanteur, en diagonale...Malgré tout, la musique "live" sonne bien, même si les premières notes sonnent un peu trop rapidement avec la piste enregistrée. C'est au niveau du pas visuel que le tout cloche un peu, si bien qu'il faudra songer à éliminer ou simplifier la chose.

Nous ressortons de scène et personnellement, je trouve que nous avons livré la marchandise puisque lors de certaines expériences de spectacle, je peux vous dire que ça faisait pitié les répétitions...Le reste de l'après-midi nous réserve une panoplie de conditions météo, à commencer par une très intense averse qui mouille tout le site pendant une bonne demi-heure, nous obligeant à nous corder comme des sardines dans une tente de trente personnes alors que nous en sommes le double. Par contre, dès que le soleil revient, je vais admirer le site à partir de la section VIP située non loin de la scène, et je profite du moment privilégié que j'ai avec mes amis pour savourer une bonne bière.

Le temps file, les spectateurs s'amoncellent autour du site, et bientôt, le vert du parc Maisonneuve disparaît au profit d'un manteau de bleu et de blanc qui vibre au son de la musique de Caféine et de Loco Locass. Le temps est splendide pour le début du spectacle et comme à chaque fois, je ressens une intense sensation de bien-être. Le site se transforme peu à peu, et lorsque je vais me diriger vers la cantine pour aller manger, les rayons de soleil font ressortir le bleu et le blanc des drapeaux, créant ainsi un spectacle grandiose et annonciateur d'une soirée incroyable.

Le spectacle débute enfin tandis que nous sommes attroupés en cercle avec nos tambours, nous adonnant à un jam improvisé avec nul autre que Michel Séguin père, qui passait par hasard, son oreille automatiquement attirée par les sons des djembés. Un bien beau moment passé en sa compagnie, où les minutes s'égrènent dans le temps de le dire, et je réussi presqu'à oublier où je suis, et surtout, que dans quelques minutes, je serai au-devant de la plus grande scène de la province au grand complet...Comme quoi tout est relatif...

Le grand moment arrive enfin! Je rejoins mon groupe, et je sens une vague d'émotion m'envahir. Ce que je m'apprête à vivre dans quelques minutes va lancer en (très) grande pompe mon été. J'entends de l'autre côté des écrans géants la foule qui crie, qui vibre, véritable manifestation de joie et de vie en cette grande fête du Québec. Les trois groupes se séparent derrière la scène et je me retrouve avec mon partenaire de travail, Éric, tout juste sur le côté de l'immense structure d'acier du côté cour de la scène. En file indienne, nous nous plaçons au pied de la rampe qui mène sur scène, là où plus de deux cent milles paires d'yeux sont focusés.

Devant moi, il y a Normand Brathwaite et Raoul Duguay, véritable icône de la musique québécoise, qui chante son hymne célèbre, La Bitte à Tibi, scandée par l'imposante foule qui hurle "la Liberté". C'est immensément puissant comme moment, car il faut mentionner que je ne suis qu'à quelques mètres de la tour d'haut-parleurs. Autour de moi grouillent de toute part des caméramans et leur technicien, et je dois faire attention où je dois mettre les pieds. Après avoir fait lever la foule une dernière fois, Raoul Duguay salue et retourne en coulisse pendant que Normand se dirige sur une plate-forme pour introduire le numéro clé de la soirée, le clou du spectacle.

Lorsque les premières notes de la pièce sortent des tours de son, et que Musa, vêtu de son boubou, et accompagné par Zal Sissoko et sa kora, se met à chanter "Le Québec est mon pays", je suis submergé par une vague d'émotion qui est partagé par tout le monde autour de moi. C'est absolument grandiose. Le ciel est clairsemé d'étoiles, la mer de drapeaux s'agite, la foule est vibrante d'une énergie qui n'a pas son semblable. Et en jetant un oeil sur la metteure en scène de ce grand spectacle qui est juste à côté de moi, je constate que pour la première fois, elle peut délaisser son chapeau de metteure en scène pour vivre ce grand moment. Elle nous fait ensuite signe et, peu à peu, je me surprends à monter la rampe, un pas à la fois, en sentant à chaque contact sur le sol l'adrénaline qui envahit mon coeur et mes veines.

Sans trop comprendre ce qui est en train de m'arriver, je me retrouve tout juste derrière Musa et Zal, et je reconnais aussi Mélissa et son djembé qui est venue les rejoindre. C'est complètement surréaliste de me trouver sur la même scène qu'elle, et pas la moindre en plus. J'aperçois mes ami(e)s qui sortent des coulisses et qui, comme moi, ont un sourire béat dans le visage. Puis, je me retourne pour constater ce qui se trouve devant moi. Un flou total se trouve devant mes yeux, un énorme projecteur m'aveuglant. Je ne vois à peine que quelques drapeaux s'agiter devant moi, mais je sens l'énergie incroyable de cette époustouflante masse humaine pénétrer jusque dans la moëlle de mon squelette. Jamais je n'ai vécu un moment aussi intense de toute ma vie.

Dans un geste quasi automatique, je me mets à jouer du timbaù, exactement comme lorsque j'étais dans le local de pratique avec du ruban gommé qui imitait les contours de la scène. Sauf que là, c'est plus vrai que nature. Au refrain de la chanson, je me retourne pour constater que tous les artistes du spectacle, les Zachary Richard, Alfa Rococo, France d'Amour, Loco Locass, Xavier Caféine, et l'orchestre de Belle et Bum, chante "le Québec est mon pays". Avec ce vent sonore en poupe, l'effet est électrisant, et le moment se termine en apothéose à la fin de la chanson.

Je redescends la rampe en scrutant une dernière fois devant moi pour m'imprégner au maximum de cette énergie incroyable. Puis, de retour en coulisse, c'est la cohue générale. Tout le monde est littéralement sonné par ce qu'il vient de vivre. Nous sommes extrêmement choyés de pouvoir vivre de tels moments de musique. Et plus de trois semaines plus tard, je n'en reviens pas encore d'avoir eu l'impression, l'instant de quelques secondes, d'avoir le Québec à mes pieds.

Je termine ce témoignage avec le vidéo tel que diffusé ce soir-là à Radio-Canada. Bon visionnement!

mardi 1 juillet 2008

Shows devant!

L'été est là, les vacances approchent, et c'est synonyme de spectacles en vue pour moi! Après la Saint-Jean, je serai sur scène cette semaine dans deux festivals parmi les plus populaires au Québec!

Tout d'abord, demain, mercredi 2 juillet, à 18h, je serai au Festival International de Jazz de Montréal, sur la grande scène GM au coin de Jeanne-Mance et Sainte-Catherine, pour animer un immense jam de percussions! En guise d'introduction à l'événement, il y aura aussi un numéro de percussions africaines avec Mélissa Lavergne, Antoine Geoffroy, Kattam, Pat Dugas et Dominic Côté. Venez jouer avec nous, les instruments seront fournis!

Le lendemain, jeudi 3 juillet, à 20h30, je serai à Drummondville avec Mélissa Lavergne et une trentaine de percussionnistes pour l'ouverture du Mondial des Cultures. Une très grande cérémonie accueillant tous les artistes venus d'une vingtaine de pays. Au menu, percussions africaines et brésiliennes!

Parallèlement à ces deux spectacles, je vous convie ce soir, à 23h59, au Savoy du Métropolis dans le cadre du Festival de Jazz pour voir et entendre l'excellent groupe électro africain Africana Soul Sisters qui seront en prestation pour la première fois à ce grand événement! Il y aura deux invités spéciaux, soit Kattam et Gotta Lago!

Parlant de Gotta, il sera finalement lui-même en prestation au bar Les Bobards, ce jeudi 3 juillet, à compter de 21h30, avec son band, pour une autre soirée reggae africaine des plus endiablées!

P.S.: Voici un peu pourquoi je ne publie pas souvent d'articles sur mon blogue ces temps-ci. Avec autant de bons shows, je suis rarement assis devant mon écran! Mais, je vous réserve le récit de l'extraordinaire soirée de Saint-Jean Baptiste pour très bientôt!

lundi 23 juin 2008

Une Saint-Jean bien spéciale...

Je n'ai pas vraiment eu le temps de mettre à jour mon blogue ces temps-ci, car je suis passablement occupé. J'ai eu deux pratiques ce week-end car demain, je m'apprête à vivre un autre trip musical très intense. Je foulerai la scène du parc Maisonneuve, sur le coup de minuit, pour la grande finale du spectacle de la Saint-Jean Baptiste (fête nationale du Québec). Une finale devant une foule estimée à plus de 100 000 personnes! Ce sera incroyable!!

Nous avons répété deux fois ce week-end, et notre chef d'orchestre Luc Boivin nous a concocté une partition de percussions vraiment géniale. Attendez-vous à en voir de tous les styles avec du djembé, des surdòs brésiliens, des shekere, et des timbaù. Nous serons une soixantaine à être sur scène! Avec qui et sur quelle musique? Je vous laisse la surprise!

C'est donc un rendez-vous sur place, au parc Maisonneuve, à compter de 21h demain (mardi) soir ou en direct à la télé de Radio-Canada, à compter de 21h30. Mais, notre prestation sera diffusée très tard, vers minuit. Ajustez vos appareils!

Bonne Saint-Jean!

mardi 17 juin 2008

Célébrer l'été avec Taafé Fanga!

Cette semaine, l'été arrive enfin! Et quoi de mieux que de célébrer en grand l'arrivée de la chaude et belle saison avec un super spectacle de musique africaine! Le groupe afro-québécois Taafé Fanga sera en spectacle à l'Alizé ce samedi 21 juin, à 20h30, avec de nombreux invités! Venez goûter à la danse et à la musique de l'Afrique de l'Ouest! Garanti que ça va vous énergiser pour tout l'été!

 

Agrandir le plan

dimanche 15 juin 2008

Le Métropolis, deux fois plutôt qu'une!

Depuis les deux dernières semaines, j'ai eu la chance de fouler les planches du mythique Métropolis de Montréal deux fois plûtôt qu'une! Le lundi 2 juin dernier, c'était pour la conférence du Festival de Jazz et vendredi, c'était pour le grand party annuel de la compagnie Ubisoft de Montréal. Je vous fait donc un petit topo de ces deux moments forts du début de juin!

Un avant-goût de jazz

Lundi, 9h du matin, les yeux encore pas mal fatigués du week-end, j'arrive au Métropolis, salle de spectacle où sont passés tous les grands noms de la musique. Sur la marquise de la salle, on peut lire en grandes lettres majuscules la tenue de la conférence de presse du Festival de Jazz. En m'engouffrant à l'intérieur, je constate que des techniciens s'affairent à installer d'immenses panneaux où je reconnais le fameux chat, l'emblême du festival. Sur scène, les djembés sont en train d'être déchargés tandis que la plupart de mes collègues musiciens sont déjà arrivés, en ayant un peu les mêmes yeux fatigués que les miens.

La conférence consiste à la divulgation de la programmation extérieure du festival, devant un parterre de plusieurs dizaines de journalistes, la plupart issus du domaine des arts et de la critique musicale. Autant dire que nous devons jouer avec tout notre "savoir-faire" pour être à la hauteur. Nous allons par la suite distribuer des djembés à tout ce beau monde pour qu'ils puissent oublier leur job le temps de quelques minutes.

Le temps de placer tous les instruments et de faire quelques déplacements de scène, nous sommes appelés à aller dans la fameuse loge située sous la scène. Je profite du moment, car je me mets à penser que plein, mais vraiment plein d'artistes de renom sont passés par ici...C'est toujours assez particulier comme feeling.

Après une petite demi-heure de détente et d'attente, nous sommes finalement appelés à nous préparer pour notre entrée en scène. De l'autre côté du mur, j'entends Laurent Saulnier, grand manitou du festival, présenter les différents volets extérieurs du programme d'un des événements musicaux les plus populaires de la planète. Puis, derrière nous, en haut de l'escalier menant sur la grande scène, Alain Simard discute et observe. Vient ensuite le tour du président du salon des instruments SIMM de prendre la parole, pour ensuite faire son solo au djembé. Le signal est ainsi donné...

Tour à tour, Cheick Anta, Antoine et toute la bande se déplacent sous les feux des projecteurs! Et quand je dis "feux", le mot est faible! Nous sommes assaillis par des bombardements incessant de flashes de caméras. Ça bourdonne de toute part! Sans compter les quelques dizaines de caméras de télévision que j'ai pu apercevoir dans mon champ de vision. J'ai intérêt à sourire!

Notre performance est électrisante et ne dure que sept petites minutes. Mais ces sept minutes, je vais me les rappeler très longtemps, à cause de toute l'intensité du moment et aussi, parce que cet événement lance mon été de façon assez intense merci. Je vais aussi me rappeler longtemps du moment fantastique qui a suivi où Cheick Anta, de retour dans la loge, n'a pas arrêté de jouer avec une telle intensité et une telle énergie que nous avons jammé pendant un bon 15 minutes à fond la caisse. Je suis certain que les colonnes du Métropolis en tremblent encore aujourd'hui. Si bien que lorsqu'Alain Simard est entré dans la loge et a constaté ce qui se passait, il n'a pu s'empêcher d'esquisser un grand sourire, tout en se demandant probablement quelle bande d'huluberlus il avait devant les yeux. Mais il a adoré, ça j'en suis persuadé.

Je vous garde la seconde partie de mon passage au Métropolis pour un autre article à paraître cette semaine!

mercredi 11 juin 2008

Comment faire des solos de djembé - Leçon 4

Mathieu Charrois vient de m'envoyer sa doute dernière leçon de sa méthode Comment faire des solos de djembé. Dans cette quatrième leçon, vous apprendrez différentes phrases de solos qui peuvent servir de base pour acquérir un bon vocabulaire lorsque vous jouerez un solo. De plus, différentes techniques de frappes sont utilisées, comme le flam et les roulements. Bon apprentissage!


Phrases de solo. (leçon 4) Voici des phrases de solo. Ces phrases deviendront votre vocabulaire de base pour vos propres improvisations. Vous pouvez répéter chaque phrase en boucle ou laisser des silences entre les répétitions. Prenez note que le doigté est optionnel. Faites les roulements et les flas du côté avec lequel vous vous sentez le plus à l’aise. 1) 1+2 + 3+4 +1+2+ 3+4+ 1+2+ 3+4+ 1 + 2+ 3+4+ bss,,4,,,lbsss,roo,lbss,loosoosss,roo,, l 4r l 4r l r 4l 4r l 4r l r l 4r l r 4l 2) 1+2 + 3+4 +1+2+ 3+4+ 1+2+ 3+4+ 1 + 2+ 3+4+ bss,,4,,,lboosoo,,lbss,loosoos,ls,4,,,, l r4 l 4r l r l 4r 4r l 4r l r l 4r 3) 1+2 + 3+4 +1+2+ 3+4+ 1+2+ 3+4+ 1 + 2+ 3+4+ booosb,rs,rb,rssb,rsbss,loosoosoosoos, l r4 l r l 4r 4 l 4r l 4r l 4r l r l 4r l r l 4r l r 4) 1+2 + 3+4 +1+2+ 3+4+ 1+2+ 3+4+ 1 + 2+ 3+4+ s,roo,s,loo,rs,roo,ls,o,ls,oo,rs,ro,4f,,, 4r l4l 4r 4l 4l 4lr 4 5) 1+2 + 3+4 +1+2+ 3+4+ 1+2+ 3+4+ 1 + 2+ 3+4+ ,s,lss,,ls,ss,4,s,lss,,ls,oo,rs,rs,roo,, 4l 4r 4lr l 4r 4lr 4 4l 6) 1+2 + 3+4 +1+2+ 3+4+ 1+2+ 3+4+ 1 + 2+ 3+4+ ooss4,oeos4s,oeoss,sgssss4,o,ls,oeoo4o,f, 4e 4 4 l 4 s o b f v s n oeo sgs R L La claque, le cassé, « slap », le « pa » Le coup ouvert, « open », « tone », le ton, le « pi » La basse, le « pou » Le fla utilisant le claque Le fla utilisant le coup ouvert Le fla combinant le coup ouvert et la claque Roulement de coups ouverts (3 notes dans l’espace de 2) Roulement de claques (3 notes dans l’espace de 2) Frappe de la main droite Frappe de la main gauche Méthode djembé solo : www.djembe-solo.ca Blogue de Martin le djembéfola: www.martinledjembefola.com

Liens audio

mardi 3 juin 2008

Une pyramide de tambours

J'ai reçu ce vidéo fort original d'une amie sur Facebook et je tenais à vous le faire partager. Il s'agit de la candidature de Shawn Thériault, percussionniste animant des ateliers pour un organisme à Saint-Jérôme, à l'émission Que feriez vous pour mille piasses diffusée sur les ondes de TVA (au Québec). Ce qui est pas mal spécial dans sa prestation, c'est la disposition des six djembés, et la façon qu'il s'y prend pour en jouer. Bonne chance Shawn!

samedi 31 mai 2008

Faire bonne impression

Depuis l'existence de mon blogue, j'ai négligé un aspect visuel très important que je corrige aussitôt aujourd'hui, soit l'impression! Si vous voulez imprimer un article de mon blogue, cliquez d'abord sur son titre pour afficher la page individuelle. À partir de maintenant, chaque article sera doté d'une option "imprimer cet article". Repérez cette option à la fin de chacun des articles juste à côté de cet icône ( ) . Sur papier, le texte et les images prendront tout l'espace de la page, sans les barres latérales et la section d'en-tête. Ce sera ainsi plus facile à lire, et surtout, cela économisera l'encre et le papier de votre imprimante.

Ah oui, et question de conscience environnementale, pourquoi ne pas imprimer les articles en format PDF, et les enregistrer sur votre ordinateur ?

Bonne impression!

mercredi 28 mai 2008

Jam de percussions ce week-end!

Un jam dirigé de percussions africaines est organisé ce samedi, 31 mai, au bar l'Alizé situé à deux pas du métro Berri-UQAM. Ce jam est dirigé par nul autre que les jumeaux Benjamin et Olivier Landry du groupe Taafé Fanga. Le coût d'entrée est de 12$. Veuillez confirmer votre présence par courriel en cliquant ici.


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