lundi 12 mai 2008

De la percussion en français à Saskatoon!

Je reviens tout juste d'un formidable voyage de trois jours en Saskatchewan, où j'ai participé avec quelques autres percusionnistes et danseuses à un événement très intéressant de la région: l'événement Francofièvre.

Cette journée spéciale regroupe plus de 2000 jeunes du secondaire venus des quatres coins de la Saskatchewan, afin de les rassembler et fêter en français pendant toute une journée. Il va sans dire que j'ai été grandement impressionné par l'ampleur de la francophonie dans cette province, où plus de 100 bénévoles et représentants des commissions scolaires se battent jour après jour pour conserver une fierté de parler la langue de Molière dans un endroit où la langue de Shakespeare prévaut.

Nous partons donc à 6h du matin en direction de l'aéroport, djembés et dunduns en guise de bagages. Nous décollons à 8h et en 20 minutes (!?), nous atterrissons à Ottawa, avant de passer quelques 3 heures et demie dans les airs avant d'atterrir à nouveau en terre saskoise. Ce qui me frappe tout de suite en scrutant le sol à travers le hublot de l'avion, c'est l'ampleur des plaines. Aucune dénivellation n'est perceptible. Et ce, à perte de vue. C'est pas mal impressionnant, moi qui n'aie jamais été plus à l'ouest qu'Ottawa.

Dès la sortie de l'aéroport, nous sommes accueillis par Ron, qui sera notre chauffeur attitré pour tout le séjour. Fort sympathique, il nous renseigne sur la ville et sur l'événement auquel nous allons participer. Cela fait drôle de se sentir comme un véritable musicien en tournée, et tout compte fait, c'est exactement ce que je suis!

Une fois installé à l'hôtel, nous en profitons pour se reposer un peu avant de reprendre la route vers le complexe Prairieland, un énorme édifice ressemblant à un grand aréna où ont lieu tous les grands événements et congrès de la ville. C'est presqu'aussi gros que le Centre Bell en superficie, mais en moins haut. En pénétrant dans la grande salle, je suis aussitôt subjugué par l'immense complexe scénique déployé devant moi. Trois scènes disposées en forme de U se font face à face, dont une très haute et très grande où les membres du groupe Swing, le band le plus populaire de Francofièvre, sont en train de pratiquer et de terminer leur test de son. C'est ensuite à notre tour d'apprivoiser la scène et ses caprices sonores. J'ai bien du plaisir à jouer en ayant un micro acroché à mon tambour et en entendant les vibrations sortir de colonnes de sons de plusieurs centaines de milliers de watt. Wow!

Après avoir testé tous les instruments et ajusté tous les micros, nous sommes libres jusqu'au lendemain matin. Nous en profitons pour aller nous balader en ville pour trouver un endroit où aller souper. L'air dehors est très sec et le fond de l'air assez frais. Nous passons de bien agréables moments et nous retournons à l'hôtel repus et épuisés d'une longue, très longue journée. Le réveil-matin sonne quelques heures plus tard, et à peine après avoir engouffré un super déjeuner, nous nous retrouvons dans le camion en route vers le site de Francofièvre.

Il y a déjà des dizaines d'élèves qui sont arrivés pour assister à la première activité de la journée, une joute d'impro en français. Curieuse mais amusante façon de démarrer la journée à 8h30 du matin. Chaque minute qui passe apporte son lot d'étudiants, et bientôt, ils arrivent par dizaines et envahissent l'espace entre les trois scènes, qui se retrouve complètement rempli en un clin d'oeil. Des bands locaux, des DJ et des animateurs se succèdent pour réchauffer la foule, et bientôt, c'est à notre tour de s'exécuter sur scène.

Aux premiers sons des tambours, les élèves se massent près des clôtures le long de la scène, et c'est le sourire aux lèvres qu'ils découvrent la musique africaine. Puis, Iris s'avance au devant et c'est parti pour un super cours de danse africaine. Je suis vraiment impressionné par l'effet de synchronie créé par des centaines de mains, de têtes et de corps qui se baladent dans les airs dans la même direction. Quel superbe énergie! Nous avons vraiment aimé jouer devant tous ces gens, si bien que la demi-heure est passée en coup de vent.

Notre deuxième prestation s'est déroulée au son des bottes et des claquements de mains, alors que nous faisions la démonstration de gumboots (bon, j'étais plutôt en retrait pour ce numéro, laissant le soin aux pros de s'exécuter à ma place...Chacun sa spécialité!). Puis, après le repas, nous avons créer une nouvelle fois une mosaïque de couleurs et de sons avec les fameux tubes, et les jeunes ont vraiment semblé aimer l'effet collectif des notes qui sortaient de toutes parts. C'était galvanisant et rafraîchissant de recevoir autant de belles énergies. Et au son des tubes, Gotta a entamé un reggae à la guitare et cela a mis la table pour la grande finale de la journée, le groupe Franco-Ontarien Swing prenant la relève et mettant le feu dans la foule avec son énergie démentielle. Ce fut une super belle fin de journée.

Le soir, nous avons répété l'expérience devant les centaines de bénévoles qui depuis six mois avaient organisé l'événement. Ce fut un autre moment fort de mon séjour là-bas, surtout lorsqu'un bénévole originaire du Congo est monté sur la scène pour danser au son des tambours, complètement enivré par l'effet puissant des instruments de son pays. Il a senti l'appel de sa terre natale en quelque sorte. Nous avons joué avec coeur et énergie en son honneur, et je fus bien ému de pouvoir assister à ce moment.

La journée et le spectacle terminé, nous avons profité des quelques heures qui restaient pour aller faire un tour au centre-ville de Saskatoon pour festoyer avec les membres de Swing ainsi que quelques autres bénévoles et membres de l'événement. Une superbe fin de soirée qui consistait au point final du lancement de ma saison estivale, saison qui promet d'en être une riche en émotions et en expérience musicale intensive!

Je vous laisse avec deux extraits de reportages de Radio-Canada qui a couvert l'événement.



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