mercredi 17 octobre 2007

Le tambour et son « Carpe Diem »

L'automne est pour moi un moment de l'année assez pénible. Le changement de température, et surtout, le manque de lumière viennent m'atteindre durement. Cela a pour conséquence que tous les petits désagréments prennent des proportions titanesques. Et surtout aujourd'hui. Je ressens une morosité et une amertume hors du commun, elles ont même une emprise sur mon envie d'aller jouer de la percussion. Au lieu de filer bruit et tambour, je file tisane et pantoufle. Vous voyez le genre...

Mais, le devoir m'appelle, et au lieu de rêvasser à mon lit moêlleux, je dois aller faire le réchauffement du cours de percussion de ce soir. J'arrive au local la tête perdue dans mes pensées, alors qu'ironiquement, toute l'équipe est en train de succomber à la mode feng shui en réaménagant tous les bureaux. Comme quoi les contrastes ont parfois l'art de se manifester au moment où on s'y attend le moins...

Les étudiants arrivent peu à peu, et, tout en installant les dunduns sur scène et le Moperc 14'' fraîchement doté de sa toute nouvelle peau de chèvre, je vois arriver Mélissa H. (non pas ma prof de percussions, mais une élève que je connais depuis un petit bout de temps déjà). D'habitude débordante d'énergie et toujours prête parmi les premières, elle est cette fois-ci dans un tout autre état, qui me fait dire que quelque chose ne vas pas. Et en lui demandant comment elle va, bang!! Je reçois la nouvelle en pleine gueule, comme le boxeur reçoit le coup de poing fatal qui le mettra au tapis.

Suite à cette nouvelle, mes tracas et mon état dépressif se sont volatilisés comme s'ils n'avaient jamais existés. J'ai joué de la percussion comme si je n'en avais jamais joué depuis des siècles. C'était intense, c'était libérateur, c'était festif à souhait. Chacune des frappes de tambour me lavait l'intérieur, comme l'antidote vient neutraliser le poison fatal circulant dans le sang de sa victime. Et ce soir, l'antidote s'est révélée être cette dite nouvelle qui vient toujours surprendre lorsqu'on s'y attend le moins.

Malgré la douleur, malgré la fatigue, malgré les ecchymoses, malgré la commotion cérébrale, malgré le manque d'énergie, Mélissa tenait à être des nôtres ce soir pour tripper et s'amuser. Pour lâcher prise. Pour se faire plaisir. Elle a fait un véritable pied-de-nez à l'accident où un chauffard lui est rentré dedans alors qu'elle roulait sur la piste cyclable. Son sourire et l'éclat dans son regard compensaient amplement le fait qu'elle soit obligée de demeurer assise tout en jouant du tambour.

Et c'est ce qu'il me fallait dans ma journée pour renouer avec le bonheur. Comme quoi le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Chapeau bas à toi, Mélissa!

Carpe Diem!

Derniers articles parus

Template developed by Confluent Forms LLC; more resources at BlogXpertise