mardi 31 juillet 2007

Photo de Samajam à JPR dans La Presse

Je viens de tomber sur cette photo de Samajam dans La Presse durant le carnaval Juste pour rire en consultant leur site. On reconnait pas mal de visages familiers! Beau souvenir que cette photo! Trouvé ici!

samedi 28 juillet 2007

Le tambour m'amène au Cirque

Étant petit, mes parents, vers l'âge de huit ou neuf ans, m'amenèrent voir pour la toute première fois le spectacle Saltimbanco du Cirque du Soleil. Je me souviens encore d'avoir été émerveillé par l'immense chapiteau jaune et bleu, et encore plus par les acrobates qui jonglaient, sautaient, marchaient sur un fil de fer, se contorsionnaient...Je me disais que ce monde qu'avait créé le Cirque du Soleil était le monde du rêve, un rêve trop beau pour être vrai...

Quand je vous disais que le tambour a transformé ma vie, j'en ai eu un autre exemple flagrant cette semaine. Car demain, je prendrai part à un véritable spectacle du Cirque du Soleil. Non pas en tant que simple percussionniste, mais en tant que véritable personnage, costumé, maquillé...la totale! Un véritable fantasme de scène qui vient s'ajouter à une belle liste d'événements tenus jusqu'à maintenant. Un rêve que je n'osais même pas imaginer...Car c'est quand même la plus grande entreprise de divertissement au monde dont on parle ici.

Je vais jouer de la percussion, plus précisément du dundun, durant le numéro du feu du spectacle Alegria. J'écris ces lignes et j'ai peine à le croire encore. Nous accompagnerons Timeo, le jongleur de feu du Cirque du Soleil qui a parcouru le monde grâce à son talent à maîtriser les flammes. Je l'ai rencontré aujourd'hui même, et en le voyant jouer avec le feu, la fameuse expression connue prend ici un tout autre sens. Il est incroyable. Et dire que sa vraie job dans la vie est de vendre des billets de musée au Colorado, là où il vit...Je le répète, incroyable.

Nous avons pratiqué notre numéro mercredi dernier et aujourd'hui. Mercredi, nous avons entrepris le montage de la pièce à partir de la piste sonore, très belle d'ailleurs, fournie par le Cirque. Pat Dugas est encore aux commandes, et nous avons plongé dans la décortication d'une pièce qui tantôt est en 6/4, tantôt en 8/4, tantôt en 4/4...Bref, beaucoup de gymnastique rythmique à maîtriser. Nous ne jouerons qu'à peine deux minutes, mais ce seront les deux minutes les plus intenses de ma vie, sans nul doute!

En attendant de vous raconter ma journée de demain qui restera longtemps gravée dans ma tête, je vous laisse avec un vidéo du numéro du feu filmé durant le spectacle Alegria. Timeo fait exactement ou à peu près le même numéro, mais la musique dans le vidéo est différente de ce que nous allons faire demain. N'empêche, il y a forcément du djembé...avec le feu, cela va de pair.

vendredi 27 juillet 2007

Des tambours pour rire

La journée est spendide en ce dimanche 22 juillet. Un grand soleil est juché dans le ciel azur et fait irradier ses rayons qui témoigne enfin du désir de dame nature à installer pour de bon son été dans la métropole. Il était plus que temps d'ailleurs. Je suis d'excellente humeur dans ces occasions-là, et ça tombe bien, puisque ce soir je suis mieux d'être en super forme car je vais participer au plus grand événement jamais organisé dans les rues de Montréal.

L'avant-midi passe super vite, tout comme le début de l'après-midi. Finalement, j'arrive en plein coeur du festival à 16h pile, me frayant un chemin, djembé sur le dos, jusqu'au cégep du Vieux-Montréal, qui est le quartier général de tous les participants et organisateurs du carnaval Juste pour Rire. Il y a déjà une marée de...jumeaux! Car en effet, des centaines de jumeaux vont défiler dans les rues dans à peine quelques heures. Cela fait juste trop étrange de voir une telle concentration de paire de visages identiques dans le même édifice. Et le plus original là-dedans est de voir à quel point Juste pour rire a mis le paquet dans l'événement, car tous les jumeaux sont déguisés. Des clown Sol, des Charlie Chaplin, des matelots, des cuisiniers, et j'en passe. Et de tous les âges en plus.

La répétition

Après m'être fait indiqué le chemin de notre loge, et après avoir parcouru quelques couloirs obscurs, je trouve enfin le dit lieu où plusieurs de mes comparses sont déjà présents. Tous ont un grand sourire aux lèvres et ont bien hâte d'entamer la répétition. Bientôt, Pat Dugas est prêt à nous montrer les accompagnements de rythme qu'il a lui-même composé au coin d'une table, en écoutant la piste sonore qui va servir de trame de fond durant tout le défilé. Puis, le metteur en scène du grand carnaval en personne, M. Zo, fait son entrée. Quel personnage coloré! Belge spécialiste dans la création et la gestion de grands carnavals à travers le monde, il est un moulin à paroles. Et en plus, il est complètement absorbé dans ses pensées, puisqu'il reste milles et uns détails à régler avant l'heure J.

Le groupe est subdivisé en trois sous-groupe, qui ont chacun un accompagnement précis. Comme d'habitude, Pat est fidèle à lui-même et en l'espace de 45 minutes, tout le monde sait ce qu'il a à faire. Nous allons ensuite casser la croûte, la bouffe étant offerte gracieusement par le festival. Je passe une heure à jaser avec mes compagnons de tambours, et spontanément on se tape un méga jam dans le local pendant une bonne demi-heure. Louis vient ensuite nous avertir de commencer à nous préparer, car il faut être en standby au coin des rues Ontario et Sainte-Dominique dans quinze minutes.

L'attente

En marchant dehors, on sent tout de suite la fébrilité dans l'air. La soirée s'annonce parfaite. Pas trop humide, une petite brise, et un ciel sans nuages. On ne pouvait mieux rêver comme ingrédients pour garantir à cet événement un succès monstre. Rendu sur les lieux, je vois pour la première fois les chars immenses de mes propres yeux. C'est vraiment de toute beauté. Je me sens comme si j'avais huit ans et que je replongeais dans le monde de l'étonnement et du rêve. Cette impression avec laquelle je renoue ne me quittera plus pendant tout le défilé. Mon coup de coeur va définitivement au char de Charlie Chaplin avec ses énormes roues mécaniques à engrenage et le magnifique Charlie sculpté. Superbe.

Bientôt, les grandes têtes de l'humour viennent se positionner devant nous. Encore une fois, les artisans du carnaval de Nantes en ont mis plein les yeux en créant des visages qui ressemblent en tout point à nos humoristes. C'est vraiment spécial de pouvoir les voir d'aussi proche. Bientôt, une responsable du défilé vient nous parler et nous explique le déroulement. Le carnaval débutant à 20h30 pile, nous devons attendre jusqu'à 21h le temps que tous les chars se mettent en marche. Nous clôturons la marche avec derrière nous, la splendide Rose de Nantes gonflée à l'hélium. Pendant ce temps, on jamme, on rit, on se promène sur la rue, bref, on décompresse un peu avant de plonger dans la fête.

Méga fiesta

Soudain, les moteurs des chars se mettent en marche, signal que la parade se met bel et bien en marche. Tout le monde se met en position, Pat fait son appel, et c'est parti pour les deux prochaines heures. Le temps de descendre la rue Sainte-Dominique, le rythme s'ajuste, se «barre», et on ressent tout de suite l'énergie. Mais, c'est en tournant le coin de rue que la vague déferlante de cette trop bonne et incroyable dose d'adrénaline nous engloutit.

Il y a à peu près 7 à 8 rangées de spectateurs massés comme des sardines le long des trottoirs sur Sainte-Catherine. Tous ont un grand sourire au visage, tellement ils sont héberlués par la beauté du défilé. Et comment! Jamais je n'ai vu autant de flash de caméras me mitrailler le visage. Étant posté dans la première rangée, je suis les directives de Pat tout en allant près de la foule pour encourager les spectateurs à taper des mains et à crier. Il y a des confettis partout sur le sol, de la musique plein les oreilles, Montréal est définitivement en mode fiesta, gigantesque mosaïque rempli de couleurs lumineuses.

Jamais je n'aurais cru possible de pouvoir jouer avec une telle intensité pendant si longtemps. Nous avons marché et marché et marché...sans jamais me soucier une seconde du temps qu'il pouvait faire. J'ai joué avec toute l'énergie que m'insufflait les milliers et les milliers de gens entassés le long des rues. L'atmosphère était électrifiante. Mon solo a résonné contre les murs des grands édifices de la rue Sainte-Catherine et Saint-Denis, les notes émanant de mon djembé flottant dans l'air, transportant avec elles la joie et la bonne humeur des gens qui ne demandaient pas mieux que de faire la fête.

mercredi 25 juillet 2007

Mon agenda des Francofolies de Montréal

C'est demain que commence le deuxième plus grand festival de musique à Montréal après le festival de Jazz, soit les Francofolies de Montréal. Pendant 11 jours, la ville vibrera au son de la musique francophone de partout à travers le monde. Voici donc mes choix, qui se veulent totalement personnels, et qui réflètent mes influences musicales en percussion. Les photos et les textes descriptifs proviennent directement du site officiel des Francofolies. Bon festival!

Le Monde multiculturel Hydro-Québec
Le jeudi 26 juillet 2007 à 20h et 22 h

Qbanito

Qbanito

Dub, rumba, reggae, musique latine et mélange de français et d’espagnol, c’est ce que vous propose Qbanito. Une musique chaude, épicée, impregnée d’exotisme qui propage le phénomène reggaeton montréalais. Un nouvel album, du soleil et des Mojitos !

Le Monde multiculturel Hydro-Québec
Le vendredi 27 juillet 2007 à 20 h et 22 h

Lynda Thalie

Lynda Thalie

C’est toujours un bonheur de recevoir aux FrancoFolies la resplendissante Lynda Thalie, auteure-compositriceinterprète québécoise d’origine algérienne et magnifique exemple de diversité culturelle. Avec fierté et authenticité, cette voix envoûtante nous mènera en plein coeur d’un désert saharien aux couleurs québécoises.

La Grande-Place du complexe Desjardins
Le vendredi 27 juillet 2007 à 21 h

UN MUST À NE PAS MANQUER: Taafé Fanga

Taafé Fanga

Inspiré par les rythmes d’Afrique de l’Ouest, tout particulièrement ceux de la Guinée et du Sénégal, le groupe Taafé Fanga propose en danse, en musique et en chanson, une mise en scène actuelle de traditions millénaires. Balafon, djembé, doundouns, sabar et tama rythment les danses. À ceux-ci s'ajoutent la voix de Sadio Sissokho, chanteur et percussionniste issu d'une grande lignée de griots, et la kora d’Estelle Lavoie, l'une des rares Occidentales à jouer de cet instrument. Un déploiement à la fois explosif et mélodieux !

Le Monde multiculturel Hydro-Québec
Le samedi 28 juillet 2007 à 20 h et 22 h

L’Espace Ford Escape
Le dimanche 29 juillet 2007 à 18 h

Davy Sicard

Davy Sicard

Des textes en créole et en français chantés avec une voix pure, douce et profonde. Dans la lignée philosophique de Ben Harper ou d’Ali Farka Touré, Davy Sicard est en constante recherche de ses racines musicales multiples qui ont forgé l’Île de La Réunion, où il vit. Touchant, tendre… Avec Dans les bacs, son premier album, le coup de coeur est assuré.

La Grande-Place du complexe Desjardins
Le samedi 28 juillet 2007 à 21 h

Labess

Labess

Né en Algérie, arrivé à Montréal en 2003, Nedjim Bouizzoul s’est d’abord produit dans le métro de Montréal. Guitariste chevronné à la voix rauque, il a depuis joué aux FrancoFolies en 2005, aux Francouvertes en 2007, et se signale avec le groupe Labess — qui signifie tout va bien en arabe —, et un premier album aux mélodies riches, une fusion world au message de tolérance et de liberté, le tout superbement interprété.

Le Monde multiculturel Hydro-Québec
Le lundi 30 juillet 2007 à 20 h et 22 h

Balla Tounkara & Groupe Spirit

Balla Tounkara & Groupe Spirit

Ce grand joueur de kora, exprimée dans le pur style mandingue, relève magnifiquement bien le défi d’adapter l’instrument millénaire aux musiques du monde. Originaire du Mali, entouré d’une famille d’exceptionnels musiciens, il vit maintenant à Boston, où il a formé le Groupe Spirit. Une magnifique symbiose entre les rythmes latins et la sonorité africaine ! Ancré, solide, vrai.

Le Monde multiculturel Hydro-Québec
Le mardi 31 juillet 2007 à 20 h et 22 h

Zal Idrissa Sissokho

Zal Idrissa Sissokho

Comme Balla Tounkara, il joue de la kora, cette fameuse harpe africaine à 21 cordes qui s’apprend de père en fils. Il chante et joue aussi de la thiong, un gros tambour basse sénégalais. Depuis plusieurs années, il a travaillé avec des artistes d’ici dont Lilison, Richard Séguin, Monica Freire, Corneille, Muna Mingolé… Il sera sur scène avec son groupe Buntalo.

Le Monde multiculturel Hydro-Québec
Le mercredi 1 août 2007 à 20 h et 22 h

Maktoub

Maktoub

Cette formation fusion Québec-Maroc, arabe et français, avec la guitare électrique de Polo, ex-membre des Frères à ch’val, et le bendir de Lekbir, sonne folklorique avec un petit quelque chose de Manu Chao. « Maktoub » veut dire « destin ». On lui en souhaite un beau, rempli de succès. Souriez, souriez, souriez… C’est ce que vous ferez en écoutant cette chanson !

L’Espace Ford Escape
Le mercredi 1 août 2007 à 21 h et 23 h 

Colectivo

Colectivo

Colectivo, c’est 15 musiciens de la scène montréalaise, surtout issus de l’alterno pesant, comme Overbass, Anonymus, Redcore et Grim Skunk, et menés par le duo charismatique Shantal Arroyo et Blacky. Ils nous servent un world teinté latino, tango, funk, reggae, salsa, un message militant et pacifiste, et des extraits des albums Hasta la fiesta… si empre!!! et Especial, et peut-être un avant-goût de leur 3e, prévu en 2008.

La Grande-Place du complexe Desjardins
Le jeudi 2 août 2007 à 21 h

Paulo Ramos

Paulo Ramos

Paulo Ramos, c’est le gentleman brésilien de Montréal, un vieil ami qui nous présentera son plus récent album, Fragil Felicidade — enregistré avec ses potes Dan Gigon, Daniel Bellegarde, Vôvô, Jean-Pierre Zanella et François D’Amours —, où prédominent les couleurs acoustiques de la musique brésilienne, entre tradition et modernité. Le bonheur reste peut-être fragile, mais l’admiration que l’on témoigne à Ramos, c’est du solide !

L’Espace Ford Escape
Le jeudi 2 août 2007 à 21 h et 23 h

Ariane Moffatt

Ariane Moffatt

Avec Aquanaute, adroit mélange électro-folk, jazz et pop paru en 2002, et Le coeur dans la tête, teinté de rythm & grunge, de grooves et d’électro, Ariane Moffatt a tôt fait de prouver son immense talent de créatrice en plus de nous délecter de sa foudroyante présence sur scène. Ce sera pour elle un retour aux sources sur le site extérieur des FrancoFolies, elle qui s’y était produite par un bel après-midi de juillet 2002.

L’Espace Ford Escape
Le dimanche 5 août 2007 à 21 h

Pierre Lapointe - Spectacle de clôture

Pierre Lapointe - Spectacle de clôture

avec l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal sous la direction de Yannick Nézet-Séguin.

Spectacle de clôture

lundi 23 juillet 2007

Les premières images de Samajam à Juste pour Rire

Ce matin, je suis encore sur l'adrénaline de la soirée extraordinaire que j'ai passé hier à jouer deux heures sans arrêt dans les rues de Montréal. C'était tout simplement magique. En attendant de vous dresser un portrait global de ma soirée en détails, je vous laisse un vidéo d'un reportage de Radio-Canada où on voit notre joyeuse bande de Samajam en train de faire la fiesta au carnaval Juste pour Rire.

samedi 21 juillet 2007

Écho du spectacle à Mont-Laurier

Je viens de tomber sur un article du journal Le choix d'Antoine-Labelle de Mont-Laurier, qui revient sur le spectacle que nous avons fait là-bas dans le cadre de l'atelier d'été voilà deux semaines déjà. Voici quelques-unes des constatations du journaliste.

Un spectacle d'ouverture percutant, haut en couleurs et rythmé à souhait.

Notons que parmi les élèves, plusieurs en étaient à une première expérience et n'avaient jamais touché un djembe. Malgré leur inexpérience, on a été en mesure de constater que les quelques heures de cours reçus avant l'ouverture avaient été très profitables.

Et bien, je peux dire que nous avons accompli notre mission qui était de transmettre notre passion à la ville de Mont-Laurier! 

Le carnaval Juste pour rire: c'est demain!

Le grand carnaval Juste pour rire est demain après-midi. Et je ferai partie, en compagnie d'une quarantaine d'autres percussionnistes, du défilé de char en faisant la musique. Nous sommes chanceux car il annonce du beau temps quand même. Venez en grand nombre! Voici les infos pertinentes:

  • Quand?: dimanche 22 juillet, à 20h30
  • Où?: Départ du défilé: coin des rues Clark et Sainte-Catherine Ouest
  • Où?: Arrivée du défilé: coin des rues Saint-Denis et Maisonneuve

Voici également un article sur le carnaval de La Presse, relatant la création de ce carnaval et le plaçant en perspective avec les autres grands carnavals à travers le monde. 

Journée de travers

Tu sais que ta journée a été complètement de travers quand:

  • Tu te lèves et la pompe du puisard est en train de fonctionner, témoignant de la quantité infernale d'eau qui est en train de s'abbattre sur ton chez toi;
  • Tu viens pour te verser un bol de céréales et par mégarde, la boîte tombe par terre, répendant une quantité phénoménale de grains de Rice Krispies sur le sol;
  • Tu viens pour prendre la poche de lait, mais cette dernière, pleine et mal insérée dans son contenant, décide d'être un peu trop flexible, tellement en fait que le trou découpé dans le plastique laisse déverser du lait dans le frigo, sur le plancher, etc.
  • Tu pars pour aller travailler, et rendu aux tourniquets, tu rages en constatant que ta passe de métro n'est pas dans ton portefeuille. La veille, tu avais décidé de mettre ta passe de métro dans la poche de ta chemise, chemise qui est restée sur ta chaise dans ta chambre.

Je crois que j'ai eu mon quota pour un bout.

jeudi 19 juillet 2007

Les femmes et le djembé

Lorsque Cheick Anta, mon professeur de djembé Sénégalais et maître djembéfola, est arrivé au Québec en octobre, la première chose qui l'a grandement impressionné, et qui l'impressionne toujours d'ailleurs, est de voir une femme jouer du djembé. Traditionnellement, les femmes dansent et ne jouent pas au tambour. Par contre, lorsque Mamady Keïta est venu nous rencontrer dernièrement, il nous a expliqué que les femmes, en groupe, sont celles qui créent les rythmes pour toutes sortes d'occasion, surtout lors de rites de la vie, comme le mariage, le baptême, la mort ou la circoncision. Les hommes quant à eux fabriquent les instruments et en jouent pour transmettre les rythmes d'une génération à l'autre.

Mais, est-ce que les femmes en Afrique peuvent jouer du djembé? La réponse est oui, mais cela demeure une très grande exception. L'an dernier, j'ai eu la chance de voir de mes propres yeux le spectacle donné par la troupe de ballet féminin de Guinée de l'Ouest, les Amazones de Guinée. J'ai été subjugué par la virtuosité de ces femmes-là. Elles sont de véritables machines. Rien à envier du tout aux hommes musclés qui jouent du djembé. Elles les accotent définitivement.

J'ai déniché sur Youtube deux vidéos extras sur un groupe de femmes qui jouent de la percussion africaine. Je n'ai pas de confirmation s'il s'agit bel et bien des Amazones, mais une chose est sûre, ça démontre hors de tout doute leur immense talent!

Le premier vidéo montre les femmes jouant le djembé, avec solos et cassés.

Le deuxième vidéo (mon favori entre les deux) montre les femmes jouant les duns, avec des chorégraphies carrément renversantes.

Comment jouer du djembé: les sons

Le djembé africain est sans aucun doute l'instrument le plus accessible au commun des mortels. Personnellement, je ne suis pas un spécialiste du solfège et de la notation musicale. Cela ne m'empêche pas du tout de progresser très rapidement et facilement avec cet instrument. Ce deuxième article de mon guide de la percussion africaine portera donc sur les notions de base concernant les différents sons qui ouvrent toutes grandes les portes du royaume des rythmes africains.

Techniquement parlant, je vous avais introduit la dernière fois les notions primordiales sur la posture à adopter lorsqu'on joue du djembé. Si ce n'est pas déjà fait, retourner lire ces conseils avant de lire ce qui suit, car sans une bonne posture, inutile d'aller plus loin, vous n'obtiendrez jamais de bons sons.

La règle d'or: la pratique

Avant de commencer, ayez toujours en tête ceci. Les frappes au djembé s'apparentent à tout autre apprentissage d'instrument: plus vous allez pratiquer, plus vos sons seront réguliers. Ne soyez pas découragé si vous n'obtenez pas les résultats escomptés dès le début de votre apprentissage. Si vous prenez la peine de jouer régulièrement, sans pression, et surtout en notant au fur et à mesure les points forts et les points faibles de votre jeu, vos sons vont très rapidement devenir clairs et distinctifs.

La basse ou l'instinct du djembé

Instinctivement, quand je donne un tambour à quelqu'un qui n'en a jamais joué, la personne aura toujours tendance à frapper la peau en plein centre, avec le plat de la main. Le son qui en ressort est grave, rond et très résonnant. C'est le son instinctif du tambour: la basse. Le son sert à marquer les temps forts du rythme, le downbeat en anglais, comme le fait la grosse caisse de la batterie dans la musique.

Pour arriver à faire une basse, il faut utiliser la gravité. Toute la force de l'avant-bras est mise à contribution, en positionnant la main paume vers le bas, à plat, doigts collés. La main atterrit en plein centre du tambour. Notion très importante à comprendre ici, c'est l'inertie. Ainsi, et ce peu importe les frappes, il faut toujours laisser rebondir la main après avoir frappé, sinon le son sera complètement étouffé parce que la peau ne vibrera pas. Et vu que les vibrations sont à leur maximum avec la basse, il faut prêter toujours attention à ne pas laisser l'autre main (celle qui ne joue pas) sur la peau. Les mains ne doivent jamais y rester collés plus qu'une fraction de seconde! Imaginez toujours la peau de votre djembé comme un rond de poële brûlant.

Le ton ouvert, la tonique ou le tone

Le deuxième son qui est, si on veut, le complément de la basse est le ton ouvert ou la tonique. C'est un son beaucoup plus mat que la basse, sans résonance. Le ton ouvert ne contient pas d'harmonique aiguë ce qui le distingue de la claque que nous verrons en détail plus loin. Pour arriver à faire une tonique, il faut se servir des phalanges des doigts. La main frappe le bord du tambour, doigts collés, avec une extension complète du bras. Le poignet doit fléchir le moins possible. Les mains sont légèrement pointées vers l'intérieur, suivant le prolongement naturel des bras. Pensez à une forme en "pointe de tarte". Finalement, le pouce de la main forme un angle droit avec l'index afin d'éviter que ce dernier ne frappe la peau. Parlant du pouce, il ne sert jamais à faire des frappes au djembé, et vous risquez des blessures si vous n'y portez pas attention.

La claque, le slap ou la tape

Le troisième son du tambour africain est sans contredit le plus difficile à maîtriser. Il faut persévérer à l'exécuter, surtout pour arriver à régulariser sa sonorité, et ce, tout aussi bien de la main gauche que de la main droite. Votre main forte ou dominante y arrivera naturellement en premier. Avant toute chose, il faut savoir que la claque ne nécessite en aucun cas une force additionnelle pour être entendue clairement. Donc, il ne faut surtout pas forcer le mouvement. Avec les quelques conseils qui suivent, vous serez à même d'en arriver à faire une tape riche en harmoniques aiguës et en régularité.

Avant même de tenter quelque chose, réfléchissez à ce que votre main fait lorsqu'elle donne une claque sur une vraie peau (en espérant que vous allez dorénavant vous concentrer à le faire sur votre instrument, et non sur du vrai monde! ;-)). Ce sont avant tout le bout des doigts qui entrent en contact avec la surface de la peau. Et il y a une légère flexion du poignet à la toute fin du mouvement pour maximiser le fouettement de l'air au contact des doigts. C'est avec ce pattern (flexion du bras, main relaxe, bout des doigts qui fouettent la peau) qu'il faut penser à faire la claque.

Contrairement au ton ouvert, la claque se fait avec les doigts légèrement écartés. C'est également le seul type de frappe où le poignet est mis à contribution. Ainsi, dans le mouvement, le bras initie la flexion, et au moment où la main rencontre le rebord de l'instrument, il faut relâcher le poignet légèrement, pour que la main bascule vers l'arrière une fraction de seconde. Puis, la paume entre en contact avec le rebord (là où la peau rencontre le cordage). Le point d'impact sert de levier ou de pivot qui contribuera à faire fouetter naturellement, sans effort, le bout des doigts sur la peau pour produire un son riche en harmoniques aiguës.

Je vous avertis tout de suite, vous allez avoir de petites "décorations" qui apparaîtront sur vos mains en apprivoisant vos sons. C'est normal et cela va vite s'estomper avec le temps. La corne qui se développe aux points stratégiques d'impact dans la paume des mains garantit une protection supplémentaire et permet d'avoir une meilleure clarté sonore car elle agit comme une couche protectrice. J'y reviendrai d'ailleurs plus en détail dans un prochain billet.

Peau bien tendue, frappes toujours maintenues

Pour conclure, j'aimerais souligner l'importance d'avoir un instrument en bonne condition. Combien de fois aie-je vu des mains "décorées" d'ecchymoses et d'enflures parce que leur instrument n'était pas en bon état? L'élément à examiner avant toute chose est la peau de votre tambour. L'analogie est éloquente lorsqu'on pense au guitariste: avez-vous déjà vu un guitariste jouer avec un instrument désaccordé? Et bien c'est exactement la même chose avec un tambour: la peau doit être bien tendue. Et ce, de façon optimale. Une peau trop relâchée aura tendance à étouffer les toniques aiguës du tambour, alors qu'une peau trop tendue rendra les claques identiques au toniques car la peau n'a pas assez d'espace pour résonner. Il n'y a malheureusement pas de règle d'or universelle. Chaque instrument a ses propres caprices, à vous de trouver une tension idéale qui font que vos sons vont ressortir du fût de votre instrument avec clarté et beauté. Mais n'oubliez pas une chose: le djembé déteste l'humidité. Fuyez tout espace où il fait trop humide, votre peau s'en portera beaucoup mieux!

Je vais enrichir aux cours des prochains jours ce guide sur les sons avec des images et des vidéos. J'avoue que l'apprentissage du djembé est très visuel et aussi, auditif. Je vais donc tenter de rendre le tout plus visuel, mais cela va prendre un peu de temps. En attendant, relisez ces quelques conseils de base et pensez toujours à ces paroles venant du grand maître Mamady Keïta:

L'art de jouer du djembé, c'est d'abord et avant tout l'art de le faire parler, sinon c'est faire du bruit.

mardi 17 juillet 2007

Je chante sous la douche!

C'est immanquable, je chante sous la douche. Et chaque fois, j'allume mon système de son pour fredonner quelque chose tout en me faisant ratatiner le coco. Et depuis quelques temps, je n'étais jamais satisfait de mes choix. Le genre de situation où on laisse le lecteur à shuffle et il ne fait pas un très bon DJ en choisissant une toune qui ne se fredonne pas, qui ne se turlute pas comme dirait ma mère..... Jusqu'à aujourd'hui!

Mes amis, j'ai trouvé l'album parfait pour vous, idéal en ces journées chaudes d'été et très certainement ZE album pour prendre sa douche en chantant! Il s'agit du Very Best Of des Beach Boys!! Il n'y a pas une toune sur les trente que je n'ai pas déjà entendu et dont je ne sais pas l'air! Garanti que ça vous mettre de bonne humeur pour toute la journée! À vos micros!

Good, good, good, good vibrations!!

Correcteur en vacances

Je viens de consulter le site de Cyberpresse et voici ce qui m'est apparu comme manchette en gros titre:


Est-ce que le correcteur en chef du journal est en grève? Ou en vacances? Non mais franchement, ça fait pitié...

lundi 16 juillet 2007

Juste pour Rire prise deux!

C'est maintenant officiel, alors je peux vous l'annoncer sur mon blogue! Les percussionnistes de Samajam feront vibrer les rues de Montréal lors du Grand Événement de fermeture du festival Juste pour Rire, avec un grand carnaval composé de marionnettes géantes venues tout droit de Nantes. Le grand carnaval de Nantes déménage à Montréal!

Ne manquez pas cette soirée festive qui aura lieu le dimanche 22 juillet, à compté de 20h30, sur le site du festival, rue Saint-Denis et Maisonneuve. C'est un rendez-vous!

Et pour avoir un avant-goût, voici un vidéo sur la confection des marionnettes qui déambuleront à Montréal ce dimanche!

samedi 14 juillet 2007

Le sentiment étranger

Depuis les deux dernières semaines, je suis entré en contact avec un tout nouveau sentiment qui draîne mes journées et les parfume d'une odeur tellement fraîche et tellement vraie. Porté par ce sentiment, je vis mes journées encore plus intensément qu'avant. Ce sentiment provient encore une fois de ma passion pour la percussion qui me procure tellement de bien-être. Qui provoque de si belles rencontres. Qui prouve que je suis quelqu'un. Qui me fait prendre ma place.

C'est étrange, car je n'avais pas mesuré toute l'ampleur de cette émotion avant la semaine dernière, où j'ai vécu une autre fin de semaine de créativité intense à Mont-Laurier. J'y suis venu chercher un peu d'hédonisme afin de me motiver à terminer un cycle. Et je fus inondé de quelque chose de bien plus profond encore. Quelque chose qui dépasse le simple fait de venir se ressourcer soi-même. Étrangement pourtant, je n'ai pas su tout de suite mettre un mot exact sur ce sentiment.

Pourtant, je fus porté par ce sentiment toute la semaine. De mon retour à l'atelier, il ne fut pas vraiment compliqué pour moi de replonger dans mon train-train quotidien contrairement à l'an dernier. Mais, je sentais qu'un éveil à quelque chose de beau, quelque chose de vrai, quelque chose de très réconfortant se manifesterait dans les prochains jours.

Et voilà que ce soir, lors des fameux tests de rythmes de fin de session donnant accès aux ceintures, où j'étais un des évaluateurs en chef, j'ai enfin compris. J'ai su, en voyant l'étincelle, le sourire et le bonheur dans le visage des gens que j'avais grandement contribué à un dépassement de soi. J'ai vraiment eu la conviction que j'avais réussi à «déplacer des montagnes».

Quand je vous disais que le djembé a transformé ma vie, ça en est une autre preuve. Ma passion est rendue tellement forte qu'elle émane de ma personne pour se transmettre aux autres. C'est quelque chose que je n'aurais jamais cru possible.

Ce soir, je ressens pour la première fois un sentiment profond: celui de trouver un sens à sa vie.

vendredi 13 juillet 2007

La valse des nuages

Je me réveille ce matin avec un rayon de soleil qui vient m'éblouir. En sortant de la maison pour profiter de cette douce lumière, je scrute le ciel et je suis abasourdi par le spectacle grandiose qui a lieu dans ma cour arrière. C'est la valse des nuages. D'énormes boules d'ouates se dressent tel des tours de châteaux forts dans le ciel azuré. Ces cumulo nimbus s'amusent à cacher l'astre diurne qui fait miroiter ses rayons. C'est d'une beauté sans nom. Parfait pour commencer un vendredi 13...Et j'ai pensé à vous, voici ce que ça a donné...

Et tant qu'à y être, voici un mini diaporama de toutes mes photos...

jeudi 12 juillet 2007

La tentation de Jojo

Vous avez sûrement, durant vos nombreuses expériences avec l'alcool, expérimenter le fameux matin où, lorsque vous ouvrez les yeux, votre cerveau, sous une décharge électrique intense venant d'on ne sait trop où, sort des vapes. Et, tout en vous redressant dans votre lit, vous avez le tournis et une envie très forte de vous allonger de nouveau et souhaiter ne jamais vous être éveillé. Et bien, c'est un peu ce genre de matin-là que je viens de vivre. Aux odeurs de lendemain de veille, juste assez pour me faire rappeler de ne jamais au grand jamais me laisser prendre une autre fois.

Revenons en arrière, où j'étais de retour à Samajam après l'atelier de Mont-Laurier. Éric était en charge du groupe ce soir-là, que j'avais pris la peine de disposer en cercle, facilitant de beaucoup l'enseignement. La soirée fut très belle avec une belle petite révision, jam, et notre nouveau dada, le chant des accompagnements rythmiques. Rien de mieux que de chanter le rythme avant de le jouer pour que ça rentre dans la caboche! Bref, un autre cours qui se termine trop vite, encore une fois!

L'énergie de l'atelier est encore bien palpable. Les regards sont brillants, les sourires fendus jusqu'aux oreilles, et enfin je constate avec grande joie que les solos de tous et chacun sont merveilleusement en train de se transformer. Il y a vraiment une belle amélioration de ce côté. Ça commence diablement bien une session estivale en tout cas.

Le cours se termine, et tout le monde, pas mal épuisé de leur week-end, et pour cause, est prêt à retourner à la maison. Mais, Éric lance l'invitation d'aller au Bistro à Jojo voir notre amie Isabelle, alias IzzyD, accompagner un band blues du nom de Groove Authority. Et nous voilà donc reparti pour une autre soirée complètement aux antipodes de ce que nous avions pensé tous faire au départ...De la bonne musique, en bonne compagnie, certes, mais seulement une bière et on part, question de ne pas être justement sur le carreau le lendemain...

Ah ce que les tentations peuvent faire...Disons que la soirée a viré très rapidement au party intense. De la bière qui coule à flots, aux shooters sortis de nulle part, du bar enflammé par les barmaids qui faisaient flamber leur éthanol, sous les accords abrasifs et grinçants du guitariste blues, excellent d'ailleurs, qui jouait même de son instrument les mains dans le dos. Mais, la reine de la soirée a été Isa, qui en a mis plein la vue avec ses bongos sur du bon vieux Santana et du funk. Et nous de crier à tue-tête, de faire quelques pas de danse, et même de faire des choristes improvisés.

Je l'avoue, hier soir, j'ai été soumis à la tentation de miss Jojo. Et je l'assume totalement. Mais la prochaine fois, une bière, une, capiche?

lundi 9 juillet 2007

Un week-end où la raison prend le bord


À peine revenu de Mont-Laurier, je suis encore sur la vague, que dis-je, le raz-de-marée d'émotion et d'adrénaline de l'atelier de percussions qui a eu lieu à l'école des arts de la municipalité. Deux jours et demi où on vit à 200% sur un rush de feeling, de plaisir, et où la raison prend le bord. Et encore une fois, je suis passé par toute la gamme d'émotions, du rire aux pleurs, de l'intériorisation complète au contact interpersonnel, où on se sent inclus dans une grande famille, où l'âge, la race et la provenance ne font aucune espèce d'importance.

À travers la musique, le tambour, les rythmes, j'ai pu l'an dernier découvrir le petit musicien qui sommeillait en moi et qui attendait d'émerger. Cette année, cette découverte de soi a été encore plus loin: j'ai pu vérifier que la passion du tambour qui m'habite émane et sait toucher et trouver une réponse chez l'autre. Et c'est ce que je suis venu chercher en ce week-end.

En étant un membre de l'équipe de production de l'atelier en tant que professeur avec Éric, j'ai pu enfin goûter au plaisir d'enseigner l'art du djembé à des gens qui ne demandaient qu'à prendre contact avec cet instrument. Et l'énergie incroyable qui se dégageait du groupe a été un catalyseur d'une puissance incroyable. La facilité et la vitesse avec laquelle on a pu montrer les rythmes de base du djembé me fascinent encore aujourd'hui. Et lorsque j'ai vu cette belle gang montrer un numéro concocté par eux seuls devant le public de la ville au parc central, j'ai senti un sentiment d'accomplissement et de fierté qui ne peut être décrit en mots.

Ah et la nuit blanche passée à la belle étoile! Une nuit que je n'oublierai jamais tant elle a été absolument transcendante. Sans qu'un seul mot ne soit prononcé, vingts individus, qui ne se connaissaient plus ou moins pour la plupart, sont entrés dans un état de communion avec le tambour. Vingt djembéistes qui ont joué toute la nuit au bord d'un lac avec les crapauds en guise de spectateur, jammant au milieu de nulle part, composant une symphonie à la vie, et où les couleurs et les cercles ont eu une présence indéniable. Une nuit où j'ai pu découvrir à quel point mon côté créatif s'est développé depuis deux ans maintenant.

Comme je l'ai dit devant le groupe lors de la fin de l'atelier, jamais je n'aurais cru possible qu'un simple morceau de bois sculpté dans un tronc, garni d'une peau de chèvre puisse changer à jamais le destin d'une personne, le mien. Je remercie la vie d'avoir mis cet instrument sur mon chemin. Hô!

 

jeudi 5 juillet 2007

Le grand atelier

Je m'apprête de ce pas à aller dormir pour refaire le plein d'énergie. Car j'en aurai grandement de besoin. Je pars demain matin à Mont-Laurier pour tout le week-end! C'est en fin de semaine qu'a lieu le plus intense et le plus trippant événement musical de l'année pour moi côté percussions. Je me rappelle de celui de l'an dernier, à pareille date, comme si c'était hier...Des moments inoubliables et de super belles rencontres au programme!

Bien entendu, je n'aurai pas accès à aucune connexion Internet, et franchement, ça va me faire le plus grand bien! Déconnecter complètement pendant trois jours, voilà ce que j'ai de besoin! On se retrouve donc mardi, où je vous raconterai en détail ce trip d'enfer!

mercredi 4 juillet 2007

Un Québécois réinvente la guitare

Il y a, durant le festival de Jazz, un spectacle parmi tous les autres qui est une illumination, une découverte qui vaut son pesant d'or (et de CD!). C'est donc avant-hier que j'ai fait ma découverte de l'édition 2007. Donc, après une autre averse, en arpentant les rues du festival de Jazz entre deux spectacles, je fais comme des dizaines de festivaliers: je consulte la grille de spectacles. Accompagné de mon père, nous sommes sur Sainte-Cath, proche de l'entrée du festival, et la scène la plus proche est celle qui accueille des pros de la guitare. C'est une tente plutôt minuscule qui est déjà remplie à craquer de monde. Et pour cause, puisque dans une vingtaine de minutes à peine, un phénomène de la guitare, un Québécois, viendra éblouir son auditoire, que dis-je, viendra épater la galerie!

Ce phénomène s'appelle Érik Mongrain. Vous avez certainement déjà entendu son nom quelque part, puisque c'était mon cas. Découvert et mis au grand jour par la chaîne Musique Plus et l'émission Les Pourris de Talent, puis ensuite par la chanteuse Lynda Lemay, il a fait un malheur à son passage à Belle et Bum l'an dernier. Et pour cause, car ce gars-là réinvente carrément l'art de jouer la guitare. Sa marque de commerce est le lap taping, qui consiste à coucher la guitare à l'horizontale sur les genoux, et taper les cordes sur le manche, un peu comme un piano. Je suis sûr que maintenant ça vous sonne une cloche! Totalement autodidacte, il a commencé un peu comme tout bon musicien, dans le métro, puis dans les bars, et le bouche-à-oreille a fait son oeuvre...

J'arrive donc juste à temps, vingt minutes avant le spectacle. J'ai la chance d'être derrière une fille de petite taille donc j'ai une vue bien dégagée sur la scène, qui ne contient en fait qu'une grosse caisse et trois guitares. Puis, enfin, le "prodige" entre sur scène. Il ressemble un peu à un moine bouddhiste avec son crâne rasé, ses pantalons amples à l'allure de pyjama, et sa pose nus pieds, assis en indien sur sa grosse caisse à guitare. Confessant d'emblée sa grande nervosité («Je dois vous avouer, chui nerveux en tabaslak ce soir. Voilà deux ans, au Jazz Fest, je jouais en face des Fouf, c'est tout vous dire»), il nous explique qu'il doit quémander notre patience, car entre chaque pièce, il doit réaccorder ses instruments, «caprice de musicien à l'oreille absolue oblige».

Finalement, il installe la guitare sur ses genoux, et il entame sa première pièce, PercusienFa, où il joue en mode lap taping. Dès les premiers accords, on ne peut que s'incliner devant la prouesse et la virtuosité de ce musicien. On se ferme les yeux et on se demande bien comment il fait pour faire sortir autant de sons de son instrument. Il se sert autant de sa guitare comme percussion que comme instrument à corde. Et parfois, on jurerait qu'ils sont 5 guitaristes sur scène tellement les notes pleuvent. Aussi simplement qu'il l'a commencé, Érik termine sa première pièce. Et soudain, c'est le tonnerre d'applaudissement. Tout le monde est «sur le cul». Et le pire, c'est que le gars n'avait pas fini de nous surprendre!

Moi qui croyait qu'Érik Mongrain ne jouait que du lap taping, et bien, je fus agréablement surpris de le voir empoigner une deuxième guitare et de jouer cette fois-ci de façon un peu plus conventionnelle. Car voyez-vous, le conventionnel ne s'en tenait qu'à la position classique avec laquelle on tient une guitare, point à la ligne. Le reste, soit le jeu et les accords, sont encore une fois unique aux mains de Mongrain. Jamais je n'ai été aussi hypnotisé par une telle intensité dans les mouvements. La main gauche se promène de fret en fret telle une véritable araignée tissant sa toile, alors que la main droite tape, gratte, caresse et pince les cordes à une vitesse absolument foudroyante. La mélodie est un filet aux mailles tissées extrêmement serrées, un filet qui nous enveloppe et nous transporte dans un monde parallèle, où on oublie l'instant d'une heure où on est, quelle heure il est, ce que nous sommes. C'est le pouvoir de la musique à son meilleur.

Le spectacle a terminé trop vite. Aussi modeste et simple qu'il a commencé, Érik termine avec sa pièce qui l'a fait connaître, son fameux Airtap. La foule est conquise, et à cette heure-ci, 400 nouveaux fans, dont moi-même, sont en train d'écouter l'album d'un guitariste qui, dans quelques années, j'en suis sûr, sera reconnu internationalement. Ce n'est pas tous les jours qu'on assiste à un concert d'un tel virtuose de son art.

Voici donc un vidéo de ce grand guitariste, interprétant sa pièce Airtap, fabuleuse pièce faite en lap taping. Pour vous donner une idée du phénomène, le vidéo a été vu 1 700 000 fois sur Youtube.

 

Et voici un autre vidéo d'une autre de ses compositions, Fusions, qui met en valeur son jeu plus "classique".

 

P.S.: Beaucoup d'autres vidéos sont disponible sur son site officiel. À découvrir absolument!

mardi 3 juillet 2007

Les Bottari ou la musique de barils

Peu avant 23h, sur le site du Festival, je me dirige, après avoir pris un bon repas, sur le site de la grande scène située au coin de Sainte-Catherine et Jeanne-Mance. Le ciel est clairsemé de nuages, la lune est blanche, laiteuse et à son presque parfait cercle. Le fond de l'air est glacial pour ce temps de l'année, avec une brise qui fait dresser les poils sur la peau. Qu'à cela ne tienne, au moins il ne pleut pas, et ce n'est vraiment pas cela qui va ralentir mes ardeurs de mélomanes qui veut découvrir de nouveaux groupes.

Et ce soir, je vais être servi. Je scrute la scène des yeux et non, je ne me trompe pas, d'énormes barils de bois sont placés face à la foule, avec une batterie côté cour, deux guitares côté jardin. Les gens sont compactés au devant pour mieux se réchauffer. Des effluves d'herbes se dégagent ici et là, en attendant le début du spectacle. Puis, le présentateur vient annoncer le nom du groupe, Enzo Avitabile & Bottari. Ce groupe italien est mené par un ex-saxophoniste de James Brown, qui, depuis quelques années, a décidé de fonder un groupe mettant en vedette des Bottari, percussionnistes de la Campanie italienne qui, jadis, au Moyen-Âge, au temps des récoltes, frappaient sur d'immenses barils de bois en gage de bon présage.

Les musiciens prennent donc place sur scène, certains tout de noir vêtus, d'autres tout de blanc, en costume traditionnel. Puis, la troupe des Bottari commence à jouer, et pas le choix, ça groove, c'est énergisant, et tout de suite je ne ressens plus le froid ambiant. L'effet semble contagieux, puisque les gens autour de moi commencent à danser et à taper des mains frénétiquement. Le fameux Enzo apparaît ensuite sur scène, en véritable clone de Richard Simmons, et il met la foule dans sa poche en l'espace de même pas dix minutes. Ses chansons sont tellement entraînantes et pleine d'énergie avec les tonneaux qu'on ne peut faire autrement que sautiller et danser. Une autre super belle découverte!

Voici d'ailleurs un extrait pour vous mettre en apprétit.

lundi 2 juillet 2007

Flamenco coin Maisonneuve et Jeanne-Mance

Après une bonne sieste de deux heures samedi après-midi, je me réveille peu avant 20h. Les paupières encore lourdes, j'ai soudain un flash: c'est ce soir qu'il y a un spectacle de flamenco au Festival de Jazz! Comme par magie, toute trace de fatigue disparaît aussitôt et le temps d'être un peu plus présentable, je saute dans le premier métro pour me retrouver une demi-heure à peine plus tard au coin de Jeanne-Mance et Maisonneuve.

Il y a déjà une mer de monde qui sont entassés au coin de la rue, juste en face de l'UQAM. Tous attendent l'arrivée du présentateur mais surtout, de la musique espagnole. J'avais hâte de voir le groupe. Finalement, le présentateur arrive, bien accueillant, et nous présente enfin le groupe, Son de la Frontera. Ce groupe est un des chefs de file du mouvement flamenco moderne. Formé par cinq Andalous originaires de Séville en Espagne, ils ont choisis de délaisser le cajòn pour mettre l'accent sur les guitares et les palmàs.

Ainsi, deux guitaristes flamenca virtuoses jouent leur mélodie pendant que les trois palmeròs battent la mesure de leur rythme en douze temps qui défient toute logique. Tantôt en tapant des claràs (taper des mains en gardant la main ouverte pour produire un son clair et claqué) et tantôt des sordàs (où les mains forment une coupe qui produit un son plus sec et moins puissant), ils sont incroyables. La foule est rapidement conquise, surtout les demoiselles, lorsque un des palmeròs s'avance au devant de la scène et se met à danser avec toute la fougue et l'énergie des Espagnols. Les pieds claquent le sol à la vitesse de l'éclair, défiant la gravité. Malgré la brise fraîche, le mercure grimpe de quelques degrés.

Les guitaristes aussi en mettent plein la vue avec leur improvisation et leur échange de solos dans le jeu des palmas. La sonorité est très particulière car un des guitaristes utilise le tres cubain, une guitare à 3 paires de cordes au lieu des six cordes traditionnelles de la guitare classique. De fabuleuses harmoniques en ressortent, donnant plus de mordant et de prestance à la performance.

Comme d'habitude, l'heure passe trop vite et personne ne veut s'en aller. Et j'ai été quitte pour un acte de générosité qui dépasse l'imagination. Les cinq Andalous sont restés sur scène, toute amplification éteinte, pour continuer le temps de trois minutes à jouer uniquement des rythmes aux palmàs. C'était de toute beauté. Surtout voir le chanteur, avec sa voixm gutturale, s'égosiller pour se faire entendre. Le pauvre doit encore être en train d'avoir des séquelles aujourd'hui. Vraiment, on ne pouvait faire autrement qu'être envouté et de rêver aux paysages et aux merveilles d'Andalousie.

Je vous laisse avec un petit vidéo déniché sur Youtube pour vous montrer ce que vous avez manqué. La pièce est une buleria qui s'intitule Negra del Gastor. Bon visionnement! 

dimanche 1 juillet 2007

Musique sous les étoiles

L'été (qui se permet cette semaine d'avoir des allures automnales) s'est installé à Montréal, et la saison des festivals vient de repartir de plus belle. C'est ce qui explique mes mises à jours plus rares sur mon blogue. Je troque la souris pour le plaisir de voir et entendre de la musique. Rien de mieux que de flâner dans une foule de plusieurs milliers de personnes en plein coeur du centre-ville pour écouter de l'excellente musique. Car c'est le festival de Jazz de Montréal qui bat son plein!

Les 10 prochains jours sont sans aucun doute les meilleurs de l'année pour moi. Brisant ainsi une routine pré-établie, ayant lieu 355 jours par année, je me gave de musique du monde le temps de 10 soirées. Car le monde est soudainement à ma portée parmi les dizaines et les dizaines de spectacles qui sont chacun des petits cadeaux offert gracieusement au mélomane que je suis. Depuis l'âge de 10 ans, je vais chaque année au festival, ne ratant jamais une occasion de savourer le jazz bien évidemment, mais aussi toute la world music qui en a découlé, de l'afrobeat à la musique gitane, du groove au son des timbaù brésiliens, des tablas indiens aux palmàs andalousiennes. Le Jazz fest, c'est tout ça, mais bien plus encore.

Ce festival, c'est l'occasion unique de fraterniser avec les gens. C'est la rampe de lancement de mon été. Voir autant de visages souriants, ébahis, extasiés, de corps qui se tortillent sous le feu de la danse, de musiciens qui n'en reviennent pas de voir à quel point le Québec est accueillant, est extraordinaire. Sans le savoir véritablement, ce festival a contribué à ma passion de la percussion, tellement il y a d'artistes passés maîtres dans ce domaine qui viennent à Montréal maintenant.

C'est pourquoi, dans les prochains jours, je vais prendre congé un peu de mon blogue pour aller en profiter le plus que je peux. Pour satisfaire le mélomane en moi. Mais je vous tiendrai au courant de ce que j'aurai vu et ainsi vous serez à même de profiter de mes découvertes!

Bon festival! 

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