mercredi 27 février 2008

Le Noir dans le Blanc

Autre extraordinaire soirée de musique et de rythmes ce soir à Samajam. Franchement, je ne réalise vraiment pas que la mi-session soit atteinte déjà, mais en même temps, avec tout le chemin parcouru avec notre nouveau cours de Débutant #3, on ne peut pas demander mieux! Quelle belle évolution!! J'ai eu la sensation, assis derrières les duns, de partir en voyage, de quitter définitivement le local et de m'affranchir de la tempête qui prenait naissance à l'extérieur, tellement l'intensité et la beauté du rythme africain était palpable.

Je ne peux pas dire avec certitude pourquoi, mais ce soir, j'ai ressenti une grande émotion qui, aux travers de mes gouttes de sueur inondant mon visage, a fait jaillir certaines larmes de joie. J'aurais beau vous décrire blanc sur noir, dans cet espace virtuel, la raison d'être de cet état affectif, je ne peux pas vous le décrire. Des fois, il faut être présent de corps et d'esprit pour vivre le moment...

Chose certaine, quand notre cher ami Cheick Anta, venu s'immiscer dans le cours de ce soir, s'est mis à chanter de lui-même par-dessus le rythme qui jaillissait des tambours, et qu'il ne semblait plus vouloir s'arrêter, alors c'est signe qu'en quelque part, une bande de Blancs Québécois arrivent à faire sortir un peu de Noir qui sommeille en chacun d'eux-mêmes.

vendredi 22 février 2008

Soir d'éclipse

Il y a toujours eu, depuis que j'ai l'âge adéquat pour être en mesure de m'en rendre compte, une espèce de sensation spéciale et palpable lorsque les astres s'alignent dans le cosmos pour donner naissance aux éclipses. Mercredi soir ne faisait pas exception à cette règle. D'autant plus que la Lune était pleine et majestueuse lorsque je suis sorti du métro pour marcher vers l'école de percussions.

Le cours s'est déroulé drôlement ce soir là. Le groupe est timide, les gens sont plus lents que d'habitude à plonger, à se détacher de leur journée pour profiter d'un relâchement hebdomadaire rendu plus que nécessaire. Mais, peu à peu, la tendance s'inverse, si bien que, à la fin de l'heure et demie, l'atmosphère électrisante du local a vite fait de remettre les pendules à la bonne place.

Le mercredi soir étant la fameuse soirée où les élèves se regroupent pour aller prendre une bonne bière avec poutine au bar La Quincaillerie, nous sortons dans la nuit glaciale hivernale. Dès que je mets le nez dehors, je scrute le ciel pour apercevoir la Lune qui a déjà commencé à s'envelopper de son manteau ombragé. La nuit est splendide, belle comme l'astre qui l'éclaire, son froid mordant rappelant de jolie façon qu'il faut se couvrir.

Durant le trajet menant au bar, j'essaie tant bien que mal de regarder à travers les vitres de la voiture pour être témoin de l'avancement de l'éclipse. C'est fou comme ça apparaît anodin, mais c'est plus fort que moi. Nous sortons de l'auto et j'ai encore la tête en l'air pour ne rien manquer du spectacle. Mais, l'appel de la bière étant ce qu'il est, et le froid commençant vraiment à pénétrer mon squelette, je m'engouffre à l'intérieur pour me réchauffer.

Plus tard, alors que je m'aperçois que l'heure avance, je décide d'aller me jucher en plein milieu du couloir du bar, là où est situé un puit de lumière juste assez grand, placé au parfait endroit, puisque la Lune est maintenant située juste au-dessus. Nous sommes bientôt une dizaine d'huluberlus à regarder en l'air en plein milieu du bar, ne disant aucun mot, seulement là à contempler une merveille de la nature, pendant qu'un temps indéfini passe.

L'étroitesse du puit de lumière ayant permis de voir le maximum de ce qu'il était possible de voir de l'intérieur, je me surprends à mettre mon manteau et à sortir à l'extérieur pour admirer le point culminant du spectacle. J'ignore combien de temps je suis resté là à admirer le manteau orangé de la Lune, mais je me suis dit à ce moment précis qu'il y avait de bien belles choses qui existent dans ce monde...La musique, et le ciel...Je venais de vivre une soirée musicale totalement énergisante grâce, en quelque part sans l'ombre d'un doute, à cette prouesse de la nature, et j'étais entouré par des personnes qui me sont chères pour partager ce moment. Sans trop m'en rendre compte, je laissais mes yeux s'humecter de larmes dues au froid extrême, mais aussi, bien humblement je dois le dire, au caractère solonnel et émotif de la scène.

Oui, définitivement, les éclipses possèdent un je-ne-sais-quoi de magique...

mercredi 20 février 2008

La fovéa

Je reviens ce soir d'un formidable cours où j'ai enseigné à une vingtaine d'étudiants. Complètement énergisé, j'ai peine à trouver le sommeil (vous n'avez qu'à jeter un oeil sur l'heure de publication de ce billet). Et pour cause, puisque le groupe a dépassé ses limites. Atteint de nouveaux sommets en terme de jeu et de qualité d'écoute. C'est tellement énergisant que je ressens encore les molécules d'adrénaline serpenter dans mes veines.

J'avais comme mandat ce soir de paufiner le rythme du tiriba que nous avons décidé Éric et moi d'enseigner cette session-ci. Formidable rythme ternaire, le tiriba est aussi un rythme complexe à sentir. En percussion, "sentir le rythme" est l'expression qui désigne la manière dont il faut interpréter la séquence de frappes formant l'unité rythmique. Par exemple, certains rythmes, comme le kassa, se joue de façon très carrée et très lourde, chaque frappe étant bien centrée par rapport aux références de temps. Pour le tiriba, c'est exactement l'inverse. Les frappes sont plus aériennes et tombent entre chaque référence de temps. Il est donc au début bien difficile de bien sentir le rythme et d'imbriquer les accompagnements les uns avec les autres.

Et pourtant, ce soir, alors que j'étais en plein centre du grand cercle formé par les élèves, mettant en place chacun des trois accompagnements, quelque chose qui me dépasse (et que je n'arriverai jamais à complètement saisir d'ailleurs) s'est produit. Des fois, j'ai été témoin de tentatives infructueuses d'arriver à agencer les accompagnements pour que le rythme puisse naître. Des cours complets à réessayer et réessayer la même chose, sans relâche. Et ce soir, presque du premier coup, le rythme a jailli comme le polichinelle sort de sa boîte. Chaque note au tambour était parfaitement synchronisée dans le temps.

Je ne peux vous décrire en mots la beauté et l'intensité de ce moment de grâce. Ce soir, en étant au centre du cercle, j'entendais en parfaite harmonie la magie du rythme. Le résultat d'un fabuleux travail d'équipe, où chacun y mettait tout son coeur et toute son énergie. Au centre de ce grand cercle, j'étais placé à sa fovéa, le nom donné à la zone de la rétine de l'oeil où les rayons lumineux convergent pour former l'image la plus précise possible. J'entendais autour de moi le résultat le plus précis possible du rythme, je sentais vibrer en moi chacune des ondes provenant des peaux de djembés, et j'avais dans la tête une pleine conscience de vivre un moment unique de joie et de bien-être.

mardi 19 février 2008

Mon blogue sur le portail culturel du Canada!

Quelle ne fut pas ma surprise ce soir de voir mon blogue apparaître dans la section Blogues recommandés par culture.ca, le portail web de la culture du gouvernement du Canada !

Wow, j'en suis flatté! Je ne connaissais pas du tout l'existence de ce portail, mais j'avoue que je vais l'explorer sérieusement, l'initiative est fort louable. Je l'ajoute d'ailleurs tout de suite dans ma liste de sites intéressants.

Voici ce qui est écrit à propos de ce portail:

Culture.ca, le portail culturel du Canada, est une initiative du ministère du Patrimoine canadien dans le cadre de la Stratégie sur la culture canadienne en ligne. Élaborée en collaboration avec des partenaires des secteurs public et privé, Culture.ca a pour objectif d'engager les Canadiens à l'égard de la vie culturelle en favorisant l'accès, dans les deux langues officielles, à des contenus culturels canadiens de qualité.


Je suis bien heureux de pouvoir contribuer, à ma façon, à la diffusion de la culture africaine et des autres peuples à travers la percussion! Quel fabuleux moyen que de s'ouvrir aux autres nations !

dimanche 17 février 2008

Comment acheter un bon djembé ?

Comme premier article de la série "Comment jouer du tambour ? " de 2008, je vais répondre à une question qui m'a été demandée à plusieurs reprises par des élèves de l'école et par des lecteurs de mon blogue. Quelle est la procédure à suivre pour acheter un djembé de qualité, qui va produire de beaux sons, et qui ne coûtera pas trop cher ? Où vais-je trouver la perle rare ? Ces questions ne sont certes pas faciles à répondre, et il n'existe pas vraiment de réponses définitives et exhaustives. Cependant, je peux certes vous aiguiller en vous donnant quelques trucs et conseils sur l'achat d'un djembé.

Le son, d'abord et avant tout!

Avant toute chose, il est essentiel d'avoir cette prémisse en tête lorsqu'on magasine un djembé:

Un djembé de qualité doit d'abord et avant tout produire de façon claire les trois sons de base.

Souvent, en conseillant certaines personnes qui se cherchaient un premier tambour, j'ai souvent dû leur expliquer que l'aspect esthétique, souvent invoqué en premier lieu, était en fait le dernier critère sur lequel se baser pour choisir un djembé. Il faut donc faire abstraction de l'aspect visuel de l'instrument et prendre le temps de frapper la peau et d'entendre les différents sons. Tout de suite, de façon instinctive, votre oreille aimera ou n'aimera pas le son. Si l'instrument ne produit pas assez de volume, s'il y a trop d'harmoniques (les aiguës de la claque sont trop présentes), si le son est trop grave, etc..., mieux vaut laisser cet instrument de côté.

Assis ou debout ?

Le deuxième critère à prendre en considération lors de l'achat d'un djembé est la posture. Allez-vous jouer plus souvent assis ou debout avec votre instrument ? Cette question est primordiale, car le bois composant le fût de l'instrument peut être très lourd ou très léger.

À ce propos, les djembés sénégalais sont ceux dont le bois est le plus dense, donc ils sont très lourds. Il faut donc opter pour ce type de djembé si vous pensez jouer la plupart du temps assis. Les djembés provenant du Sénégal ont également un cerclage plus proéminant, c'est-à-dire que les noeuds du cordage font saillie sur le rebord de la peau de chèvre. Ce n'est pas le type de djembé à conseiller à ceux qui débutent, puisque très vite, vous risquez de vous blesser les mains inutilement.

Les djembés de type malinke ou guinéen ont l'avantage d'être sculpté avec un bois dense mais très léger, ce qui permet de pouvoir jouer debout pendant de longues périodes. Leur désavantage par contre est le prix; ils sont assez dispendieux, mais en général, de très bonne qualité, produisant un son clair avec une belle peau de chèvre semi-rasée. Ils ont aussi la caractéristique d'avoir une base très évasée, leur conférant une basse très ronde et persistante.

En magasin, demandez au vendeur de vous fournir une courroie pour pouvoir essayer de jouer dans les deux positions afin de voir si vous êtes à l'aise. En même temps, testez différents types de courroies (coussinées ou non, courroie de taille ou aux épaules, etc), afin maximiser votre confort.

Les éléments visuels à regarder

En plus du son et de la posture, différents éléments sont à examiner attentivement lorsqu'on achète un djembé.

  • Le fût. C'est l'élément essentiel de l'instrument, il s'agit du bois sculpté composant le corps du djembé. Examinez attentivement son allure afin de détecter toute imperfection. Des craques, des failles ou des trous peuvent compromettre le son et sont souvent des indices d'un défaut de fabrication à ne pas négliger.
  • La peau. Évidemment, même si le fût est d'excellente qualité, le son qui en sortira ne sera jamais aussi riche que si une peau de chèvre de qualité soit apposée dessus. Vérifiez que la peau ne soit pas trop mince, qu'elle soit installée de façon adéquate (la colonne vertébrale, soit le pli longitudinal de la peau, se doit d'être la ligne de démarcation centrale du cerclage), et que son rebord ne présente pas déjà des égratignures ou des signes de fatigue (trous, replis, bosses ou creux, etc.).
  • Le cordage. En regard avec la peau, la meilleure peau de chèvre possible apposé sur le meilleur fût ne pourra produire un son optimal que si le cordage et le tressage soit de qualité. Ici, je ne suis pas très familier avec les différents styles de cordage, mais la corde doit être assez épaisse et ne doit pas avoir de signe d'usure prématurée telle que des effilochures. Regardez les mailles (les noeuds présent tout le tour du cerclage) et notez s'il sont assez tendus. Finalement, regardez la tresse au bout du cordage et vérifiez qu'elle soit bien lassée pour éviter une détente prématurée de l'ensemble de la corde.
  • Le diamètre du fût. Il existe une panoplie de djembés sur le marché possédant divers types de diamètre. Il est important de voir à ce que le djembé ne soit pas trop de petite dimension car plus le djembé est petit pour vos mains, plus il sera difficile d'en tirer des sons de qualité. Pour vérifier le diamètre, si vous apposez vos deux mains en «pointe de tarte» sur la peau du djembé, elles doivent grosso modo occuper le tiers de sa surface. Pour un adulte, en moyenne, un diamètre de 12 ou 13 pouces est adéquat.
  • Les points de contact. Cet élément est surtout pertinent si vous planifiez de jouer debout. En plaçant le djembé avec une courroie dans cette posture, regardez attentivement si le fût entre en contact avec vos mollets et votre taille. Si c'est le cas, bougez un peu de gauche à droite et vérifiez s'il y a du frottement. J'ai déjà vu des élèves sortir des cours avec des ecchymoses assez prononcées car le djembé était inadéquat pour leur posture, frottant constamment sur leurs jambes. Évidemment, en position assise, ce problème s'élimine d'emblée. Par contre, il va falloir prendre en compte la surface sur laquelle repose la base du fût. Il faut que cette surface soit antidérapante pour éviter que l'instrument ne bouge sans arrêt. Certains djembés auront des capuches en caoutchouc à leur base pour remédier au problème. Sinon, munissez-vous d'un tapis ou d'une serviette pour vous assurer de ne pas égratigner votre djembé ou votre plancher !

Tambour à corde ou à clé ?

Deux types de djembés existent en Amérique du Nord. Les tambours à cordes, la plupart du temps importés directement d'Afrique et les tambours à clés, usant d'une quincaillerie comme système de tension de la peau. Au Québec, le pionnier dans ce dernier type de tambour est sans contredit Michel Ouellet, fondateur de l'entreprise Moperc. Cette petite compagnie fabrique des tambours de tous les styles en utilisant des systèmes de clés pour tendre la peau, ce qui leur confère des avantages indéniables quant à leur rapidité à calibrer le tambour pour s'assurer d'obtenir un son idéal. Ce tambourier utilise le frêne comme matière première pour le fût, respectant les normes traditionnelles de fabrication des djembés.

Si vous vivez dans un endroit où il règne beaucoup d'humidité, et où le climat est très variable, comme ici, au Québec, si vous transportez fréquemment votre instrument, et si vous êtes rétissant à défaire le cordage d'un djembé traditionnel, optez pour ce genre de tambour. J'ai commencé moi-même à jouer avec un tambour Moperc et je n'ai certes pas été déçu. Ils sont vraiment très bien fabriqués, si ce n'est de la peau que je trouve trop rasée et trop mince. Mais, cela ne pose aucun problème si vous débutez dans l'apprentissage du djembé.

Où acheter ?

Cette question n'est pas facile à répondre, puisque la plupart des magasins d'instruments de musique sont généralistes et n'offrent pas un choix exhaustif de tambours africains. Souvent, les djembés sont de piètre qualité, trop petits, ou fabriqués avec des matériaux inadéquats ou synthétiques. C'est pourquoi il faut user de parcimonie dans le choix offert dans les grands magasins. Certes, un vendeur qui est percussionniste et qui joue toujours (ou qui a déjà joué) d'un instrument tel que le djembé va grandement vous aider, en vous mettant en confiance. Osez toujours demander ce que le vendeur du commerce connaît dans le domaine. Examinez son attitude, son "non verbal".

Si vous pensez un jour suivre des cours de percussions, aller jeter un oeil dans les écoles de percussion, si vous en êtes capables. Garanti que vous recevrez des conseils plus précis et qui répondront mieux à vos besoins. Les écoles offrent souvent des rabais sur les tambours africains si vous y êtes inscrits. Si vous faites affaire avec un commerce au détail, assurez-vous que la garantie est adéquate. Elle est généralement d'une durée d'un an, excluant la peau, puisque le fait de frapper dessus est considéré comme de l'usure normale. N'oubliez pas aussi que le fait de frapper la peau va, inexorablement, causer un jour où l'autre sa déchirure, et qu'il faudra penser à la remplacer...

Combien ça coûte ?

Encore là, cette question n'est vraiment pas facile à répondre de manière concise, tout dépend des matériaux et du talent du tambourier. De façon générale, les tambours indonésiens sont moins dispendieux, alors que les djembés guinéens sont beaucoup plus chers, à cause de la rareté de leur bois, qui est soit dit en passant en voie de disparition. Les djembés de type Moperc sont aussi assez dispendieux, mais leur qualité et leur son en font d'excellents tambours pour apprendre à jouer et façonner les mains aux aléas de la percussion.

Si vous êtes débutants et chercher à plonger dans le monde de la percussion et du djembé africain, je vous conseille fortement d'opter pour un djembé qui est à un prix légèrement au-dessus de votre budget. Aux alentours de trois-cents dollars minimum, vous allez avoir un djembé résistant et de bonne qualité. Certes, il en existe de moins dispendieux, mais par expérience, la clarté et la facilité à produire les sons de base sont beaucoup moins évidentes à reproduire, d'autant plus qu'il faudra tendre la peau plus souvent qu'autrement.

N'oubliez pas qu'un djembé ne peut être acheté seul ! Investissez aussi un bon montant d'argent pour la courroie (environ 35$) et l'étui (environ 50$). Ces deux accessoires sont essentiels pour garantir une posture adéquate et bien sûr, protéger l'instrument de l'environnement extérieur lors du transport, d'autant plus que le djembé est extrêmement fragile aux variations de température.

Le plaisir de jouer

Pour terminer, je reviens encore sur l'importance des sons. Si votre djembé ne peut produire les trois sons de base (basse, tonique, claqué) de façon claire, vous allez très vite vous décourager de jouer de cet instrument, en ayant la fausse croyance de ne pas progresser suffisamment, ce qui est totalement faux. De plus, un djembé de bonne qualité durera longtemps, et plus vous jouerez avec le même tambour, plus vos mains s'adapteront à votre instrument, vous permettant ainsi de progressez plus rapidement.

Bon magasinage!

vendredi 15 février 2008

Changement d'adresse!

Depuis hier, vous avez peut-être remarqué que mon blogue a un nouvel en-tête ainsi qu'une toute nouvelle adresse. En effet, j'ai décidé de passer au «.com» afin de simplifier la mémorisation de l'adresse de mon blogue.

Veuillez donc mettre à jour vos signets pour qu'ils pointent vers www.martinledjembefola.com ! Garanti que dans les prochains jours, je vous réserve une panoplie d'articles sur la percussion, afin d'enrichir mon guide sur le djembé !

Merci encore de paser par ici et me laisser de si merveilleux commentaires !

dimanche 10 février 2008

Xavier Rudd à Montréal: un orchestre à deux mains

 

Quoi de mieux que de profiter d'un samedi soir pour décompresser et aller entendre de l'excellente musique ? C'est ce que je viens tout juste de faire en allant voir Xavier Rudd au Métropolis dans le deuxième concert qu'il donnait à Montréal. Une décision de dernière minute que je ne regrette tellement, mais alors tellement pas! Les trente dollars qu'ont coûté le billet en ont valu amplement la peine, et comment !! C'était la première fois que je le voyais live et mes attentes ont été largement dépassées!

Pour les néophytes, Xavier Rudd est un auteur compositeur interprète australien qui a connu un succès monstre en 2005, grâce à son album Food in the Belly. Sa particularité est qu'il est un multi-instrumentiste accompli. Sur scène, il est littéralement entouré par une pléiade d'instruments. Le style musical de cet artiste est unique, mêlant le blues, le roots, le rock, avec une sauce percussive où se mélangent les guitares et les lapsteels, les percussions et surtout, les yidakis, autrement plus connus sous le nom de didjeridoo. Voilà donc pour la parenthèse documentaire.

Lorsque je mets les pieds dans la salle, celle-ci est déjà pas mal remplie au parterre. Sur scène, un gigantesque montage d'instruments est caché derrière un immense drap noir côté jardin, alors que du côté cour, un deuxième drap noir cache ce qui a manifestement l'air d'une batterie. Peu après 21h, les lumières se ferment enfin, et un homme à la carrure imposante s'avance sur scène, drôlement vêtu. De ma position, je ne peux pas distinguer vraiment s'il s'agit bien de Xavier Rudd, mais lorsque l'éclairage révèle ses traits, je me rends compte qu'il s'agit d'un aborigène australien en chair et en os avec son didjeridoo !!

Lorsqu'il se met à jouer de son instrument, je sens automatiquement une décharge électrique parcourir ma colonne vertébrale, tellement la vibration sonore est transcendante, intensément forte. Le didjeridoo est, à mon humble avis, l'instrument à vent qui est le cousin du tambour, tellement l'énergie, la puissance et la capacité à faire détonner l'énergie chez un public est similaire. Après une bonne minute où j'ai les tympans qui agissent comme des diapasons résonnant au souffle de l'aborigène, ce dernier se met à expliquer comment il faut souffler dans l'immense tube de bois. Puis, il explique les origines des différents sons, s'apparentant à des cris d'animaux de la forêt australienne. Une formidable introduction à un spectacle qui nous fera plonger dans l'univers de la musique australienne et de ses racines.

Après ce petit amuse-gueule musical, les lumières s'éteignent à nouveau, les techniciens de scène enlèvent enfin les draps et je peux enfin admirer la disposition de tous les instruments. Ce qui frappe tout de suite sur l'immense plate-forme surélevée du côté jardin, ce sont les 3 didjeridoos installés sur leur support. Plus à gauche, un mini-gong et un carillon sont juchés sur un support. Et à droite, une panoplie de petites percussions, surtout des mini-tambours. De l'autre côté de la scène, une batterie de petite taille avec des congas et des bongos sont installés. Pas de doute, la percussion sera à l'affiche pour ce show-là !

Xavier et son batteur prennent enfin place derrière leurs jouets, et le spectacle démarre. Les chansons défilent et le public se délecte des prouesses musicales des deux formidables musiciens. Pendant que Xavier Rudd chante, joue de la guitare, frappe du pied son kick et souffle dans ses didj, son acolyte frappe la mesure de sa batterie. Lentement mais sûrement, la musique me rentre dedans, trouve son écho jusque dans mes trippes, pour finalement me laisser pantois d'admiration devant la qualité du spectacle. Oui, ils sont bel et bien deux et ils jouent autant d'instruments !

Les moments d'improvisation sont ceux qui ont littéralement électrifié le Métropolis. Quand Xavier est seul derrière ses instruments, il est comme un petit garçon. Je ne sais trop comment il parvient à maîtriser autant l'indépendance des membres. Ses deux pieds font chacun une partie de rythmes, pendant que ses mains frappent les percussions selon un pattern qui est complètement différent. Puis, sa bouche crée une mélodie puissante, vibrante, transcendante lorsqu'il fait des beats aux didjeridoos. Complètement démentiel.

La foule est totalement conquise, tout comme moi, puisque ce n'est pas souvent qu'un artiste de cette trempe livre autant sur scène. Il ne parle pas beaucoup ce Xavier Rudd (hormis son fameux « How you're feeling? »), mais il n'a pas besoin de parler dans le fond, sa musique le fait à sa place ! Cet orchestre à deux mains a livré une superbe performance, et j'attends vivement son retour...Je ne suis pas le seul d'ailleurs ! Il représente vraiment ce que la musique a de mieux: apporter une dose de réconfort et oublier, le temps de 120 minutes, nos tourments. 

En cherchant un peu sur Youtube, j'ai trouvé deux extraits vidéos maison du spectacle. En voici un premier. La pièce est ma préférée, soit la magnifique chanson Messages qu'on retrouve sur l'album Food in the Belly. L'extrait a été enregistré la veille, le 8 février.

Le deuxième extrait vidéo montre la virtuosité de ce musicien hors-pair alors qu'il en met plein la vue avec un jam musical intense! L'extrait a été enregistré le 7 février au Capitole de Québec.

Entrevue avec Xavier Rudd (Le Soleil)

Critique du spectacle au Capitole de Québec (Le Soleil)

Photos du spectacle

vendredi 8 février 2008

Le retour d'Africana Soul Sisters!

Je viens de recevoir une nouvelle que j'attendais depuis longtemps! Mélissa Lavergne et ses comparses musiciens de Belle et Bum, Marie-Josée Frigon et J-F Lemieux, seront en prestation mardi prochain, le 12 février, au Divan Orange, à compter de 22h ! Le grand retour d'Africana Soul Sisters!

Africana Soul Sisters est une formation de musique percussive électronique alliant les percussions de Mélissa Lavergne (djembé, congas, bongos, darbouka), à la basse de J-F Lemieux et aux cuivres de Marie-Josée Frigon. Le tout savamment mixé aux laptops. Venez voir et entendre les impros musicales disjonctées de ces musiciens de grand talent !

Coût d'entrée: 5$.

mardi 5 février 2008

Le dialogue du djembé

Je regarde les aiguilles de l'horloge...Dix-huit heures trente cinq. Je suis sur scène, prêt à entamer le cours de percussion. Mes instruments sont prêts. Mon micro est allumé et en bon état de marche. Autour de moi, un capharnaüm sonore retentit...Les étudiants enfilent leur courroie de djembé, positionnent leur instrument, et se mettent à frapper la peau, parfois avec grâce, parfois avec violence, mais toujours avec le désir ardent de faire sortir le maximum de son possible. Je prends toujours un vif plaisir à scruter la scène qui s'offre devant moi. De la plate-forme surélevée, c'est quasi surréaliste de voir comment l'humain, dans un contexte précis, renoue avec la bête en lui. Personne, ou presque, ne parle! Tout ce que l'on entend, ce sont les "pi-pa-pou" qui explosent dans la salle.

Dès lors, je me sens tiraillé. Briser la bulle qui se forme dans le groupe à cet instant précis serait commettre un sacrilège. Mais, il faut ramener la "meute" à l'ordre. Car, comme le dit si bien Mamady Keita, il faut, en tant que percussionniste, réussir à faire parler le djembé, et non à seulement faire du bruit avec...Mais les gens ont l'air d'être tellement dans leur élément, que je pourrais disparaître pendant une heure complète, revenir et rien n'aurait changé...Phénomène fascinant où le temps n'a plus aucune importance.

18:37 et 50 secondes...54....57...18:38. C'est à ce moment que je frappe à mon tour sur mon tambour, juché sur son support, les sons crevant les muliples bulles qui se sont formées durant le dernier quart d'heure. Les roulements, les tapes, les chauffés se succèdent de plus en plus vite, je laisse mes mains parler, puis, j'effectue l'appel classique des rythmes (pra-pi-pi-pi-pipi-papapa!) et...Plus rien...Malaise...Déstabilisation...Les peaux se taisent, les gens se tournent dans ma direction, et c'est ainsi que démarre une autre soirée de percussions inoubliable, où les djembés peuvent enfin se mettre à parler...

lundi 4 février 2008

Escapade dans la vallée de l'or

Vendredi voilà plus d'une semaine, le directeur de production de mon école me laisse un message m'invitant à réserver mon mardi et mon mercredi de la semaine prochaine pour un corpo. Cette fois, c'est l'endroit qui sort de l'ordinaire, car nous allons à Val-d'Or, en Abitibi, dans le nord-ouest de la province (je le précise pour situer les lecteurs ne connaissant pas très bien la géographie québécoise). Je devais donc m'embarquer dans un périple de 700 km en voiture vers le nord.

Le mardi suivant, par un matin glacial, sac de sport contenant mes effets à la main, je me présente au point de rendez-vous à Laval, non loin de la 15, où j'ai attendu que l'on vienne me chercher. Puis, voyant les deux camions blancs bien distinctifs s'approcher, je me suis dit que j'étais pour vivre encore de bien beaux moments grâce au tambour...Et ce fut effectivement le cas.

Les yeux encore souillés de sommeil, je salue mes collègues qui sont pas mal dans le même état, à part Gotta, qui lui, peu importe l'heure du jour, est toujours super éveillé...Et c'est super, car dès que je le vois, les dernières volutes de fatigues se dissipent aussitôt. J'ai bien hâte de mettre les pieds dans la vallée de l'or, et moi qui trouvait déjà que Mont-Laurier était situé au bout du monde...

Nous montons ainsi vers le nord, sur la 15 qui devient la 117, toujours droit devant nous. Sur le chemin, on écoute de la bonne musique africaine, du reggae, et même, nous regardons le show de la troupe Gumboots sur DVD, ainsi que celui de la troupe Stomp...Ça fait passer le temps diablement vite! Si vite en fait que je me rends compte que Mont-Laurier n'est plus qu'à une trentaine de kilomètres. Cela fait étrange d'y repasser, cela me rappelle les bons moments du temps des Fêtes lorsque j'y étais allé, pour décrocher totalement...Mais, cela est une autre histoire.

Passé Mont-Laurier, nous entrons par la suite dans le parc de la Vérendrye, où le paysage enneigé témoigne à quel point le Québec n'a rien à envier aux autres endroits dans le monde pour la beauté de son paysage. La route est bien dégagée, ce qui est rassurant vu la quantité de courbes et de vallons à parcourir. Je dois m'armer de patience en voyant la pancarte verte annonçant que Val-d'Or est à 280 bornes de nous...Le bout du monde je vous dis!

Après des heures à rouler à travers des rangées d'arbres enneigés, sans rencontrer le moindre village, hormis Le Domaine, restaurant improvisé au bord d'un lac, là où la plupart des camionneurs passent pour se désaltérer et se reposer, nous arrivons enfin aux portes de Val-d'Or, aux dire d'un écriteau nous souhaitant la bienvenue. À peine entré dans la ville, nous arrivons à notre hôtel (le seul de la ville pratiquement), où nous allons décharger le matériel et prendre possession des lieux. Puis, nous profitons d'une bonne heure de repos, et je sombre ausitôt dans une sieste énergisante.

À peine éveillé, je me rhabille en uniforme pour aller rejoindre les autres au lobby, puis nous nous préparons, une fois dans la loge, à accueillir l'équipe de direction des caisses Desjardins de Val-d'Or. Ils sont tous fort sympathiques, et leur training se passe dans le plaisir et la bonne humeur. Toute l'équipe se retrouve ensuite en arrière scène où nous attendons, instrument en main, à l'introduction de bienvenue du président. Ce dernier se met ensuite à accueillir le groupe, et très vite, c'est au tour d'Amar et moi à s'avancer et à laisser libre cours, enfin, à la grande surprise.

J'ai eu un plaisir fou à jouer des duns avec Amar au djembé, c'est ce que nous avions prévu et c'est une nouveauté qui est vraiment à reconsidérer dans le futur. Les gens sont vraiment surpris de nous voir, la soixantaine de personnes dans la salle sont témoins de l'effet puissant des percussions. Ça crie, ça tape des mains, exactement ce que l'on voulait. Et lorsque toute l'équipe de direction sort de sa cachette, c'est l'explosion de joie et de sourires sur tous les visages.

Il y a eu un je-ne-sais-quoi de spécial dans ce corpo-là. J'ai senti un élan d'accueil, de véritable désir de faire une pause, de profiter à fond du moment présent. La température glaciale du local a fait place à une chaleur bienfaitrice, réconfortante. Et que dire de l'équipe qui a donné son 110% du début à la fin, avec Gotta à la guitare qui a fait chanter et danser les participants sur du ya-ya. Val-d'Or nous a même accordé une première: un rappel ! On se serait cru dans un véritable show rock. Ça m'a fait chaud au coeur de voir la lueur dans les yeux de tout ce beau monde, du bien bon monde, qui me donne le goût de remettre les pieds dans ce coin de pays, assurément !

samedi 2 février 2008

Gotta Lago Project en prestation!

gotta_7fev

Mon bon ami et artiste Ivoirien hors pair Gotta Lago sera en spectacle ce jeudi, 7 février prochain, aux Bobards (coin Saint-Laurent et Marie-Anne) avec son groupe. Venez festoyer et jouer de la musique en apportant vos propres percussions et ce, dès 21h30 ! Vous aurez aussi la chance de voir et entendre deux grands percussionnistes du Sénégal, Sadio Cissokho et Cheick Anta Faye. Ce spectacle est donné dans le cadre du mois de l'Histoire des Noirs.

Au plaisir de vous y rencontrer!

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