mardi 6 novembre 2007

Comment le djembéiste doit prendre soin de ses mains

Sans nul doute, jouer du djembé apporte son lot de désagréments au percussionniste, puisque le djembé, instrument membranophone, invoque le contact perpétuel des mains avec sa surface, ce qui provoque des chocs considérables et répétés. Dans ce billet, je vous parle des différentes blessures pouvant survenir lorsqu'on débute à jouer du djembé, et je vous explique comment y rémédier à l'aide de deux très bons produits, naturels en plus.

Les blessures

  • Les ecchymoses et hématomes. C'est le type de blessures le plus commun lorsqu'on débute à jouer de la percussion. La force de frappe étant irrégulière et souvent beaucoup trop forte, les veines de la main éclatent, causant instantanément des ecchymoses et hématomes, visibles par des enflures aux mains, souvent à la base des doigts et au niveau des articulations. Avec le temps, les frappes étant plus régulières au niveau de la position des mains, les points de contact de celle-ci avec le rebord du djembé et la peau vont se renforcir, et les ecchymoses vont disparaître d'elle-même.
  • Les ampoules. C'est le deuxième type de blessures qui survient lorsqu'on commence à jouer la percussion. Là encore, elles témoignent d'une irrégularité dans les forces d'exécution des frappes, et surtout, d'un frottement excessif de la peau de la main sur la peau de chèvre. Contrairement aux ecchymoses, qui arrivent à peu près chez tout le monde, les ampoules peuvent avoir tendance à apparaître chez les gens chez qui la peau des mains est très sèche. Heureusement, il existe des produits qui peuvent pallier facilement ce problème. Fait à noter, les ampoules ont beaucoup plus tendance à apparaître avec les instruments qui requièrent des baguettes. J'en suis présentement à gérer ce désagrément relié aux dunduns, puisque les maillets causent des ampoules assez intenses parfois.
  • Les craquements de la peau. Personnellement, je trouve ces blessures les plus désagréables, car elles sont extrêmement sensibles. Comme pour les ampoules, elles surviennent par un assèchement prématuré de la peau, au niveau des articulations, donc là où la peau plie. La peau va subitement fendre au niveau du repli des doigts, causant une douleur vive et très sensible. Elles se résorbent d'elles-mêmes, mais elles doivent avoir sufisamment cicatrisées et elles nécessitent une protection additionnelle, sinon elles se reformeront et souvent de façon encore plus marquées encore.
  • Les tendinites et autres douleurs musculaires. Le dernier type de blessures rencontrées, autant chez les novices que chez les érudits, est la fameuse tendinite. L'inflammation du tendon, la plupart du temps celui appelé "l'extenseur du pouce", au niveau du poignet, est causé naturellement par un surmenage et une tendance à mal placer ses mains. Cette blessure évoque l'importance primordiale de bien s'échauffer avant de jouer son instrument. Les échauffements feront partie d'un prochain article que je compte mettre en ligne sous peu.

 La trousse de premiers soins du djembéiste

  • L'arnica. Cette petite fleur jaune poussant dans les montagnes est  connue depuis des siècles dans la pharmacopée naturelle. Elle peut être vendue sous forme de gel, de capsule (homéopathie), ou de teinture. Sa propriété médicinale est sa vertu anti-inflammatoire et analgésique très puissante. Il suffit d'appliquer une petite quantité d'extrait d'arnica sur les régions inflammées et les oedèmes pour faciliter la guérison. Mais attention, l'arnica ne doit pas être appliquée sur les plaies ouvertes ou être ingérée (à moins bien entendu d'avoir acheté l'arnica en caplets), car elle est toxique pour le système digestif et cardiaque. Appliquez donc une couche d'arnica tout juste avant et surtout, tout de suite après avoir joué, directement sur vos ecchymoses, et l'enflure réduira assez rapidement. Le gel d'arnica est vendu dans les rayons des produits naturels de toute pharmacie (au Québec du moins).
  • Le karité (sous forme de beurre ou de pâte). L'arbre du karité se retrouve abondamment dans la savane africaine. Depuis des millénaires, les Africains en récoltent le fruit qui contient une amande très grasse qui est transformée en une pâte huileuse et graisseuse aux multiples vertus pharmacologiques. Tout comme l'arnica, mais à une échelle moindre, le karité exerce une activité anti-inflammatoire via les propriétés de ses insaponifiables. Les insaponifiables sont les acides gras essentiels qui ne se transforment pas en savon lorsqu'on les met en contact avec une base. Ces insaponifiables, en plus de leur propriété anti-inflammatoire, augmentent l'élasticité de la peau et favorisent la cicatrisation en stimulant la multiplication cellulaire. Le karité est un des produits naturels qui contient le plus haut taux d'insaponifiables. Il est donc idéal pour le djembéiste car il offre une hydratation des mains empêchant les craquements de la peau, tout en favorisant grandement la guérison des ampoules. On trouve le beurre de karité en pharmacie, tout juste à côté de l'arnica la plupart du temps. Personnellement, je préfère le véritable beurre, jaunâtre et huileux, à la pâte blanche et grumeleuse. À vous de choisir. Appliquez donc une généreuse couche de ce produit avant de jouer dans la paume de vos mains, et laissez le karité imprégner vos pores, car vos mains seront très graisseuses. Faites la même chose après avoir joué, et vos décorations disparaîtront très vite.
  • Le ruban adhésif. Finalement, munissez-vous d'un ruban adhésif servant à maintenir une gaze sur des coupures de grande surface. Vendu en rouleau, et souvent de couleur blanche, en tissu de préférence, il est le companion idéal pour protéger les ampoules et les craquements de la peau lorsque l'on joue du djembé. Faites attention par contre de ne pas trop serrer votre doigt en l'enroulant avec le ruban, car la circulation sanguine a tendance à augmenter passablement lorsque l'on joue.

Voilà donc essentiellement ce que tout joueur de djembé se doit de savoir quant aux différentes blessures qu'il risque de provoquer en commençant à jouer. Malheureusement, il faut passer par cette douloureuse étape afin de progresser. Dites-vous qu'avec une pratique régulière et un bon soin de vos mains, les blessures vont disparaître bien vite. Vos mains se doteront de la bonne vieille "corne", cette extra couche de kératine, au niveau des coussins de la paume à la base des doigts. Vos mains vont s'adapter à ce nouveau mode de vie.

N'hésitez pas à laisser vos idées et suggestions dans la section Commentaires afin d'enrichir cet article. Je risque d'ailleurs de le mettre à jour de temps à autre en demandant les trucs infaillibles à mes collègues percussionnistes. Bonne pratique!

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