Je reviens tout juste du Métropolis, où avait lieu ce soir la première montréalaise du nouveau spectacle de la tournée L'échec du matériel de Daniel Bélanger. Point de départ d'une longue série de dates qui le mèneront aux quatre coins de la province jusqu'en 2009...Un autre spectacle qui restera très longtemps gravé dans mon esprit, à l'image de l'artiste, d'une grande simplicité mais total sur scène, tel quel que dans la vraie vie.
Mais avant de vous faire ma critique personnelle de ce spectacle, il faut que je vous dise: abonnez-vous à la section extra sur le site officiel de l'artiste que vous aimez, vous risqueriez d'être surpris des bons coups que ça peut vous rapporter...La preuve: suite à la participation d'un concours, un message d'Audiogram est dans ma boîte, me disant que j'ai gagné une paire de billets pour le spectacle du 10 octobre. Trop génial !!!
Pour en revenir donc au fameux spectacle, j'entre dans le Métropolis vers les 18h45. La salle est quasiment vide à ce moment, et j'en profite pour scruter la scène des yeux. On ne réussit pas à y distinguer grand chose, car l'éclairage bleuté masque les éléments scéniques, mais je distingue sur une plate-forme la batterie, et dans les airs, une espèce d'antenne parabolique, du genre de celles qui ornent les bungalows pour capter le signal analogique. Plutôt étrange, mais connaissant les spectacles de Daniel Bélanger (c'est mon troisième), je sais que je ne dois pas me poser trop de questions. À ce moment débute la longue, très longue attente, qui est le côté cruel dans les soirées de spectacle. Le temps s'égrène si lentement...
Après je ne sais trop combien de minutes, l'éclairage se tamise enfin. Dès cet instant, une décharge électrique descent le long de ma colonne, et, bien posté devant le pied de micro central à quelques mètres du bord de la scène, je scrute le côté jardin, pour apercevoir les musiciens et Daniel entrer dans leur terrain de jeu. D'emblée, Daniel Bélanger s'installe aux claviers, un projecteur lui éclaire le visage, et il se met à jouer les premières notes de la pièce Amusements, une des deux instrumentales de l'album L'échec du matériel. Puis, délaissant le piano, il s'installe à la guitare électrique pour ensuite entamerTélévision, premier choix de pièce assez inusité.
C'est à ce moment que je découvre pour la première fois le décor sur la scène. Côté cour, le guitariste Olivier Langevin est posté devant quatre cheminées d'un toit d'usine juché sur le sol. Ces quatres cheminées crachent la fumée qui se mêlent aux éclairages. Dan Thouin est aux claviers côté jardin, ainsi que l'excellent batteur Alain Berger, sur sa plate-forme. Le bassiste Gilles Brisebois est juste à côté de la batterie, et finalement, la choriste Janice Thompson est au fond de la scène, côté cour. Dans les airs, il y a la fameuse antenne dont je vous ai parlé. Au centre, le toit de ce qui ressemble à une manufacture s'illumine par en dedans. Il y a également des roues de bicyclette. Bref, on se trouve dans une sorte de grand magasin général, chez l'antiquaire Bélanger, dans son bric-à-brac. Et finalement, au fond de la salle, il y a un immense écran à diodes lumineuses, sorte de ciel étoilé aux milles et unes couleurs. Toujours fidèle à lui-même, son spectacle est définitivement autant visuel qu'auditif.
La première partie du spectacle est assez tranquille, comme pour laisser le temps au spectateur de «sentir les odeurs du monde matériel». Les arrangements musicaux sont toujours aussi bien menés, et on constate une évolution gigantesque dans le rodage depuis la soirée du lancement de l'album au mois d'avril dernier. Les éclairages sont magnifiques, marque de commerce des spectacles de Bélanger. Sa voix résonne toujours aussi clairement. Peu à peu, on se laisse bercer dans ce rêve éveillé.
Je retiens trois moments forts dans ce premier "set". Le premier est lorsque Daniel a joué l'extraordinaire pièce Dis tout sans rien dire à la guitare accompagnée de piano. C'était beau à en pleurer, l'émotion était à son comble. Même chose pour la pièce La collision où on voit LA grande force de cet artiste: il a la capacité de nous faire passer du rire aux larmes en un clin d'oeil, et c'est magnifiquement beau. Le troisième moment fort est sans contredit la pièce Le Parapluie que j'adore tant, où les musiciens ont démontré tout leur talent et leur savoir-faire. Alain Berger a été carrément hallucinant au vibraphone. Daniel Bélanger a même invité son grand ami Marc Déry à jouer de la batterie, belle surprise dans ce spectacle qui a véritablement pris son envol à ce moment. Et je ne peux passer sous silence l'hilarante tentative de Bélanger pour imiter le saxophone, excellente idée!
L'équilibre entre le nouvel album et les opus précédents était excellent, à mon avis. Sans trop qu'on s'en rende compte, L'echec du matériel a été joué presque dans son intégralité, hormis la pièce Demain peut-être (l'autre instrumentale que personnellement j'aurais bien aimé voir "live") et de quelques autres (consulter la liste à la fin de ce post). Comme je m'y attendais, le deuxième set était beaucoup plus rythmé, et les arrangements musicaux m'ont grandement surpris. J'étais bien content d'entendre Ensorcelée, pièce que j'adore écouter sur l'album Tricycle. Avec un arrangement complètement différent, naturellement. Cet artiste possède un talent fou pour réinventer musicalement ses pièces. Le coup de coeur de cette deuxième partie est définitivement La fin de l'homme. Seul encore une fois à la guitare, son jeu parfait et tout en nuance vient nous émouvoir à coup sûr. Et avec le décor céleste des diodes multicolores qui l'accompagne, le rêve éveillé continue de plus belle.
Le spectacle tirant à sa fin, la générosité de Daniel Bélanger s'est manifestée de façon splendide puisqu'il nous a offert trois rappels. L'échec du matériel, Opium et la Voie Lactée nous ont propulsé vers un univers où le bien-être et la paix sont rois. Et ça, seulement Daniel Bélanger en connaît le chemin.
Une très, très belle réussite matérielle que ce spectacle. À voir définitivement!!!
CONTENU (dans le désordre et peut-être incomplet).
Album Les Insomniaques s'amusent
- Opium (Rappel #2)
- Ensorcelée
Album Tricycle
- En mon bonheur
Album Quatre saisons dans le désordre
- Sortez-moi de moi
- Cruel (Il fait froid on gèle)
- La voie lactée (Rappel #3)
- Les temps fous
- Le parapluie
Album Rêvez-mieux
- Te quitter
- Fou n'importe où
- Dans un spoutnik
- Dis tout sans rien dire
- Rêvez-mieux
Album l'échec du matériel
- La fin de l'homme
- Manière de parler
- Télévision
- Fermeture définitive
- Amusements
- La collision
- L'échec du matériel (Rappel #1)
- Relié
- Je suis mort
- Sports et loisirs
LES PHOTOS
Premières photos du spectacle (La Presse)
Autres photos du spectacle (Le Journal de Montréal)
LES VIDÉOS
Extraits du spectacle l'échec du matériel - 10 octobre 2007
Reportage de Radio-Canada - Spectacle l'échec du matériel - 10 octobre 2007
Tiens...Je reconnais quelqu'un là-dedans...J'articule quand même bien devant une caméra!
LES CRITIQUES MÉDIATIQUES
Critique du Journal de Montréal