lundi 29 octobre 2007

Corpo dans le nord-est

Samedi, je renouais avec les fameux événements corporatifs de l'école, mais de façon un peu radicale je dois l'avouer. Radicale, car mon réveil a sonné à 5h, et m'a tiré d'un sommeil très profond. Malgré le fait que, de un, je suis l'antithèse de l'adjectif matinal, et que, de deux, je n'ai dormi que 4h environ, je me tire des couvertures sans trop de problème. Il fait encore nuit, et il n'y a strictement rien d'intéressant à la télé, autre qu'une infopub sur une technique pour arrêter de fumer en tâtant le lobe d'oreille...Non, je ne rêve pas...

Dans le métro, je somnole encore, tentant de puiser les sources d'énergie nécessaires pour passer au travers de cette journée...À Berri, je croise Sadio qui est dans le même état comateux que moi, et ensembles, nous marchons vers le local de l'école où nous arrivons à 7h pile, pour retrouver nos amis Cheick Anta, Gotta, Éric, André et Nicola. Nous faisons un «pit stop» au Café Dépôt le temps de m'acheter un Xième café et un croque-monsieur, puis nous filons au club de golf d'Anjou, là où une cinquantaine de banquiers tiennent leur journée de formation annuelle. Quel endroit étrange pour tenir un tel événement, surtout que le club de golf en question est en plein milieu du parc industriel d'Anjou, ce qui n'est pas des plus naturels, il faut l'avouer.

Ce corpo se déroule somme toute vraiment bien, il est toujours agréable de pouvoir dégourdir les jambes et les esprits chez les gens, car cela leur donne automatiquement un grand sourire et une énergie des plus positives. Nous faisons encore mouche avec nos rythmes africains et notre énergie, si bien que la demi-heure d'intervention passe en coup de vent. Sitôt terminé, nous retournons dans la grisaille absolue de cette journée d'automne, et cette fois, nous nous dirigeons vers les Laurentides, dans le nord à Saint-Sauveur, pour un deuxième événement corporatif.

En chemin, j'ai la chance de vivre d'autres moments incroyables avec Cheick Anta et Gotta. Aux sons de la musique sénégalaise fournie par Cheick, nous oublions complètement le temps maussade qu'il fait dehors et je rigole à en avoir mal aux abdominaux. Gotta est hilarant, tentant d'imiter l'accent wolof en cherchant à comprendre les paroles de chanson que Cheick lui montre. Comme quoi l'Afrique est immense, les pays de ce continent sont bien distincts, et les différences culturelles vont bien au-delà que les gènes faisant en sorte que les pigments de la peaux sont plus foncés que la moyenne...Un très bel exemple qui serait bon de montrer à la commission sur les accomodements raisonnables tiens...

Nous arrivons à Saint-Sauveur en un rien de temps, la musique et les rires faisant en sorte d'égrèner le temps. Le manoir de Saint-Sauveur est un magnifique hôtel, et nous avons tout le loisir de profiter des fauteuils moëlleux du lobby, puisque nous sommes en avance. Puis, nous entrons dans la salle où aura lieu notre prestation. Caméras, éclairage, écrans géants, scène énorme, on peut dire que la compagnie ne fait pas dans le "sobre". Nous avons droit à un succulent buffet froid de l'hôtel, et cela tombe bien, car disons que mon déjeuner du matin n'est plus qu'un vague souvenir.

La prochaine heure passe en coup de vent, puisque nous avons 150 tambours à placer dans la salle. Et vu que le système d'ascenseur est plutôt mal adapté pour notre intervention, et bien nous finissons de placer les instruments juste à temps pour le petit briefing des dirigeants. Les gens pour qui nous allons jouer sont des grands hommes de coeurs, ouvriers de la construction pour la plupart, qui sont bénévolats et aident leurs collègues ayant des problèmes de drogue, des problèmes familiaux ou personnels. Et en ce samedi, c'est jour du quinzième anniversaire de leur organisation. Raison de plus de donner notre 200% pour cette très noble cause.

En voyant l'équipe de dirigeants entrer dans la salle, le constraste d'avec le corpo de ce matin a été vraiment marquant. À Anjou, la plupart était des femmes en tailleurs alors que maintenant, c'était des hommes à la très forte teneur en testostérone qui ont tout du bon vivant. Un tout autre univers. Et lorsque nous avons ouvert les portes au 150 bénévoles de leur association, un vent de bonne humeur s'est mis à planer au-dessus de nos têtes. Ce ne fut vraiment pas difficile de «mettre le party dans la place» comme on dit. La puissance rassembleuse du tambour s'est encore une fois fait sentir.

Épuisé, je suis revenu à Montréal le sourire aux lèvres, content d'avoir pu encore une fois amener une parcelle de l'Afrique dans le coeur et la tête de gens qui méritent qu'on leur démontre à quel point il est bon d'être vivant.

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