dimanche 30 mars 2008

Cimentation

Il y a eu, au cours de la dernière semaine, un formidable vent de changement à l'école. Comme une sorte d'enthousiasme contagieux, impossible à ignorer. Ça se sentait chez tout le monde. J'imagine que l'arrivée du printemps y est pour quelque chose. Cette intense énergie créative a permis de cimenter les bases des trois spectacles que je devrai superviser pour la soirée portes ouvertes qui s'en vient.

Personnellement, je me suis nourri au maximum de chaque seconde où l'échafaudage du spectacle se créait devant moi. Contrairement à la session dernière, où la soirée des portes ouvertes était inconnue de tous, nous savons bien mieux dans quelle direction aller, suite aux observations que nous avons pu tirer. L'aiguillage est donc beaucoup plus facile, ce qui en bout de ligne permet de relever la barre quant à la qualité et au «pacing» du show.

Cette semaine qui culmine la session permet de mettre au jour des talents inscoupçonnés chez la plupart des élèves. Des danseurs, chanteurs, jongleurs, musiciens se manifestent d'emblée et créent de toutes pièces des morceaux artistiques qui témoignent vraiment de ce mouvement créatif dont je vous parlais auparavant. Certes très surprenant, il est étonnant en plus de constater à quel point cet amalgame d'arts aboutit à une mosaïque dont les couleurs sont tellement riches et variées.

Pour moi, cette dernière semaine a permis de me reconnecter avec l'étincelle de l'artiste, et j'ai pu constater que je n'étais pas le seul à ressentir cette étincelle qui répand son feu dans les coeurs. Les fondations des trois spectacles sont maintenant cimentées. J'ai très très hâte à vendredi prochain pour en voir le magnifique édifice...

mercredi 26 mars 2008

Mon cours dans le journal!

Un article est apparu hier dans le journal 24 heures concernant le cours que j'ai eu la chance de donner aux élèves Débutant 2 en février dernier. Un cours formidable portant sur les solos. La journaliste qui était présente ce soir-là livre ici sa version de la soirée, et ma foi, je suis très content du topo. À lire!

lundi 24 mars 2008

Les solos de djembé - Leçon 1

Voici la première leçon de Mathieu Charrois tirée de sa méthode sur les solos. J'en profite pour tester une nouvelle plate-forme qui évitera de charger inutilement Acrobat pour lire le fichier. Vous avez simplement à cliquer sur la flèche pointant vers le bas dans la barre de menu en haut à droite pour faire apparaître les options, notamment les boutons de zoom (+ / -) permettant de zoomer dans le document.


Faites-moi part de vos commentaires et suggestions sur cette nouvelle chronique!

MISE À JOUR: Comment imprimer les leçons?

Pour imprimer le contenu des leçons, vous devez pointer avec votre souris le mot iPaper. Un menu va ensuite apparaître. Choisissez l'option «Print». Par la suite, la fenêtre d'impression de votre navigateur va apparaître et le reste est identique à une impression normale.



Read this doc on Scribd: Comment faire des solos de djembé - Leçon 1
Comment faire des solos de djembé. (leçon 1) « Le djembé n’est pas seulement un instrument de musique, il parle », comme se plaît à le dire Mamady Keita, grand maître de cet instrument. Pour le faire parler, il faut en connaître le vocabulaire, les mots, pour en faire des phrases. C’est de cette façon que l’on peut faire parler le djembé, sinon, vous ne ferez que du bruit. Ces articles auront pour but de vous expliquer comment arriver à faire des solos de djembé. Je vous donnerai des exercices, je vous expliquerai comment construire une bonne phrase de solo et je vais vous fournir des phrases de solo. Pour apprendre à faire des solos, vous devez utiliser 3 chemins différents. Premièrement, vous devez apprendre du vocabulaire, vous en verrez quelques exemples dans cette leçon. Cela inclut aussi le travail du son, de la vitesse, de la précision et de l’endurance. Deuxièmement, vous devez tenter d’imiter les maîtres du djembé, essayer de reprendre des phrases que vous entendez d’eux. Cela veut aussi dire que vous devez en écouter beaucoup ! Troisièmement, vous devez plonger et essayer de créer vos propres solos. Lorsque vous faites une bonne phrase, répétez-la et prenez-la en note. Cela vous permettra de la réutiliser lorsque l’inspiration ne sera pas au rendez-vous. La connaissance des rythmes est très importante. Avant de faire un solo sur un rythme, vous devez tout d’abord en connaître quelques accompagnements, la mélodie des dunduns et bien sûr vous devez pouvoir placer l’appel. L’appel est en quelque sorte la clé du rythme, il est le signal de départ et de fin. Lorsqu’il y a des danseurs, l’appel leur indique quand changer de mouvement. De plus, pour être un bon soliste, la clarté des sons est primordiale. Le coup ouvert et la claque doivent être très distincts. Exercices : Voici le premier exercice que je suggère. Cet exercice ne s’applique pas seulement aux improvisations, il sera aussi très bénéfique pour votre jeu en général et il améliorera votre sens du rythme ainsi que votre précision. 1. Comptez à voix haute et tapez du pied sur les temps forts, soit le 1 et le 3. 1 +2+ 3+ 4+ Tapez du pied sur le 1 et le 3. Vous devez compter : 1 et 2 et 3 et 4 et + = et 2. Frappez votre djembé à chaque emplacement marqué d’un « X ». Par exemple, pour l’exercice 1, frappez sur le 1 et le 3. Premièrement, faite l’exercice en jouant les notes fantômes, c’est-à-dire que vous touchez légèrement la peau avec le bout des doigts à chaque pulsation. 1 +2+ 3+ 4+ s,,,4s,,, r4 r Frappez votre djembé (claque, coup ouvert ou basse) 1 +2+ 3+ 4+ s,,,4s,,, r4 r • Notes fantômes Il faut Alterner les mains de droite à gauche pour les droitiers, et de gauche à droite pour les gauchers. La main à utiliser est indiquée au haut de la partition : R= droite L= gauche (inverser pour les gauchers) (N’en tenez pas compte pour l’instant.) 3. Une fois que vous maîtrisez bien la phrase, jouez-la, mais cette fois, sans jouer les notes fantômes. 4. Utilisez un métronome pour marquer le 1 et le 3. Commencez lentement et augmentez graduellement la vitesse. Vous devez taper du pied à chaque « bip » du métronome. 5. Une fois que vous maîtrisez bien la phrase, jouez-la, mais cette fois sans compter. Vous devez sentir en vous à quel moment frapper la peau. 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ s,,,4s,,,4s,,,4s,,, r4 r r r 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ ,,s,,,s,,,s,,,s, 4 r 4 r 4 r 4 r 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ exemple audio 1 ,,,ls,,,ls,,,ls,,,ls 4 4 4 4 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ ,s,,,s,,,s,,,s,, 4l 4l 4l 4l 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ s,,s,,s,s,,s,,s, r4 l4 r r4 l4 r 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ exemple audio 2 ss,,ss,,ss,,ss,, r4 l 4r l r4 l 4r l 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ ,,ss,,ss,,ss,,ss 4 rl4 rl4 rl4 rl 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ ,ss,,,,,,ss,,,,, 4lr 4 4lr 4 1 +2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ s,,lss,,lss,,lss,,ls 4r 4r 4r 4r 1 +2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ ,s,s,s,s,s,s,s,s 4l l4l l4l l4l l 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ ,,,s,s,s,,,s,s,s 4 l4l l4 l4l l 1+2 + 3+4+ 1 +2+ 3+ 4+ ,s,ss,,,,s,ss,,, exemple audio 3 4l l 4r 4l l 4r 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ ,sss,sss,sss,sss 4lrl4lrl4lrl4lrl 1+2 + 3+4+ 1+2 + 3+4+ ,sss,s,s,sss,s,s 4lrl4l l4lrl4l l


Fichiers audio

Un nouveau collaborateur

Je suis très heureux aujourd'hui de vous annoncer qu'un nouveau collaborateur se joint à mon blogue! Il s'agit de Mathieu Charrois, percussionniste spécialisé dans l'art des solos. Mathieu a mis au point une technique détaillée et très efficace pour maîtriser et découvrir l'art de faire des solos au djembé sur des rythmes binaires et ternaires. Il m'a gracieusement offert de publier quelques leçons de sa pédagogie sur mon cybercarnet et c'est un privilège pour moi que de pouvoir faire profiter de ses conseils à la communauté percussive francophone et mondiale.

Je vous invite fortement à consulter ces articles, ne serait-ce que pour partir du bon pied dans l'art de jouer des solos. J'ai conclu avec Mathieu de publier ses leçons dans l'ordre, en partant avec la base, donc même les djembéistes qui débutent dans l'apprentissage des percussions pourront en profiter!

Surveillez donc cet espace pour y consulter la première leçon de cette série consacrée sur les solos! En attendant, je vous invite à consulter le site de Mathieu Charrois, notamment sa biographie.

vendredi 21 mars 2008

Heureux d'un printemps

Avant d'entamer mon texte, je m'excuse du long silence inhabituel qu'il y a eu sur mon blogue dernièrement. J'en suis rendu au dernier droit avec mon mémoire de maîtrise et je dois concentrer toutes mes énergies sur cette tâche ardue qui occupe un trop grand pan de ma vie à l'heure actuelle. Mais, je m'accorde un instant de pause pour vous donner les dernières nouvelles.

La session à Samajam tire déjà à sa fin, et encore une fois, je n'ai rien vu passer. Les cours déboulent à un rythme d'enfer, donnant le ton à ce qu'on apprend de semaine en semaine. Nous en sommes présentement à la préparation du spectacle de fin de session qui aura lieu dans trois semaines, et une super énergie créatrice s'est envahie dans l'équipe. Ça se traduit par de formidables moments sur scène où nous communiquons l'art du jeu et de la scène aux élèves.

À ce moment-ci d'une session, je suis toujours pris entre deux feux. Celui d'une belle et joyeuse envie de mettre les efforts nécessaires pour que le spectacle soit une belle et grande réussite. Et il y a un autre feu qui me fait redouter un peu l'heure de la fin, où des élèves qui étaient avec moi et Éric depuis maintenant presqu'un an vont nous quitter dans les cours pour aller suivre l'enseignement des cours intermédiaires. C'est la fin d'un beau cycle, le début d'un autre.

Cette session confirme encore une fois à quel point le calibre des élèves monte en flèche. Peut-être est-ce dû au fait que l'équipe se tient les coudes de plus en plus serré...Chose certaine, l'idée d'avoir invité les profs avancés dans les cours débutants est une super idée...Le cours de Mélissa Lavergne sur les rudiments de la samba et celui de Kattam ont permis de prouver que peu importe le niveau, suffit d'une dose d'ouverture et de persévérance pour arriver à apprendre pratiquement n'importe quoi...

Je ne peux pas faire autrement que de me dire que l'heureux printemps qui s'amorce aujourd'hui est garant de moments incroyables qui seront, bien sûr, immortalisés ici. L'histoire continue...

dimanche 16 mars 2008

Une grande leçon de vie...

Cette semaine, il y a eu un excellent reportage de diffusé à la télévision de Radio-Canada. Ce reportage m'a touché droit au coeur par toute la sincérité des témoignages et des images. Des élèves de 5ième secondaire se sont improvisés comme professeurs dans une petite école sénégalaise à Dakar, en Afrique, le temps de la semaine de relâche. En visionnant le topo, des souvenirs impérissables de mon expérience au Guatemala ont rejailli dans ma tête, alors que j'avais 17 ans. Une fabuleuse expérience qui m'a marqué à tout jamais...

Je vous laisse voir par vous même les images. C'est une formidable leçon de vie à laquelle vous allez être témoin. Pouvoir détenir entre ses mains la destinée d'une poignée d'élèves qui ne demandent qu'à apprendre, qu'à vivre, qu'à se tailler une place dans leur société, et ce, pendant quelques jours, c'est un honneur et une chance inouïe. Le transfert de bénéfices, l'échange culturel, mais surtout, l'empreinte indélébile du bonheur partagé est sans équivoque. C'est très émouvant de se rappeler tout cela, mais en même temps, ça procure tellement de bien...


jeudi 13 mars 2008

Apprendre à l'africaine

Cette semaine, il y a eu un petit changement au programme des cours, ce fut Cheick Anta Faye, notre cher ami et prof de percussions africaines, qui a été en charge d'enseigner les cours des élèves avancés et débutants 2. Lundi soir, après une journée éreintante, je me suis amené à l'école avec une hâte extrême de pouvoir bénéficier des enseignements de ce grand maître, puisque cela faisait longtemps que je n'avais pas assisté à ses cours.

Assis en demi-cercle, nous étions une dizaine tout au plus à savourer ce moment unique. Cheick Anta est doté d'une modestie et d'une grande humilité malgré toute son expertise. Jamais je n'ai entendu un djembéiste avoir une telle dextérité dans la capacité à produire des sons aussi clairs. Le fruit d'années de pratique et de jeu.

Tout au long de ce lundi soir, nous avons plongé avec délice dans l'art d'apprendre des rythmes à l'africaine, sans notion de pulsion, de rythmique, de ternaire ou de binaire. Car Cheick ne connaît absolument pas ce monde cartésien et occidental de la musique. Pour lui, il suffit de chanter et de jouer, de rejouer et rejouer, jusqu'à temps que, comme par magie, le déclic se fasse. Il faut donc être pas mal ouvert d'esprit pour pouvoir bénéficier de cette méthode qui est pour le moins déstabilisante mais fascinante, car oui, elle fonctionne!

Nous avons donc joué ce soir là un rythme nommé Liberté. Un rythme magnifique, avec des appels spéciaux et des accompagnements uniques, comme seul un africain en connaît le secret. Rarement aie-je senti la puissance et l'harmonie d'un rythme. Il suffit d'avoir un seul contact visuel avec Cheick Anta et ça nous éblouit. Je perçois aussitôt tout ce qui se cache derrière le rythme. Et en ce lundi soir, cela cadrait parfaitement bien avec la soirée. Durant cet instant précis, jamais je ne me suis senti aussi libre, et aussi vivant !

dimanche 9 mars 2008

Des mots pour oublier les maux

En ce soir d'hiver où Dame nature ne cesse de vouloir laisser sortir sa colère, où les congères s'accumulent, épaississant le tapis blanc recouvrant les restes de couleurs foncées sur le sol, je suis au chaud dans mon igloo pour écrire un nouveau texte, assis devant mon écran, pianotant sur le clavier. Une autre grosse semaine est sur le point de prendre fin, et je ne peux passer sous silence la fabuleuse soirée de mercredi soir, où, malgré la fatigue et un début de bronchite, j'ai enseigné à un groupe d'étudiants vraiment doués, allumés et qui en un rien de temps m'ont fait oublier tous mes maux.

J'avais bien hâte à ce cours, ne serait-ce que pour mettre un baume sur une journée amorphe et monotone. Je savais exactement quel plan de match appliquer, quelles cartes de mon jeu sortir. Jusqu'à ce qu'un coup de téléphone vienne un peu chambouler le tout. L'école m'annonce qu'une journaliste viendra suivre le cours pour écrire un papier sur l'atmosphère chez Samajam. Je me dis que c'est parfait, et que c'est une super occasion de tester ma capacité d'adaptation. Je raccroche le combiné confiant, mais en même temps, je doute de mes capacités de concentration...Le mal de gorge qui me tenaille ne semble pas vouloir s'estomper...

Sitôt arrivé à l'école, je ressens un grand soulagement en entendant déjà les tamtams et la musique sortir des structures de la bâtisse. Elle suinte déjà la bonne humeur et l'énergie, élément tellement nécessaire à mon bien-être ces jours-ci. J'entre donc à l'intérieur avec un regain de confiance, galvanisé par toute cette musique. Je me fais bientôt introduire à la charmante journaliste, je lui souhaite un bon cours, puis je retourne prendre place sur la scène, derrière mon djembé, allume mon micro, et j'y oublie aussitôt tout le reste.

Sans aucun effort, je savais exactement quoi dire, dans quel ordre, à quelle vitesse donner le cours...Essentiellement, je voulais lui donner une teinte plus spéciale. S'éloigner un peu de la routine des rythmes. Plonger dans quelque chose de plus instinctif, de plus créatif. Et lorsqu'est venu le temps de former un grand cercle avec le groupe, et lorsque j'ai placé mon djembé en plein centre, prenant une profonde inspiration pour expliquer l'art des solos, j'ai tout de suite su que ma décision était la bonne.

Les lumières du local tamisées, les élèves disposés en grand cercle, battant la mesure avec leur tambour, fournissant un filet aux mailles serrées pour les quelques courageux qui seraient pour se lancer dans quelques secondes, j'ai pris un moment pour bien apprécier le moment, saisir à cet instant précis ce que le groupe ressentait, et ça m'a tout de suite plu. Tel un colonisateur parti à la découverte de nouveaux mondes, j'amenais avec moi de nouveaux compagnons pour leur faire découvrir une terre nouvelle, un monde méconnu, celui où les barrières de la raison tombent pour laisser émerger les plus belles et plus profondes émotions.

Ce que je retiens de cette fabuleuse fin de cours, c'est chaque individu qui, bien sûr, se sont approchés d'abord timidement pour prendre place derrière le tambour que j'avais placé derrière le cercle. Chacun ont fermé les yeux, pris une grande inspiration, et ont commencé à faire leur première frappe. Puis, vint ensuite une deuxième...et une troisième...Peu à peu, les mots qui sortaient de l'instrument se mettaient à faire des phrases qui prenaient tout leur sens. Le local fusait d'une créativité sans limite. Les mots parvenaient à mes oreilles et sont parvenus, en un éclair, à me faire oublier mes maux...

mardi 4 mars 2008

Comment apprendre un rythme ?

Aujourd'hui, je vais répondre à une question qui m'est insconsciamment posée par la grande majorité des étudiants. J'utilise le mot "inconscient" ici, parce que je sais pertinamment que tout le monde se pose un jour ou l'autre cette fameuse question, mais personne n'ose la demander de vive voix de peur de se faire passer pour un incompris. Alors, qu'à cela ne tienne, après la lecture de cet article, vous pourrez, je l'espère, entamer un apprentissage éclairé de vos rythmes.

Avant toute chose, il faut avoir en tête que l'apprentissage d'un rythme est beaucoup plus que de la simple mémorisation. C'est un art qui s'apprend, un entraînement qui doit devenir journalier, pour faire en sorte que l'effort investi devienne une habitude. Voilà pourquoi la majorité des gens se sentent déstabilisés aux premiers abords, puisque souvent, plusieurs pensent que de simplement apprendre par coeur le rythme est suffisant, ce qui est tout faux. Voyons d'abord l'approche de base à adopter pour pouvoir garantir d'investir le bon effort et ne pas gaspiller temps et énergie de façon inutile.

Visuel ou auditif ?

Je suis toujours fasciné par cette dualité chez les gens qui se manifeste presque à tout coup lors des cours. Combien de fois aie-je entendu dire que « j'ai de la difficulté à apprendre parce que je suis visuel, j'ai besoin de voir avant d'entendre ». Le fameux schisme entre le caractère visuel ou auditif rend l'apprentissage des percussions plutôt hermétique. Selon moi, il faut mettre à contribution les deux pôles, les deux conceptions, car dans chacune d'elle, il s'y trouve des moyens pour bien mémoriser et assimiler la matière. C'est pourquoi dans cet article, je vais présenter la démarche pour apprendre les rythmes selon les deux approches, dans le but d'établir une synthèse qui vous aidera à consolider votre apprentissage en vous affranchissant de cette vision trop restreinte de voir tout selon une seule et même vision.

La tradition orale

Il ne faut pas se le cacher, les rythmes africains sont transmis et enseignés d'abord et avant tout de manière orale. Les élèves s'installent à côté de leur grand maître dans les cérémonies de danse en Afrique et pendant des heures, ils reproduisent tant bien que mal ce que leur maître leur demande, seulement en écoutant et en regardant. Aucune note manuscrite n'est disponible, encore moins les enregistrements audio. Pourtant, ces rythmes ont traversé les siècles et les générations pour arriver jusqu'à nous, en étant certes quelques peu déformés (donnant ainsi lieu à une richesse incroyable de diversité dans les accompagnements), mais encore aujourd'hui, les maîtres djembéfola et les griots transmettent cet héritage basé uniquement sur la mémorisation et les sons.

Cette approche n'est certainement pas adaptée à l'enseignement occidental. Chez nous, tout doit être plus cartésien, et surtout, immortalisé sur le papier. Il a donc fallu convertir cette approche pûrement auditive pour créer un système de notation simple, compréhensible et universel, s'affranchissant des langues et des pays. Des grands maîtres djembéfola comme Mamady Keita et Famoudou Konaté sont grandement responsables de la diffusion et du maintien des connaissances des rythmes africains dans la civilisation occidentale. Sans eux, nous en serions encore au stade de tenter de briser la barrière entre le visuel et l'auditif.

C'est pourquoi selon moi, un équilibre entre les systèmes de notation écrite et les enregistrements auditifs consiste à la clé dans l'apprentissage des percussions.

Pendant le cours: l'exposition au rythme

La première étape consiste à se faire introduire au rythme lors des cours. Comme moi, vous êtes subjugué par la beauté du rythme lorsque le prof et ses assistants jouent devant vous les trois accompagnements, le tout s'imbriquant dans une majestueuse harmonie. L'étonnement passé, il est maintenant temps de s'atteler à la tâche de décortiquer tout cela.

Pour y arriver, je conseille d'abord et avant tout de ne pas vous attarder à l'ordre des mains. C'est souvent un handicap, du moins au début, que de savoir d'emblée quelle main joue en premier. Ayez simplement en tête le principe suivant:

La main forte est celle qui marque le temps.

 

Cela signifie que si vous êtes droitier, la main droite va, la plupart du temps, marquer la pulsation rythmiques (soit les 4 temps d'une mesure binaire ou les 3 temps d'une mesure ternaire). Et vive-versa si vous êtes gaucher.

En observant toujours le prof exécuter l'unité rythmique, repérez, de façon auditive, les sons qui marquent la pulsation d'une part, et en même temps, les mains qui y correspondent. C'est la base absolue pour établir ses repères. Car, lorsque plus tard, le rythme sera joué dans son intégralité, c'est à ses repères qu'il faudra s'accrocher si jamais vous perdez le fil. Cette étape mène finalement à la suivante, qui consiste à apprendre la séquence sonore des accompagnements rythmiques et sentir le rythme.

Après le cours: la consolidation

À la suite du cours, deux choses peuvent arriver. Soit vous avez réussi à franchir la première phase décrite auparavant avec succès, soit il y a encore du travail à faire de ce côté. N'ayez crainte, c'est souvent juste une question de temps si tel est le cas. La deuxième étape consiste à consolider le rythme à la maison, en effectuant de petites manoeuvres bien simples qui vous sauveront du temps.

Si vous suivez des cours hebdomadaires, vous avez donc sept jours pour consolider votre apprentissage. Durant les deux premiers jours, ne regardez pas tout de suite la partition écrite. Essayez de vous replonger dans l'atmosphère du cours et chanter le rythme. Chanter-le jusqu'à en être saturé. C'est là que la dimension auditive prend le dessus sur le visuel. En chantant avec le système «POU-PI-PA», vous allez arriver à vous affranchir de l'effort conscient nécessaire pour retenir le rythme. Personnellement, j'effectue cette manoeuvre en marchant le jour pour me rendre au travail, car mes pieds font la pulsation au sol pendant que je suis en train de me remémorer les frappes. Vous pouvez tout aussi bien faire la même chose en tapant sur le volan de la voiture (sans les pieds bien entendu!...)

Au troisième jour et pendant les jours précédant le nouveau cours, assoyez-vous maintenant et ouvrez votre partition écrite. C'est maintenant le temps d'associer le contenu auditif avec le contenu visuel pour pouvoir arriver à bien comprendre la rythmique des accompagnements. Il existe beaucoup de trucs pour y arriver, et un des plus efficaces est d'identifier, via un système de couleur, les frappes qui tombent sur les temps et qui consistent à la base du rythme. En subdivisant chaque espace qui est compris entre deux temps (donc entre deux couleurs), concentrez vous sur ce que vous voyez, et recommencer à chanter à voix haute. Une fois le rythme en entier bien compris, c'est à ce moment que je vous recommande de vous concentrer sur l'ordre des mains. En procédant ainsi, vous empêchez de focuser sur les détails des mains et vous faciliter grandement l'intégration du rythme.

L'étape ultime: l'intégration

Lors de votre cours suivant, où d'habitude le prof fait un retour sur le contenu de la semaine d'avant, vous aurez l'occasion d'intégrer le rythme. C'est l'étape ultime de votre apprentissage. Si vous êtes en mesure de rejouer les divers accompagnements sans trop d'efforts conscients, c'est signe que vous avez bien assimilé la matière. Encore mieux, si vous êtes en mesure de le montrer à d'autres élèves, alors votre intégration est presque complétée.

Sachez par contre que selon le niveau où vous en êtes, l'intégration peut très bien se faire selon une période de temps plus ou moins longue. Il n'est pas rare de voir plusieurs semaines s'écouler avant de bien maîtriser un rythme. Une deuxième dimension de l'intégration du rythme est de voir si vous êtes en mesure de le jouer à divers vitesses et sur une longue période. Assimiler les frappes est une chose, jouer pendant plusieurs minutes un même accompagnent en est une autre !

Finalement, retenez ces trois mots pour ne pas perdre de vue le fil de votre apprentissage: exposition-consolidation-intégration. Cette méthode est tout-à-fait personnelle et vous pouvez en tirer l'ensemble ou un point bien précis selon votre guise !

Bon apprentissage!

P.S.: N'hésitez pas à me laisser vos commentaires ou suggestions pour parfaire cet article!

lundi 3 mars 2008

Gotta remet ça aux Bobards!

Gotta Lago et son groupe seront encore une fois au bar Les Bobards, ce jeudi 6 mars 2008, à compter de 21h30, pour une autre soirée festive de rythmes et de musique endiablées! Ce qui est bien avec Gotta, c'est qu'on ne sait jamais trop à quoi s'attendre, à part bien sûr, de bouger et de danser!

Plusieurs invités spéciaux seront sur place, notamment Sadio Cissoko à la kora.

C'est un rendez-vous donc au 4328 boul. Saint-Laurent, coin Marie-Anne! N'oubliez pas d'apporter vos percussions!

Coût d'entrée: 5$

Myspace de Gotta

BOBARDaffiche mars 08
Template developed by Confluent Forms LLC; more resources at BlogXpertise