mardi 22 janvier 2008

Imposer le rythme

J'ai vécu une super belle expérience jeudi dernier, alors que j'étais convoqué à un autre corpo avec la grande équipe de Samajam au grand complet. Mais, cette fois-ci, c'était d'autant plus spécial parce que la veille, j'avais aidé à déplacer 700 (oui, vous avez bien lu) djembés dans la grande salle de conférence de l'hôtel Hyatt annexée au Complexe Desjardins. L'entreprise avait en effet réserver l'hôtel pour y tenir son grand congrès annuel, qui cette année avait (quelle coïncidence !) décidé d'avoir comme thème: «Imposer le rythme». Quoi de mieux que de souligner la chose au sens propre ?

Depuis que je suis mandaté pour faire des corpos avec Samajam, j'ai participé à des événements de toutes les sortes et surtout, de toutes les ampleurs possibles. Mais, celui-là était d'autant plus spécial par l'imposante organisation qui était à l'oeuvre. Pour la toute première fois, toute l'équipe de prof de Samajam était convoquée: Pat Dugas, Mélissa Lavergne, Richard Gingras, les frères Labrosse, Sadio Cissoko, Cheick Anta, Gotta Lago...Du talent à l'état brut pour faire vivre des moments plus qu'intenses à l'équipe de cols blancs qui n'avaient aucune espèce d'idée du genre de moment que nous allions leur faire vivre, évidemment!

C'est ainsi que j'arrive en début d'après-midi à l'hôtel Hyatt, où déjà le congrès bat son plein. J'ai à peine le temps de déposer mes effets et revêtir mon uniforme que déjà, les instructions quant à la mise en scène sont donnés. J'ai un peu de peine à croire que je vais partager la scène avec autant de musiciens de talent. Une superbe chance et, il faut l'avouer, une belle récompense. La salle est énorme et il y a en fait trois scènes, une principale au centre où il y aura la plupart des musiciens, et deux autres scènes satellites situées côtés cour et jardin. Je suis assigné sur la scène côté cour où je serai avec Mélissa! Je suis vraiment content de pouvoir partager une scène avec elle, ne serait-ce que pour son grand charisme, bien sûr, mais surtout parce qu'elle est devenue, au fil des mois où j'ai suivi des cours avec elle, une amie et une source d'inspiration très motivante...Mais évidemment, à ce moment-là, je ne pense pas vraiment à tout ça, trop occupé à trouver des mousquetons pour attacher mon djembé et essayer de me concentrer...

Les instructions de dernière minute étant données, tout le monde sait à peu près ce qu'il a à faire. Je dis bien «à peu près», parce que je sais pertinamment qu'une fois sur scène, il faut s'attendre à tout sauf le plan de match initial. Et comme de fait, dès que nous sommes passés au travers de la foule, et que nous montons sur scène, il faut repenser à tout ce qui a été convenu puisque l'équipe de l'entreprise ont décidé de sortir tout de suite les sept cent djembés de leur cachette! Oups...Mais bon, ce n'est pas la première fois que nous faisons face à la musique...

L'énergie est incroyable. L'acoustique de la salle faisant encore plus résonner les sons des djembés, on se croirait plus de deux mille plutôt que "seulement" sept cent...La technique est déployée comme dans les grands spectacles, avec quatre écrans géants derrière nous, des moniteurs, une équipe de caméraman...Je constate à peine mon visage en format 12 pieds par 8 sur l'écran derrière moi. Je fais juste tripper sur scène avec Sadio à mes côtés et Mélissa Lavergne de l'autre. Pas besoin de vous dire que l'adrénaline coulait à plein débit dans mes veines ! J'ai tellement eu de plaisir avec Mélissa et notre section de foule à faire jouer des roulements qui sonnaient comme des coups de tonnerre dans la salle! Tous les visages étaient radieux! L'heure a passé en une fraction de seconde, et je suis descendu de mon podium un peu étourdi par tout ce que je venais de vivre...

J'ai rejoué une deuxìème fois dans le hall de la salle de conférence avec encore une fois, Sadio, Cheick Anta et Mélissa. Un autre super beau moment de musique où on se laissait aller avec des solos de djembés et des cassés, pendant que l'équipe de cadres battait la mesure de leur main et que les invités entraient dans la salle pour leur gala de remise de prix annuel. Jouer en compagnie de percussionnistes aussi talentueux, et être capable de suivre le rythme, c'est toujours quelque chose de très très enrichissant.

Cette journée incroyable s'est terminée le soir avec un spectacle de percussions donné par toute l'équipe de la troupe Samajam, dirigée par Pat Dugas. J'aurais pu décider de faire partie de la bande moi aussi, mais sans trop savoir pourquoi, j'avais l'intuition que je devais me retirer et savourer le spectacle de l'oeil d'un spectateur. Être de l'autre côté du miroir. Et wow, je n'ai pas été déçu! Un moment tout-à-fait magique, où j'ai constaté que les événements corporatifs prennent une toute nouvelle tournure. Mêlant les quatre grands styles de la percussion, le mélange était juste parfait entre le numéro carrément génial de percussion flamenco au cajòn, suivi de la pièce méditerranéenne au darbouka, suivi du latino, de l'africain et finalement, la cerise sur le sundae, le brésilien.

Je vous laisse avec un extrait vidéo de la portion brésilienne du spectacle. Et rien ne peut mieux résumer les paroles qu'un employé de la compagnie assez jeune m'a dites en voulant savoir si je faisais partie de la bande de musiciens qui se démenaient sur scène:

Wow, j'ai jamais vu autant de vieux danser sur un plancher de danse!

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