mercredi 31 octobre 2007

L'inertie de la baguette

Dans le monde de la percussion, ce qui est vraiment impressionnant à regarder, c'est la capacité du percussionniste à prendre de la vitesse lors de ses performances. Je vous en donne ici un excellent exemple. Dans ce vidéo, un batteur ténor effectue un solo d'enfer où il met en application un principe physique que tout bon percussionniste se doit de savoir: l'inertie.

Cette loi de la nature stipule que tout corps en mouvement restera en mouvement tant et aussi longtemps qu'une force contraire à sa direction ne viendra pas contrer ce mouvement. Bon, j'avoue que cela fait théorie à la puissance mille, mais il suffit de l'appliquer à la musique pour mieux comprendre. Regardez le vidéo, je vous explique ensuite.

Qu'est-ce qui saute aux yeux lorsqu'on voit une telle performance ? Évidemment, c'est la vitesse à laquelle le musicien joue. Et ici, c'est la vitesse de frappe des baguettes qui est hallucinante. Visionnez le vidéo une deuxième fois, et regardez les mains du batteur: elles sont presque immobiles. En fait, le batteur utilise la force exercée par le rebond que fait la baguette sur la peau pour faire en sorte que ses muscles travaillent deux fois moins. En se servant de la force du rebond causée par l'inertie, on en arrive à pouvoir, à force bien sûr de pratique et d'exercice, à atteindre des prouesses qui,  justement, vont défier les lois de la physique!

mardi 30 octobre 2007

Billy Nankouma Konaté en entrevue

Je viens de tomber sur une entrevue très intéressante sur un autre maître de la percussion africaine, Billy Konaté, fils du grand maître Famoudou Konaté, grand djembéiste Guinéen de la même trempe que Mamady Keïta. L'entrevue a été réalisée dans le cadre de l'émission Tam-Tam Macadam de la radio internationale de Radio-Canada. On y parle de la vie de Billy, ainsi que du cheminement de Pascal Gaudette, percussionniste québécois qui a été suivre des cours en Guinée avec Billy pour ensuite décider de l'inviter au Canada. Merci au blogue www.djembe.ca pour la trouvaille!

 

Autres entrevues disponibles sur mon blogue:

lundi 29 octobre 2007

Corpo dans le nord-est

Samedi, je renouais avec les fameux événements corporatifs de l'école, mais de façon un peu radicale je dois l'avouer. Radicale, car mon réveil a sonné à 5h, et m'a tiré d'un sommeil très profond. Malgré le fait que, de un, je suis l'antithèse de l'adjectif matinal, et que, de deux, je n'ai dormi que 4h environ, je me tire des couvertures sans trop de problème. Il fait encore nuit, et il n'y a strictement rien d'intéressant à la télé, autre qu'une infopub sur une technique pour arrêter de fumer en tâtant le lobe d'oreille...Non, je ne rêve pas...

Dans le métro, je somnole encore, tentant de puiser les sources d'énergie nécessaires pour passer au travers de cette journée...À Berri, je croise Sadio qui est dans le même état comateux que moi, et ensembles, nous marchons vers le local de l'école où nous arrivons à 7h pile, pour retrouver nos amis Cheick Anta, Gotta, Éric, André et Nicola. Nous faisons un «pit stop» au Café Dépôt le temps de m'acheter un Xième café et un croque-monsieur, puis nous filons au club de golf d'Anjou, là où une cinquantaine de banquiers tiennent leur journée de formation annuelle. Quel endroit étrange pour tenir un tel événement, surtout que le club de golf en question est en plein milieu du parc industriel d'Anjou, ce qui n'est pas des plus naturels, il faut l'avouer.

Ce corpo se déroule somme toute vraiment bien, il est toujours agréable de pouvoir dégourdir les jambes et les esprits chez les gens, car cela leur donne automatiquement un grand sourire et une énergie des plus positives. Nous faisons encore mouche avec nos rythmes africains et notre énergie, si bien que la demi-heure d'intervention passe en coup de vent. Sitôt terminé, nous retournons dans la grisaille absolue de cette journée d'automne, et cette fois, nous nous dirigeons vers les Laurentides, dans le nord à Saint-Sauveur, pour un deuxième événement corporatif.

En chemin, j'ai la chance de vivre d'autres moments incroyables avec Cheick Anta et Gotta. Aux sons de la musique sénégalaise fournie par Cheick, nous oublions complètement le temps maussade qu'il fait dehors et je rigole à en avoir mal aux abdominaux. Gotta est hilarant, tentant d'imiter l'accent wolof en cherchant à comprendre les paroles de chanson que Cheick lui montre. Comme quoi l'Afrique est immense, les pays de ce continent sont bien distincts, et les différences culturelles vont bien au-delà que les gènes faisant en sorte que les pigments de la peaux sont plus foncés que la moyenne...Un très bel exemple qui serait bon de montrer à la commission sur les accomodements raisonnables tiens...

Nous arrivons à Saint-Sauveur en un rien de temps, la musique et les rires faisant en sorte d'égrèner le temps. Le manoir de Saint-Sauveur est un magnifique hôtel, et nous avons tout le loisir de profiter des fauteuils moëlleux du lobby, puisque nous sommes en avance. Puis, nous entrons dans la salle où aura lieu notre prestation. Caméras, éclairage, écrans géants, scène énorme, on peut dire que la compagnie ne fait pas dans le "sobre". Nous avons droit à un succulent buffet froid de l'hôtel, et cela tombe bien, car disons que mon déjeuner du matin n'est plus qu'un vague souvenir.

La prochaine heure passe en coup de vent, puisque nous avons 150 tambours à placer dans la salle. Et vu que le système d'ascenseur est plutôt mal adapté pour notre intervention, et bien nous finissons de placer les instruments juste à temps pour le petit briefing des dirigeants. Les gens pour qui nous allons jouer sont des grands hommes de coeurs, ouvriers de la construction pour la plupart, qui sont bénévolats et aident leurs collègues ayant des problèmes de drogue, des problèmes familiaux ou personnels. Et en ce samedi, c'est jour du quinzième anniversaire de leur organisation. Raison de plus de donner notre 200% pour cette très noble cause.

En voyant l'équipe de dirigeants entrer dans la salle, le constraste d'avec le corpo de ce matin a été vraiment marquant. À Anjou, la plupart était des femmes en tailleurs alors que maintenant, c'était des hommes à la très forte teneur en testostérone qui ont tout du bon vivant. Un tout autre univers. Et lorsque nous avons ouvert les portes au 150 bénévoles de leur association, un vent de bonne humeur s'est mis à planer au-dessus de nos têtes. Ce ne fut vraiment pas difficile de «mettre le party dans la place» comme on dit. La puissance rassembleuse du tambour s'est encore une fois fait sentir.

Épuisé, je suis revenu à Montréal le sourire aux lèvres, content d'avoir pu encore une fois amener une parcelle de l'Afrique dans le coeur et la tête de gens qui méritent qu'on leur démontre à quel point il est bon d'être vivant.

vendredi 26 octobre 2007

LIMM: une saison qui promet...

J'étais hier soir fébrile à l'idée de retrouver la super belle gang de musiciens au petit Campus pour une autre saison d'impro musicale. Je peux dire que j'ai passé une autre super belle soirée toute en musique et en concept les plus farfelus les uns que les autres. Voici donc en vrac le menu de cette soirée:

  • Nous avons eu droit à un arbitre toujours aussi baveux et rabat-joie en la personne de Patrick Guérard, qui a, dès la première impro, décerné une pénalité. Vite sur la gachette! Mais, on ne peut que se tordre de rire devant son incroyable sens de la répartie...Surtout devant Jean-Phillippe Goncalves...
  • Les impros ont été les plus farfelues les unes que les autres, et très nombreuses. Vingt-et-une si je ne me trompe pas. Est-ce que ce sera toujours le cas, ça reste à voir, mais plusieurs auraient pu être "coupée au montage" comme le dit si bien Guy A., car les musiciens ont eu un peu de mal à gagner le rythme de croisière, le long congé d'impro n'aidant pas...
  • Malgré cela, nous avons eu droit à des bijoux d'improvisations. Par exemple, celle ayant pour thème Point de rupture et de type comparé, elle a donné lieu de chaque côté à deux démonstrations super originales. Jean-Luc Levasseur a effectué un solo à en faire lever les poils de bras avec sa clarinette où il en enlevait un morceau à chaque quinze secondes jusqu'à temps qu'il ne lui reste que le petit embout. Quant à lui, Urbain Desbois a effectué un super solo de guitare en faisant tourner sa clé de manche, et comme si c'était arrangé, au bout des 90 secondes d'impro, la corde a éclaté raide. Mon point est allé de son côté tellement je trouvais ça trop génial...
  • L'impro vidéo a donné aussi lieu a toute une démonstration de talent de création live de trame sonore sur un extrait entre autre de 28 weeks later, témathique de l'Halloween étant naturellement de mise. D'ailleurs, l'impro de l'assassin où l'arbitre «tuait» (comme dans le jeu en donnant une tape sur l'épaule) un musicien à tour de rôle a été selon moi l'impro de la soirée, car Mélanie Auclair au violoncelle et Catherine Planet au violon se sont échangées des envolées de notes de cordes d'une beauté absolument incroyable, les deux étant restées les dernìères sur scène.
  • Finalement, le score de 11-10 a laissé le suspense jusqu'à la toute dernière impro qui a été remportée par le Divan Orange. Ce fut une première réussie, mais une première n'étant jamais parfaite, il reste peut-être le contenu à resserrer quelque peu, et les blagues des animateurs à peut-être paufiner davantage, quoique personnellement je les ai trouvés fort drôle!

Prochain match: jeudi, 22 novembre! À suivre...!

mercredi 24 octobre 2007

Kabakuwo en spectacle!

Décidément, les spectacles sont à l'honneur cette semaine! Et celui-là vaut grandement la peine d'être vu, car il met en vedette des membres du groupe de musique africaine Taafé Fanga.

Kabakuwo est composé de Cédric Dind-Lavoie à la contrebasse, Sadio Sissokho aux percussions et au chant, et Estelle Lavoie à la kora. Pour l'occasion, le groupe accueillera un invité spécial, Diely Mori Tounkara, maître de kora. Le repertoire du groupe s'inspire de la musique traditionnelle mangingue et comprend des arrangements de pièces traditionnelles ainsi que des créations originales de chacun des musiciens.

Le spectacle aura lieu sur l'Esplanade de la Place-des-Arts, en face du Complexe Desjardins, à 15h.

En plus du spectacle, il y aura une mini-représentation sur la Rue Ste-Catherine à midi sur une scène extérieure (chauffée!).

Taafé Fanga aux Francofolies de Montréal - août 2007

Photo: Truc T., photographe et percussionniste.

LIMM: mise à jour

Je viens de recevoir ce courriel de la part des organisateurs des matchs d'impro musicale que je mets en copie intégrale sur mon blogue. On se voit jeudi au Campus tout le monde!

À la demande Générale, voici plus d’infos le premier match d’impro musicale:

Sur Scène:

Le Divan Orange   Le Petit Campus
Jean-Phi Goncalves   Rémi Leclerc
Thierry Gateau VS J-F Lemieux
Alexis Dumais   Urbain Desbois
Mélanie Auclair   Catherine Planet
Jean-Denis Levasseur   Pierre-Emmanuel Poizat

Les portes ouvrent à 19h30, arrivez tôt les meilleures places partent vites
Les matchs ont tous lieu au Petit Campus, 57 Prince-Arthur Est
C’EST PARTI!

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lundi 22 octobre 2007

La jungle urbaine

Hier soir, par une nuit exceptionnellement chaude pour ce temps-ci de l'année, je me suis engouffré une nouvelle fois dans le métro de Montréal en direction du Ballatou, sur Saint-Laurent, pour assister au spectacle de Gotta Lago et son band. En arrivant sur place, je découvre une panoplie de visages familiers. Les appels à tous ont bien servi, plusieurs "Samaj'amis" sont déjà présents.

Le spectacle débute tout doucement, avec les histoires que seul Gotta connaît, pour ensuite décoller vraiment aux sons des nombreux tambours que les gens ont pris la peine d'amener avec eux. Car les spectacles de Gotta sont comme ça, ce sont de grands rassemblements festifs, où l'interaction avec la foule est le mot d'ordre. Ça danse, ça chante, ça joue, et bientôt, il doit bien faire aussi chaud dans le bar que dans la jungle africaine.

Quelle soirée magique, encore une fois. De nouvelles rencontres ma foi fort intéressantes, de la musique remplie de joie et de feu, des airs que l'on fredonne dans sa tête...Et en marchant sur Mont-Royal en direction du métro, je prends la peine d'observer, sourire aux lèvres, ce qui m'entoure. Ici, un couple qui est à la veille de ne devenir qu'un mauvais souvenir...Là, un autre couple qui vient tout juste de fleurir...Un peu plus loin, l'homme d'affaires sortant d'un 5 à 7 s'étant éternisé jusqu'aux petites heures tentant de déverrouiller sa BMW, tandis que de l'autre côté de la rue, le mendiant cherche dans les poubelles de quoi manger...

C'est la jungle urbaine, la jungle nocturne, celle du dimanche soir, celle qui bouge...Et avant de pénétrer dans les tunnels métropolitains, je me tourne une dernière fois vers la Lune, qui me sourit avec son croissant luminescent. Et dès ce moment, je n'ai jamais eu autant conscience du battement de mon coeur.

jeudi 18 octobre 2007

Retour de l'impro musicale de la LIMM!

La Ligue d'improvisation musicale de Montréal (LIMM) est de retour pour une cinquième saison des plus endiablées! Vous ne connaissez pas le concept ? Super simple! C'est un match d'impro en tout point identique au contenant de la LNI. Je dis bien contenant, c'est-à-dire que les règles du jeu, les types d'impro, les votes du public, les périodes, l'arbitre baveux, tout ça reste pareil! Ce qui change, c'est le contenu! Au lieu d'avoir droit à des performances parlées, tout se fait en musique! Deux bands de cinq musiciens s'affrontent pour en mettre plein la vue et les oreilles! Et foi d'un fan qui en sera à sa troisième année à suivre la ligue, c'est parfois super drôle, et parfois carrément impressionnant!

Cette cinquième saison de la LIMM met en scène quatre équipes redoutables, contenant la crème de la crème des musiciens de chez nous, dont leur oeuvre fait sûrement partie intégrante de votre collection musicale, sans même que vous le sachiez. Voici donc les équipes de cette saison 2007-2008.

Le Petit Campus Rémi Leclerc, batterie - J-F Lemieux, basse - Urbain Desbois, guitare - Pierre-Emmanuel Poizat, clarinette & sax - Catherine Planet - violon
Le Lion d'Or Jean-Sébastien Nicol, batterie - Thierry Gateau, contrebasse et basse - Sylvain Pohu, guitare - Benoît Rocheleau, trombone et clavier - Sébastien Croteau, chant
Le Divan orange Jean-Phillippe Goncalves, batterie - Phillippe Brault,  basse - Alexis Dumais, clavier - Mélanie Auclair, violoncelle - Jean-Denis Levasseur, clarinette et flûte
Chez Baptiste Ugo Di Vito, batterie - Fred Boudreault, basse - Alex McMahon, claviers - Vincent Montreuil, sax - Guido Del Fabro, violon

Animation: Olivier Robillard-Laveaux et Olivier Gaudet Savard

Arbitrage: Patrick Guérard

Le match d'ouverture de la saison 2007-2008 aura lieu jeudi prochain, le 25 octobre, à 20h, au Petit Campus. Ne manquez pas ça!

Oh et voici le flyer  contenant le calendrier des matchs. Cliquez dessus pour voir les détails.

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mercredi 17 octobre 2007

Le tambour et son « Carpe Diem »

L'automne est pour moi un moment de l'année assez pénible. Le changement de température, et surtout, le manque de lumière viennent m'atteindre durement. Cela a pour conséquence que tous les petits désagréments prennent des proportions titanesques. Et surtout aujourd'hui. Je ressens une morosité et une amertume hors du commun, elles ont même une emprise sur mon envie d'aller jouer de la percussion. Au lieu de filer bruit et tambour, je file tisane et pantoufle. Vous voyez le genre...

Mais, le devoir m'appelle, et au lieu de rêvasser à mon lit moêlleux, je dois aller faire le réchauffement du cours de percussion de ce soir. J'arrive au local la tête perdue dans mes pensées, alors qu'ironiquement, toute l'équipe est en train de succomber à la mode feng shui en réaménagant tous les bureaux. Comme quoi les contrastes ont parfois l'art de se manifester au moment où on s'y attend le moins...

Les étudiants arrivent peu à peu, et, tout en installant les dunduns sur scène et le Moperc 14'' fraîchement doté de sa toute nouvelle peau de chèvre, je vois arriver Mélissa H. (non pas ma prof de percussions, mais une élève que je connais depuis un petit bout de temps déjà). D'habitude débordante d'énergie et toujours prête parmi les premières, elle est cette fois-ci dans un tout autre état, qui me fait dire que quelque chose ne vas pas. Et en lui demandant comment elle va, bang!! Je reçois la nouvelle en pleine gueule, comme le boxeur reçoit le coup de poing fatal qui le mettra au tapis.

Suite à cette nouvelle, mes tracas et mon état dépressif se sont volatilisés comme s'ils n'avaient jamais existés. J'ai joué de la percussion comme si je n'en avais jamais joué depuis des siècles. C'était intense, c'était libérateur, c'était festif à souhait. Chacune des frappes de tambour me lavait l'intérieur, comme l'antidote vient neutraliser le poison fatal circulant dans le sang de sa victime. Et ce soir, l'antidote s'est révélée être cette dite nouvelle qui vient toujours surprendre lorsqu'on s'y attend le moins.

Malgré la douleur, malgré la fatigue, malgré les ecchymoses, malgré la commotion cérébrale, malgré le manque d'énergie, Mélissa tenait à être des nôtres ce soir pour tripper et s'amuser. Pour lâcher prise. Pour se faire plaisir. Elle a fait un véritable pied-de-nez à l'accident où un chauffard lui est rentré dedans alors qu'elle roulait sur la piste cyclable. Son sourire et l'éclat dans son regard compensaient amplement le fait qu'elle soit obligée de demeurer assise tout en jouant du tambour.

Et c'est ce qu'il me fallait dans ma journée pour renouer avec le bonheur. Comme quoi le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Chapeau bas à toi, Mélissa!

Carpe Diem!

lundi 15 octobre 2007

Gotta Lago Project en spectacle

Ce qui est bien lorsqu'on fait de la musique, c'est de pouvoir rencontrer des gens extraordinaires qui font en sorte qu'on est encore plus enthousiasmé par la passion de vouloir jouer. C'est mon cas en ce moment depuis que j'ai fait la rencontre de Gotta Lago, Ivoirien aux milles et uns talents musicaux. Doté d'une personnalité riche et unique, vous n'avez qu'à passer cinq minutes en sa compagnie et vous retrouverez votre plus beau sourire garanti.

Gotta et son groupe donneront un spectacle ce dimanche, au Balattou. Faites-vous plaisir, et allez voir ça! On risque fort bien de s'y croiser.

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Myspace de Gotta

jeudi 11 octobre 2007

La (grande) réussite du matériel de Daniel Bélanger

Je reviens tout juste du Métropolis, où avait lieu ce soir la première montréalaise du nouveau spectacle de la tournée L'échec du matériel de Daniel Bélanger. Point de départ d'une longue série de dates qui le mèneront aux quatre coins de la province jusqu'en 2009...Un autre spectacle qui restera très longtemps gravé dans mon esprit, à l'image de l'artiste, d'une grande simplicité mais total sur scène, tel quel que dans la vraie vie.

Mais avant de vous faire ma critique personnelle de ce spectacle, il faut que je vous dise: abonnez-vous à la section extra sur le site officiel de l'artiste que vous aimez, vous risqueriez d'être surpris des bons coups que ça peut vous rapporter...La preuve: suite à la participation d'un concours, un message d'Audiogram est dans ma boîte, me disant que j'ai gagné une paire de billets pour le spectacle du 10 octobre. Trop génial !!!

Pour en revenir donc au fameux spectacle, j'entre dans le Métropolis vers les 18h45. La salle est quasiment vide à ce moment, et j'en profite pour scruter la scène des yeux. On ne réussit pas à y distinguer grand chose, car l'éclairage bleuté masque les éléments scéniques, mais je distingue sur une plate-forme la batterie, et dans les airs, une espèce d'antenne parabolique, du genre de celles qui ornent les bungalows pour capter le signal analogique. Plutôt étrange, mais connaissant les spectacles de Daniel Bélanger (c'est mon troisième), je sais que je ne dois pas me poser trop de questions. À ce moment débute la longue, très longue attente, qui est le côté cruel dans les soirées de spectacle. Le temps s'égrène si lentement...

Après je ne sais trop combien de minutes, l'éclairage se tamise enfin. Dès cet instant, une décharge électrique descent le long de ma colonne, et, bien posté devant le pied de micro central à quelques mètres du bord de la scène, je scrute le côté jardin, pour apercevoir les musiciens et Daniel entrer dans leur terrain de jeu. D'emblée, Daniel Bélanger s'installe aux claviers, un projecteur lui éclaire le visage, et il se met à jouer les premières notes de la pièce Amusements, une des deux instrumentales de l'album L'échec du matériel. Puis, délaissant le piano, il s'installe à la guitare électrique pour ensuite entamerTélévision, premier choix de pièce assez inusité.

C'est à ce moment que je découvre pour la première fois le décor sur la scène. Côté cour, le guitariste Olivier Langevin est posté devant quatre cheminées d'un toit d'usine juché sur le sol. Ces quatres cheminées crachent la fumée qui se mêlent aux éclairages. Dan Thouin est aux claviers côté jardin, ainsi que l'excellent batteur Alain Berger, sur sa plate-forme. Le bassiste Gilles Brisebois est juste à côté de la batterie, et finalement, la choriste Janice Thompson est au fond de la scène, côté cour. Dans les airs, il y a la fameuse antenne dont je vous ai parlé. Au centre, le toit de ce qui ressemble à une manufacture s'illumine par en dedans. Il y a également des roues de bicyclette. Bref, on se trouve dans une sorte de grand magasin général, chez l'antiquaire Bélanger, dans son bric-à-brac. Et finalement, au fond de la salle, il y a un immense écran à diodes lumineuses, sorte de ciel étoilé aux milles et unes couleurs. Toujours fidèle à lui-même, son spectacle est définitivement autant visuel qu'auditif.

La première partie du spectacle est assez tranquille, comme pour laisser le temps au spectateur de «sentir les odeurs du monde matériel». Les arrangements musicaux sont toujours aussi bien menés, et on constate une évolution gigantesque dans le rodage depuis la soirée du lancement de l'album au mois d'avril dernier. Les éclairages sont magnifiques, marque de commerce des spectacles de Bélanger. Sa voix résonne toujours aussi clairement. Peu à peu, on se laisse bercer dans ce rêve éveillé.

Je retiens trois moments forts dans ce premier "set". Le premier est lorsque Daniel a joué l'extraordinaire pièce Dis tout sans rien dire à la guitare accompagnée de piano. C'était beau à en pleurer, l'émotion était à son comble. Même chose pour la pièce La collision où on voit LA grande force de cet artiste: il a la capacité de nous faire passer du rire aux larmes en un clin d'oeil, et c'est magnifiquement beau. Le troisième moment fort est sans contredit la pièce Le Parapluie que j'adore tant, où les musiciens ont démontré tout leur talent et leur savoir-faire. Alain Berger a été carrément hallucinant au vibraphone. Daniel Bélanger a même invité son grand ami Marc Déry à jouer de la batterie, belle surprise dans ce spectacle qui a véritablement pris son envol à ce moment. Et je ne peux passer sous silence l'hilarante tentative de Bélanger pour imiter le saxophone, excellente idée!

L'équilibre entre le nouvel album et les opus précédents était excellent, à mon avis. Sans trop qu'on s'en rende compte, L'echec du matériel a été joué presque dans son intégralité, hormis la pièce Demain peut-être (l'autre instrumentale que personnellement j'aurais bien aimé voir "live") et de quelques autres (consulter la liste à la fin de ce post). Comme je m'y attendais, le deuxième set était beaucoup plus rythmé, et les arrangements musicaux m'ont grandement surpris. J'étais bien content d'entendre Ensorcelée, pièce que j'adore écouter sur l'album Tricycle. Avec un arrangement complètement différent, naturellement. Cet artiste possède un talent fou pour réinventer musicalement ses pièces. Le coup de coeur de cette deuxième partie est définitivement La fin de l'homme. Seul encore une fois à la guitare, son jeu parfait et tout en nuance vient nous émouvoir à coup sûr. Et avec le décor céleste des diodes multicolores qui l'accompagne, le rêve éveillé continue de plus belle.

Le spectacle tirant à sa fin, la générosité de Daniel Bélanger s'est manifestée de façon splendide puisqu'il nous a offert trois rappels. L'échec du matériel, Opium et la Voie Lactée nous ont propulsé vers un univers où le bien-être et la paix sont rois. Et ça, seulement Daniel Bélanger en connaît le chemin.

Une très, très belle réussite matérielle que ce spectacle. À voir définitivement!!!

CONTENU (dans le désordre et peut-être incomplet).

Album Les Insomniaques s'amusent

  • Opium (Rappel #2)
  • Ensorcelée

Album Tricycle

  • En mon bonheur

Album Quatre saisons dans le désordre

  • Sortez-moi de moi
  • Cruel (Il fait froid on gèle)
  • La voie lactée (Rappel #3)
  • Les temps fous
  • Le parapluie

Album Rêvez-mieux

  • Te quitter
  • Fou n'importe où
  • Dans un spoutnik
  • Dis tout sans rien dire
  • Rêvez-mieux

Album l'échec du matériel

  • La fin de l'homme
  • Manière de parler
  • Télévision
  • Fermeture définitive
  • Amusements
  • La collision
  • L'échec du matériel (Rappel #1)
  • Relié
  • Je suis mort
  • Sports et loisirs

LES PHOTOS

Premières photos du spectacle (La Presse)

Autres photos du spectacle (Le Journal de Montréal)

LES VIDÉOS

Extraits du spectacle l'échec du matériel - 10 octobre 2007

Reportage de Radio-Canada - Spectacle l'échec du matériel - 10 octobre 2007



Tiens...Je reconnais quelqu'un là-dedans...J'articule quand même bien devant une caméra!

LES CRITIQUES MÉDIATIQUES

Critique de La Presse

Critique du Journal de Montréal

Critique du Devoir

lundi 8 octobre 2007

Taafé Fanga: un aller simple vers l'Afrique

taafé_truc18Dimanche soir, à l'Alizé, nous, les spectateurs, avons vécu un moment indescriptible, extraordinaire. Pendant deux heures, nous sommes tous tombés sous le charme de Taafé Fanga et du grand maître Billy Konaté. Ce fut bien plus qu'à la hauteur de mes attentes, et je crois bien franchement qu'il me faudra encore quelques jours pour me remettre de l'incroyable raz-de-marée d'énergie qui est passé dans la salle de l'Alizé hier soir.

J'arrive sur les lieux vers les vingt heures. Dehors, c'est la grisaille, et le froid est plus mordant, signe que l'automne s'installe. Mais, afin de dire au revoir une dernière fois à l'été qui est passé en coup de vent, rien de mieux qu'une soirée chaude à saveur africaine. En entrant dans le bar, j'aperçois mes amis qui sont déjà installés dans les fauteuils côté jardin de la scène. Tous ont très hâte que le spectacle commence. Le temps de me chercher une bonne bière, je salue Sadio et lui souhaite un excellent spectacle. Ce ne sera pas difficile, il est gonflé à bloc.

Peu à peu, les gens affluent dans le bar, et bientôt, la salle est pleine. Les musiciens s'affairent aux derniers tests de son, et nous sommes bercés par la douce musique de la kora, en guise d'amuse-gueule avant le plat principal. Puis, après une petite demi-heure, les musiciens prennent enfin place sur la scène, les lumières baissent, et les premières frappes de djembé se font entendre, accompagné de la douce mélodie des balafons.

Dès ce moment, nous sommes transportés dans les savanes lointaines africaines, dans un village de la Guinée ou du Sénégal, là où les tambours servent à célébrer la vie, à remercier la terre. Les quatres percussionnistes de Taafé Fanga sont particulièrement en forme ce soir, et les frappes de duns et de djembé se mêlent dans une musique tellement brute, pure et puissante. Tous, sans exception, avons le sourire accroché au visage, nous gavant de cette énergie.

À tour de rôle, les quatres djembéistes s'exécutent au solo, pendant qu'un des deux frères jumeaux Landry est derrière, gardien du rythme au dundun. La finesse et la justesse de leur jeu est toujours et à chaque fois incomparable, véritable coups de tonnerre dans la noirceur de la salle. Puis, le quatuor entame une salve de frappes simultanées, un cassé annonçant la bienvenue aux trois danseuses du groupe, toujours aussi radieuses, j'ai nommé Estelle Lavoie, Julie de Lorimier et Karine Hamel.

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Dès l'instant où les trois danseuses posent le pied sur scène pour effectuer leur premier pas de danse, la magie de la musique ancestrale millénaire de l'Afrique fait son oeuvre. Je suis toujours subjugué par le pouvoir que détient cette musique. L'adjonction des percussions et de la danse africaines a un pouvoir unique, il n'en fait aucun doute. Nous ressentons, en voyant de nos propres yeux les djembés et la danse, et en entendant de nos propres oreilles la musique qui vient faire vibrer notre squelette, une émotion sans pareille, une émotion viscérale. Les couleurs de la peau et les accents de la parole se mêlent et se fondent pour ne plus avoir de différences.

Le spectacle prend une toute autre tournure lorsque le grand maître djembéfola Billy Konaté monte sur scène. Ses frappes fendent l'air tel un couteau acéré, les ondes faisant vibrer le tympan avec une telle force qu'il est à se demander comment une simple main peut émettre un son aussi fort. Les bras du djembéfola se mêlent en un formidable tourbillon. Les autres membres du groupe sont "à l'abri" de cette tempête, puisque c'est le public qui la reçoit. Quel moment d'une intensité sans pareille lorsque, surgissant de nulle part, une magnifique danseuse africaine vêtue de sa robe orangée de feu vient "affronter" cette tempête. Deux tourbillons alors se mêlent, les sons viennent s'incruster aux mouvements tribaux de la danse, marquant ainsi toute la symbolique et la puissance du rythme.

L'apothéose survient lorsque Cheick Anta Faye, celui que je côtoie à chaque semaine et qui est maintenant plus qu'un simple enseignant pour moi, monte sur scène à l'invitation de Sadio. Et je suis alors témoin d'un moment qui dépasse toute logique. Aux côtés de Billy Konaté, ils ont chacun fait un solo musical hors du commun. Sur scène, ils étaient carrément des monstres sacrés du djembé, plus grands que nature.

On ne peut qu'être reconnaissant d'être vivants après une telle prestation, qui vient nous chercher jusqu'à la moëlle. Ce soir-là, le pouvoir des pagnes a encore fait son oeuvre, tellement il est grandiose!

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Photos prises lors du spectacle de Taafé Fanga aux Francofolies de Montréal en août 2007. Gracieuseté de Truc T., percussionniste.

samedi 6 octobre 2007

L'été qui piétine

Quelle extraordinairement belle journée nous venons tous de passer, vous ne trouvez pas? Tout le monde, sans exception, avait un je-ne-sais-quoi dans le visage, que ce soit un sourire, une lueur dans les yeux, un éclat de rire dont la contagion dépasse celle des virus les plus voraces...Avez-vous remarqué?

Je l'espère! Car dès que je me suis levé ce matin, je ressentais quelque chose de spécial, hormis le fait que ce soit un vendredi. Il faisait déjà chaud, signe que l'été ne veut pas plier bagage tout de suite. En déjeunant, prenant ma douche et en me préparant pour aller en plein coeeur du centre-ville, Hôtel Intercontinental, pour un corpo avec Samajam, je pressentais que ma journée allait m'offrir un cadeau tout spécial, de beau, de vrai.

Et comme de fait, je ne me suis pas trompé. En sortant du métro Square-Victoria et en gravissant les marches menant à l'extérieur, je fus éblouis par les rayons du soleil dansant avec les gerbes d'eau de la fontaine en plein milieu de ce square. C'était chaud, extrêmement violent, mais en même temps infiniment bon...J'aurais pu rester figé ainsi pendant plusieurs minutes, mais hélas, le devoir m'appelait.

J'entrai donc dans ce magnifique hôtel pour tomber nez-à-nez avec l'équipe de manutention des tambours, et je rejoignis le reste de l'équipe dans le salon où il y avait de bonnes odeurs de croissants chauds, de muffins frais, de fruits et de café. Et je remarquai que tout le monde vibrait au même diapason: sourire aux lèvres malgré l'heure matinale, rires fusant à chaque deux minutes, aucune once de stress ni de pression...Wow, j'aimerais vraiment que cela reste tout le temps ainsi...

Notre performance de ce matin-là a été très courte, à peine dix minutes, mais elle fut parfaite. Parfaite au niveau de la musique qui était un peu comme une ode à cette journée exceptionnelle. Parfaite pour amener de la bonne humeur à une gang de banquiers toujours plongés dans les chiffres. Parfaite pour célébrer le fait de pouvoir sentir, voir et profiter du soubresaut de l'été qui est offert par dame Nature aujourd'hui.

Et tout-à-l'heure, quand j'étais assis sur un banc de parc, les yeux fermés, à savourer le soleil, plus rien ne me tracassait. J'avais pleinement conscience d'être en vie, tout simplement. Drôle comment de toutes petites choses auxquelles on ne prête pratiquement jamais attention peuvent, hors de leur contexte, dépoussiérer nos lunettes et nous faire voir la grande beauté qui nous entoure...

mercredi 3 octobre 2007

Taafé Fanga et Billy Nankouma Konaté en spectacle!

Ne manquez pas ce dimanche, 7 octobre prochain, à l'Alizé, ce qu'il se fait de mieux d'Africain à Montréal!! Taafé Fanga, groupe Québéco-Sénégalais de musique traditionnelle africaine, sera en spectacle avec un invité de marque, Billy Nankouma Konaté, fils du légendaire maître djembéfola Famoudou Konaté! De la percussion africaine à son meilleur, avec du balafon, de la kora, du djembé, des dunduns, du tama, de la calebasse et bien entendu, des danseuses! On se voit là-bas, garanti que ce sera un des meilleurs shows de l'année!

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