jeudi 29 janvier 2009

Les femmes et le djembé – 2ième partie

J’ai déniché aujourd’hui sur le web un vidéo très intéressant sur un spectacle inoubliable que j’avais vu en 2007 lors du Festival Nuits d’Afrique. Il s’agit de la performance électrisante des Amazones de Guinée. Pour ceux qui étaient sur place, vous vous en rappelez sûrement encore. Elles avaient enflammé le National (où le système de ventilation était tombé en panne ce soir-là). Je me souviens, malgré la chaleur tropicale qui y régnait, avoir été subjugué par toute la virtuosité de ces dames qui sortaient pour la première fois de leur Guinée natale.

Je vous ai déjà parlé des Amazones dans un autre article discutant du rôle des femmes et le djembé. Depuis ce spectacle, elles ont pu en donner d’autres dans le monde occidental, et elles peuvent désormais aspirer à vivre de leur art, et surtout, vivre de leur immense talent. Comme le dit la personne interviewée dans le vidéo, c’est la finesse de leur jeu, en plus de leur incroyable puissance, qui ont plu aux spectateurs présents ce soir-là. Les femmes apportent cette fluidité aux rythmes que les hommes ont peine à exprimer sur scène. Chose certaine, il est très rafraîchissant de voir des femmes jouer le rôle traditionnel des hommes.

mardi 27 janvier 2009

Le kassa, rythme des récoltes

Le Kassa signifie en langue Malinké un silo à grains. Ce rythme est très connu dans la Guinée de l’Est. Joué lors des récoltes, il aide les fermiers à poursuivre le dur labeur des récoltes car ils s’absentent souvent longtemps de leur village. Quelques femmes peuvent les accompagner pour préparer les repas et chanter pour les aider. À la fin de la récolte, une grande fête est organisée, appelée Kassalodon.

Partition

Version plein écran du kassa

Vidéos

lundi 26 janvier 2009

Le rétroviseur de 2008

Comme je l’avais fait au début de 2008, il est maintenant temps de regarder dans le rétroviseur et retracer le fil des douze derniers mois qui ont été complètement ahurissants. Voici donc une liste des moments forts de mon année percussive de 2008.

JANVIER

  • Il y a eu au début de janvier un très gros événement corporatif avec 700 djembés où tous les percussionnistes professionnels (Mélissa Lavergne, Patrick Dugas, Richard Gingras, les frères Labrosse et autres) se sont déplacés.

FÉVRIER

  • L’escapade à Val-d’Or demeure parmi les meilleurs souvenirs des événements corporatifs avec Samajam.
  • Il y a eu un cours que j’ai enseigné en février que je n’oublierai jamais tellement la finesse du jeu de groupe et la qualité d’écoute musicale étaient renversantes.

MARS

  • Un autre cours intense que je me souviens est celui où une journaliste du 24 heures s’est jointe à nous le temps de deux heures. Son article est assez éloquent de l’intensité qui régnait.
  • Comment oublier l’intense période créative qui a précédé le premier fameux spectacle de fin de session des étudiants?

AVRIL

  • Un événement résume ce mois: le grand spectacle des étudiants de Samajam. Un moment inoubliable et très émotif. Je me souviens encore de toute l’éclosion de talents réunis.
  • Il y a eu également cet après-midi passé dans une école en banlieue nord de Montréal où j’ai été témoin de la magie que peut avoir la percussion sur des jeunes. Totalement génial!

MAI

  • C’est l’événement qui est sans contredit le plus important de mon année 2008, celui où j’ai déposé mon mémoire de maîtrise à l’université. Vous ne pouvez vous imaginer le poids énorme qui s’est enlevé de mes épaules!
  • J’ai eu la chance de participer au premier événement corporatif de l’école à l’étranger, soit au festival Francofièvre de Saskatoon. Quel étonnement de voir autant de jeunes réunis parlant en français dans l’Ouest! Rafraîchissant!

JUIN

JUILLET

  • Jamais je n’oublierai la soirée passée en compagnie d’un camp de jeunes sourds et muets qui sont venus à Samajam pour un atelier de percussions. Leur bonne humeur était contagieuse et les émotions ressenties à ce moment ne peuvent être décrites.
  • Le grand jam de percussions lors du festival de Jazz de Montréal a été un fabuleux trip créatif! Je remercie personnellement Dame Nature qui nous a donné une température splendide pour l’occasion.
  • Un autre très beau spectacle auquel j’ai eu la chance de participer est l’ouverture du Mondial des Cultures avec ma prof et amie Mélissa Lavergne. De voir un tel rassemblement culturel était très impressionnant! Et notre numéro en a valu la peine!
  • La semaine du Festival Juste pour Rire a été des plus intenses car je participais à la fois au spectacle d’ouverture et au défilé de fermeture. Encore une fois, Dame Nature a été super coopérative avec nous et j’en garde de fabuleux souvenirs.

AOÛT

  • S’il y a un spectacle que je retiens de mon année 2008, c’est celui d’Amadou et Mariam donné au Métropolis de Montréal pour les Francos. Dieu que ça faisait du bien de se trémousser et lâcher son fou avec de la bonne musique!
  • J’ai profité de cette période de l’année pour m’évader en Europe le temps de 3 semaines. La visite de Paris, Bruxelles, Knokke, Gent, Bruges, Marseille, Aix-en-Provence et Lyon en dix-huit jours a été un moment pour faire le vide et me retrouver. Vive les voyages.

SEPTEMBRE

  • La rentrée automnale de Samajam a été vraiment agréable à vivre après mes vacances. J’étais prêt à replonger dans le tourbillon.
  • Un autre cadeau m’a été offert grâce au djembé: les cours donnés au Centre Lucie-Bruneau. LE moment de ma semaine, qui réussit à me convaincre encore plus à chaque fois de la puissance de cet instrument.

OCTOBRE

  • J’ai vécu un très grand moment en suivant les deux ateliers annuels du maître djembéfola Billy Konaté. J’ai pu être le témoin privilégié de son immense talent et de son savoir qui me nourrissent désormais à chaque fois que je touche à un djembé.
  • Le soir de l’Halloween, je n’étais pas déguisé. J’étais en train d’animer un groupe de jeunes handicapés visuels, mentaux et physiques à Saint-Jean. Que de belles émotions ressenties ce soir-là! Le temps n’avait plus d’importance…

NOVEMBRE

  • J’ai eu la chance de rencontrer une très grande dame de théâtre le 29 novembre dernier. Pol Pelletier a prouvé qu’il existe une toute autre façon de jouer de la percussion, celle qui invoque la présence, le coeur et le senti. Une révélation!
  • J’ai pu bénéficier de la paix et de l’excellente nourriture du Spa Eastman à la fin du mois le temps d’un week-end d’atelier de percussions. Quel accueil chaleureux et quel beau coin de pays!

DÉCEMBRE

  • L’année s’est conclue de façon hallucinante avec le fabuleux spectacle des élèves cuvée Automne 2008 dans la très belle salle du cégep Maisonneuve. Chaque fois, je suis renversé par la dose de création et de talents qui est manifestée.
  • Mon coup de coeur de l’année revient à mon groupe de Lucie-Bruneau qui a offert une prestation impeccable devant collègues et amis intervenants lors de leur dîner de Noël. Un moment qui restera gravé dans mon coeur pour toujours.

Et en avant 2009!!

Ceux qui se tiennent debout

Depuis septembre 2008, j’ai la très grande chance et le grand honneur de pouvoir enseigner à un groupe de personnes qui représentent un modèle de persévérance et une source de très grande motivation. Cette si belle rencontre a transformé encore une fois la façon avec laquelle j’enseigne la percussion. Elle y a apporté une dimension profondément humaine, où l’apport du tambour transcende le simple plaisir de jouer de la musique et apporte un baume, un bien-être insoupçonné.

Le premier contact

C’est à la mi-septembre que j’ai mis les pieds pour la première fois au centre de réadaptation Lucie-Bruneau situé dans l’est de Montréal. J’y avais été invité par Claudine, une éducatrice physique spécialisée qui a eu l’idée un peu farfelue d’initier son groupe de personnes handicapées à la percussion. « Pour eux, le but premier est de pouvoir se délier les mains, s’amuser, et travailler leur dextérité », m’a-t-elle écrit dans son invitation. Beau défi ! J’étais déjà fort enthousiaste.

En pénétrant dans la bâtisse cette journée-là, j’ai tout de suite senti que ce n’était pas un endroit comme les autres. Il y régnait une atmosphère de calme et de bonne humeur. J’allais être dans les prochaines minutes grandement surpris par cette première impression très favorable. À peine arrivé, une fille pleine d’énergie vient à ma rencontre et c’est ainsi que je rencontre Claudine pour la première fois. Durant les deux heures qui suivirent, j’ai visité le centre de fond en comble, découvrant un tout nouveau monde, celui des gens qui accomplissent des pas de géant à chaque jour, pour se libérer d’une prison: leur corps qui ne répond plus.

L’enjeu

Avec elle et avec l’aide d’une ergothérapeute, nous avons discuté de l’approche primordiale à adopter avec les participants. Nous avons décortiqué ensemble les nombreux obstacles à surmonter pour garantir le succès des cours. Imaginez-vous seulement être assis dans un fauteuil avec vos jambes complètement inertes, à tenter d’être confortable avec un djembé entre les cuisses, tout en essayant de coordonner vos bras pour frapper sur la peau! Il fallait donc imaginer des façons d’attacher les instruments, et tenir compte des handicaps de certains participants, notamment les spasmes et les muscles qui se contractent sans avertissement.

Toute cette discussion me fascinait puisqu’évidemment, je n’ai pas à penser à cet aspect lorsque j’enseigne d’habitude. Et soudainement, j’ai pris conscience que ce cours allait être non seulement un moment très important  de détente dans leur semaine, mais également, une étape très significative dans leur processus de réadaptation. Surtout que les participants de mon groupe sont rendus à la dernière phase de leur réintégration dans une vie “normale” (si on peut qualifier ça ainsi…). Pour la plupart d’entre eux, cela fait deux ans ou plus qu’ils sont en processus de réadaptation, essayant de retrouver le maximum d’autonomie que le hasard de la vie leur a enlevé sans crier gare.

L’injustice du destin

Je me souviendrai probablement toute ma vie du premier instant où j’ai souhaité la bienvenue au groupe qui se tenait devant moi, dans la grande salle vitrée du cinquième étage de l’édifice, baignant dans la lumière du soleil automnale. J’ai appris à connaître des gens pour qui le malheur a frappé sordidement, sans raison…J’ai été très ébranlé par l’histoire de cet ex-policier qui avait une passion sans borne pour son métier, vivant avec sa nouvelle conjointe, visitant régulièrement ses deux enfants adolescents. Le profil type du bon vivant. Son accident de moto a changé à jamais le cours de sa vie. Sa copine a réussi à garder son intégrité physique, au prix d’un déficit d’énergie perpétuel, tandis que lui, c’est exactement l’inverse qui lui est arrivé. La tétraplégie s’est avérée une conséquence fatale du destin, mais son énergie qu’il continue de manifester à chaque fois que je le vois lui a probablement sauvé la vie…

Je retiens également l’histoire très poignante d’un autre participant avec qui j’ai discuté longuement lors d’un souper de groupe au restaurant. Sa copine était assise à ses côtés. À les entendre parler, à les voir se regarder intensément dans les yeux, j’ai été témoin d’une des plus belles scènes d’amour qu’il m’ait été donné de voir.  L’événement hautement tragique qu’ils ont vécu a eu comme conséquence de solidifier leur union, après toutes les épreuves subites, après les visites à l’hôpital dont le nombre dépasse l’imagination…

J’ai également découvert avec grande satisfaction que l’humour est la meilleure arme contre les dures épreuves de la vie. En discutant avec cet avocat à la table du restaurant, j’ai pu constater son sens de l’humour très aiguisé, lui qui me racontait les anecdotes de ses premières journées passées au Centre, quelques jours à peine après son accident de voiture. Et je me souviendrai toujours également du lundi où, au tout début du cours, il entra dans la salle avec le grand sourire, nous annonçant qu’il était grand-papa depuis ce matin-là. Pas besoin de vous dire, il a joué du tambour avec un entrain contagieux!

Tout le monde se lève

Toute cette belle session de cours a culminé en un événement qui m’a grandement ému à la mi-décembre. Lors de leur dîner de Noël, il a été convenu de tenir un petit spectacle avec mon groupe. Ce fut un moment inoubliable, puisque j’avais devant les yeux la preuve éloquente que la musique permet de se libérer totalement d’une prison qui leur a été imposée sans raison et tout-à-fait injustement. Tous ont joué ce jour-là avec fougue, avec le sourire, avec la passion et avec un grand sentiment de bien-être. Et lorsque nous avons tous joué le roulement final au tambour et que le son des djembés se sont évanouis dans la salle, j’avais les yeux embués par le sentiment de fierté et d’accomplissement. Et derrière moi, tous ont fait la preuve qu’ils savent se tenir debout.

Aujourd’hui, 26 janvier, je retourne là-bas pour entamer une deuxième session de cours avec eux. Et c’est avec cette image en tête que je vais les accueillir à nouveau, afin que nous puissions à nouveau nous tenir debout, fiers d’être en vie.

vendredi 9 janvier 2009

La vie et les djembés selon Pol Pelletier

Mon but, lorsque je serai sur mon lit de mort, est de pouvoir dire: «Je me connais!»   - Pol Pelletier

pol 6

J’ai vécu vendredi le 29 novembre dernier une soirée absolument magique grâce au djembé, encore une fois. J’ai fait la rencontre d’une très grande dame de théâtre et de scène. Cette personne unique a touché le coeur de plus de mille artistes de la scène, que ce soit des acteurs, des musiciens, des humoristes, des chanteurs…Ce soir-là, nous étions une centaine de personnes venues célébrer l’œuvre de Pol Pelletier, notamment ses Dojo, ses ateliers de théâtre qui ont désormais transformé la vie de tant de gens…

Pour ceux qui ne la connaissent pas,  Pol Pelletier s’est donné une quête: celle de montrer aux gens qui l’entourent comment prendre sa place dans leur milieu, et surtout, comment s’ouvrir, s’exprimer avec le cœur, en aiguisant ce qu’on appelle le charisme, pour être en vie. Elle a fait le tour de la planète dans plusieurs pays orientaux, ayant étudié avec de grands maîtres spirituels pour aller plonger au plus profond de soi-même. Sont but est de retrouver l’énergie vitale qui permet de  se brancher sur nos émotions afin de les véhiculer sans peur, sans retenue. Elle s’est exilée dernièrement pour mieux revenir chez elle, parmi les siens, afin de montrer sa méthode qu’elle a mise au point et partager ses expériences.

Mon premier contact avec Pol Pelletier s’est effectué lors de notre répétition pour la fameuse soirée du 29 novembre. Nous étions en train de jouer en improvisant en groupe, question de pouvoir tout de suite se délier les mains, et s’ouvrir au plaisir de la musique. Elle est entrée dans le local et tout de suite, j’ai senti que ce n’est pas n’importe qui que j’avais devant moi et qui venait de franchir le seuil de la porte. Elle est restée là pendant quelques secondes à ne rien dire, mais il y avait une telle qualité d’observation chez elle que nous savions tous qu’elle était dans son élément et très au courant de notre rôle.

Je me souviens particulièrement bien du moment où elle s’est adressée à chacun pour nous demander nos noms…Pour le commun des mortels, l’exercice est on ne peut plus terre à terre, mais avec elle, c’est tout le contraire. En lui disant mon prénom, elle a pris quelques instants de silence à me scruter, puis elle m’a dit que ce nom-là m’allait bien, pour une raison que je n’arrive pas à m’expliquer encore…Mais au plus profond de moi, et grâce à elle, j’ai tout de suite senti à quel point mon prénom a été choisi avec n’importe quoi sauf le hasard…

Dès cet instant, l’après-midi de répétition avec Pol a été pour moi un grand moment de créativité et de lâchez prise. Une vague de nouveauté a déferlé dans le local où chacun prenait plaisir à jouer les mêmes rythmes, mais avec une manière totalement inusitée et nouvelle, en jouant en effleurant à peine la peau de nos instruments, ce qui est très inhabituel en musique africaine. Mais, nous avons tout de suite perçu à quel point la musique permettait d’appuyer le message de Pol Pelletier, celui d’amener la personne à un état d’éveil.

La table était mise pour la soirée grandiose du 29 novembre dernier. Complètement dédiée aux préparatifs de sa soirée, Pol était dans sa bulle de metteure en scène, peaufinant les derniers détails de son et d’éclairage. Les gens sont arrivés en masse pour venir entendre une grande dame de théâtre, si bien que la salle s’est vite retrouvée sans le moindre pouce carré de plancher inoccupé. Après les présentations d’usage, Pol Pelletier est montée sur la petite scène, les gens se sont tus, et le temps s’est subitement arrêté.

Les quelques 120 minutes qui ont suivi (était-ce plus, était-ce moins, je ne le sais plus) se sont révélées d’une intensité extrême. La “grandiosité” de la dame Pelletier nous a tous atteint en plein cœur, grâce surtout à sa voix rauque, usée par des années et des années d’exercices théâtraux, qui parfois sonnait comme les ongles grattant la surface d’un tableau d’école… Constamment en mouvement, son regard transperçait la pièce comme des rayons lasers. Ralentissant et accélérant le débit de ses paroles, elle nous a tous envoutés par sa grande maîtrise de l’art du charisme sur scène. Car elle en possède en quantité remarquable!

Il serait impossible de pouvoir inscrire dans cet espace virtuel tout ce qui s’est passé dans cette soirée. Plusieurs gens ont témoigné de leur immense reconnaissance face à cette artiste. Tous ayant expérimenté son atelier Dojo dans diverses périodes de leur vie, ils étaient la preuve vivante de la métamorphose de leur personne. Des personnalités connues comme France Castel ou Mario Saint-Amand, à l’architecte ou à l’avocat, tous ont maintenant conscience qu’ils possèdent en eux un pouvoir sur eux-mêmes. Un pouvoir d’exprimer pleinement qui ils sont, sans artifice et surtout, sans illusion.

Après cet extraordinaire partage, mes collègues percussionnistes et moi sommes montés sur scène afin de clôturer cette fabuleuse soirée en musique. Et honnêtement, dès le premier coup de mailloche sur le doum-doum, jamais je ne vais oublier ce moment. Jamais je n’ai vu pareille énergie, pareil lâchez-prise, pareil fougue s’emparer du public. Tous dansaient à fond, sans aucune retenue, et ce, dès les premières notes qui étaient à peine audibles, mais qui pouvaient traverser la pièce sans mourir dans l’air grâce à la qualité d’écoute qui était à son paroxysme. Plus le rythme prenait corps avec les instruments, plus je sentais en moi monter une énergie nouvelle, rarement ressentie jusqu’à ce jour, une énergie insoupçonnée.

Et quand Pol Pelletier nous a tous regardé sur scène avec son grand sourire, j’ai compris que j’avais savouré chaque seconde dans son entière durée, comme s’il n’y avait pas de lendemain.

MISE À JOUR: Je prends la peine d’ajouter le magnifique commentaire d’une participante de la soirée qui a pris la peine de m’écrire son impression de cette soirée inoubliable.

C'est tout à fait cela Martin, j'ai aussi vécu une expérience très forte ce soir-là.  J'étais dans la salle comme spectatrice.  Je suis une étudiante niveau débutant 1.

J'ai pu observer, percevoir, ressentir et vivre la différence entre la vie qui émane d'un corps et  la présence dans un corps vivant et vibrant, un corps 'habité par l'énergie' qui se manifeste dans son entier, dans le ici-maintenant.

Et j'ai été de ceux et celles qui  ont entendu les premières notes à peine audibles et qui dans un abandon total ont dansé avec fougue.  Martin la qualité d'écoute et, aussi, la 'qualité de la présence' étaient à leur paroxysme.  Une expérience individuelle et collective. Un.  Ensemble.

La profondeur de ce que j'ai vécu ce soir-là relève du domaine de l'exceptionnel dans une vie.

Cela m'a réveillée et brassée.  Il est remonté à ma mémoire cellulaire qu'il n'en tient pourtant qu'à Soi, qu'à moi, de me centrer et de vivre intensément cette 'présence' au quotidien, à chaque instant.  Je l'avais oublié...  Je m'étais oubliée ou perdue dans le temps ?  La 'présence' toujours présente n'attendait que mon réveil...

Merci Martin pour ton témoignage.  Il ravive en mon cœur le feu de la magie d'une soirée charnière de ma vie.

Merci aussi de partager, de diffuser cet ultime message de la vie, d'une vie vécue : "retrouver l’énergie vitale qui permet de  se brancher sur nos émotions afin de les véhiculer sans peur, sans retenue."

Pour en savoir plus sur Pol Pelletier

MISE À JOUR #2:

Pour en savoir encore plus sur Pol Pelletier

Voici deux vidéos de Pol Pelletier tirés d’une entrevue à l’émission Cabine C de Christiane Charrette.

mercredi 7 janvier 2009

Une fin de session sous le signe de l’intensité

La fin de session musicale que j’ai passé en 2008 a atteint son apogée avec le fabuleux spectacle des étudiants qui, pour la première fois, a déménagé dans l’auditorium du Cégep Maisonneuve, faute de place dans les locaux très exigus de l’école. Encore une fois, j’ai été témoin de la formidable vague de créativité qui s’est emparée des groupes dont le talent m’a littéralement renversé. Par contre, la préparation des différents shows a été des plus éprouvantes.

La longue marche vers la scène

Depuis le début du mois de novembre dernier, j’ai contribué à l’élaboration des différents numéros avec mes profs et collègues. Dans pas moins de six groupes en plus. À des degrés divers d’implication, je me suis imposé un véritable défi de patience, de mémorisation, d’exécution et de créativité. Après coup, je peux dire que je ne referais pas la même chose à l’avenir. La dose de travail a été des plus colossales et éprouvantes et fort heureusement, je m’estime très chanceux que le tout se soit déroulé sans le moindre anicroche.

Semaine après semaine, il fallait explorer les idées émises par le groupe, tester des solutions, remodeler les idées de base, les adapter, les rendre simples et accessibles pour tous. Il faut un doigté et une rigueur assez aiguisés pour ce genre de discipline, car très vite, le plaisir peut être effacé par une pression malsaine qui s’installe bien malgré nous. Tout compte fait, j’ai bien aimé l’expérience où il fallait «mener le bateau à bon port.» L’élément clé dans ce genre de préparation demeure selon moi la confiance. Il faut savoir se donner confiance, et transmettre cette confiance aux différents groupes, sinon, il devient vite utopique de pouvoir présenter un numéro où la musique et l’énergie sont au rendez-vous.

Un pas à la fois,  chaque groupe est arrivé à parcourir le chemin qui les a mené vers la scène où ils ont livré une performance digne de mention.

Un tourbillon avant le spectacle

Je me souviendrai longtemps du tourbillon incessant avant le grand moment le 7 décembre dernier.  Étant aux prises avec un gros rhume hivernal, je suis arrivé au cégep avec une énergie chancelante que j’ai dû rabrouer très vite puisqu’il y avait tant à faire. Déjà, ça fourmillait partout, les gens étant aux prise avec une certaine excitation que je ne pouvais pas ressentir pleinement à ce moment-là. Dans la salle de spectacle, Luc Boivin et l’équipe de production s’affairait déjà à mettre en place la grande journée de répétitions, qui s’annonçait déjà très longue. Ainsi, un à un, les groupes se sont exécutés sur scène, nous obligeant à jouer des pieds et des mains pour réussir à faire concorder nos idées de base avec les contraintes de l’endroit.

Je sentais une certain stress et une pression m’envahir sans trop savoir pourquoi. Les plans des différents numéros se bousculaient dans ma tête, si bien que vers la fin de l’après-midi, j’ai dû m’isoler afin de reprendre mes esprits et souffler un peu. Au dehors de la salle, le public commençait à s’attrouper, et je ne me souviens plus trop des derniers instants avant le spectacle puisque je ne contrôlais plus vraiment tout ce qui se passait à ce moment-là. J’ai été quand même en mesure de pouvoir arrêter cette étrange vague, focusant sur le plaisir et la chance de pouvoir faire un tel spectacle.

Le lever du rideau

En entendant Sadio jouer ses premières notes de kora, le stress a complètement disparu pour laisser place à une adrénaline drôlement plus agréable à supporter. En plaçant les instruments, et en laissant la place au groupe des enfants dirigé par mon ami Éric, j’étais enfin prêt à vivre une autre soirée haute en émotion.

Le groupe des débutants 1 a vraiment livré une performance inspirée et ce fut un véritable plaisir que de les voir jouer avec autant de plaisir et de passion. Plus de 80 personnes étaient sur la scène à ce moment-là. Étant situé complètement derrière eux sur une plate-forme, j’avais une vue splendide sur la salle et le groupe. Les djembés se sont mêlés à la calebasse et aux impros vocales endiablées de mes deux amis Sadio et Michaël.

La prestation du groupe des débutants 2  a vraiment eu un effet incroyable sur la foule puisque pour la toute première fois, nous expérimentions l’ajout de cuivres dans le spectacle, ce qui fut vraiment génial. J’avais une certaine appréhension de ce spectacle puisque le défi technique était assez corsé, mais ce fut vraiment à la hauteur et j’en conserve un excellent souvenir.

Par la suite, j’ai pu profiter enfin d’une pause pour traverser de l’autre côté du miroir et profiter de quelques instants pour être dans la peau du spectateur. Et quel plaisir aie-je eu droit de voir le spectacle des élèves débutants 3 qui ont livré une performance digne de grands percussionnistes. Ce fut mon coup de cœur de la soirée. De l’aspect visuel à la danse, au chant et aux solos inspirés, tout y était. Franchement bravo à cette belle gang!

Après la performance de gumboots (chapeau encore pour votre énergie), je suis retourné sur scène avec les élèves des deux groupes intermédiaires. Encore là, de très bons moments passés avec eux, spécialement avec le groupe des Intermédiaires 2 qui a été le premier véritable groupe auquel j’ai eu la chance d’enseigner. Leur progression fulgurante et leur talent ont si bien transparu dans leur prestation du Sorsornet que c’est à ce moment précis que je me suis dit que tous ces efforts et toute cette pression ressentie durant les semaines précédentes en valaient amplement la peine.

Cette soirée endiablée a atteint son point culminant avec le spectacle de mon groupe, les Avancés, dirigé par Mélissa Lavergne. J’ai eu un plaisir fou de pouvoir jouer avec elle sur scène, et avec notre groupe, nous avons épaté la galerie avec un Fankani du tonnerre. Solos, cassés, dununs, tout y était. Puis, en guise de conclusion, avec le groupe spectacle, nous avons conclu avec une fichue belle prestation du Sofa, du Soko et du Soli.

En revenant chez moi ce soir-là, complètement exténué par une soirée électrisante, je me suis dit que l’intensité de cette soirée a contribué grandement à faire en sorte que la réalité dépasse parfois la fiction.

Un gros merci du fond du coeur à tout ceux et celles qui ont fait de cette soirée un succès!

P.S.: Cliquez sur les liens pour voir les différents vidéos des performances!

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