dimanche 29 avril 2007

Visite du métro de Laval

La première fois que j'ai entendu parler de l'idée du métro à Laval, je terminais mon secondaire. Je dépendais du métro pour me déplacer. C'est toujours le cas aujourd'hui. Je rêvais du jour où je pourrais cesser de dépendre sur les autobus et leur horaire contraignant, surtout la fin de semaine. Puis, en 2002, mon voisinage immédiat a commencé être transformé en gigantesque chantier de construction. Pendant un an, j'entendais à chaque jour la sirène annonçant la détonation de dynamite, signe incommensurable du creusage des 5 kilomètres de tunnel. Puis, chaque fois que je passais devant le cégep Montmorency, je voyais ces gigantesques montagnes de roches concassées qui n'en finissaient plus de vouloir aller toujours plus haut.

Puis, les détonations cessèrent, tout comme l'escalade de ces tours de roc. Lentement, mais sûrement, les stations ont commencé à sortir de terre. Puis, j'ai enduré pendant un été complet la perte du métro Henri-Bourassa qui lui aussi tombait en cure de rajeunissement pour construire le nouveau quai et raccorder le tunnel. Un été à prendre la navette d'Henri-Bourrassa jusqu'à Crémazie. Un vrai calvaire. Et un matin, les montagnes rocheuses ont disparu du paysage, signe que le métro était sur le point d'être achevé.

Une autre année a passé en voyant les ouvriers travailler comme de vraies fourmis à poser acier, brique, pierres, portes, asphalte, peinture aux stations. Astiquer, nettoyer, poser les écriteaux, gazonner, "bulldozer"... La fin des travaux était proche, mais je ne savais toujours pas si ça serait pour être une question de semaines ou de mois. Finalement, le verdict est tombé: le 28 avril!

Depuis deux jours, mon mode de vie s'est transformé véritablement. Le rêve est devenu réalité. Ça peut avoir l'air un peu quétaine lu de même, surtout si vous habitez déjà à Montréal, mais c'est la pure vérité. Le métro de Laval, quoiqu'on en dise, est une véritable et grandiose réussite. Les stations sont superbes, les installations sont archi modernes, et je peux maintenant profiter d'un transport non polluant et direct qui me mène au coeur du centre-ville en 20 minutes. Totalement génial.

Voici donc une petite visite guidée de ce nouveau métro. Juste à cliquer sur l'image pour accéder à l'album. Chapeau aux concepteurs!

Métro de Laval

Georges W. le djembéfola!

En regardant les nouvelles cette semaine, j'ai vu le président américain Bush se prêter au jeu de la danse africaine et même, devenir pour quelques secondes un djembéfola!! Il tapait sur le tambour du percussionniste africain soliste! Assez cocasse comme moment. Le rythme joué est le traditionnel kuku africain qui est sans nul doute le rythme le plus connu dans le monde. Jugez par vous même de sa performance en visionnant le vidéo.

vendredi 27 avril 2007

Le casse-tête d'un numéro de variétés (VIDÉOS)

Mardi de la semaine dernière, mon cellulaire sonne et l'appel vient de Samajam. Je m'attendais à ce que je sois invité encore une fois à participer à un événement corporatif avec Louis en entreprise. Mais, la nature de l'appel était tout autre: "Martin, nous t'avons choisi pour faire partie du numéro d'ouverture du gala Femmes et Cinéma, où il y aura en grande partie toutes les femmes oeuvrant dans le domaine de la télévision et du cinéma. Est-ce que ça te tente d'embarquer?"

Et bien, parlant de quelque chose de totalement non prévu et qui semble encore une fois unique en son genre, je ne vais vraiment pas laisser passer pareille occasion! J'embarque! C'est ainsi que ma semaine a été chamboulée par des pratiques intenses. La première a eu lieu dimanche dernier, en plein après-midi. Luc Boivin nous attendait avec son calme et son sourire qui ne le quitte jamais. Prenant le temps de s'asseoir avec nous, il nous explique le concept de la soirée, et surtout, du numéro d'ouverture ultra punché. "N'oubliez pas que vous allez performer devant des gens qui en ont vu déjà avant vous! C'est le moment d'épater la galerie avec quelque chose de tout à fait unique en son genre. Un mélange de percussions et de cinéma, ça vous dit?". Et il nous pointe les immenses structures derrière nous, qui sont en fait des gros projecteurs de cinéma monté sur un échafaudage sur lequel est fixé des caisses claires, des cymbales et des cloches. Le mot «original» est un euphémisme en regardant ces bidules.

Puis, Luc nous explique le concept. Pendant que Marina Orsini, l'animatrice du gala Femmes et Cinéma, introduira la soirée, un gros spot lumineux va tomber du plafond. En interrompant son speech, deux ouvriers (qui sont en fait Dom et Merlin, percussionnistes professionnels) vont monter sur scène munis d'une échelle avec Pat et Mathieu (deux autres percussionnistes professionnels). S'ensuivra un rythme où le spot servira de percussion, et s'allumera sous les coups. Puis, en utilisant les échelles, surtout les barreaux, les quatres ouvriers poursuivront leur rythme puis, ils embarqueront sur les structures qui vont s'allumer sous la musique. Vraiment génial!

C'est à ce moment que nous entrons en scène. Dirigé par Joannie (autre percussionniste professionnelle) et Cheick Anta, nous allons apparaître pour performer un numéro où nos tambours seront illuminés par un spot doté de diodes lumineuses qui changent de couleur selon l'envie de l'éclairagiste. La peau de djembé pourra donc devenir rouge, bleu, jaune ou verte selon le moment. Luc demande donc à Cheick de nous enseigner un soli, soit un long cassé avec des coups bien particuliers pour mettre du punch dans le numéro. Notre première pratique a donc été d'apprendre le cassé en question. Pas une mince tâche, mais le défi en vaut la peine. Cependant, Luc nous réservait une autre surprise. Au coeur du numéro, les 4 gars se positionnent autour de Joannie, alors que les 4 filles se positionnent autour de Cheick. En disposant les djembés tout autour, cela fait exactement la reproduction d'un set de batterie. Joannie et Cheick vont donc jouer le même rythme, mais sur cinq djembés au lieu d'un seul. Et notre rôle à chacun est de pencher le djembé vers le public de façon à montrer la lumière multicolore. Vraiment super créatif!

Créatif certes, mais techniquement, ce n'est vraiment pas évident. Il faut penser au fait que des fils vont serpenter la scène partout, et il ne faut donc pas se mêler. À force de persévérance et d'ajustements, nous parvenons à faire notre numéro au complet sans trop de misère. Le mardi suivant, la deuxième pratique est beaucoup plus technique. Après la soirée de la veille assez pénible merci, j'anticipais un peu avec appréhension cette heure. Nadège, la directrice de production, s'affaire à nous positionner sur scène, à nous montrer les pas, à synchroniser notre gestuelle avec la musique, à positionner le corps. Puis, Luc intervient pour nous montrer la première partie du numéro avec les structures.

C'est à ce moment que je vois toute l'expérience de ce directeur musical à son plein potentiel. Sans élever la voix une seule fois, sans même montrer le moindre signe d'impatience, il place un à un chaque morceau de son casse-tête musical. De la chute du luminaire jusqu'au dernier punch de tambour douze minutes plus tard, tout est pensé, calculé. Rien n'est laissé au hasard. Le plus difficile là-dedans est de rester focusé. Surtout lors du déplacement des structures, ces trucs-là sont aussi facile à déplacer qu'une voiture en mode "P". Plusieurs prises plus tard, on arrive à un numéro qui est en train d'être suffisamment huilé pour que Luc décide de canceller la pratique du lendemain. La générale le jour du spectacle devrait suffire.

Le jour de la grande prestation arrive enfin. J'arrive au Centre Mont-Royal en plein centre-ville à midi pile, et après avoir déduit le chemin pour se rendre à la salle de spectacle, j'arrive juste à temps pour installer les djembés sur scène et fixer le spot de lumière sur celui-ci. Par la suite, l'éclairagiste assigne des numéros sur chaque djembé pour contrôler chaque luminaire. L'effet est vraiment super, le choix de couleurs est vraiment varié et avec les peaux cela crée tout un impact. Beaucoup de temps passe avant que nous puissions commencer à faire la générale. Vers 14hres, nous pouvons enfin taper sur nos tambours sans trop déranger le voisinage. Sous les consignes de la régisseuse et de Luc, nous effectuons les déplacements de structures, les positionnements sur scène et finalement, nous répétons deux à trois fois le numéro avec les éclairages et les micros, à fond la caisse. Vraiment difficile de se concentrer, avec toutes ces lumières, les micros, les fils dans les jambes...

Exténué, je dévore enfin mon poulet Saint-Hubert avec les autres où je profite de ce moment de pause bien mérité pour socialiser avec les musiciens. Vraiment un des moments privilégiés que je peux vivre en temps qu'apprenti percussionniste. Nous retournons ensuite dans une salle où pendant une bonne heure, je rigole avec Cheick qui nous enseigne à moi, Catherine, Nicolas et Truc des rudiments de wolof. Les autres élèves de Samajam arrivent par la suite (plus d'une soixantaine), et bientôt, l'heure du showtime arrive enfin. L'équipe du premier numéro se met en cercle, et on fait la traditionnelle levée de bras en se souhaitant un bon spectacle. Nadège nous indique ensuite le chemin pour se rendre en coulisses. Après de longues minutes en silence derrière la scène, les lumières baissent, et Marina Orsini fait son entrée. À ce moment, je sens mon rythme cardiaque commencer à accélérer.

Après les discours d'usage, le luminaire tombe, enfin. Plus le droit à l'erreur, après des heures et des heures de pratique, voilà enfin notre petit moment de gloire. Ça passe à la vitesse de l'éclair, comme d'habitude. Heureusement, ce fut vraiment notre meilleur prise. Sans compter le numéro de mi-spectacle où j'ai remonté deux fois sur scène pour jouer la pièce Diouf africaine et une samba brésilienne enflammée au surdò.

Mais, vu qu'une image vaut milles mots, voici ce à quoi ressemblait notre performance. Une autre à ajouter dans ma collection...

Numéro d'ouverture (avec effets de lumière multicolore)


Numéro de fermeture (africain, baguettes et samba brésilienne)

jeudi 26 avril 2007

Baisser le volume!

Depuis que j'ai commencé à jouer de la percussion, une des grosses lacunes à laquelle je ne fais, que depuis récemment, de plus en plus attention sont mes oreilles. Incroyable la quantité de bruit qu'il y a dans le local de pratique lorsque 50 percussionnistes s'en donnent à coeur joie. C'est Caro, la copine à Truc, qui m'a mis la "puce à l'oreille" (jeu de mots poche j'avoue). Audiologiste de profession, elle m'a mise en garde de toujours porter des bouchons antibruit, chose que je fais maintenant à chaque cours, ou presque.

Ou presque, parce que je ne réussis que très rarement à les supporter pendant tout le cours au complet. Je m'en suis procuré une paire à la pharmacie du coin, mais malgré leur efficacité à réduire le bruit, pour un musicien, ce n'est guère agréable. Tous les sons aigus disparaissent, de sorte que nos mains se retrouvent en état de décomposition dès que le cours se termine tellement on fesse fort sur nos peaux de chèvres. Elle m'a donc conseillé de me procurer, en même temps que quelques autres percussionnistes, d'une paire de bouchons antibruit spéciaux qui permettent de bloquer le bruit, mais en gardant le spectre sonore sous la même forme. C'est comme si on décide de baisser le volume de notre système de sons. Autant les hautes que les basses fréquences sont réduites en amplitude. Et bien mes amis, quelle différence, enfin!! Après les avoir essayé pendant toute une soirée, je ne pourrai plus m'en passer tellement c'est efficace!

Alors pour tous les musiciens qui me lisent, munissez-vous donc d'une bonne paire de bouchons spécialement conçues pour vous, ou vous allez être victime comme moi d'acouphènes.

Pour plus de détails sur le fonctionnement de mes bouchons, cliquez ici, le lien vous amène sur le site du manufacturier.

mardi 24 avril 2007

Pratique visuelle

Hier, pour la première fois depuis que je fais de la percussion, j'avais hâte que ça finisse. Fatigué, impatient, pas concentré, on dirait que tous les ingrédients étaient réunis pour que rien ne marche. Et, comme à toutes les fois que ça arrive, je ne pouvais choisir pire moment. Pourtant, ça avait super bien commencé, avec le cours de danse du lundi, où Claudine était complètement en feu, où notre jeu de groupe a atteint un nouveau sommet. Mais, parmi tous les joueurs présents, j'étais, semble-t-il, celui qui était le plus rouillé. Yves, notre leader, m'a clairement fait souligné que faire partie d'un band de danse africaine, ce n'est pas un jam en plein air un dimanche après-midi. Et, je sens clairement que mon instrument ne fait plus la job.

Mon djembé 11'' est rendu trop petit. C'était idéal pour débuter la percussion, apprendre comment faire les frappes, mais maintenant, si je veux élever d'une autre coche mon jeu, va falloir que je pense à me procurer un nouvel instrument. Ça me décourage un peu, je m'étais attaché à ce tambour-là, mais bon, comme un guitariste passe au travers de plusieurs guitares dans sa vie, un percussionniste aguerri doit passer à travers plusieurs tambours aussi...Enfin...Mais, ce n'était pas à cause de ça que ma soirée a été difficile hier. Non, hier, ce fut plus à cause d'une accumulation de petites affaires dans une pratique de spectacle qui s'éternisait trop...

Je veux bien croire que depuis une couple de spectacles, il faut penser à améliorer le visuel. Quand on parle de visuel, c'est tout l'aspect de la mise en scène. Surtout que nous allons jouer devant des actrices et des metteurs en scène du milieu artistique québécois. Donc, rien ne doit être laissé au hasard. Chaque pas se doit d'être synchronisé avec les autres. Le corps doit balancer de gauche à droite selon un angle précis. Sans bouger les épaules ni le haut du corps. C'est ce fichu visuel qui me tape royalement sur les nerfs. On est là pour jouer de la musique, pas faire une chorégraphie de danse moderne...Ajoutez à ça que je viens de faire 2h de percussions intenses à fond la caisse, qu'il est rendu 10h30 et que je pense juste à mon oreiller, non, rien ne fonctionne...

Mais, c'est le prix à payer pour se mettre dans la peau de ce que c'est, être un artiste...

lundi 23 avril 2007

Piano percussif

Avec la technologie de nos jours, il ne suffit que d'un bon vieux synthétiseur et le tour est joué, la batterie est dans le piano! Et quoi de mieux que d'apprendre ce qu'est le rock & roll sur un synthétiseur pour savoir ce qu'est avoir du rythme! J'aime les Asiatiques et leur utilisation des bidules électroniques...

Articles à paraître

Un autre week-end dont je n'ai absolument pas vu passer! Pratiques, spectacles à préparer, spectacles à aller voir, rédaction de mémoire, soupers, crémaillère et patati et patata! Mais, je ne vous oublie pas et voici un menu de ce qui va s'en venir au début de la semaine sur mon blogue:
  • Le spectacle toujours plus meilleur (oui oui, plus meilleur bon!) de Mélissa Lavergne, Jean-François Lemieux et Marie-Josée Frigon, les Africana Soul Sisters, dont je viens tout juste de quitter à contrecoeur.
  • La pratique avec maître Luc Boivin concernant le gala de l'Association des Actrices du cinéma québécois.
  • Les cours de danse africaine et les cours de Mélissa Lavergne de la nouvelle session printanière 2007.
Beaucoup de belles choses à vous raconter, mais en attendant, je vais aller dormir, le corps en a de besoin!

vendredi 20 avril 2007

Mélissa Lavergne et ses Sisters!



En plus d'amorcer une nouvelle session de cours de percussions cette semaine avec la talentueuse percussionniste Mélissa Lavergne de Belle et Bum, je vais la voir (ou plutôt la revoir) en spectacle ce dimanche 22 avril au très sympathique Divan Orange avec le band Africana Soul Sisters. Jumelée à nul autre que Jean-François Lemieux à la basse et Marie-Josée Frigon aux sax et aux clarinettes, venez donc vous dégourdir les jambes aux sons des percussions endiablées, de la basse décapante, sans compter sur les envolées de "brass". De l'afro-beat à son meilleur! Amateurs de drum&bass et de musique électronique, vous serez comblés! Et, petit scoop comme ça, il y aura probablement des chanteuses, en plus d'un batteur live. À ne pas manquer donc! C'est à 22h, au 4234 Saint-Laurent (coin Rachel)!

Photo: courtoisie de Truc T.

Quatre saisons en une semaine

Cette semaine, on peut clairement affirmer que les quatre saisons de l'année sont passées en cinq jours! La preuve:
  • Lundi d'hiver, j'étais habillé avec trois épaisseurs, foulard au cou et capuchon sur la tête, pour affronter les joies de devoir faire du slalom entre les ban de neige. Le vent me transperçait les os.
  • Mardi d'automne, j'avais troqué mon manteau d'hiver pour mon parka, il a dû tomber des litres d'eau de pluie. Encore une fois, les bottes d'hiver étaient de mise.
  • Mercredi, journée grise, mais sans pluie, juste pour annoncer la transition. Le blanc commence à disparaître enfin, les nappes de neige se transformant en taches.
  • Jeudi de printemps, enfin! Soleil radieux, neige disparu, je troque mon parka pour un léger manteau sans manches, et je lance mes bottes au fin fond de ma garde-robe pour ressortir mes souliers d'été!
  • Vendredi d'été? Je ne pense pas que ça arrive là, mais on ne sait jamais! C'est drôlement bien parti!
À noter dans mon agenda: première bière de terrasse ce week-end, garanti!

mercredi 18 avril 2007

Bilan d'une année samajamienne

J'adore les débuts de session de musique. Changement de cycle, de routine. Changement tellement bienvenu que de voir de nouveaux visages, et des anciens aussi mais qu'on n'est pas habitué de voir les lundis soirs, mais bien les mercredis soirs. Une dynamique complètement différente, qui laisse la place à une belle énergie. J'ai toujours hâte de voir comment l'esprit de groupe va s'en trouver enrichi et transformé. Car veut, veut pas, la gang à Samajam est tellement unie que c'est rendu qu'à chaque trois mois je me retrouve avec un cercle d'amis agrandi par un facteur exponentiel au carré. Prendre une bière, se retrouver dans un "pawa" dans un appart, sorties en villes, bouffes au resto, bref, ce n'est pas ma vie sociale qui va se plaindre!

Mais ce début de session à Samajam est plus spécial encore que les autres. Car cette semaine, ça va faire un an que je fais partie de cette grande famille. Un an...Le temps passe tellement vite! Je me souviens encore de comment tout cela a commencé...Une simple soirée devant la télévision...Je zappe comme à l'habitude...Et je tombe sur Grégory Charles qui chante un folklore traditionnel africain, et il est accompagné par des djembéfola. Bien entendu, cela m'a aussitôt fait arrêter de zapper. J'étais hypnotisé par le jeu. Mais ma surprise a été totale quand l'animateur du variété a annoncé le nom de l'école Samajam et l'adresse du site Internet. En moins de temps qu'il ne faut pour écrire "djembé", j'étais devant mon écran d'ordi, le sourire au visage, ayant enfin trouvé ce que je cherchais depuis un long bout de temps. Une école spécialement dédiée à la percussion, avec plein de spectacles, et surtout, une super belle gang de monde qui sont des passionnés autant que moi de tambour.

Je contacte Louis par courriel une première fois, puis dans les deux semaines qui suivent, je me pointe, djembé sur le dos, au local situé en plein quartier Hochelaga-Maisonneuve. J'arrive dans le local fraîchement neuf, où une cinquantaine de personnes jamment sur un rythme avant l'entrée du prof. Puis, j'ai la chance de rencontrer la belle Mélissa Lavergne pour la première fois en chair et en os, et je passe une super soirée même si je sais que je vais avoir du pain sur la planche pour apprendre tous les rythmes. Et, dans la semaine du 20 avril 2006, commence mes multiples soirées de percussions qui se poursuivent après une année. En une semaine, j'ai passé de mon salon à la scène du Gala Artis, où tout le grappin artistique québécois nous regardaient, ainsi que deux millions de téléspectateurs. Je ne pourrai jamais oublier le fun noir qu'on a eu au party VIP du gala, où nous étions entourés que de vedettes, tels Guy A. Lepage, Grégory Charles, Pierre Bruneau, Jean Pagé, Frédéric Dompierre, et j'en passe. Super bon show des Porn Flakes avec Éric Lapointe en plus. Avec alcool à volonté et bouchées de sushis et de canapés. La totale.

Puis, la roue s'est emballée à une vitesse vertigineuse. J'ai su prendre ma place très vite au sein de cette école. J'y ai acquis de la confiance, énormément de plaisir, et j'ai enfin développé chez moi une voie créative qui me manquait cruellement. Par la musique et la percussion, j'ai appris à prendre ma place et à rencontrer un tas de gens intéressants. Et quels moments magiques j'ai vécu à travers les spectacles. Le stade olympique, où on a joué devant une foule électrisante de 30000 personnes, puis la scène mythique du Centre Bell, devant 15 000 fans de boxe avec Éric Lapointe. La force de la foule, les cris, les multiples têtes qui te regardent, c'est dément...Mais mon coup de coeur, en terme de spectacles, fut la fois ou, sous un ciel rempli d'étoiles, nous faisons un défilé de feu avec la troupe La Salamandre au festival Juste pour Rire, devant 20 000 spectateurs, où le feu giclait, tournoyait et coulait littéralement autour de nous. Notre fameuse "danse du désir" devant la foule sur la gigantesque scène extérieure avec les volcans de feux étaient tellement spécial à vivre. Et je ne peux passer sous silence non plus notre show avec Luc Boivin, Saga, le tambour en liberté, au festival de percussions de Longueuil, où nous avons pendant 1h30 fait revivre les grands esprits de la percussion africaine, cubaine, espagnole et brésilienne.

En écrivant ces lignes, je n'en reviens pas de tout ce que j'ai vécu. Et je ne veux pas trop penser à ce qui m'est réservé comme surprise dans les jours à venir. Chose certaine, je ne suis pas prêt de lâcher ma passion pour la percussion qui m'habite. C'est la meilleure cure pour égayer sa vie. Et je ne peux pas vivre ça sans en parler, d'où la raison d'être de ce blogue. Cela vous permet de vivre ça avec moi, en étant en quelque part partie prenante de l'événement.

Et c'est reparti pour une deuxième année!

mardi 17 avril 2007

La voix d'un ange (VIDÉO!)


Quel est l'ingrédient de prédilection pour garantir de passer la meilleure soirée de la semaine? La musique bien sûr! Et c'est encore mieux quand on en savoure live devant soi! Et c'est encore meilleur quand le show qu'on regarde est assumé par la crème de la crème...Alors là, pas de doute, c'est dans la poche!

Ce soir, j'ai accompagné mes parents à la Place-des-Arts, à la salle Wilfrid Pelletier, voir une des plus grandes artistes canadiennes contemporaines. Il s'agit de Loreena McKennitt, une chanteuse, musicienne, auteur-compositrice-interprète dans une classe à part. Sa musique joue à toutes les semaines ou presque depuis maintenant dix ans assurément. Ses CD jouent et rejouent dans le salon et la voiture, mes parents ne s'en lassent jamais. Pour ma part, évidemment, je n'ai pas accroché lorsque j'avais 15 ans, mais comme le vin et le café, on y prend goût. Aujourd'hui, je peux dire avec conviction que mon attrait pour la percussion puise ces racines dans sa musique. En effet, cet artiste de très grand talent a un don pour mêler les musiques celtiques, arabes, basques, pour en créer un mosaïque de notes absolument fabuleux.

J'ai rarement vu un spectacle aussi professionnel que celui de ce soir. Rodé au quart de tour. Pas une fausse note, un son parfait, un éclairage bleuté qui nous plongeait dans le monde des rêves et de la nuit. Et quelle crème que celle de ses musiciens!! Entourée de huit musiciens, avec plus d'une vingtaine d'instruments, la dame a la voix d'ange a carrément envouté son auditoire. Préférant garder les paroles en sourdine et jouer au maximum de sa musique, elle a offert un greatest hits mêlé à ses plus récentes pièces de son dernier album, An Ancient Muse. Pas moins d'une vingtaine de chansons se sont succédées en deux sets. Et elle a su combler ses fans avec trois rappels. Montréal fait définitivement partie d'un des coups de coeur de la dame à la voix d'or.

Armé de mes jumelles, je ne quittais pas les musiciens. Quatres d'entre eux jouaient des percussions. Et wow, quelle collection il y avait là! Boràn, conga, triangle, doumbek, batterie, djembé, dolki et tabla...J'étais carrément en état de transe de voir autant de percussions s'harmoniser parfaitement dans mes oreilles. Et quelle beauté de voir se greffer aux rythmes de la harpe, du violoncelle, du violon, de la contrebasse, de la viole, du oud, de la guitare... Et additionner à cette fresque de notes et de son une voix, la voix la plus pure, juste et dure comme le cristal, tellement belle qu'elle vous atteint droit au coeur, et vous jurez pour deux petites heures que vous êtes rendus aux portes du paradis.

Le moment fort de son spectacle, pour moi, a été lorsqu'elle a chanté la très belle chanson Dante's Prayer, où je n'ai pu pensé au drame qui a sévi la veille chez nos voisins du sud. Ses paroles ont comme été soudainement tellement lourdes de sens, me faisant rendre compte que j'étais tellement chanceux et privilégié de vivre ce moment de qualité avec mes parents. Voici pour clôturer ce billet un extrait des paroles...

Breathe life into this feeble heart
Lift this mortal veil of fear
Take these crumbled hopes, etched with tears
We'll rise above these earthly cares

Cast your eyes on the ocean
Cast your soul to the sea
When the dark night seems endless
Please remember me
Please remember me

MISE À JOUR

Critique et entrevue de La Presse

MISE À JOUR #2

Entrevue de Canoë

Extraits du spectacle en vidéo!

lundi 16 avril 2007

Le paradoxe d'une journée grise

33...33!...33?!? Le chiffre n'arrête pas de repasser dans ma tête...Trente-trois morts...Quel massacre! Encore une fois aux États-Unis, cette fois en Virginie. Dans une des universités les plus réputées en Nouvelle Angleterre. En tout point similaire à l'École Polytechnique. Similaire à Dawson. Où un désaxé perd la carte et tire sur tout ce qui bouge...Et sur le Net et à la TV, le compteur n'a cessé d'augmenter. 1...2...7...20 (!)...21 (!!)...30(?!!?)...33(??!!?!?!!?). Quel drame! Columbine a l'air d'un incident banal, auquel de toute façon la moitié de la population nord-américaine ne se souvient guère je parie...

Bien des questions restent à répondre, à commencer par le temps infini qu'il y a eu entre la première et la deuxième fusillade. Non mais que faisaient donc les policiers??? Quelqu'un ayant le temps de perpétrer un acte aussi barbare avec un bilan aussi lourd devait nécessairement être en pleine impression d'avoir le champ libre non?

Je trouve ironique de voir la nature se déchaîner ces derniers jours. Froide, grise, morose, elle ressentait très certainement la tragédie à venir...Une anticipation qu'aucun être humain censé n'aurait pu deviner. Étrange paradoxe...

dimanche 15 avril 2007

Printemps, où es-tu bâtard?

Vous voulez savoir comment je file ces temps-ci? Plutôt maussade....Pourquoi? Parce qu'on se croirait en plein mois de novembre. Et je déteste la grisaille de novembre. C'est supposé être le moment de l'année où on peut savourer le soleil, admirer la verdure qui repousse, et pousser l'audace jusqu'à aller prendre un verre sur une terrasse...Et au lieu de tout cela, ça fait une semaine qu'il pleut, qu'il neige et qu'il fait froid.



Et comme pour nous narguer davantage, on annonce entre 10 et 15 centimètres de neige aujourd'hui, cette nuit pour être plus précis...Non mais hein, c'est vraiment n'importe quoi...Bonne mi-avril tout le monde.

jeudi 12 avril 2007

"One woman band"

Lorsqu'on a envie de faire la musique, deux choix s'offrent à nous. Soit on décide de s'entourer de musiciens de talent, soit on décide de tout faire nous même, paroles et musiques. Dans ce vidéo, vous allez voir une "one woman band", soit une chanteuse qui s'accompagne de sa guitare, de son tambourin, de ses nombreuses pédales et naturellement, de sa voix. Elle fait tout elle-même, chanter, jouer, choriste... Je vous garantis que vous serez sidéré par le résultat live de sa chanson, qui n'a rien à envier des bands traditionnels. Elle a un sens du rythme hors du commun. À voir!

Oh et pour ceux à qui ça intéresse, l'artiste s'appelle KT Tunstall et sa chanson s'intitule Big Black Horse. Pas mal bonne toune d'ailleurs.

La ceinture jaune de fierté

Depuis la semaine dernière, j'ai été mandaté par la direction de Samajam à faire passer le test de la ceinture jaune aux élèves débutants. Je ne m'attendais pas vraiment à être prêt si vite pour ce genre de choses, mais c'est une belle reconnaissance considérant l'implication que j'ai depuis maintenant presque un an (déjà!) dans cette école de percussions.

Le test de la ceinture jaune est un défi personnel, dans la même veine que celle qu'on obtient en arts martiaux. C'est un test strict qui vérifie la connaissance et l'exécution des rythmes de base de l'école. Appels enchaînés avec les parties des rythmes, accélération, décélération, exécution des cassés, clarté des sons...Tout y passe. Lorsque j'ai dû moi-même subir le test de la ceinture, je ressentais un certain stress, mais ce n'était rien comparé à celui de faire passer la ceinture aux nouvelles recrues. Ainsi, mercredi soir dernier, j'ai pu vivre ma première vraie expérience en tant que prof de percussions africaines. Et je peux dire maintenant que j'adore ça. En plus de pouvoir avoir une relation plus étroite avec les élèves, on développe une assurance en tant que joueur et en tant que conseiller.

N'empêche, c'est cruel le test de la ceinture jaune. Si ce n'était que de mon ressort, je n'hésiterais pas à la donner à tous ceux qui se présentent, mais bon, il faut la mériter. Cela occasionne parfois des réactions surprenantes, allant de la totale compréhension, à la colère, aux pleurs, au découragement...Et c'est justement sur ce point que je suis particulièrement fier. Car peu importe le résultat, et surtout ceux négatifs, j'ai réussi à chaque fois à "recrinquer" la personne, à lui faire voir ses points forts, constater avec elle ses faiblesses, et en arriver finalement à un consensus: «Ne lâche pas, tu es sur la bonne voie!»

La voir de la persévérance et de la réussite, voilà une vertu qui m'est très chère et que je peux tellement bien exprimer via la musique! Rien ne me réjouit plus que de voir, ceinture jaune à la main, l'expression du visage de la personne en face de moi, remplie de fierté et de gratitude. Voilà ce que représente pour moi la ceinture jaune.

mercredi 11 avril 2007

ENFIN!!! Adios le bus!

Il était plus que temps...Je n'en peux plus de me déplacer par autobus, avec mon djembé sur le dos, avec les détours et tout ce monde entassé. J'en peux plus de sacrer après les horaires de merde, les retards, le traffic. Et bien il ne me reste que 2 semaines à patienter. Écrivez ça dans vos agendas les amis, le métro va rouler à Laval le 28 avril! Pour une fois, je lève mon chapeau aux équipes de construction, car pour être en avance sur leur temps, il a sûrement fallu qu'ils travaillent d'arrache-pied. Les détails sont dans l'article dont j'ai mis le lien au bas de ce post.

Et si vous vous demandez comment va fonctionner le système de tarif, voici la réponse:

Grille tarifaire aux stations de métro à Laval le 30 avril
La TRAM 3 constituera le titre mensuel de base valide à partir de Cartier, de la Concorde et Montmorency. Les TRAM 4 à 8 ainsi que le ticket-TRAM composté des zones 3 à 8 seront également acceptés, comme partout ailleurs dans le réseau de la STM.

Pour les clients se déplaçant occasionnellement, la STM offrira de nouveaux tickets vendus à l’unité et portant la dénomination Cartier, de la Concorde et Montmorency. Le tarif ordinaire (ticket jaune pâle) est établi à 2,75 $ et le tarif réduit (ticket lilas pâle) à 1,75 $ pour les étudiants jusqu’à 18 ans et les gens âgés de 65 ans et plus.
Source

Alors, on fait le party dans le métro comme il y en a eu un le 30 mars dernier? La preuve est dans ce vidéo! Détails sur le blogue à D.Arpin.

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mardi 10 avril 2007

Chauffé!

La puissance du chauffé

Ce soir, j'assistais à mon dernier cours officiel de la session hivernale avec le maître djembéfola Cheikh Anta Diouf. Je me sens grandement prévilégié d'avoir pu profiter de son immense talent et de son immense générosité. J'en ai parlé abondamment dans cet espace, mais jamais je ne pourrai oublier son enseignement. Et ce soir, au diable les rythmes, nous avons appris à chauffer.

Le «chauffé», en langage rythmique, est la technique utilisée en percussions pour accélérer la cadence, le tempo. Lorsque le soliste sent le besoin, soit par simple goût personnel ou bien sous les ordres des danseurs, d'augmenter la vitesse du rythme, il se met à jouer une séquence de frappes très caractéristique. Il s'agit de trois toniques suivis d'une série de claqués en double croches pendant environ une mesure. En répétant cette mécanique le temps nécessaire, les autres joueurs s'ajustent à cette cadence imposée pour graduellement, en groupe, accélérer le rythme. L'effet est saisissant et très puissant, puisque sans même s'en rendre compte, l'oreille capte l'information nécessaire pour qu'en synchronie, le groupe passe à une vitesse supérieure. Du grand art.

Suivre un chauffé, ou devrais-je dire "obéir" à un chauffé, c'est assez facile. Mais être le soliste qui ordonne le chauffé, ça, c'est une autre paire de manches. Car il faut être à l'aise à faire des roulements. Donc à tour de rôle, Cheikh nous a demandé de faire un roulement, soit frapper le plus rapidement possible et le plus longtemps possible sur la peau du djembé. On ne peut pas non plus faire ça n'importe quand et n'importe comment. On annonce le chauffé avec une tonique bien sentie, on prend une grande respiration, et après, on roule jusqu'à ce qu'on décide (ou plutôt le corps décide) que c'est suffisant. Nul besoin de vous dire que je suis crevé, mais en même temps je suis très heureux d'avoir pu toucher à cette autre facette du monde du djembé africain.

Anecdote du jour: Cheikh a mentionné le plus sérieusement du monde qu'au Sénégal, lorsque le djembéfola apprend et exerce ses roulements, il demande à quelqu'un de s'asseoir sur ses épaules, afin de tonifier les muscles des épaules, du dos et du cou, très fortement sollicités avec les roulements. Eh bien, on n'y va pas avec le dos de la cuillère!

L'énergie de la danse

Ce soir, c'était aussi le dernier cours de danse africaine de la session hivernale. Et pour terminer cette série de douze cours où j'ai pu grandement apprendre les rudiments du jeu en groupe, je ne pouvais demander mieux que le genre de sensations vécues durant cette heure et demie qui a passé comme l'éclair. Ce soir, nous avons été à notre meilleur. Peut-être est-ce le fait que nous étions moins nombreux, qu'on s'entendait mieux jouer, que nous savions que la session se clôturait, bref, jamais je n'ai eu autant de plaisir à jouer des rythmes africains.

Les danseuses ce soir étaient extra. Elles défilent devant nous le sourire imprimé dans le visage, et nous envoient une énergie incroyablement puissante au travers de leur chorégraphie africaine qu'elles ont répétée et répétée maintes et maintes fois durant la session. Claudine Malard, la très talentueuse prof de danse africaine, peut être fière d'elles. Ce soir, nous avons chauffé le rythme, l'atmosphère, la joie et la bonne humeur étant au rendez-vous.

Une superbe belle fin de session qui annonce un printemps définitivement chaud et explosif. Le blogue n'en sera que plus riche en contenu!

jeudi 5 avril 2007

Critique de l'échec du matériel

Enfin!! Après 5 ans à attendre, à me retaper sans arrêt les Rêvez-mieux, Quatre saisons dans le désordre et Tricycle, enfin, j'ai entre les mains le morceau de plastique poli contenant les trésors des nouvelles chansons de Daniel Bélanger! Et après en avoir fait l'écoute en boucle depuis maintenant 2 jours, je peux enfin vous en faire mon humble critique.

Il y a toujours un caractère événementiel à la sortie d'un nouveau Bélanger. Comme retrouver une vieille paire de pantoufles enfouies au plus profond d'un garde-robe. J'en ai eu un excellent exemple lundi soir au Métropolis où il a été accueilli telle une rock star. Ô qu'on s'est ennuyé par une très longue absence, mais dans le fond je sais bien que ça vaut trop la peine, vu la classe à part dans laquelle les oeuvres de Bélanger se tiennent. Et c'est la première fois que je pouvais découvrir les nouvelles chansons live devant moi au lancement de lundi soir. Géniale idée que d'offrir ce spectacle gratuit, qui avait la classe, la prestance et le professionnalisme de tout show payant.

J'avais très hâte de pouvoir mettre le CD dans mon lecteur, m'asseoir, fermer mon cellulaire, et écouter d'un couvert à l'autre L'échec du matériel. Et je peux maintenant dire qu'encore une fois, Daniel Bélanger frappe dans le mille. Le propos est radicalement différent de ses oeuvres précédentes. En fait, le message en est un de conscientisation. Comme dit le titre de l'album, le matérialisme de la société est voué à l'échec. En cela, je ne connaissais pas Daniel Bélanger autant revendicateur. Mais, après en avoir fait l'écoute, cette revendication est faite d'une manière qui ne verse jamais dans un ton engagé comme on en est habitué d'en entendre. Encore une fois, tout est dosé à la perfection. Avec retenue et juste assez de messages dénonciateurs, on ne peut qu'acquiescer aux propos de Bélanger et de son constat. Ce dernier peut faire paraître son dernier cru comme étant noir, sombre et taciturne, mais il n'en est rien.

Ce que j'adore de Bélanger, c'est sa guitare. Des mélodies et des envolées qui sont sa marque de commerce. Et contrairement à Rêver mieux, il y a dans cet album un retour à cette guitare dans trois chansons, qui sont tout de suite pour moi les meilleures de l'album. D'abord, celle qui introduit le disque, La fin de l'homme, où Bélanger ouvre de façon percutante son propos en lançant un sérieux avertissement au monde. La poésie est là tout autour / Fragile, fragile, fragile et puis c'est fini... Superbe utilisation de la guitare comme percussion, et superbe dépouillement de la musique. Un autre classique vient de naître. Dans la même perspective, la superbe chanson La collision, clairement mon coup de coeur de cet album, utilise un peu la même trame musicale, mais cette fois-ci Bélanger traite de l'errance d'un individu, qui déménage de ville en ville, sans jamais se sentir bien, jusqu'à temps qu'il se décide, enfin, à s'affronter et à entrer en collision avec lui-même. La pièce titre de l'album, L'échec du matériel, contient encore une fois les même instruments. Propos cette fois de l'angoisse de l'homme face à toute cette valeur artificielle qui l'entoure, qui le hante, de sa responsabilité de maintenir le monde avant qu'il ne s'effondre...Sombre beauté que cette chanson, qui résume en elle seule tout le reste de l'album.

Dans une autre perspective, j'ai adoré les envolées de piano d'Une manière de parler, avec ses choeurs. Super belle idée que d'ajouter d'ailleurs des choeurs de voix aux chansons. Omniprésents dans pas mal toutes les chansons, ces choeurs appuient très bien les paroles sans jamais verser dans l'excès. Bélanger y arrive à dénoncer sans exagérer les propos vides de sens de la télévision, du changement climatique (intense utilisation de l'écriture automatique dans la pièce Tout à coup), et même, de la perte d'emplois des travailleurs d'usine. Mention spéciale aux deux pièces instrumentales, Amusements et Demain peut-être. La première utilise des échantillons de balles de ping-pong et de tennis pour faire un rythme auxquels se couchent de superbes envolées de piano, alors que la deuxième est plus étoffée, mais ô combien belle à entendre avec ses choeurs, ses guitares, ses percussions indiennes et ses violons.

Le seul bémol que je peux trouver à cet album, c'est peut-être quelques chansons qui cadrent moins bien avec le reste, comme la dernière chanson clôturant l'album. Peut-être dois-je encore réécouter l'album pour en découvrir le sens profond. Car oui, c'est un album tellement profond qu'il en faut plusieurs écoutes pour en décortiquer le sens et baigner dans un monde où le matériel est tenu en échec, où le temps prend une pause afin de se laisser voguer par la mélodie d'un maître incontesté du génie musical québécois.

Ma cote: 4 étoiles sur 5 (sujette à augmenter suite à plusieurs écoutes).

mardi 3 avril 2007

Le grand retour de Bélanger

Ce soir, je me devais d'aller voir le spectacle gratuit de mon artiste québécois favori, Daniel Bélanger. J'ai donc pour une rarissime fois pris congé de mon cours de percussion du lundi pour aller rejoindre Annie au centre-ville vers 18hres. Nous marchons sous la pluie froide en direction du Métropolis, et, rendu là-bas, j'ai un mince espoir en voyant un attroupement de gens pas très très imposant. Mais, ma joie est de courte durée lorsqu'une dame nous avertit qu'il y a environ 400 personnes qui attendent au tournant du coin de la rue. MERDE!!! Et effectivement, nous marchons non pas un, mais 2 coins de rues, pour nous retrouver sur de Maisonneuve, derrière le Métropolis. Mais, je suis pas mal confiant de pouvoir rentrer, constatant que les très nombreux parapluies font en sorte que la file s'étire en longueur.

La prochaine heure et demie passe lentement, et peu à peu je suis transi de froid à cause de l'humidité que mon manteau a de plus en plus de misère à bloquer. Le temps passe heureusement vite car nous rencontrons dans la file un gars et une fille fort sympathique avec qui nous allons passer le reste de la soirée. Force est d'admettre que Daniel Bélanger est l'artiste québécois de notre génération, la file devant être constituée en majeure partie de jeunes adultes début vingtaine.

Finalement, tout ce beau monde finit par avancer, et en moins de 10 minutes, nous sommes enfin dans le Métropolis. Posté au parterre du côté cour de la scène, j'admire la scène des yeux. En guise de décor, un projecteur envoie une version géante de la pochette du nouvel album L'Échec du Matériel. Une photo d'une pièce contenant une quantité phénoménale de bibelots et d'antiquité de toutes sortes. Une référence directe au titre de l'album finalement. L'éclairage est dépouillé, et ça augure bien. Des techniciens s'affairent à disposer des lutrins à chaque poste où les musiciens jouent, à accorder les guitares.

Les minutes s'allongent. La foule crie son impatience de revoir un vieil ami qui revient au bercail après une trop longue absence. Les débuts de spectacle, c'est toujours électrisant. Dès que les lumières se ferment, une grande vague d'énergie se répand dans la foule, et ce soir ne fait pas exception. Les lumières faiblissent enfin, et les hauts-parleurs se mettent à cracher une musique de fond avec des claquements en sourdine et un piano...Les gens hurlent de joie en voyant une silhouette s'avancer sur scène. Vêtu d'un T-Shirt et d'une casquette militaire, ses cheveux longs allant aux épaules, tout le monde vient de reconnaître Daniel Bélanger, qui, le sourire aux lèvres, enfourche sa guitare et entonne les premières notes de La fin de l'homme, premier extrait de son nouvel album. Absolument magnifique avec ses accords de guitare que seul Daniel Bélanger possède le secret.

La prochaine heure et demie a été une des plus belles que j'ai passé depuis un sacré bout de temps. Quelle générosité et simplicité chez cet artiste! La première partie du spectacle était non sans risque, car Daneil Bélanger a interprété seulement des chansons de son nouvel album, et certaines sont absolument magnifique. La pièce titre, L'échec du matériel, est sans aucun doute une de mes pièces préférées, avec la voix des choristes qui ajoutent quelque chose de tellement beau et spécial dans l'interprétation. Mais, que serait-ce un show de Bélanger sans ses grands classiques? La deuxième partie du show a été un dessert exquis. Tout ça a commencé avec Cruel, puis Respirer dans l'eau des Quatres saisons dans le désordre, mais le show a vraiment décollé lorsque les chansons de Rêver mieux ont pris le relais. Quand Daniel a décidé d'entonner à la guitare les premiers accords de Dans un spoutnik, ma pièce préférée, la Terre a arrêté de tourner. Plus rien ne pouvait enlever du visage le sourire au visage des gens. Puis, Rêver mieux a suivi, les gens chantant en tue-tête. Et ensuite, la très émouvante pièce Te quitter où les gens ont arrêté volontairement de chanter pour en apprécier toute la tristesse et la beauté. Daniel est ensuite retourner dans son nouveau répertoire, et le spectacle était "officiellement" terminé.

Je dis "officiellement", car naturellement, la foule n'a absolument voulu rien savoir. Applaudissant et criant à tout rompre, Daniel est finalement revenu pour jouer une autre magnifique pièce, Fous n'importe où. Puis, il a invité les gens à venir le revoir au mois d'octobre. Et il est reparti. Mais, la foule n'était pas encore satisfaite. Une pièce de circonstance et que les gens adorent, moi y compris, n'avait pas été encore entendue. Et soudain, quelqu'un a eu l'idée géniale d'ouvrir en plein Métropolis son parapluie. Un, puis deux, puis cinq, puis dix, puis 20, puis 40. La foule a redoublé d'ardeur, et Daniel Bélanger est revenu encore une fois sur scène pour une dernière fois, seul avec sa guitare, pour chanter sa pièce Le paraluie que tout le monde connaît par coeur.

Et ça sent la poussière
Le vent soulève la Terre
de chastes baisers.

Parce que j'suis libre comme l'air
Libre de faire demi-tour
J'vais continuer...Continuer

C'était tellement beau, tellement intense comme moment. Ce fut clairement des retrouvailles réussies, et un moment du spectacle qui restera dans ma mémoire pour longtemps. Mais en attendant, je cours chez le disquaire acheter l'album et je vous en reparle après l'avoir écouté.

EDIT: Ajout du lien (en bas de ce billet) permettant de voir le vidéo du spectacle. Internet Explorer est requis.
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