samedi 10 novembre 2007

« Gumboots » et tubes chez Rona

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J'ai vécu hier soir un de mes plus gros événements corporatifs de l'année, probablement le deuxième en ampleur après l'inoubliable performance du Colisée de Québec en juin dernier. Cette fois-ci, nous étions en plein coeur des entrailles de l'entrepôt de la compagnie Rona, où nous avions le mandat de renforcer l'esprit de communication de toute l'équipe des administrateurs et des cadres des succurcales à travers le Canada au grand complet. En tout, 600 personnes à faire vibrer au son des percussions. Un autre concept complètement délirant!

J'arrive avec le reste de l'équipe à bord du minivan en face de l'édifice principal de l'immense entrepôt. Nous débarquons nos effets, et je reçois un petit briefing sur le déroulement de la journée. La salle attenante à la nôtre contient 150 djembés où, dans une heure, il y aura une formation de l'équipe administrative. La surprise doit être de mise, c'est pourquoi nous devons être le plus discret possible.

Nous nous dirigeons par la suite vers l'entrepôt en question, là où la scène est située. Cela prend au bas mot dix minutes de marche pour s'y rendre, ça donne une bonne idée de l'ampleur des lieux. Nous marchons dans un véritable labyrinthe de couloirs, pour ensuite pénétrer au coeur du bunker cimenté. C'est une véritable autoroute où il faut vraiment faire attention où on met les pieds. Les monte-charge électriques roulent à une vitesse assez impressionnante, véritables fourmis infatiguables. Des bicyclettes traînent un peu partout en guise de véhicule. Après avoir dépassé les immenses étagères contenant des milliers et des milliers de produits, tout au fond de l'entrepôt, nous arrivons enfin à la gigantesque scène, où déjà les techniciens de sons s'affairent à tout mettre en place. Délimitant le parterre, des tables ont été placées sur lesquelles sont rangées au bas mot 600 paires de bottes de pluie (?!?). Non, il n'y aura pas d'inondations, mais il y aura une démonstration interactive sur les origines du Gumboots ! En plus de sentir l'adrénaline, je sens aussi le caoutchouc autour de moi!

La générale du spectacle se déroule vraiment bien. Chaque ingrédient est passé au peigne fin, à savoir les positions de chacun, les enchaînements, les mouvements, etc. Le plan de match est le suivant. Les 150 membres de l'administration qui vont jouer du djembé dans quelques minutes vont former une haie d'honneur pour accueillir l'autre équipe, les 400 quelques cadres. Puis, il y aura une petite mise en scène entre Louis et Gotta expliquant les origines du Gumboots. Viendra ensuite l'animation avec les tubes, pour terminer avec une super prestation de nulle autre que l'équipe de Belle et Bum avec Luc Boivin. Garanti que ça va en mettre plein la vue!

Nous sommes très serrés dans le temps, ce qui fait que dès que la répétition se termine, il faut se dépêcher de courir à l'autre bout de l'édifice pour se préparer à accueillir l'équipe d'administrateurs. On se retrouve sur la mini scène où je suis derrière mes dunduns avec mon confrère Éric, attendant le signal, soit la fameuse salve de frappes de Cheick Anta. Et c'est parti avec le rythme du yankadi, et, à voir le visage ébahi des gens entrant dans la salle, l'effet de surprise est réussi, encore une fois. Un peu intimidés au départ, le groupe se retrouve délié et gonflé à bloc pour aller accueillir leurs collègues, et ces derniers, en marchant dans un long (très long) couloir, sont complètement dépassés de voir l'équipe qui administre leur quotidien en train de s'éclater aux sons des tambours.

Après un souper très rapide, composé du traditionnel buffet froid, nous courrons encore une fois au travers de l'entrepôt pour se mettre en place. Je crois bien avoir fait ma dose d'exercices pour la journée, et c'est loin d'être fini. Peu à peu, les 150 apprentis djembéistes d'un soir se placent en deux rangées, formant une magnifique haie d'honneur, et c'est ainsi qu'au son de la musique africaine et des frappes de tambour, le restant de l'équipe dynamique de Rona vient prendre place au devant de la scène. Puis, après un bon quart d'heure à attendre que tout le monde ait effectué leur marche de santé, nous pouvons finalement commencer le spectacle.

Louis accueille chaleureusement les gens et, sur le thème de la communication et de l'entraide, explique le déroulement de la soirée. Puis, faisant signe à Gotta, ce dernier s'avance sur scène, et il se met à raconter, dans une langue étrangère (aux accents africains bien sûr), ce qui est en fait les origines du Gumboots. Les ouvriers des mines des temps jadis ne pouvaient pas parler, leurs patrons leur interdisaient de le faire. Ainsi, dans les profondeurs des mines, afin d'oublier la lourdeur de leur tâche quotidienne, ils frappaient le sol de leur pied et faisaient claquer le caoutchouc des bottes avec leurs mains, créant ainsi une danse et un rythme qu'on communique aujourd'hui de génération en génération, pour ne jamais oublier. Louis s'amuse à traduire les mots étrangers de Gotta, et ensuite, il invite les 600 spectateurs à revêtir leur propre paire de bottes pour expérimenter, dans le silence, cette danse de la percussion. Puis, petit à petit, le rythme se construit, une partie du groupe répondant à une autre, et l'entrepôt se met à résonner, à trembler sous les coups de semelles des 1200 pieds qui frappent à l'unisson. De la scène, l'effet est bien plus que percutant!

Après cette incursion dans le monde de la danse, il est temps de sortir les tubes de couleurs pour construire un nouveau rythme tout en musique. La foule étant divisée en six parties, chacune ayant sa couleur de tubes, le rythme se construit, les visages sont tous drapés d'un magnifique sourire, l'effet d'entraînement est extrêmement puissant, et je me rends à peine compte que Luc et ses musiciens de Belle et Bum sont montés sur scène et jouent avec nous le même rythme que celui des tubes. Wow, jamais je n'aurais pensé avoir autant de plaisir à jouer avec des bouts de plastique.

Le spectacle se termine sur les airs de In the Jungle, où Cheick Anta prend un malin plaisir à jouer sur les tous nouveaux bugarabu de Luc, version africaine des congas cubains. Les gens chantent, crient, l'effet est au rendez-vous! Et, sans même que j'en prenne conscience, un autre moment scénique inoubliable vient de se terminer.

Sur le chemin du retour, j'ai une chanson qui ne veut pas quitter ma tête...Devinez laquelle ?

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