samedi 21 novembre 2009

Un djembekan à deux djembés!

Je suis tombé par hasard sur une improvisation au djembé totalement renversante du jeune djembéfola Babara Bangoura. Il est membre du groupe de percussions Sewa Kan de Mamady Keita. La particularité de sa performance réside dans l’utilisation de deux djembés qui sont tendus de façon opposées. Les djembéistes utilisent souvent des djembés à des tensions différentes. Ainsi, les accompagnements vont sonner avec des notes moins aiguës afin de mettre en valeur les solos effectués par le leader, qui lui utilise un djembé dont la peau est très tendue.

En outre, il y a quelques éléments qui sont intéressants à observer dans le vidéo, soit la polyrithmie employée dans le solo ainsi que l’indépendance totale des membres (la main gauche joue indépendamment de la droite). À un certain moment, on jurerait qu’il y a deux joueurs qui performent en même temps! La vitesse d’exécution est toujours très impressionnante à regarder chez des joueurs de cette trempe, et que dire des sons qui sont clairs comme jamais. Un autre super bon vidéo d’apprentissage!

vendredi 16 octobre 2009

Le djembé dans un orchestre symphonique

Depuis plus de deux ans maintenant, je vous parle dans cet espace virtuel des grands événements qui ont jalonné mon parcours musical avec l’école Samajam depuis que je joue du djembé, ainsi que dans mes temps libres. Dans quelques jours, un autre événement grandiose se déroulera dans mon parcours de musicien, soit celui de jouer de la percussion avec un véritable orchestre symphonique.

mercredi 14 octobre 2009

Un piano en forme d’escalier

Je ne pouvais pas passer à côté de ce vidéo où le concept sait allier le plaisir de la musique (la percussion par surcroît) et le fait de se maintenir en forme. L’idée est simple: inculquer l’envie aux gens d’utiliser un escalier au lieu d’un escalateur, mais sans leur parler ni même leur indiquer par écrit de le faire. Il suffit d’utiliser la musique et les sons…Vous n’avez qu’à cliquer pour voir le résultat qui est stupéfiant.

jeudi 3 septembre 2009

Comment fabriquer une poignée à son djembé?

Lorsque le djembéiste termine de tirer la corde de son tambour pour tendre la peau, il reste toujours un excédent de corde qui risque de traîner et de déranger le percussionniste lorsqu’il joue. Une solution à ce problème consiste à enrouler la corde autour du fût, à la base, mais à force de jouer, il y a toujours un certain risque que la corde ne se défasse à nouveau.

vendredi 28 août 2009

Le djembé à la sauce japonaise

Le tambour africain est désormais rendu populaire dans le monde entier, transcendant les cultures et symbolisant une certaine fraternité entre les peuples. Il est très réjouissant de pouvoir constater qu’un instrument africain puisse voyager autant et se retrouver entre les mains de personnes qui, à prime abord, n’ont aucun lien avec la culture africaine. C’est le cas de ces quatres «serveurs» japonais qui s’adonnent à une très bonne prestation d’un arrangement de djembé. Décidément, le djembé n’a pas fini de nous surprendre!

jeudi 27 août 2009

Le djembekan d’Harouna Dembele

Voici un petit vidéo d’une improvisation rythmique en solo au djembé par le djembéiste Harouna Dembele, dont voici la biographie trouvée sur le web.

Originaire de Bobo Dioulasso au Burkina Faso, Harouna est issu d'une famille de griot. Il est initié dès son plus jeune âge aux diffèrents instruments présents dans les fêtes traditionnelles burkinabées : djembé, balafon, doundoun, bara.

Il part pour Abidjan avec son père et ses trois frères qui sont, eux aussi, tous musiciens-batteurs, et commence à jouer dans les nombreuses fêtes populaires que compte la capitale ivoirienne: mariages, baptêmes, funérailles ... et autres cérémonies où ces instruments sont omniprésents.

Lire la suite de sa biographie sur son site Myspace.

Je vous invite dans ce vidéo à regarder attentivement les différentes frappes de ce grand maître du djembé. Outre les trois sons de base (basse, ton et claque), il y a toute une série de blocages (où la main va écraser la peau, créant un son plus sec). Voilà un très bon exemple de technique à développer dans vos solos!

lundi 24 août 2009

Vi, un spectacle multidisciplinaire à voir!

J’admire beaucoup les gens qui vont au bout de leur rêve et de leur ambition. C’est pourquoi je ne pouvais passer à côté de l’occasion pour parler du spectacle d’une amie qui m’est chère. Elle s’appelle Rhodnie Désir et elle est à l’aube d’accoucher d’une oeuvre unique en son genre qui aura lieu du 26 au 29 août prochain au Centre Calixa-Lavallée situé dans le parc Lafontaine, à Montréal.

J’ai connu Rhodnie grâce au djembé qui fait maintenant partie de nos vies respectives. Elle avait déjà à l’époque une énergie rafraîchissante à souhait, et lorsqu’elle mit son projet à exécution, j’ai été touché par sa détermination et sa volonté de créer. Deux ans plus tard, l’ambition abstraite devient concrète. Son spectacle, articulé autour de sept disciplines artistiques, met en vedette des artistes de renom. Dans le domaine de la percussion, il y aura Kattam et Mélissa Lavergne, entre autres.

Pour plus de détails sur le spectacle, je vous invite à aller lire cet article paru dans le journal de quartier Le Plateau de la semaine dernière.

Site officiel du spectacle Vi et de la compagnie artistique de Rhodnie Désir

mercredi 12 août 2009

Comment le djembé est-il fabriqué ?

Le djembé est un instrument qui est très simple du point de vue des éléments qui le composent: un simple tronc d’arbre sculpté avec le plus grand soin, avec une peau de chèvre et des cordes. Mais, la fabrication du djembé ne s’arrête pas là. Derrière se cache tout une symbolique, voire même un rituel. Chaque matériau est soigneusement choisi, travaillé, assemblé. L’art de fabriquer un djembé permet aussi de garantir un travail à des artisans, chose qui est non négligeable en Afrique.

Un vidéaste israélien a pris la peine de filmer la conception et la fabrication du tambour africain. Un formidable récit qui permet de plonger  dans l’univers des tambouriers africains. De la coupe de l’arbre jusqu’à la finition de l’instrument, tout y figure. À travers les étapes de conception du tambour, il y a la découverte d’un pays, la Gambie, des moeurs et du mode de vie des gens de ce pays. Voici donc un documentaire amateur très intéressant que je vous invite à découvrir.

Ci-dessous, il y a la première partie du documentaire. Cliquez sur le lien ci-dessus pour voir le reste.

À noter que ce vidéo contient des images qui pourraient très fortement choquer certains spectateurs (l’abattage de la chèvre), donc soyez avertis.

mardi 4 août 2009

La comète des Colocs éclaire Montréal

Mike Sawatsky, guitariste et membre fondateur des Colocs

La soirée était tout simplement parfaite. Comme lorsqu’une salle est de toute première qualité pour un artiste de renom. Une mise en scène parfaite pour vivre un moment que tous considéraient déjà comme unique, grandiose et sans aucun doute, à ne pas manquer: la réunion tant attendue des Colocs, groupe culte québécois des années 90 dont le regretté leader et chanteur, André «Dédé» Fortin, s’est enlevé la vie il y a maintenant 10 ans, se faisant hara kiri.

Il y a des groupes musicaux qui naissent et qui meurent, mais peu réussissent à transcender les générations comme les Colocs ont réussi à le faire. Parmi la foule plutôt impressionnante, il n’y avait pas moins de quatre générations différentes, de tout âge et de toute culture. C’est à l’image de ce groupe qui a su être à l’avant-garde de son époque, voulant mettre en pleine face du peuple québécois son ouverture sur le monde, porte étendard de son hospitalité.

Sans avoir besoin de se le communiquer verbalement, tout le monde avait très hâte de fredonner les airs connus des tounes qui ont bercé notre adolescence. Et malgré la mort de Dédé, tous pouvait ressentir sa présence, car le seul fait que les membres restants du groupe se réunissent pour la première fois depuis sa disparition, sur une aussi grande scène, est un événement en soi.

Peu avant 21h, la foule se massait le plus près possible de l’immense scène aménagée au coin des rues Jeanne-Mance et Maisonneuve. À gauche et à droite, les paroles désormais classiques des refrains des chansons du groupe retentissaient, et une électricité montait. Et c’est dans une énergie gonflée à bloc que le spectacle a commencé lorsque Sébastien Ricard, alias Batlam du groupe Loco Locass, s’est avancé seul sur scène, faisant signe à la foule de se taire, afin d’entendre ses coups de souliers à claquettes. Puis, la troupe de Gumboots Bourask se joignit à lui, lançant la soirée avec une salve de coups de bottes de caoutchouc bien sentis. Déjà, le moment musical était unique en soi. Puis, les sons des doum-doum et du djembé des frères Diouf ont retenti dans la nuit, marque de commerce des Colocs, et Mike Sawatsky, guitariste du groupe, fit son entrée sous un tonnerre d’applaudissement.

Lorsque les Loco Locass sont venus chanter Passe moé à puck, Tout seul et La traversée, la soirée a décollé sur des chapeaux de roues. C’était magnifique et délectable de voir le phœnix des Colocs renaître de ses cendres, et leur musique n’a pas pris une ride. La guitare de Sawatsky et la basse de Vanderbeist sont toujours aussi bien accordées. Et que dire des percussions des frères Diouf!! Wow! Toute la soirée, je n’avais d’yeux que pour les doum-doum d’El Hadji et du djembé de Karim. Tout le génie des Colocs réside là: amalgamer des instruments qui à prime abord n’auraient jamais leur place dans un spectacle de musique rock et festive.

Loco Locass avec les Colocs

Toute la soirée, j’ai été envahi par un capharnaüm émotif où se mêlaient la joie, la mélancolie, l’extase…J’étais complètement envahi par les souvenirs de l’époque où je chantonnais les classiques des Colocs. Quand Mike Sawatsky a entonné les premiers riffs corrosifs de Séropositif Boogie, une décharge électrique m’a traversé la colonne tellement c’était troublant de réentendre à travers la voix du guitariste et ami de Pat Esposito, harmoniciste du groupe décédé du sida, toute la fougue de cette puissante chanson. Et que dire de Pierre Lapointe, véritable ovni dans l’univers des Colocs! Avec un «tabarnak» bien senti, il a sauté sur scène pour chanter Mauvais caractère et Juste une p’tite nuite, ma chanson préférée des Colocs. Wow…un moment d’anthologie.

La soirée était loin d’être terminée. Les frères Diouf ont été étincelants lorsqu’ils ont été à l’avant-scène pour nous lancer quelques salves de djembés avec leur voix si belles. Sébastien Ricard a été bouleversant dans son interprétation de Belzébuth (MISE À JOUR 12-08-2009: meilleure qualité), et nous retrouvions l’instant d’une chanson l’incarnation en chair et en os de Dédé. Sébastien Plante du groupe Les Respectables a été vraiment très généreux dans son interprétation de la désormais classique pièce Tassez-vous de d’là. Jamais une foule n’a paru aussi heureuse de chanter en chœur avec le groupe. Tout juste après, installé à la guitare sur une plate-forme qui se soulevait dans les airs, Marc Déry a entonné les premières notes du Répondeur, et c’est à la lumière des briquets (oui, des briquets, et non des cellulaires, comme dans le temps des Colocs…) que tous ont chanté en silence et en buvant les paroles de cette très triste complainte de Dédé, annonciatrice de sa triste fin.

Tout le monde croyait avoir atteint l’apothéose émotive avec cette pièce, mais ce n’était que le hors-d’oeuvre au clou de la soirée. Les murs de la place des Arts ont soudain été tapissés de projection de chandelles, et ce fut un moment du spectacle que je n’oublierai jamais, car la foule a découvert pour la toute première fois la pièce ultime de Dédé et des Colocs, la Comète, dont voici les paroles:

Comme le temps est pesant en mon âme escogriffe
Un grand ciel menaçant, un éclair qui me crie
Ton coeur est malicieux, ton esprit dans ses griffes
Ne peut rien faire pour toi et tu es tout petit

Les nuages voyageurs font des dessins abstraits
Ils me parlent de bonheur que jamais je n’entends
Je pourrais faire comme eux et partir sans délai
Léger comme une poussière transporté par le vent

Et dans la solitude de ma danse aérienne
Le courage revenu, je trouverais les mots
Je réciterais sans cesse des prières pour que vienne
La douleur du silence d’un éternel repos, mais…

Épuisé que je suis je remets à plus tard
Le jour de mon départ pour une autre planète
Si seulement je pouvais étouffer mon cafard
Une voix chaude me dirait : tu brilles comme une comète

Comme la lune est moqueuse quand elle s’empare du ciel
Elle me regarde aller comme une lampe de poursuite
Je voudrais la détruire ou me poser sur elle
Étourdi par son charme qui jamais me quitte

Je suis comme une loupe que le soleil embrasse
Ses rayons me transpercent et culminent en un point
Allument le feu partout où se trouve ma carcasse
Et après mon passage il ne reste plus rien

Et dans la solitude de ce nouveau désert
J’aurais tout à construire pour accueillir la paix
Et tout mon temps aussi pour prévenir l’univers
Que la joie est revenue et qu’elle reste à jamais… mais…

Condamné par le doute, immobile et craintif,
Je suis comme mon peuple, indécis et rêveur,
Je parle à qui veut de mon pays fictif
Le coeur plein de vertige et rongé par la peur

Dédé Fortin

Lorsque la pièce commença, la foule s’est tue religieusement, car nous entendions tous la voix de Dédé qui chantait le premier strophe de la pièce. Au beau milieu de la scène, un projecteur éclairait une chaise sur laquelle reposait la guitare de Dédé, avec au sommet de son manche son éternel chapeau melon, et à son pied, ses souliers à claquette. Il était carrément là, sur scène, avec nous tous, ce fut un de ces moments que tous se rappelleront dans des dizaines d’années. Puis, le monument de la chanson québécoise Paul Piché est venu sur scène le rejoindre, et voici ce que ça a donné.

Complètement soufflé par ce qui venait de se produire, la foule essuyait ses larmes car elle venait de retrouver de bons vieux copains qui s’étaient absentés bien trop longtemps.

Pour ma part, les Colocs représentent un groupe phare, puisqu’ils m’ont permis de découvrir la musique africaine et la percussion au travers de leur musique. Et surtout, surtout,  ils viennent de me faire vivre un des plus beaux moments de ma vie en compagnie de mes amis. En fait, il n’y a que les Colocs pour nous rappeler que la vie passe comme une Comète.

Merci Dédé, merci les Colocs et que votre musique soit immortelle!

Compilation vidéo de la soirée

MISE À JOUR (14-08-2009): Extraits vidéos du spectacle diffusé à Radio-Canada

jeudi 30 juillet 2009

La naissance d’Issaïa

Quand je prends le temps de m’arrêter pour passer en revue les trois derniers mois, j’ai peine à croire tout ce qui s’est passé en si peu de temps. À travers les aléas de ma petite vie personnelle, un projet grandiose s’est matérialisé grâce aux efforts d’un groupe soudé, uni et inspiré par le djembé. L’école Samajam a été le théâtre d’une naissance artistique qui a pour nom Issaïa. Voici donc la genèse de cette si belle aventure.

Tout a commencé lorsque mon collègue de travail et grand ami artiste Michaël vient se pointer le bout du nez à la fin d’un cours que je donnais à la session d’hiver 2009, le vendredi soir. Inspiré par le son des djembés, je l’invite à se poster derrière le micro et se laisser bercer par la musique. Aussitôt dit, aussitôt fait, cet inimitable créateur se laissa porter par l’énergie et c’est ainsi que naquit les toutes premières notes d’une pièce musicale qui prendra pour nom le titre de cet article. Sans aucun effort apparent, mon ami accoucha d’une mélodie qu’il estima hautement accrocheuse. Tellement qu’il saisit aussitôt mon téléphone cellulaire pour se chanter à nouveau les notes dans sa boîte vocale, c’est tout vous dire.

Je me souviendrai toujours de ce moment-là comme le début d’une très belle collaboration entre deux âmes qui, à prime abord, n’avait rien en commun, à part le fait qu’ils travaillent tout deux dans la même boîte.  Une force nouvelle a émergé suite au germe musical qui avait été planté cette soirée-là. La semaine suivante, j’obtenais le feu vert pour prendre en charge le groupe des Débutant 1 de la plus grosse école de percussions du Canada. Et j’acceptai tout de suite le mandat, rêvassant du moment magique du spectacle de fin de session, suite à la proposition un peu loufoque de mon ami. Comme quoi, tout s’enlignait pour que le projet Issaïa puisse prendre forme.

À la mi-avril, je me retrouve devant quelques quatre-vingt étudiants qui n’ont aucune idée de ce qu’est le djembé, mais qui ont un désir d’apprendre et de découvrir cet instrument extraordinaire. Ce leitmotiv a été le carburant dont je me nourrissais chaque semaine pour porter à bien ce projet qui m’était cher. Dès lors, en prenant le pouls du groupe et en m’asseyant avec mon comparse pour établir les bases du projet, le concept s’est imposé de lui-même. Il fallait oser transformer l’image masculinisante du djembé, oser exposer sur scène une autre facette de l’instrument, son côté féminin, plus doux, plus équilibré dans les textures et les sons. Trop souvent les numéros des étudiants incarnent la puissance brute de la percussion africaine, alors il était temps d’explorer d’autres avenues.

Les premiers cours ont débuté et le projet du spectacle a hiberné le temps d’amener la meute des percussionnistes à un niveau satisfaisant pour leur exposer l’idée. Pendant ce temps, Michaël a concocté une trame musicale avec ses bidules électroniques. Je me souviendrai également longtemps de la première écoute chez lui, dans son mini studio, puisque sans même en avoir parlé ensemble, il avait choisi le genre musical idéal pour concrétiser l’intention de la puissance féminine du numéro: le reggae.

À la neuvième semaine de la session, il est venu le temps d’exposer notre idée un peu folle au groupe d’étudiants. J’étais nerveux car je craignais que l’idée soit mal accueillie. Mais, aussitôt les grandes lignes expliquées, le stress s’est transformé en grande excitation, car les étudiants ont très bien réagi et leur enthousiasme a tout de suite été un puissant levier créatif pour la suite des choses. Dès lors, il fallait tout peaufiner, et petit à petit, les rythmes ont été maîtrisés, les pas bien exécutés, et une assurance et une prestance ont rejailli dans le groupe.

Malgré tout, quelque chose manquait. Il fallait pallier à la présence vocale masculine de Michaël. C’est pourquoi un bon soir, j’appelais mon amie chanteuse Annie pour lui proposer de venir chanter avec quelques quatre-vingt percussionnistes. Ce fut un argument très persuasif qui la força à annuler son week-end de camping prévu la journée du spectacle. Ce fut un autre très beau moment que de la présenter à Michaël, car aussitôt une belle chimie se créa entre nous tous. Sur la musique déjà vivante, il fallait y ajouter quelques paroles évocatrice du symbole féminin qu’est Issaïa, et Michaël a eu une superbe idée en composant le texte en quatre langues différentes. Le surlendemain, les étudiants furent emballés et nous avons décidé de garder une portion chantée, pour que la puissance de la voix et du djembé s’unifie. Je ne peux vous décrire la décharge électrique ressentie dans ma colonne vertébrale quand j’ai entendu les voix la première fois.

Une semaine avant le jour «J», j’ai invité ma grande amie percussionniste Myriam à venir participer au numéro, ne serait-ce que pour la voir et l’entendre avec ses magnifiques solos de djembé. Elle devait participer à notre numéro, incarnant à elle seule l’énergie insufflée depuis le dernier mois au sein du groupe. Les dernières répétitions se sont déroulées sans anicroches, et tous avaient hâte de montrer à quel point ils avaient compris la richesse du tambour africain.

Le dimanche 5 juillet arrive enfin et la journée est magnifique. Une des seules journée de juillet qui le sera d’ailleurs. J’arrive très tôt sur les lieux, et la répétition avec les étudiants se déroule à merveille, le temps de tout bien vérifier au point de vue technique, de placer les gens sur scène, et de rejouer une dernière fois le numéro. Tout baigne dans l’huile, si bien que le reste de la journée s’offre à nous pour décompresser et attendre enfin la soirée et la venue des spectateurs. Le soleil descend dans le ciel peu à peu, et sans trop m’en rendre compte, l’heure du spectacle arrive enfin. Le temps de donner mes dernières indications à mes élèves, nous sommes fins prêts, installés derrière la scène. Posté contre la porte menant en coulisse, j’entends les premiers applaudissements, le rideau s’ouvre et je me dis: «Ça y est, dans quelques minutes, Issaïa sera réalité.»

Lorsque je marche sur la rampe qui me mène sur scène, un sentiment de paix et de sérénité m’habite. Peu importe ce qui arrivera dans les prochaines secondes, j’étais absolument convaincu que tout le monde serait pour livrer le meilleur d’eux-mêmes. Dès que tous furent bien installé sur scène, j’ai fait signe à Michaël, et dès que les premières notes de son hautbois électronique jaillirent des hauts-parleurs, une profonde émotion m’enveloppa, et je pense bien qu’elle se propagea dans toute la salle. Je vous laisse voir par vous-même le résultat en vidéo.

Même si quelques pépins techniques d’ordre sonores sont venus perturber le numéro, le résultat fut grandiose. Jamais je n’ai senti une telle unicité dans le groupe, une telle volonté de porter Issaïa, emblême de féminité, dans le coeur des gens. Pour moi, ce fut un moment fantastique et inoubliable de pouvoir partager ma passion de cet instrument avec autant de gens. Une apothéose qui a dépassé toutes mes attentes. Je suis sorti de scène avec le sentiment d’avoir accompli une très belle et grande chose, et je me suis dit que c’est pour cette raison précise que j’enseigne le tambour africain aujourd’hui.

Merci à tous ceux et celles qui, de près ou de loin, ont réussi à faire en sorte qu’Issaïa puisse voir le jour!

Crédit photo: Rémi Giguère

vendredi 26 juin 2009

R.I.P. Michael Jackson

C’est dans la stupéfaction la plus complète, lors de mon arrivée à l’école Samajam hier soir, que j’ai appris le décès d’une des légendes de la musique moderne. Michael Jackson est mort. Cette phrase ne fait guère sens dans mon esprit, car comment peut-on imaginer un tel icône de la musique mourir subitement sans raison?

À bien des égards, cet homme qui a toujours vécu en marge de la société moderne a complètement révolutionné le monde de la musique. Qui n’a pas ressenti un frisson de peur en regardant pour la première fois Thriller? Et qui n’a pas imité dans ses «partys de matante» la fameuse danse du Moonwalk? Ce chanteur a toujours eu le sens du grandiose dans son expression artistique. Et aujourd’hui, un choc retentit alors que le monde vient de perdre une légende de la trempe d’Elvis et de John Lennon.

Je me souviens, en 1995, lorsque la pièce They don’t care about us est sortie, je suis resté littéralement scotché devant mon téléviseur pour regarder le vidéoclip percutant à souhait, où on voit Michael chanter au devant d’une énorme Batucada brésilienne, à Rio de Janeiro. Ce clip a été réalisé par nul autre que Spike Lee.  En guise de souvenir, revoici ce fabuleux vidéo, en version intégrale. RIP Michael Jackson.

Visionner en Haute Définition

jeudi 25 juin 2009

Taafé Fanga 5 fois au festival Nuits d’Afrique

Le groupe phare de percussions d’Afrique de l’Ouest du Québec, Taafé Fanga, sera l’incontournable vedette du prochain festival Nuits d’Afrique qui se tiendra à Montréal dès le 14 juillet prochain. Pas moins de cinq représentations seront tenues, soit 4 soirs en première partie d’artistes de renom alors que le dernier soir, ce sera un spectacle total de Taafé Fanga. Voici les dates:

Taafé Fanga (Afrique de l'Ouest / Qc) et Habana Café (Cuba)
Dimanche 19 juillet 2009
23:00
Club Balattou
Les étoiles de Nuits d'Afrique
10$ (gratuit pour les détenteurs de billet du festival)

Taafé Fanga (Afrique de l'Ouest / Qc) et Estação da Luz (Brésil)
Lundi 20 juillet 2009
23:00
Club Balattou
Les étoiles de Nuits d'Afrique
10$ (gratuit pour les détenteurs de billet du festival)

Taafé Fanga (Afrique de l'Ouest / Qc) et Laeticia Zonzambé (Centre Afrique)
Mardi 21 juillet 2009
23:00
Club Balattou
Les étoiles de Nuits d'Afrique
10$ (gratuit pour les détenteurs de billet du festival)

Taafé Fanga (Afrique de l'Ouest / Qc) et Oumar Ndiaye Xosluman (Sénégal / Qc)
Mercredi 22 juillet 2009
23:00
Club Balattou
Les étoiles de Nuits d'Afrique
10$ (gratuit pour les détenteurs de billet du festival)

À NE PAS MANQUER!!!

Taafé Fanga (Afrique de l'Ouest / Qc)
Dimanche 26 juillet 2009
23:00
Club Balattou
Les étoiles de Nuits d'Afrique
10$ (gratuit pour les détenteurs de billet du festival)

Pour les lecteurs de mon blogue qui habitent à l’extérieur du Québec, je vous encourage fortement à découvrir ce groupe fabuleux par l’entremise de ce vidéo.

jeudi 21 mai 2009

Le sökö, rythme de la circoncision

Le rythme Sökö est un magnifique rythme ternaire qui provient de la région de Faranah en Guinée. Le rythme accompagne la danse des bilakoro, ceux qui ne sont pas encore circoncis. Le sökö est souvent joué plusieurs mois avant la cérémonie de circoncision. Lorsque les vieux sages du village ont décidé de la date de la cérémonie, l’événement doit être annoncé dans le voisinage. C’est pourquoi les jeunes garçons vont de village en village pour annoncer la nouvelle. Lorsqu’ils arrivent dans un nouveau village, le rythme sökö est joué. Et lorsque les jeunes retournent à la maison, le rythme soli rapide est joué.

Voici la partition du rythme avec l’échauffement. C’est à mon avis le rythme ternaire qui possède les plus beaux accompagnements de doum-doum.

Vidéos

Veuillez ne pas prendre en considération la technique utilisée dans les vidéos. Elle est très déficiente. Ce sont les seuls vidéos que j’ai pu trouver.

Partition

Soko en plein écran

dimanche 17 mai 2009

La série Djembé Kan

Un joueur de djembé qui improvise est toujours quelque chose de spectaculaire à voir et entendre. En se fermant les yeux, on jurerait percevoir une dizaine d’instruments mais non, une seule paire de mains frappent sur le tambour qui n’en finit plus de résonner. En langue Malinké, l’œuvre éphémère du joueur qui improvise se nomme Djembe Kan. C’est une œuvre qui n’est jouée qu’une seule fois, ne pouvant être répétée. Les “notes fantômes” est l’élément clé qui donne la richesse à la musique car elles donnent l’illusion que le percussionniste est accompagné par d’autres. Elles permettent de donner une musicalité, un groove qui n’a pas son pareil.

J’entame aujourd’hui une nouvelle série sur mon blogue qui mettra en vedette des vidéos de grands djembéfolas qui créent des Djembé Kan spectaculaires. Je vous conseille donc de visionner ces vidéos pour vous en inspirer lors de vos solos. Voici donc le premier Djembé Kan qui n’a malheureusement pas été identifié. Je ne comprends tout simplement pas d’ailleurs la réaction des passants qui semblent totalement ignorer la magie qui se crée sous leur nez.

Quand le djembé rencontre le flamenco

Qui aurait dit que le djembé et le flamenco ne ferait pas bon ménage? Après avoir visionné le vidéo qui suit, vous aurez la preuve irréfutable que le djembé peut très bien respirer la sensualité du flamenco…Un mariage moderne très intéressant!

jeudi 14 mai 2009

La déchirure

Je viens de tomber sur un vidéo de publicité de Coca-Cola absolument fantastique mettant en scène le djembé. La pub illustre de façon magnifique à quel point le djembé est rassembleur. Et aussi, lorsque l’irréparable se produit pour un djembéfola, il ne faut pas se laisser abattre. Je vous laisse voir le vidéo pour que vous puissiez comprendre…

mercredi 13 mai 2009

Le dialogue du djembé

J’ai récemment été invité à écrire un article sur le djembé pour la revue Cheminement. Cette revue spécialisée sur le bien-être parle, dans son dernier numéro, de comment entretenir des relations de qualité. Je vous invite donc à lire comment le djembé permet de pouvoir entretenir des relations sociales stimulantes, durables, contribuant à rendre notre vie sociale intéressante et agréable.

Agrandir le texte

samedi 9 mai 2009

Un autre solo incroyable de Mamady Keita

Je viens de visionner un super solo du maître djembéfola Mamady Keita lors de son passage à Florence en Italie le mois dernier. Devant la communauté percussive italienne, il a démontré son immense talent et son savoir-faire. Ce qui est super avec ce vidéo, c’est que le vidéaste prend la peine de faire des gros plans sur les mains de Mamady, nous permettant de voir en détail la subtilité des sons qu’il produit au djembé. Notez les nombreux blocages où il étouffe la peau avec sa main. Et les contrastes entre les frappes à bout portant et les effleurements des doigts sur la peau de chèvre sont renversants! Du très grand art, et une énorme source d’inspiration!

mercredi 6 mai 2009

Aboulaye Koné et Bolo Kan grand gagnant aux Syli d’Or

C’est avec une grande joie que j’ai appris cette semaine que le groupe du grand maître djembéfola Aboulaye Koné, Bolo Kan, a remporté la compétition des Syli d’Or de la musique du monde dont la finale avait lieu jeudi dernier au Kola Note à Montréal. Les Syli d’Or de la musique du monde encouragent les groupes musicaux locaux qui proviennent des quatre coins du globe à rayonner de façon plus importante.

Je n’ai malheureusement pas eu la chance de pouvoir aller voir la grande finale de jeudi soir, mais des proches m’ont dit que c’était un moment inoubliable. Voici un ensemble de photos extraordinaires qui ont été prises lors de ce spectacle, et ma foi, je me dis que ce groupe de percussions est sans aucun doute promu à un avenir fort prometteur.

Iniké à vous, Bolo Kan!

Pour voir les photos, cliquez sur l’image.

Crédit des photos: daidix

vendredi 1 mai 2009

Le Tiriba, rythme du chef de la danse

Le rythme Tiriba provient de la Guinée de l’ouest, plus précisément de l’ethnie Boke et Boffa. Dans le cours de l'histoire, la signification du rythme Tiriba a changé plusieurs fois. On peut facilement aujourd'hui distinguer trois phases. Dans sa phase originelle, le Tiriba était le chef déguisé d'une troupe de percussionnistes qu'il avait créée. De nos jours, il n'y a plus de Tiriba mais le rythme a survécu au fil du temps. Dans sa deuxième phase, le Tiriba était joué après l'initiation des jeunes filles, lorsque les mères et leurs filles dansaient ensembles. De nos jours, le Tiriba est un rythme ternaire très populaire joué dans toutes les festivités, là où les gens dansent. La partition contient les nombreux accompagnements de djembés que j’ai appris, ainsi que le fameux cassé binaire joué par Mamady Keita.

Vidéos

Partition

Tiriba en plein écran

jeudi 23 avril 2009

Aboulaye Koné et Bolo Kan: le mandingue à Montréal

J’ai assisté hier à la deuxième portion d’un spectacle absolument fantastique du groupe Bolo Kan mené de main de maître par un pilier de la culture mandingue au Québec: Aboulaye Koné. Ce griot né en Côte d’Ivoire possède des mains carrément magiques qui font sonner un djembé comme jamais je n’avais eu la chance d’entendre auparavant. Jumelé à Mohamed N’Diaye, griot de la danse et de la percussion mandingue, ils sont l’essence même de ce qu’est le monde de la percussion et du djembé: fougue, puissance et enracinement total.

Pendant les trois pièces que j’ai eu la chance de voir et d’écouter en ayant le coeur grand ouvert à recevoir toute cette énergie, j’ai constaté à quel point le monde du djembé est immense, et aussi tellement riche. La maîtrise de cet instrument passe par un respect total envers ses pairs, envers les gens qui écoutent, et surtout, envers son propre instrument. Une fusion complète existait entre les musiciens et le public, si bien que le mercure de la salle a eu tôt fait de grimper pour aller chatouiller le sommet du thermomètre.

Le groupe Bolo Kan représente pour moi à ce jour la maîtrise parfaite d’un art qui s’enracine depuis des siècles dans la conscience collective de l’humanité. C’est pourquoi il est de notre devoir de voir et surtout, d’entendre chacune des notes du tambour qui résonne dans nos oreilles, et qui vient réveiller l’Africain qui sommeille en chacun de nous.

Assoyez-vous bien confortablement et admirez la virtuosité de ces deux griots hors du commun.

Le groupe d’Aboulaye Koné est en lice pour le Syli d’Or de la musique du monde 2009 organisé par le festival Nuits d’Afrique de Montréal. S’il passe en demi-finale, le groupe jouera de nouveau la semaine prochaine, soit le mardi 28 avril ou le mercredi 29 avril prochain à 22h, au club Balattou. Et c’est totalement gratuit!

Ressources utiles

Le FESTIRAAM a lieu ce week-end!

Ce week-end, le Festival international des rythmes d’Afrique et des Antilles de Montréal bat son plein! Deux soirées endiablées sont au menu au Métropolis! Je convie tous les amateurs de musique du monde, spécialement africaine, à voir ce vendredi 24 avril le chanteur sénégalais Ismaël Lo, le griot de kora Zal Idrissa Sissokho et les frères Ibrahim et El Hadje Diouf (tous deux ayant récemment joué dans le film Dédé À travers les brumes). Soyez de la fête!

Info: www.festiraam.ca

lundi 20 avril 2009

Le N’Goron, rythme des jeunes filles

Cette semaine, voici le rythme N’Goron détaillé avec en prime deux phrases de solos provenant du maître djembéfola Soungalo Coulibaly. Le rythme est joué en l’honneur de l’initiation des jeunes filles qui dansent avec une calebasse sur la tête. Il provient du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Ce rythme se distingue par un accompagnement où les flams en tonique/claqués viennent donner une puissance au volume sonore.

N'Goron en plein écran

Vidéos

mercredi 1 avril 2009

Les 3 sons du djembé en vidéo

Tout bon amateur de djembé se doit, lorsqu’il joue, de produire des sons qui ont une vigueur et une finesse maximales. C’est pourquoi il faut comprendre comment faire pour produire les trois sons de base du tambour africain. Voici donc un très bon vidéo en français qui vous montre la posture à adopter au niveau des mains pour produire la basse, le tonique et le claqué au djembé. Je vous invite aussi à consulter l’article détaillé que j’ai rédigé sur le sujet.



AJOUT (18-09-2012): Je viens de trouver un autre vidéo tiré du DVD Djembéfola de Laurent Chevallier (excellent long-métrage biographique sur Mamady Keita), où Mamady explique à un enfant comment bien placer ses mains pour faire de beaux sons et les mauvais plis à éviter au djembé. Ça ne peut pas être plus clair et simple que ça!



AJOUT (22-08-2012): Quoi de mieux que le nec plus ultra du djembé, Mamady Keita, qui nous montre comment effectuer les trois frappes principales du djembé? Il y a malheureusement du doublage en mandarin, mais l'essentiel reste bien compréhensible!




mardi 10 mars 2009

Le soli rapide, rythme d’initiation

Le soli rapide est un rythme ternaire magnifique qui est joué par le peuple Malinké de Guinée lors des rites d’initiation des jeunes garçons et des jeunes filles. Le rythme est joué trois mois avant le rituel, et sa fréquence augmente au fur et à mesure que la date approche, puis il est joué toute la nuit durant lors du rite. Les hommes et les femmes dansent alors aussi toute la nuit.

Il existe également une version lente du soli, le Balakulanya, où les gens plus âgés peuvent danser lors des cérémonies de mariage. Voici la partition du rythme ainsi que le solo original de Mamady Keita, composé de six phrasés absolument magnifiques qui agrémentent de merveilleuse façon les solos ternaires.

Partition

Agrandir

Vidéos

MISE À JOUR: Ajout du solo de Seny Touré (09/05/09)

MISE À JOUR #2: Ajout des accompagnements de djembé (21/05/09)

Djembés
Doum-doum

jeudi 5 mars 2009

Comment pratiquer le djembé sans faire trop de bruit?

Le djembé est un instrument qui produit un son très puissant ainsi que des vibrations qui ont tendance à persister. Ainsi, il est difficile, surtout en ces temps de froid hivernal, de pratiquer allègrement sans se soucier de son entourage. Ainsi, il importe de pouvoir pallier aux aléas de la vie en société lorsqu’on pratique les sons au djembé africain. Voici donc un petit truc très simple qui vous permettra d’atténuer les visites impromptues de votre voisin d’appartement à votre porte.

Munissez-vous d’une serviette. C’est aussi simple que ça. Une serviette en ratine assez épaisse, et aussi assez grande pour couvrir votre peau de chèvre au complet. En recouvrant votre djembé avec la serviette, vous allez atténuer fortement les vibrations émises lorsque vous faites une basse avec le djembé. Les toniques et les claqués seront moins puissantes, mais à l’oreille, elles seront quand même facilement distinguables.

Si jamais vous voulez atténuer encore plus les vibrations, faites une boule avec votre serviette et rentrez-la dans le fût de votre instrument. La basse sera ainsi totalement étouffée. Attention par contre de ne pas oublier de l’enlever après votre pratique. J’ai déjà vu maintes fois des personnes qui, lors de leur cours hebdomadaire, se demandait ce qui se passait avec leur djembé car ils avaient oublié de retirer la serviette.

Attention de s’assurer que la serviette soit complètement sèche, sans humidité. Dans le cas contraire, changez-la pour une complètement asséchée, car l’humidité pourrait envahir le bois de votre instrument, et détendre prématurément la peau.

En dernier lieu, je vous suggère également de vous servir de votre serviette comme une couche protectrice lors du transport de votre instrument dans son étui. La serviette agira comme une zone tampon qui va éviter à la peau de chèvre de subir un trop gros stress dû à une variation subite de température. En bout de ligne, la durée de vie de votre peau de chèvre sur votre tambour africain en sera prolongée.

Bonne pratique!

mardi 3 mars 2009

Mon expérience avec Céline Dion et Star Académie

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Lundi dernier, j’arrive à Samajam et aussitôt, je suis convoqué dans le bureau pour me faire annoncer que notre école va faire partie du gala dominical de Star Académie avec nul autre que notre Céline nationale. «Pardon?» Ce fut ma seule réponse qui sortit de ma bouche en entendant cette annonce. Et pourtant, quelques jours à peine plus tard, je recevais un courriel détaillant les dates et lieux des répétitions.

Bon, me dis-je, comment diable se préparer mentalement à apparaître dans le show de télévision le plus populaire de l’heure au Québec? Et avec la chanteuse la plus célèbre de la planète? L’expression deux poids, deux mesures prend ici tout son sens…Chose certaine, avec un tel show de télévision diffusé en direct, l’occasion est trop belle pour ne pas livrer le meilleur de soi-même ne serait-ce que deux minutes.

Anatomie musicale

J’entame donc la première répétition vendredi soir dernier, où de 22h le soir à près d’une heure du matin, nous écoutons notre maestro François Taillefer qui a concocté les lignes musicales de samba brésilienne que nous jouerons en compagnie de l’orchestre maison de Star Académie. Notre batucada est composée de surdos, repique, tamborims, agogos, caixa et timbaù, mon instrument désigné. Se jouant comme un djembé africain, je vais jouer aux côtés de mes amis africains Cheick Anta et Sadio. Notre mandat est de performer deux pièces musicales faisant partie du medley d’ouverture de Céline, soit I’m Alive et Dans un autre monde. Nous devons donc apprendre par cœur l’emplacement des breaks, des silences, des refrains…C’est un vrai travail de chirurgien, car il faut décortiquer chacune des chansons, en souhaitant, bien sûr, que le tout demeure tel quel lors de la répétition en studio le lendemain.

C’est la tête complètement pleine et saturée de rythmes et d’appels que je m’écrase sur mon oreiller, en ayant bien hâte que le matin se manifeste, quand même…

Répétition avec une grande dame

C’est par un samedi matin froid et ensoleillé que nous arrivons par petits groupes dans la Cité Mel’s, immense bunker qui abrite l’énorme studio de Star Académie. Aussitôt escorté par des employés des Productions J, nous faisons le tour du studio et je n’ai pas assez d’yeux pour contempler l’incroyable dispositif scénique déployé devant moi. Une intense œuvre technologique est déployée devant mes yeux, allant des lumières de toutes les couleurs aux écrans laser dernier cri, aux plateformes hydrauliques, à l’escalier central coulissant. Des dizaines de techniciens s’affairent dans tous les coins du studio à peaufiner chaque détail.

En arrivant dans notre loge, il y a déjà pas mal de monde. Nous partageons les locaux exigus avec un autre groupe qui est une école de Capoeira brésilienne, invitée elle aussi pour danser sur notre musique! Ce sera certes un moment fort de la saison de Star Académie que nous allons créer ensemble! Bien vite, une responsable vient à notre rencontre et nous invite à descendre en studio pour la toute première répétition avec l’orchestre et les académiciens. Jean Lamoureux, maître d’œuvre des galas, orchestre tous les tableaux avec grande parcimonie. Appelant tout le monde à se taire pour entamer la répétition du Medley d’ouverture, je m’assois dans les sièges réservés au public pour regarder pour la première fois ces désormais célèbres 12 personnes qui voilà un mois à peine étaient de purs inconnus, tout comme moi.

En guise de Céline provisoire, je dois dire que Suzie Villeneuve se tire drôlement bien d’affaire. Sa voix puissante et mélodieuse simule très bien ce à quoi les recrues de la chanson devront composer pendant leur numéro. Pendant que chacun y va avec sa chanson, deux personnes scrutent leurs moindres faits et gestes avec des yeux de lynx. Il s’agit de Johanne Blouin, le coach vocal, et Geneviève Dorion-Coupal, coach chorégraphe. Je suis pas mal impressionné par la qualité de la prestation offerte par les candidats, ils sont réellement à l’aise malgré la tornade qui s’agite autour d’eux.

Bien vite, notre tour est arrivé. Une horde de techniciens de son vient à notre rencontre pour apposer des micros de tout acabit sur nos instruments. Chacun ou presque est muni de son microphone. Tout se met finalement en place pour la répétition de la finale du Medley. Je sens l’excitation monter d’un cran en voyant l’orchestre de Scott Price entamer les premières notes de I’m Alive.

Rien n’étant parfait dans la vie, je peux qualifier cette première prise de carrément catastrophique. Rien ne fonctionne, mes oreilles n’entendant absolument rien de musical. C’est malheureusement les aléas de la télévision…Avec ce que j’ai comme bagage dans le domaine, je me souviens très bien de la loi qui dit que plus une pratique est mauvaise, meilleur est le spectacle en bout de ligne…Et je prie pour que ça soit encore le cas! Nous reprenons deux ou trois fois les deux pièces musicales, et malgré les ajustements apportés à l’amplification des basses fréquences de la batterie, rien n’y fait. Il va falloir pré-enregistrer notre partie si nous voulons que le tout sonne adéquatement à la télé.

Après une pause repas bien méritée, une jolie dame vient nous dire que Céline est prête pour la répétition avec une demi-heure d’avance sur l’horaire. Nous retournons donc en studio et, assis sur ma chaise dans l’espace du public, je regarde ce qui se passe devant moi et c’est à ce moment que je la vois, à quelques mètres seulement, Céline Dion en chair et en os…Non, je ne suis pas tombé évanoui, mais l’effet est quand même impressionnant malgré tout. Elle discute avec René et très vite, elle prend le total contrôle du plateau.

On dira ce qu’on voudra de Céline, qu’on l’aime ou non, mais depuis l’expérience de Star Académie, mon opinion à son sujet a un tantinet changé. Son aplomb et son assurance sont totalement impressionnants. Elle a tellement de métier derrière la cravate qu’elle maîtrise son environnement comme personne. J’imagine que c’est la clé de son succès. Cette attitude archi professionnelle mais qui ne tombe jamais sur les nerfs de personne parce qu’elle sait demeurer terre à terre. Et que dire de sa voix…Une maîtrise hors du commun de ses cordes vocales! Elle dicte aux techniciens de sons les moindres détails du rendu sonore qu’elle désire et ce, sans jamais perdre patience. Surprenant et amusant à la fois!

J’ai assisté à un très beau moment lorsque j’ai pu voir du point de vue du public la toute première rencontre musicale entre les académiciens et Céline. L’émotion était à son comble pour certains, leur rêve se réalisant de chanter avec la plus grande de toutes. Et je peux vous assurer que rien de tout cela n’était arrangé…Ça respirait la sincérité et la spontanéité, et Céline, avec grande classe, a rassuré chacun des participants avec son sourire, sa bonne humeur et son sens de l’humour sans limite.

Nous avons pratiqué une dernière fois avec elle, et cette fois notre groupe avait gagné en assurance et en aplomb, amenés certainement par cette grande dame de la chanson. Et on est parti à la fin de cette journée de répétitions avec le sourire aux lèvres, convaincus de notre potentiel de réussite le lendemain!

Le jour J

Lorsque j’arrive au studio le lendemain pour le pré-enregistrement, je prends un grand plaisir à m’installer à nouveau dans la zone du public pour voir le groupe The Lost Fingers interpréter le classique de Céline, Incognito. Les voir chanter cette pièce en compagnie de l’interprète originale est certes surréaliste, et à voir leur regard, je pense qu’ils sont d’accord avec moi. Céline est encore une fois très généreuse de son temps et de son énergie. Le numéro est sans aucun doute mon préféré de tout ce que j’ai pu voir jusqu’à maintenant.

Il y a eu par la suite une nouvelle répétition de ce que j’avais déjà vu la veille, soit la performance du Medley d’ouverture de chaque académicien ou presque avec la diva québécoise. À nouveau, j’ai été subjugué par le naturel et la capacité qu’a Céline de mettre à l’aise les recrues, et surtout de leur donner toute la place. En plus de Céline, Julie Snyder a fait son apparition avec son micro et…son bébé! C’est ce qu’on appelle être maman à temps plein! Bref, peu à peu, le gala prenait forme devant moi, morceau par morceau, comme un gigantesque casse-tête.

Après de longues minutes, nous avons eu le feu vert pour nous installer et amorcer le pré-enregistrement de nos deux pièces. Nous étions quelques minutes auparavant en train de répéter vocalement nos parties dans les coulisses, et la chorale percussive que nous faisions a attiré les regards curieux de quelques académiciens. Le même manège que la veille s’est répété avec l’installation des micros et j’ai eu la chance de porter d’énormes paires d’écouteurs pour entendre la trame sonore de l’orchestre de Scott Price!

C’est sous le clic du métronome et en formation légèrement réduite que nous avons terminé la prise de son de notre prestation, et après deux ou trois prises, Scott a levé son pouce en l’air et nous avons poussé un soupir de soulagement. Peu importe comment cela se passerait ce soir, une chose était sûre, le son n’était plus un problème.

Le reste de notre groupe est venu nous rejoindre afin de pratiquer une dernière chose: l’entrée et la sortie de scène. Pas une mince tâche avec tout l’attirail que nous devions apporté avec nous en une petite minute, et ce, en plein milieu d’un numéro…La chorégraphe Geneviève nous explique également que nous devons être le plus discret possible sans faire de bruit. J’avais en tête l’image d’un troupeau d’éléphants qui marche sur de la vitre…Après deux ou trois tentatives, chronomètre en action, nous réussissons à satisfaire aux demandes, et nous sommes relevés de nos fonctions pour aller nous remplir l’estomac avant le grand moment.

Nous redescendons en coulisses peu après 18h30, soit une heure avant le lancement de l’émission. Cette fois, la zone du public est pleine à craquer. Pas un pouce carré n’est libre. Les deux animateurs de foule sont en train de préparer leur public. Nous devons nous accoler le plus possible contre les murs pour laisser la place aux caméramans qui courent dans tous les sens. L’adrénaline est palpable partout autour de moi. Dans quelques minutes, plus de deux millions de personnes vont regarder ce que j’ai eu la chance de voir germer depuis deux jours. Tout un sentiment.

Julie va saluer le public une dernière fois, leur souhaite une belle soirée, puis, les projecteurs s’allument, la musique démarre, et les académiciens apparaissent un à un pour interpréter le thème musical de l’émission. En vrai, tout est plus grand que nature. Julie fait ensuite son apparition, souhaite la bienvenue au public, présente les candidats, puis, un vidéo de Céline est projeté, et c’est finalement réel, la diva québécoise fait son entrée sur la scène.

Elle est incapable de commencer à chanter tellement le rugissement dans la salle est intense. J’aperçois une immense banderole sur laquelle est marquée: «On t’aime Céline». Elle s’arrête et prend le temps de savourer le moment. Du point de vue où je suis, je la vois de dos, et j’ai seulement à abaisser mes yeux pour la voir dans l’écran cathodique devant moi. Et lorsqu’elle se met à chanter «Ce n’était qu’un rêve» a cappella, j’ai la chair de poule tellement c’est plus réel que réel.

J’ai à peine le temps de me remettre de mes esprits qu’un garde du corps en veston cravate escorte Julie jusqu’à son miroir qui est situé tout juste à côté de moi. L’animatrice est aussitôt assaillie par ses stylistes et maquilleuses qui la coiffe et la décoiffe. De proche, son maquillage est absolument intense, télé oblige. Et c’est à ce moment que je découvre à quel point cette femme est investie corps et âme dans ce projet qui a des allures titanesques. Elle a la larme à l’œil de voir ses académiciens aussi bien performer, et aussitôt, son visage est imprégné de colère parce que le public ne semble pas assez réagir à son goût. Vraiment, j’étais complètement plongé dans une bulle que peu de gens ont la chance de pouvoir percer.

Le temps file comme l’éclair et c’est bientôt notre tour de monter les marches menant à la grande scène. Montant la dernière, je prends un grand souffle et je me dis «Ça y est, une autre expérience incroyable à mettre dans mon bagage». Je file jusqu’à ma place, je souris à tout rompre et je plonge dans le moment présent. Dès les premières notes de la pièce I’m Alive, je supplie pour que tout se passe bien et que les notes sonnent dans les bons temps. Et lorsque je me mets à jouer du timbaù, je me rends compte que la magie du direct fait son œuvre, notre batucada sonne extrêmement bien, donnant un aplomb et une saveur toute spéciale pour ce moment unique. Les pauses, les montées, les breaks, tout défile à la vitesse de l’éclair. Et lorsque le punch final arrive, c’est dans un feu d’artifice de musique et de lumières que la pièce prend fin, et que je réalise seulement à ce moment ce qui m’arrive. «Et oui mon vieux, tu viens de jouer avec Céline!»

L’ovation monstre qui a suivi dépasse l’imagination. Je fus littéralement transporté par cette vague qui a déferlé dans le studio. C’était vraiment quelque chose d’incroyable. Et d’avoir pu participer à cette vague a été pour moi un moment que je n’oublierai pas de sitôt.

De l’autre côté de l’écran

Lorsque nous sommes partis des studios Mel’s, le gala n’était pas encore terminé. Et lorsque je suis arrivé chez mon amie Mélanie pour visionner le résultat, j’ai pu voir Céline chanter à la télé sa chanson Incognito avec les Lost Fingers. Sans trop le réaliser, dans la même journée, j’ai pu figurer des deux côtés de l’écran. Et voici ce que ça donne! Je suis pas mal fier du résultat malgré le fait qu’on ne nous voit et on ne nous entend pas beaucoup. Je m’en fous un peu, je peux dire que j’ai joué avec Céline Dion une fois dans ma vie après tout…

lundi 16 février 2009

Rythmes en spectacle!

Le 7 décembre dernier, mon école de percussions présentait un spectacle percussif des plus relevés au Cégep Maisonneuve. Lors de cette soirée, plusieurs rythmes africains furent joué, et j’en profite pour vous mettre en liens sur Youtube les prestations de ces rythmes africains qui peuvent vous servir comme matériel d’apprentissage de base. Bon visionnement!

dimanche 15 février 2009

Le Garangedon, rythme des cordonniers

Le Garangedon est un rythme ternaire magnifique qui a été inventé par la caste Malinké des cordonniers et fabricants de chaussures. Il est joué traditionnellement uniquement entre les membres de cette caste lorsque les hommes et les femmes se marient entre eux. Le mot Garangedon fait référence à la danse («don» signifie danse et «Garange» est le nom de la caste). Le rythme en soi s’appelle Garangefoli («foli» signifiant rythme en langage Malinké). Mais, pour des raisons de popularité, le terme Garangedon est le plus utilisé.

Partition

Version plein écran
Légende des symboles

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samedi 7 février 2009

Le djembé comme itinéraire

C’est par un froid et une neige soutenue que j’arrive mardi dernier, vingt minutes avant l’heure prévue (ô miracle!), à la Maison Old Brewery, où j’ai vécu un moment extraordinaire, encore une fois grâce au djembé. Un nouveau projet d’aide sociale s’est ouvert à Samajam et j’ai l’honneur de le piloter. La mission: montrer les bases de la percussion à un groupe d’itinérants. Le but: les sortir de leur quotidien empreint de lourdeur et de solitude.

Il n’aura fallu que deux réunions, une avant les Fêtes où nous avons animé un atelier à l’équipe d’intervenants, et une autre il y a deux semaines à peine, pour tout mettre sur les rails. Quoique confiant de mes aptitudes, j’étais en proie à une certaine nervosité. « Dans quoi me suis-je encore embarqué ?» Sans trop le savoir, et tout comme avec mon groupe de personnes handicapées, j’étais sur le point de vivre une rencontre qui va probablement me marquer pour la vie.

Je n’ai pas hésité une seconde à accepter le projet. C’est là un aspect essentiel qui m’a guidé dans l’enseignement de la percussion jusqu’ici. L’aspect social, humain de l’instrument. Les vertus du djembé étant d’abord d’apprendre à jouer ensemble, en groupe, sur une base d’égalité, sans jamais chercher à rabaisser son prochain. Toujours dans une atmosphère de respect, de plaisir, de lâchez-prise. Cet état de bien-être, si j’arrive à le communiquer à ces gens qui en recherche désespérément, là sera mon salaire, là sera mon cadeau.

L’itinérance étant l’antipode de tout  objectif de vie, je vois le djembé comme étant l’étincelle qui peut allumer une flamme, toute petite soit elle, dans le coeur de ces êtres humains qui vivent chaque seconde de leur vie dans l’invisible, effacé du monde, en proie avec leurs peurs, leur colère, leur incompréhension…En même temps, l’instrument m’ouvre une porte dans ce monde que je ne connais guère. Un monde où la maladie mentale est omniprésente, où les coeurs sont encrassés par la solitude, si bien que plusieurs couches de méfiance et de fermeture recouvrent ces êtres qui jadis, avaient une vie dite normale.

Dans le fond, là réside je crois la source qui me pousse à réaliser ce projet. Personne ne choisit de devenir itinérant. On le vit, on le subit. C’est le fond du baril, lorsqu’on n’en peut plus. Et je suis persuadé que le djembé peut donner l’élan pour remonter cette longue côte, retrouver la surface, redevenir quelqu’un.

En apercevant les participants faire leur entrée dans la cafétéria ce matin-là, j’en suis à cette réflexion. Et dès les premières secondes où nous avons entamé la musique, mes comparses et moi, je me suis senti en pleine confiance, et la nervosité s’est transformé en véritable soif de vouloir transmettre cette étincelle. Je me suis retrouvé à enseigner à 25 êtres humains qui ne se doutaient pas que ce moment qu’ils s’accordent dans leur journée leur feront du bien, leur permettront non pas de décrocher de leur vie, mais de s’y accrocher, avec une poigne solide et durable.

Pour eux, c’est un nouveau départ. Pour moi aussi. Le djembé leur servira d’itinéraire. Pour se défaire de leur étiquette non méritée. Pour se prendre en main. Pour vivre enfin, et arrêter de se laisser vivre.

Voici en images à quoi ressemblait cet extraordinaire matin du 3 février où quelque part à Montréal, une nouvelle aventure de coeur a débuté.

jeudi 29 janvier 2009

Les femmes et le djembé – 2ième partie

J’ai déniché aujourd’hui sur le web un vidéo très intéressant sur un spectacle inoubliable que j’avais vu en 2007 lors du Festival Nuits d’Afrique. Il s’agit de la performance électrisante des Amazones de Guinée. Pour ceux qui étaient sur place, vous vous en rappelez sûrement encore. Elles avaient enflammé le National (où le système de ventilation était tombé en panne ce soir-là). Je me souviens, malgré la chaleur tropicale qui y régnait, avoir été subjugué par toute la virtuosité de ces dames qui sortaient pour la première fois de leur Guinée natale.

Je vous ai déjà parlé des Amazones dans un autre article discutant du rôle des femmes et le djembé. Depuis ce spectacle, elles ont pu en donner d’autres dans le monde occidental, et elles peuvent désormais aspirer à vivre de leur art, et surtout, vivre de leur immense talent. Comme le dit la personne interviewée dans le vidéo, c’est la finesse de leur jeu, en plus de leur incroyable puissance, qui ont plu aux spectateurs présents ce soir-là. Les femmes apportent cette fluidité aux rythmes que les hommes ont peine à exprimer sur scène. Chose certaine, il est très rafraîchissant de voir des femmes jouer le rôle traditionnel des hommes.

mardi 27 janvier 2009

Le kassa, rythme des récoltes

Le Kassa signifie en langue Malinké un silo à grains. Ce rythme est très connu dans la Guinée de l’Est. Joué lors des récoltes, il aide les fermiers à poursuivre le dur labeur des récoltes car ils s’absentent souvent longtemps de leur village. Quelques femmes peuvent les accompagner pour préparer les repas et chanter pour les aider. À la fin de la récolte, une grande fête est organisée, appelée Kassalodon.

Partition

Version plein écran du kassa

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lundi 26 janvier 2009

Le rétroviseur de 2008

Comme je l’avais fait au début de 2008, il est maintenant temps de regarder dans le rétroviseur et retracer le fil des douze derniers mois qui ont été complètement ahurissants. Voici donc une liste des moments forts de mon année percussive de 2008.

JANVIER

  • Il y a eu au début de janvier un très gros événement corporatif avec 700 djembés où tous les percussionnistes professionnels (Mélissa Lavergne, Patrick Dugas, Richard Gingras, les frères Labrosse et autres) se sont déplacés.

FÉVRIER

  • L’escapade à Val-d’Or demeure parmi les meilleurs souvenirs des événements corporatifs avec Samajam.
  • Il y a eu un cours que j’ai enseigné en février que je n’oublierai jamais tellement la finesse du jeu de groupe et la qualité d’écoute musicale étaient renversantes.

MARS

  • Un autre cours intense que je me souviens est celui où une journaliste du 24 heures s’est jointe à nous le temps de deux heures. Son article est assez éloquent de l’intensité qui régnait.
  • Comment oublier l’intense période créative qui a précédé le premier fameux spectacle de fin de session des étudiants?

AVRIL

  • Un événement résume ce mois: le grand spectacle des étudiants de Samajam. Un moment inoubliable et très émotif. Je me souviens encore de toute l’éclosion de talents réunis.
  • Il y a eu également cet après-midi passé dans une école en banlieue nord de Montréal où j’ai été témoin de la magie que peut avoir la percussion sur des jeunes. Totalement génial!

MAI

  • C’est l’événement qui est sans contredit le plus important de mon année 2008, celui où j’ai déposé mon mémoire de maîtrise à l’université. Vous ne pouvez vous imaginer le poids énorme qui s’est enlevé de mes épaules!
  • J’ai eu la chance de participer au premier événement corporatif de l’école à l’étranger, soit au festival Francofièvre de Saskatoon. Quel étonnement de voir autant de jeunes réunis parlant en français dans l’Ouest! Rafraîchissant!

JUIN

JUILLET

  • Jamais je n’oublierai la soirée passée en compagnie d’un camp de jeunes sourds et muets qui sont venus à Samajam pour un atelier de percussions. Leur bonne humeur était contagieuse et les émotions ressenties à ce moment ne peuvent être décrites.
  • Le grand jam de percussions lors du festival de Jazz de Montréal a été un fabuleux trip créatif! Je remercie personnellement Dame Nature qui nous a donné une température splendide pour l’occasion.
  • Un autre très beau spectacle auquel j’ai eu la chance de participer est l’ouverture du Mondial des Cultures avec ma prof et amie Mélissa Lavergne. De voir un tel rassemblement culturel était très impressionnant! Et notre numéro en a valu la peine!
  • La semaine du Festival Juste pour Rire a été des plus intenses car je participais à la fois au spectacle d’ouverture et au défilé de fermeture. Encore une fois, Dame Nature a été super coopérative avec nous et j’en garde de fabuleux souvenirs.

AOÛT

  • S’il y a un spectacle que je retiens de mon année 2008, c’est celui d’Amadou et Mariam donné au Métropolis de Montréal pour les Francos. Dieu que ça faisait du bien de se trémousser et lâcher son fou avec de la bonne musique!
  • J’ai profité de cette période de l’année pour m’évader en Europe le temps de 3 semaines. La visite de Paris, Bruxelles, Knokke, Gent, Bruges, Marseille, Aix-en-Provence et Lyon en dix-huit jours a été un moment pour faire le vide et me retrouver. Vive les voyages.

SEPTEMBRE

  • La rentrée automnale de Samajam a été vraiment agréable à vivre après mes vacances. J’étais prêt à replonger dans le tourbillon.
  • Un autre cadeau m’a été offert grâce au djembé: les cours donnés au Centre Lucie-Bruneau. LE moment de ma semaine, qui réussit à me convaincre encore plus à chaque fois de la puissance de cet instrument.

OCTOBRE

  • J’ai vécu un très grand moment en suivant les deux ateliers annuels du maître djembéfola Billy Konaté. J’ai pu être le témoin privilégié de son immense talent et de son savoir qui me nourrissent désormais à chaque fois que je touche à un djembé.
  • Le soir de l’Halloween, je n’étais pas déguisé. J’étais en train d’animer un groupe de jeunes handicapés visuels, mentaux et physiques à Saint-Jean. Que de belles émotions ressenties ce soir-là! Le temps n’avait plus d’importance…

NOVEMBRE

  • J’ai eu la chance de rencontrer une très grande dame de théâtre le 29 novembre dernier. Pol Pelletier a prouvé qu’il existe une toute autre façon de jouer de la percussion, celle qui invoque la présence, le coeur et le senti. Une révélation!
  • J’ai pu bénéficier de la paix et de l’excellente nourriture du Spa Eastman à la fin du mois le temps d’un week-end d’atelier de percussions. Quel accueil chaleureux et quel beau coin de pays!

DÉCEMBRE

  • L’année s’est conclue de façon hallucinante avec le fabuleux spectacle des élèves cuvée Automne 2008 dans la très belle salle du cégep Maisonneuve. Chaque fois, je suis renversé par la dose de création et de talents qui est manifestée.
  • Mon coup de coeur de l’année revient à mon groupe de Lucie-Bruneau qui a offert une prestation impeccable devant collègues et amis intervenants lors de leur dîner de Noël. Un moment qui restera gravé dans mon coeur pour toujours.

Et en avant 2009!!

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