Rien n’est plus organique et naturel que le djembé. Tous les matériaux nécessaires à sa fabrication (à part la corde et les anneaux de fer), proviennent d’êtres vivants. C’est ce qui confère à cet instrument une dimension fortement mystique, et pour ma part, à chaque fois que je frappe sur la peau de chèvre, je me sens connecté à quelque chose qui dépasse ma perception ou ma conscience, comme si je devenais sensible à une deuxième, voire une troisième dimension du monde. C’est encore plus vrai lorsque nous jouons en groupe, puisque la puissance de frappe du djembé et des doum-doum en devient décuplée.
En tombant par hasard sur un splendide vidéo sur le web, cette observation m’est tout de suite venue à l’esprit. Peut-être est-ce dû à l’immensité de la plaine des falaises de Bendiagara, dans le pays Dogon au Mali, où le percussionniste se laisse aller dans un solo endiablé. Ou bien, est-ce à cause de la majestuosité de l’arbre devant lequel il est planté. Son solo devient ainsi un bel hommage à la nature, au monde dans lequel nous vivons tous, et surtout, une façon de prendre conscience de l’extrême petitesse que nous occupons dans ce monde.