jeudi 13 mars 2008

Apprendre à l'africaine

Cette semaine, il y a eu un petit changement au programme des cours, ce fut Cheick Anta Faye, notre cher ami et prof de percussions africaines, qui a été en charge d'enseigner les cours des élèves avancés et débutants 2. Lundi soir, après une journée éreintante, je me suis amené à l'école avec une hâte extrême de pouvoir bénéficier des enseignements de ce grand maître, puisque cela faisait longtemps que je n'avais pas assisté à ses cours.

Assis en demi-cercle, nous étions une dizaine tout au plus à savourer ce moment unique. Cheick Anta est doté d'une modestie et d'une grande humilité malgré toute son expertise. Jamais je n'ai entendu un djembéiste avoir une telle dextérité dans la capacité à produire des sons aussi clairs. Le fruit d'années de pratique et de jeu.

Tout au long de ce lundi soir, nous avons plongé avec délice dans l'art d'apprendre des rythmes à l'africaine, sans notion de pulsion, de rythmique, de ternaire ou de binaire. Car Cheick ne connaît absolument pas ce monde cartésien et occidental de la musique. Pour lui, il suffit de chanter et de jouer, de rejouer et rejouer, jusqu'à temps que, comme par magie, le déclic se fasse. Il faut donc être pas mal ouvert d'esprit pour pouvoir bénéficier de cette méthode qui est pour le moins déstabilisante mais fascinante, car oui, elle fonctionne!

Nous avons donc joué ce soir là un rythme nommé Liberté. Un rythme magnifique, avec des appels spéciaux et des accompagnements uniques, comme seul un africain en connaît le secret. Rarement aie-je senti la puissance et l'harmonie d'un rythme. Il suffit d'avoir un seul contact visuel avec Cheick Anta et ça nous éblouit. Je perçois aussitôt tout ce qui se cache derrière le rythme. Et en ce lundi soir, cela cadrait parfaitement bien avec la soirée. Durant cet instant précis, jamais je ne me suis senti aussi libre, et aussi vivant !

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