mercredi 27 juin 2007

Le bras droit

Depuis maintenant trois semaines, je suis devenu le bras droit officiel des cours de tambour débutants à Samajam. Pour être plus précis, je suis en charge du réchauffement de la classe les mardis et les jeudis soirs, chaque fois avec un groupe d'une quarantaine de personnes. Ma job consiste à faire en sorte que lorsque le prof arrive, le toit est prêt à sauter. Il faut que l'énergie monte, tout en ne mettant pas la barre trop haute tout de suite en partant. Le tambour étant un instrument où la force et l'endurance sont maîtres, on se doit d'y aller en douceur, pour aboutir à une communion où les gens sont allumés et prêts à apprendre la matière des rythmes.

L'échauffement dure une trentaine de minutes la plupart du temps. Un demi cadran d'horloge qui passe à chaque fois vite comme l'éclair. Un moment où j'ai carte blanche, le tambour du prof étant mon porte-voix. Dès que je mets les pieds dans le local, et que j'installe mes duns et j'accueille les premiers arrivants, le temps s'arrête. J'entre dans un état de lâchez-prise total, où je laisse au pas de la porte mes tracas quotidiens.

Je ne suis pas un adepte des réchauffements traditionnels. Du genre ceux qui se font pour clarifier les frappes, ou bien augmenter la souplesse. Non, je préfère de loin jammer sur les rythmes qui ont été vus auparavant. Le tout dans une atmosphère totalement neutre, sans pression, sans direction précise. Je veux juste que les élèves aient le temps de s'installer, d'attacher leur djembé, afin de faire en douceur la transition entre leur routine et son antithèse qui durera un bon deux heures.

J'aime aussi être sans filet. Je ne me prépare donc pas à l'avance pour le réchauffement. De toute façon, au nombre de fois où j'ai été présent en temps qu'élève, je commence à savoir comment un bon réchauffement se doit d'être. Il faut savoir répandre sa passion, c'est aussi simple que cela. Sans tremper dans l'exagération, il faut communiquer le goût de jouer à ceux qui, dans quelques minutes, goûteront à la sagesse et à la richesse des rythmes africains.

Je commence donc en douceur à jouer un accompagnement de rythme que les élèves veulent jouer. Puis, chacun embarque, et cela a un effet d'entraînement incroyablement puissant. Bientôt, tout en sentant la sueur perler sur mon front, j'augmente la cadence, puis je diversifie les accompagnements au travers du groupe. Et au fur et à mesure que je vois les sourires apparaître sur les visages, je sais que je fais bien mon job.

Ainsi, lorsque le prof entre dans le local, accueilli par le tonnerre du rythme d'une cinquantaine de djembés, la soirée ne peut tout simplement pas passer inaperçue. C'est le moment fort de la semaine, où on se sent incroyablement présents. Et où les aléas de la vie n'ont plus d'importance. Et après le cours proprement dit, lorsque les gens viennent me voir et me disent à quel point ils ont apprécié leur soirée et n'attendent plus que ça pendant leur semaine, je sais qu'en quelque part, le rythme est un besoin essentiel à l'être humain.  

dimanche 24 juin 2007

À la nôtre!

Je tenais à vous souhaiter à tous et à toutes une Bonne Saint-Jean! En espérant que vous allez passer cette journée en famille ou entre amis, avec bien entendu une bonne bière glacée à la main!

Cette année, pour ma part, je ne file vraiment pas «bain de foule», et je ne suis vraiment pas chaud à l'idée de me retrouver en plein milieu d'une foule de 200 000 personnes, comme aux Plaines à Québec la nuit dernière. En plus que la météo est complètement chamboulée, avec un gros 8 degrés hier soir...En tout cas.

Non, cette année, je préfère axer la Saint-Jean sur un rapprochement en famille et entre amis proches, autour d'un bon BBQ et une quantité juste assez bonne de houblon. Comme quoi la Saint-Jean peut très bien être soulignée intimement, amicalement, sans flafla et surtout, sans spectacle qu'on sort des boules à mites année après année et qui ne se renouvèle pas assez à mon goût.

À la nôtre chers amis!

vendredi 22 juin 2007

Des kiwis et des tambours

MISE À JOUR (27/06/07)

Voici en vidéo notre prestation à l'émission Des Kiwis et des hommes diffusée lundi dernier. Un bon moment de créativité musicale, gracieuseté de Pat Dugas et de la troupe Samajam. Bon visionnement!

Par un beau matin ensoleillé, je me dirige vers le marché Jean-Talon, où dans quelques minutes, je ferai un autre enregistrement télévisuel à l'émission Des Kiwis et des hommes en compagnie des deux animateurs, Francis Reddy et Boucar Diouf. En sortant du métro, je croise Karina et Alexandra, puis nous marchons jusqu'au point de rendez-vous sur la rue Henri-Julien. Peu à peu, la troupe d'une quarantaine d'élèves de Samajam se réunissent, et tous ont comme d'habitude le sourire. Les équipes techniques s'affairent à installer les caméras, micros et les éclairages.

Lundi dernier, nous avons monté une pièce et répété avec Patrick Dugas. Sa maîtrise et son talent de directeur ont fait en sorte qu'en deux heures à peine, nous avons monté une pièce musicale avec calebasse, tama (ce petit tambour qui se tient à l'épaule et qu'on appelle aussi talking drum), darbouka, cajòn, djembés, congas, surdos, cloches, snares et tamborin. Un bon quatre minutes de rythmes autour du monde.

En attendant d'immortaliser la pièce sur pellicule, nous patientons en plein coeur du marché. Et c'est à ce moment précis que je comprends pourquoi qu'à chaque fois que je regarde cette émission, je me surprends à me dire que c'est trop relaxe, zen, décontracté. C'est l'atmosphère du marché qui ne peut en faire autrement! Il y a tellement d'odeurs savoureuses de légumes, de fruits frais, de fleurs. Ça sent le terroir, notre terroir à plein nez. Ajoutez à cela les gens qui magasinent, les petits enfants qui apprennent à marcher, la bonne humeur est contagieuse et ne nous quitte plus.

Bientôt, Boucar vient nous souhaiter la bienvenue avec son grand sourire. Vraiment, je savais qu'il était sympathique, mais je constate que nous sommes attendus depuis longtemps, comme si nous serions le highlight de la semaine. Contrairement à Caféine la semaine dernière, je sens tout de suite que nous ne sommes pas seulement là pour le décor. Ça aide à crinquer tout le groupe pour délivrer une meilleure performance. Puis, c'est au tour de Francis de venir nous souhaiter la bienvenue. Il me fait tellement rire, il est exactement pareil, peu importe si les caméras sont allumées ou non. Toujours enthousiasmé pour dix, munis de deux bouquets de fleurs à la main, essouflé car il doit se dépêcher à remonter à l'étage sur le plateau, il cherche ses mots mais sa gestuelle et son expression du visage transmet assurément mieux son message que ses paroles. Oui, on est aussi content que toi Francis d'être là!

La prochaine demi-heure est assez technique. La régisseure de plateau, muni de son casque d'écoute et de son pad, vient nous expliquer le déroulement de l'enregistrement. Première prise où on teste les déplacements de caméra. Deuxième prise où on teste les micros et le son. Et la troisième véritable prise. En tout, notre bloc dure dix minutes, soit deux minutes où Boucar parle avec Francis des origines des tamtams, suivi de notre prestation, et finalement l'entrevue avec Louis sur l'école.

Après de longues minutes où tout le monde se mord les doigts pour résister à la tentation de jouer de leur instrument, l'équipe de caméraman et de techniciens reviennent pour filmer notre segment de l'émission. Et je réentends à nouveau le fameux: «Standby, dans 5...4...3...2...1...». De ma position, je dois me retourner vers la droite pour voir Boucar parler avec Francis des origines des percussions africaines. Puis, c'est à nous! Pat donne le cue à Moïse et celui-ci se met à jouer un groove absolument contagieux sur sa calebasse, puis Cheick Anta embarque avec son tama. Ensuite, tout va très vite. Pat nous donne le cue, à Nanci, Dunia, Christiane et moi, apprentis drebkis que nous sommes, pour partir le rythme de maqsoum à la darbouka. Ensuite viennent les palmas (taper des mains), puis les cajòn, et les congas. Par la suite, Pat fait un nouveau cue pour stopper le rythme abruptement pendant une mesure, puis ensuite, il y a une explosion de bruit et de rythme quand la troupe brésilienne se rajoute avec les djembés. Francis est aux anges, Boucar a le sourire fendu jusqu'aux oreilles, nous avons de nouveau épaté la galerie.

L'entrevue avec Louis se fait dans la plus complète convivialité, Boucar lui posant les questions habituelles sur l'école, les cours, les spectacles, ainsi que sur le grand atelier d'été. Francis pendant ce temps écoute avec attention, si ce n'est pour intervenir pour poser une question anodine mais que j'ai trouvé impressionnante par sa réponse: «Pour le fun, là, combien y-a-t-il de pays représenté dans votre gang?» Sénégal, Togo, Québec, Brésil, Liban, France, Portugal, Italie...et j'en passe!

L'enregistrement s'est déroulé vraiment vite. Sans le moindre anicroche. Tout en une seule prise. On devient sérieusement de plus en plus solides dans nos prestations. Et ça tombe bien, parce qu'avec l'été qui commence, on ne devrait pas perdre notre groove, loin de là! Je vais garder un bon souvenir de cette expérience télévisuelle...Des kiwis et des tambours! Haha!

P.S.: L'émission est diffusée lundi, le 25 juin, à 9h AM sur le réseau de la SRC, en reprise le même jour à 23h30.

jeudi 21 juin 2007

Rencontrer un kiwi

Vraiment, juin est le mois du "jetsettisme" (ouf, pense pas que ça se retrouve dans le dictionnaire ça...). Après avoir fait une virée au Colisée de Québec où j'ai rocké la place devant 9000 personnes, puis être assez maso pour me lever à 4h du matin afin d'être sur le piton pour jouer du djembé dès 7h le matin à Caféine devant Anouk et Gildor, voilà que cette semaine, c'est au marché Jean-Talon que je vais, rencontrer Francis Reddy alias "Pete-devenu-Kiwi" et son acolyte (beaucoup moins fou que Jean-Nicolas Verreault faut l'avouer), Boucar Diouf.

Nous serons donc une vingtaine d'élèves de Samajam à jouer de la percussion dans différents segments de l'émission Des kiwis et des hommes. J'ai une pratique demain soir où nous allons monter le numéro, et sans aucun doute, l'enthousiasme sans borne de Francis Reddy viendra à coup sûr garantir le succès de notre passage. L'émission, enregistrée jeudi, sera diffusée ce vendredi, 22 juin, à compter de 9h ce lundi 25 juin, à compter de 9h. J'essaierai de mettre la main sur l'enregistrement!

mercredi 20 juin 2007

Article sur l'École d'été de Mont-Laurier

Je viens de tomber sur cette photo de notre petit groupe à Samajam qui a été récemment faire un tour à Mont-Laurier pour inaugurer la saison 2007 de l'école d'été de la municipalité. Si vous voulez en savoir plus sur cet événement auquel Samajam participera en grande pompe, consultez l'article du journal local l'Écho de la Lièvre ainsi que le site officiel de l'École d'été. Bonne lecture!

mardi 19 juin 2007

Enflammer le Colisée

MISE À JOUR 19/06/07

Je remonte le billet afin d'y ajouter le vidéo carrément hal-lu-ci-nant de notre performance au Colisée. J'en ai des frissons juste à le regarder, c'est trop génial!! À voir ABSOLUMENT!


En ce dimanche après-midi, j'essaie de ramener mes deux pieds sur terre. Ma journée d'hier a été tellement intense que je suis encore sur l'adrénaline. J'entends encore dans mes oreilles la réaction de la foule suite à notre performance de rock&roll à l'état brut. C'est comme si tu deviens électrocuté...Ça tombe bien, puisqu'on jouait du AC/DC ;-) Le spectacle était l'événement corporatif annuel de la compagnie Dicom Express. Et ils n'y vont pas avec le dos de la cuiller, le show accotait les grands spectacles d'aréna!

La pratique

Tout commence vendredi, avec la pratique de Luc Boivin. J'ai beau avoir vécu plusieurs répétitions avec lui jusqu'à maintenant, chaque fois, c'est toujours spécial. Je me pince (non, je ne rêve pas...) car je suis en train de travailler avec le plus influent musicien du Québec au grand complet. Et cette fois-ci, c'est d'autant plus spécial car nous allons jouer avec son band, celui de Belle et Bum. Sur la scène du Colisée, à Québec. Devant 9000 personnes.

Mais, présentement, j'ai à peine le temps d'y penser. Luc, avec son laptop et sa console, nous explique le déroulement de la soirée. Dans un premier temps, nous serons une douzaine à parader depuis le derrière de la salle du Colisée pour s'amener sur scène, avec djembé et baguette. Nous serons accompagné de François Morency, l'animateur de la soirée. Ce dernier ira serrer des mains pour se frayer un chemin jusqu'à la scène. Puis, nous irons nous disposer en une ligne sur le bord, entrecalés entre des barils de métal de 45 gallons. Certains joueront du djembé, d'autres des gros barils. Le concept veut que François Morency joue de la basse pendant que nous allons jouer de la percussion avec le band.

Luc a toujours une façon simple de procéder à l'apprentissage d'une pièce musicale. Il suffit de découper la pièce en morceaux. Couplet/refrain/couplet/refrain/break/refrain/break/solo/finale. Même si notre contribution en notes musicales est somme toute simpliste, c'est beaucoup moins évident de le faire en suivant la pièce. Surtout que Back in Black est une pièce au tempo très lent, donc on est à des années-lumières de ce que nous sommes habitués à jouer en rythmique africaine.

Finalement, la pièce est rodée et Luc juge que nous sommes prêts pour le lendemain. Après, le reste du groupe vient nous rejoindre pour enregistrer les voix de Dicom qui seront amplifiées et décuplées par la suite à l'ordinateur pour être diffusé par les 100 000 watts de son du Colisée demain. Puis, c'est au tour de Louis de prendre la relève. Car à la fin de la soirée, nous refaisons un deuxième numéro, africain celui-là, avec enchaînement sur les tubes. Nous allons faire jouer un rythme à 9000 personnes, et ce, en 5 minutes. Grosse commande, mais rien n'est impossible pour notre gang. Déplacements, attribution des accompagnements, pratique de tubes...Mélangez le tout et faites répéter ça une dizaine de fois pour que ça rentre bien comme il faut dans la caboche. Nous terminons la répète à 11h15 du soir, et je retourne chez moi complètement crevé, sous les éclairs et la pluie tombant comme des cordes.

Sur la 20

Je me lève le lendemain vraiment reposé, fébrile, prêt à vivre des émotions fortes. Je ne suis pas le seul, puisque le métro est déjà bondé de monde à la station Concorde, gracieuseté du Grand Prix de Formule Un. J'arrive quand même à l'heure au local, où déjà la majorité des gens sont déjà là. Nous montons finalement dans le grand bus "coach" et je me sens comme une rock star en tournée.

Sur la route, je réécoute Back in Black sur le iPod, en tapant sur mes cuisses le pattern de rythmes que nous devons faire. Rien de mieux pour se crinquer et se mettre dans l'ambiance. Puis, je vais m'asseoir avec Éric et on décide d'apprendre les duns du soli et du soko, deux rythmes ternaires que nous sommes en train d'apprendre dans le cours de Mélissa. Si bien que le voyage sur la 20 passe en un clin d'oeil, et je constate que le Colisée apparaît à notre droite, et le bus va se stationner devant l'entrée des artistes.

Opération débarquement! La température est magnifique, mais je ne peux malheureusement pas en profiter vraiment. Nous pénétrons dans l'aréna, puis dans un dédale de couloirs, nous arrivons à notre loge où nous pouvons prendre un bon quinze minutes pour se détendre avant d'entamer la répétition.

Répétez après moi

Nous avons 30 minutes pour effectuer notre générale. Concrètement, ça veut dire effectuer les déplacements à partir de l'arrière de l'amphithéâtre, installer les micros sur les djembés, refaire tout ce qui a été conçu et rejouer au local à Montréal la veille. On commence, en compagnie de Luc Boivin et du régisseur de scène, à exécuter le numéro de Back in Black. Et tout comme au Centre Bell, il faut faire abstraction d'un facteur absolument désagréable: la réverbération. C'est tellement écho qu'on doit ralentir au maximum la cadence pour être au même tempo que Tony, batteur de Belle et Bum, qui prend plaisir à jouer de sa batterie.

Luc Boivin dirige tout de main de maître. Chaque fausse note est corrigée, chaque déplacement analysé, chaque seconde du morceau musical décortiqué. Rien ne doit être laissé au hasard. Et pendant ce temps, je sens l'adrénaline monter encore une fois en scrutant des yeux l'immensité de la salle en demi-lune vide devant moi, qui dans quelques heures sera pleine à craquer. Peu après, nous retournons rejoindre les autres à l'arrière de la salle, là où normalement la ressurfaceuse (oui, ce mot existe et devrait être utilisé à la place de Zamboni) entre sur la glace lors des matches des Remparts. Puis nous répétons le numéro final de la soirée avec Louis, soit le numéro africain du kuku suivi des tubes. Et à ce moment, c'est le rush total car nous devons quitter la scène en trombe, les techniciens devant faire les derniers préparatifs.

Standby!

Notre deuxième période de pause commence alors avec un bon souper dans les "coulisses" du Colisée. Au menu, du poulet avec légumes et tarte aux sucres. À côté de nous, les cuisiniers et une équipe de jeunes bénévoles s'affairent comme des fourmis à servir les centaines de convives qui sont attablés sur le parterre. J'en profite alors pour aller jeter un oeil à la salle. Toujours un moment bien spécial que de contempler une salle d'aréna, surtout quand tu sais que ce sera toi qui sera sous les feux des projecteurs dans à peine une heure. Les éclairages sont vraiment incroyables, tout est en place pour donner un show incroyable.

De retour à notre loge, je me regroupe avec Louis, Nicola, ainsi que quelques autres personnes pour faire un petit jam sur le yankadi et la rumba, question de se mettre dans l'ambiance. Et en effet, ça ne prend vraiment pas beaucoup de temps avant que tout notre beau monde soit en mode festif. Oh oui, on a très hâte de fouler la scène.

En coulisses

Michelle, notre coordonnatrice, arrive soudain en trombe et invite les 12 personnes faisant partie du numéro d'ouverture à aller se mettre en position avec leur instrument. Nous marchons donc, djembé dans les mains, jusqu'à la porte du garage, où nous attendons pendant de longues minutes. Par contre, en attendant, je prends plaisir à aller entendre le DJ et, ô surprise, quatre de mes amis percussionnistes, à savoir Éric, Marcel, Christian et Cheick Anta faire des solos sur des podiums en plein coeur de la foule! Wow! Avec leur visage apparaissant sur les écrans géants, l'illusion est parfaite. Je suis témoin d'un moment marquant dans l'histoire de Samajam, aucun doute.

Leur prestation se termine une dizaine de minutes plus tard, sous les applaudissements nourris de la foule. Je retourne vite en position, avec les autres, puis mes amis arrivent en trombe et je les félicite grandement de leur moment de gloire pleinement mérité. Les lumières se ferment enfin, mais ce n'est pas encore notre tour, puisque Michel Barrette prend place sur la scène pour faire rire l'auditoire avec ses anecdotes de camions et de chars, la nature du public l'obligeant ainsi.

Je suis vraiment plongé dans son histoire, lorsque la régisseure me fait sortir de mon état comateux en disant:"Samajam, c'est à vous dans 2 minutes!" OK, cette fois-ci, c'est pour de vrai!

Retour en noir

Avec nul autre que l'humoriste François Morency en tête de marche, nous formons une file pour parader tout le long de la salle en frappant avec nos baguettes. La réverbération est telle que j'ai toute la misère du monde à demeurer concentré. Certains se bousculent pour mieux voir, d'autres veulent à tout prix se faire prendre en photo avec François. Et d'autres individus pas très sobres veulent taper sur nos tambours. Ajouter à cela les déplacements à faire et les cues à ne pas manquer, tous les ingrédients sont réunis pour donner un magnifique popcorn sonore qui n'a rien à voir avec ce que nous avions répété la veille. Mais, ça ne paraît pas trop à voir la réaction de la foule.

Nous montons enfin sur la scène, et en me retournant, je renoue encore une fois avec cette très intense émotion où l'adrénaline atteint son sommet. La foule catalyse une énergie qui ne montre jamais de signes de faiblesse. C'est absolument indescriptible. Les cris, les lumières, tout y est. Mais avant de jouer, François Morency avait un mot de bienvenue à faire, dont je vous transcrit ici la partie la plus pertinente à ce qui va suivre:

Mes amis, j'ai toujours voulu jouer d'un instrument de musique dans un aréna bondé. Et ça tombe bien, ce soir, je suis entouré des meilleurs musiciens du Québec sous la direction de Luc Boivin. [Un technicien lui apporte une basse] J'inviterais maintenant la choriste de Belle et Bum à monter sur la scène. Elle est surtout spécialisée en balades. Et ce soir, nous avons décidé de vous interpréter une balade bien spéciale, Retour en Noir.

Vous avez bien deviné, il n'était pas question de jouer une balade, et ce titre vraiment kitsch en français trouve une consonance beaucoup plus rock en anglais. Au premier coup de batterie, de gigantesques flammes sortent de la scène, les lance-flammes étant synchronisés sur les punchs de la toune. L'effet est tout simplement explosif, sans jeu de mots. Jamais je n'ai eu aussi chaud! Et j'ai tellement eu de fun sur scène avec les trentaine d'autres personnes présentes que j'en oubliais presque que je jouais devant autant de gens.

J'ai à peine le temps de commencer à goûter le plaisir d'être une rockstar que la toune se termine. Les lumières s'éteignent sous une vague étourdissante de décibels. La foule est en délire, et nous aussi! Quelle incroyable sensation que de sentir toute cette énergie à l'état brut, comme du roc.

Les tubes

De retour dans la loge, c'est la folie furieuse. Tout le monde ayant assisté au numéro en tant que spectateurs sont éblouis par notre performance. Technique de scène incroyable, effets de lumières, sons des percussions, etc. Tout était impeccable. Tant mieux. Parce que sur scène, j'avais de la difficulté à me concentrer, pas de doute!

Mais, il faut rapidement refocuser, car notre performance n'est pas terminée. Nous remontons dans deux heures sur scène animer une foule de 9000 personnes. Mais, vu que le laps de temps est long, on peut profiter du spectacle. Je vais donc m'asseoir dans les gradins avec Alexandra, juste à temps pour assister au numéro complètement hilarant de Martin Matte sur sa visite à l'hôpital pour se faire vasectomiser.

On retourne au pas de course à la loge, puis nous répétons le rythme des tubes avec les danseuses invitées du spectacle. Puis le régisseur de scène nous fait signe d'aller nous mettre en place. Djembé devant moi et tube derrière, je marche tant bien que mal au même endroit que tout à l'heure, en file. Et bientôt, c'est le retour sur scène, encore une fois avec les mêmes aléas: son popcorn, mains qui touchent l'instrument, personnes qui sont un peu trop insistantes, etc. Mais une fois sur scène, nous faisons un kuku du tonnerre, et encore une fois c'est le tonnerre d'aplaudissements.

Le deuxième moment de pure folie et de pure magie arrive lorsque nous sortons les tubes. Au parterre, plus de 1000 personnes en détiennent, et six sortes de tubes différentes ont été distribuées dans la foule. Donc en moyenne, il y a 167 personnes avec le même tube. Pendant 5 petites minutes, nous bâtissons le rythme avec la foule. Nos faces sont projetées sur les écrans géants. J'ai l'honneur de commencer le bal avec mon tube, celui le plus long, donc le plus grave. Quand j'entends les 160 quelques personnes se mettre à frapper avec moi, c'est toute une sensation dans cette immense aréna. Puis peu à peu, tout le reste s'ajoute, et bientôt, la symphonie des tubes est de retour, plus puissante et plus intense qu'elle ne l'a jamais été. Rajoutez à cela le clavé que les 8000 autres spectateurs font avec leurs mains, c'est vraiment quelque chose que je ne serai pas prêt d'oublier.

Party time

Nous revenons dans la loge avec un grand sourire témoignant de notre mission accomplie sur toute la ligne. Luc Boivin entre dans la loge et on l'applaudit à tout rompre. C'est encore une fois grâce à lui si on a pu vivre autant d'émotions fortes et de moments incroyables. La bière n'a jamais été aussi bonne. Et, c'est le temps de festoyer car le Boogie Wonder Band vient de monter sur scène. Sortis tout droit des années 70, avec déguisements incroyables en payette, le Colisée se transforme en méga plancher de danse disco. On dira ce qu'on voudra de cette musique, mais il n'y a rien qui peut battre l'effervescence et le plaisir de danser sur ça. Nous sommes les premiers à aller se déchaîner devant la scène, et les caméras nous filmant en train de se déhancher font en sorte que la contagion de la danse se répand comme une traînée de poudre. Bientôt, des milliers de personnes s'entassent en avant pour mieux apprécier le spectacle.

Hélas, le temps file à la vitesse de l'éclair, et nous devons, vers les 1h du matin, plier bagage car l'autobus ne peut attendre plus longtemps. Mais, jamais un retour Québec-Montréal n'a été aussi amusant, car Michel Séguin dans le bus, tel un véritable jukebox, a chanté des dizaines et des dizaines de tounes. Et nos mains frappaient sur tout ce qui pouvaient résonner, dossiers de siège, portes des espaces à bagages, fenêtres, etc. C'est dans ces moments-là que tu privilégies le fait de connaître tout ce monde-là. Et en discutant avec Michel, ce dernier me dit: « T'imagines maintenant un peu ce que c'est que de vivre la vie de tournée, qui sait si dans quelques années on ne sera pas en train de faire la même chose en avion ou bien en bus en route pour les States ou je ne sais trop où? »

Et pourquoi pas? C'est bien permis de rêver un peu non?

vendredi 15 juin 2007

Besoin de café!

Un son strident et répétitif vient me tirer de mon sommeil. Je dormais profondément, ne pouvant me souvenir du rêve dont je faisais partie. Je regarde l'heure: 4h10 du matin. Dehors, les oiseaux piaillent à coeur joie. C'est pourtant la fin de ma nuit, car je dois me dépêcher à aller à Samajam pour 6 heures. Non, je ne suis pas masochiste à ce point de vouloir jouer de la percussion, mais nous sommes une trentaine de percussionnistes à passer à la télévision pour l'émission Caféine avec Gildor Roy. Ce qu'on ne ferait pas pour avoir un 5 minutes de gloire...

Dans la douche, je sens l'eau chaude engloutir les dernières traces de sommeil qui m'habite encore. Le temps de déjeuner rapidement, je sors de la maison sous un ciel mauve orangé, le soleil se levant à peine. Les rues sont désertes, les oiseaux chantent à tue-tête. Pas âme qui vive, le quartier est en train de sommeiller encore. Dans le métro, seuls les lève-tôt sont dans le wagon, et je m'étonne de constater que le métro se remplit en un clin d'oeil jusqu'à destination.

Étonnament, je ne me sens pas plus fatigué que ça, la fraîcheur du petit matin aidant à rester alerte. Je croise Christian dans le métro jusqu'à Joliette, puis nous marchons jusqu'à l'école où nous attendent déjà les autres. Nous partons enfin tous ensembles jusqu'au studio de TQS, les traits un peu tirés mais contents de pouvoir profiter au max d'une belle journée.

Arrivé au Square Victoria, en plein centre-ville, plusieurs autres de l'école sont déjà arrivés, ainsi que toute la troupe de professionnels. Bientôt, le trottoir se retrouve rempli de tambours et autres instruments. Louis vient bientôt à notre rencontre et nous explique comment les trois prochaines heures vont se dérouler. Nous devons faire huit interventions en tout durant l'émission, dont une vers 7h15 où Anouk, celle qui s'occupe de la météo, et Gildor vont faire une petite entrevue avec Louis, avec bien entendu une performance toute africaine. Dans le temps de le dire, les caméras s'installent, la régisseure de plateau nous crie: "Dans 7!", puis nous entrons en ondes...

Et vu qu'une image vaut mille mots, voici ce que ca a donné. Un bien beau moment, où notre plus jeune percussionniste, Kevin, âgé de huit ans, en a mis plein la vue et les oreilles avec un beau petit solo. Ouais, ça a valu le coup de se lever aux petites heures finalement...

mercredi 13 juin 2007

Samajam habite la planète Facebook

Depuis quelques jours, et après avoir reçu plusieurs invitations à m'inscrire sur le site de Facebook, je me suis enfin laissé tenter et je vous jure que c'est rendu difficile de m'en départir. Pour les non initiés, Facebook est un site communautaire où il est facile en criant ciseau de retrouver ses amis. Que ce soit de votre école secondaire, collégiale, universitaire, ou encore d'anciens collègues de travail, ou de votre cours X ou Y, il suffit de taper un nom ou une école, ainsi qu'une année, et hop, on retrouve en temps de le dire des contacts que l'on a pas vu depuis des lustres. Et tout cela est réuni en une seule page, très facile à utiliser. La preuve, en 4 jours, je me suis retrouvé avec une liste d'amis avoisinant les 30 personnes qui sont soit des amis d'enfance, d'école secondaire, collégiale, universitaires ou d'anciens collègues de travail. De plus, le site permet d'héberger des photos et des vidéos gratuitement.

J'ai eu donc l'idée de partir un groupe sur Facebook spécialement conçu pour les élèves (anciens et actuels) de l'école Samajam. Ce groupe, je l'espère, deviendra l'espace de prédilection pour annoncer et organiser une panoplie d'activités, comme:

  • Invitations à des partys d'élèves
  • Vous avez entendu parler d'un show dans un bar ou un spectacle à un festival qui est un must à partager entre collègues de Samajam
  • Vous voulez organiser une pratique ou un jam dans un parc
  • Vous voulez avoir de l'aide sur un rythme appris dans les cours ou enrichir vos notions techniques
  • Vous voulez tisser des liens entre élèves
  • Vous voulez acheter ou vendre un de vos instruments
  • Vous voulez partager des photos souvenirs de nos activités
  • Etc...Les possibilités sont illimitées

Pour joindre le groupe, ouvert à tous, voici ce que vous devez faire:

  • Vous inscrire sur Facebook. Il suffit d'avoir une adresse de courriel valide et en deux minutes votre compte sera en état de marche
  • Allez sur le groupe Samajam (soit en cliquant sur le lien ou en tapant "Samajam" dans le champ de recherche de Facebook)
  • Participer activement!

J'espère que ce nouvel outil de communication deviendra un moyen incontournable cet été pour les élèves! On se revoit sur Facebook ;-)

samedi 9 juin 2007

Après le Centre Bell...le Colisée!

J'ai eu une répétition intense et assez longue hier (4 heures) pour répéter le numéro d'ouverture du gala annuel corporatif auquel l'école Samajam va participer aujourd'hui à Québec au Colisée! Devant 9000 personnes! Rien de moins! Avec ça, je vais avoir pas mal mis les pieds dans les trois plus grandes salles de spectacle au Québec, soit le stade Olympique, le Centre Bell et aujourd'hui, le Colisée! Et dire que voilà  un peu plus d'un an déjà, je jouais du djembé dans mon salon...Fou.

Encore une fois, Luc Boivin a concocté tout un numéro, car nous allons jouer de la percussion africaine sur la "balade" rock Back in Black d'AC/DC. Oh que ça va déménager dans l'aréna! Oh que je vais être sur le 220 toute la journée!

Vous aurez les détails, à mon retour! En attendant, profitez du magnifique soleil, incroyable comment il fait beau! Enfin!...

vendredi 8 juin 2007

Ça s'en vient!

Mes soirées sont tellement occupées ces temps-ci que je n'ai pas vraiment le temps d'alimenter mon blogue, mais plusieurs posts s'en viennent et je vous en donne un bref aperçu:

  • Mon mandat de second prof à l'école de percussions, ma première vraie expérience en tant qu'enseignant en musique;
  • Un petit avant-goût d'un super méga show qui s'en vient cette fin de semaine dans la capitale nationale, ma pratique est demain et j'aurai plus de détails;
  • L'article #2 de la série «Comment jouer du djembé» portant sur les frappes et les sons du tambour africain.

Alors comme disent les Anglais, stay tuned!

mardi 5 juin 2007

L'homme qui parle avec le djembé

J'ai vécu une rencontre tout à fait magique hier. Ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de suivre les enseignements d'un grand maître. Et entouré d'aussi bons percussionnistes en plus. Toute la crème de la percussion était présente hier après-midi quand je suis arrivé à l'école. Luc Boivin, Mélissa Lavergne, Hans Longpré, Robert Lépine et même Paul Picard, ex-percussionniste de Céline Dion, étaient présents, c'est tout vous dire. L'instant d'un après-midi, tous étaient devenus élèves, prêts à recevoir les enseignements du plus grand maître djembéfola au monde, Mamady Keïta.

Rencontrer Mamady Keïta, c'est un peu comme se retrouver en face de monuments de la musique rock tel Elvis ou Paul McCartney. Son influence dans l'expansion et la diffusion de la richesse de la musique africaine est sans contredit indiscutable et indélébile. Il est l'ambassadeur de toute une culture, de tout un continent, et il porte cette mission en lui comme un véritable trésor, qu'il partage tout bonnement avec les gens qu'il rencontre. Après donc d'interminables minutes à attendre à l'extérieur de la salle avec mes amis à jouer et à faire monter la fébrilité dans l'air, les portes de la grande salle s'ouvrent, et nous nous installons enfin pour que les quatre prochaines heures soient inoubliables.

Mamady est assis derrière son djembé, instrument absolument magnifique, et nous attend avec un grand sourire, qui ne quittera jamais son visage d'ailleurs. Mélissa, Kattam (un percussionniste qui revient tout juste d'un stage à l'école de Mamady en Guinée) et l'assistante de Mamady sont installés au duns, prêts à tenir le rythme. M. Keïta ensuite prend la parole, de sa voix rauque aux accents guinéens, avec un français impeccable, et aussitôt les voix se taisent, chacun buvant ses paroles. Ce qui frappe chez l'homme, c'est l'intensité de son regard, rempli d'un tel respect et d'un tel amour pour le mandat qu'il s'est donné: faire connaître sa culture à travers le symbole du djembé.

Les quatres heures ont tellement passé trop vite. Et j'étais doublement heureux de savoir qu'en plus d'avoir devant moi Mamady Keïta en chair et en os, nous allions enfin apprendre le tiriba comme rythme! Claudine, la prof du cours de danse, n'arrête pas de le quémander mais faute de temps et de pratique, nous ne sommes pas encore prêts à le livrer à sa juste hauteur. Le tiriba est un rythme ternaire qui se joue donc en triolets. Une dynamique rythmique tout à fait unique et que j'affectionne particulièrement, malgré que le rythme représente un méchant défi. Mamady nous explique donc que ce rythme remonte à très longtemps. Le tiriba était le nom donné à un danseur qui créait une troupe et en était le chef. Le rythme sur lequel il dansait avec sa troupe a donc été baptisé selon le même nom que celui du chef.

Mamady possède un don pour l'enseignement. Il est celui qui a pris le temps de mettre sur papier, structurer et baliser les inombrables rythmes africains avec la notion de temps et de mesure. Il a compris que les Occidentaux ne sont pas aptes à apprendre via la tradition orale, il faut donc leur enseigner avec le solfège. Ça, Mamady l'illustre parfaitement en comptant la mesure avec son pied équipé de ses grelots. Son enseignement est réglé au quart de tour, il effectue cela sans effort. Divisé en deux parties, il commence d'abord par nous enseigner la tradition. Et pour Mamady, pas question d'enseigner un rythme comme ça dans le vide sans expliquer d'où il vient!

«Mes amis, vous êtes les ambassadeurs du djembé. Et en tant qu'ambassadeur, vous devez préserver la tradition, en expliquant l'histoire derrière le rythme. C'est primordial afin que les générations futures transmettent la richesse de l'histoire de mon pays à leurs contemporains.» Et je peux vous dire que le message a passé. Jamais plus je ne vais apprendre un rythme sans savoir quelle est son histoire, sa création. Et parlant de cela, Mamady fait écarquiller bien des yeux d'étonnement en mentionnant que ce sont les femmes qui sont les véritables créatrices du rythme. Elles chantent et dansent en tapant des mains, puis elles transmettent les rythmes ainsi créés aux hommes qui eux, les jouent sur les instruments qu'ils confectionnent. Fascinant.

Après une bonne heure à reviser les trois accompagnements du tiriba et les duns, Mamady annonce «qu'il est temps de foutre le bordel là-dedans.» Simple et direct. On prend le rythme traditionnel pour lui ajouter des tours de passe-passe avec des cassés et des appels. Et c'est là que je peux savourer tout le talent chez Mamady. La vitesse. La clarté des sons, purs comme du cristal. L'expression du visage, où est imprimée une passion, une sincérité, un respect, un savant mélange que Mamady Keïta a sans doute toujours pris soin de montrer, et qui ne le lâchera jamais plus. C'est sa marque: son djembé est comme une personne qu'il chérit de tout son coeur.

Le deuxième rythme que Mamady nous a montré est l'abondan. C'est un rythme de la Côte-d'Ivoire que Mamady a appris lors de son voyage là-bas dans les années 80. C'est un rythme qui est joué en l'honneur du roi, où les jeunes du village dansent pour lui rendre hommage. Encore là, Mamady est impeccable dans son enseignement, juste, précis, strict. Son oreille est terriblement fine, et il peut, en plein lorsque 40 personnes jouent simultanément, déceler la moindre faille dans le jeu. Un autre secret du grand maître.

À la fin de la journée, bien humblement, j'ai été remercier Mamady et lui ai donné une poignée de main. C'est à ce moment que j'ai senti, au contact de cette main qui s'est forgée au son du tambour, l'amour et la passion d'un homme pour son instrument. Et aujourd'hui, je peux le clamer haut et fort, jamais je ne laisserai le tambour sortir de ma vie.

En guise de mot de la fin, qui sera aussi celui de ce billet, Mamady a dit la chose suivante:

Lorsque je vous vois jouer du djembé, je ne vois pas la couleur de votre peau. Que vous soyez blanc, noir, brun, jaune, bleu, vert, cela n'a aucune importance. Car à cet instant précis, vous êtes de la même nationalité, et vous parlez la même langue: la paix. J'espère un jour que les politiciens de cette planète auront la chance de jouer du djembé. Et ce jour-là, la guerre n'existera plus jamais.

lundi 4 juin 2007

Reportage sur Mamady Keïta

Un excellent reportage radiophonique a été présenté samedi dernier sur l'oeuvre et le maître percussionniste africain Mamady Keïta à la très bonne émission Macadam Tribus diffusée sur les ondes de la première chaîne de Radio-Canada. Ne manquez pas de l'écouter si vous n'avez pu le faire déjà! On y parle:

  • De son influence incroyable dans le monde, notamment au Japon, en Afrique et aux États-Unis;
  • Des témoignages de son propre fils;
  • Mamady nous raconte comment il est devenu l'emblême de tout un peuple.

Voici donc cette entrevue scindée en deux parties. Bonne écoute!

Première partie: sa vie, son histoire

Deuxième partie: l'empreinte mondiale de son enseignement

samedi 2 juin 2007

Mamady Keïta en entrevue

Je vous mets disponible sur mon blogue l'excellente entrevue qu'a accordé Mamady Keïta et Louis Bellemare à la radio internationale de Radio-Canada, à l'émission Tam Tam Canada. On y apprend entre autre le cheminement du grand maître, ainsi que sa philosophie du djembé et de son histoire. J'ai vraiment trop hâte à l'atelier de demain, ça sera carrément extraordinaire! Bonne écoute!

Première partie



Deuxième partie

vendredi 1 juin 2007

La venue du grand maître

Je suis fébrile ce vendredi. Tellement fébrile qu'inconsciamment, j'ai pris congé de mon cours de percussions mercredi soir. Il faut dire que je me suis blessé légèrement la veille, une veine dans ma main ayant éclaté et faisant gonfler la paume. Nul besoin de vous dire que ça faisait mal pas à peu près. J'ai donc écouté mon corps et pris le temps de guérir, et aujourd'hui ma main est aussi en forme et a très hâte de rebondir sur la peau de chèvre.

Pourquoi suis-je autant fébrile? Et bien parce que nous recevons de la très grande visite à l'école en fin de semaine. Le plus grand djembéiste au monde va venir nous rencontrer et nous enseigner, le temps d'un après-midi, quelques-uns de ses innombrables secrets. Ce grand maître est nul autre que le grand Mamady Keïta, le roi du djembé.

Comme Obélix, ce Guinéen d'origine est "tombé dedans quand il était petit". Aujourd'hui âgé de 57 ans, cela fait 50 ans qu'il joue du djembé. Véritable virtuose et magicien de la percussion, il a décidé de vouer sa vie pour son instrument en fondant l'école Tam Tam Mandingue, reconnue mondialement. Et aujourd'hui, il parcourt le monde entier pour faire vibrer les gens qu'il rencontre aux sons et à la fabuleuse musique de son pays et de l'Afrique.

Ce sera la deuxième fois que j'ai la chance de voir Mamady Keïta en chair et en os. La première fois, je ne le connaissais pas du tout, et je suis resté estomaqué quand il s'est mis à jouer devant moi. Un frisson me parcourait tout le corps, ému et totalement subjugué par tant de virtuosité et d'intensité. Mamady ne joue pas de son instrument, il transcende son tambour. il ne fait plus qu'un avec lui quand il joue. Il est dans une classe à part, un monde parallèle, qui est le point culminant d'un long chemin.

Un chemin dont je suis à peine rendu au deuxième kilomètre...

Photo tirée du site officiel de Mamady Keïta

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