Premier temps
Le premier temps s'est déroulé lorsque je suis arrivé complètement trempé à l'école, en plein milieu du cours des intermédiaires un. J'avais décidé de mettre la pédale douce sur mon mercredi soir, car d'habitude je prends part aux deux cours l'un après l'autre. Mais, ce soir je n'en avais aucunement l'intention, et bon dieu que ça a payé, mais ça je ne le saurais qu'à la toute fin de ma soirée. Les élèves étaient en pleine révision du makru avec les parties de douns. Mélissa guidait tout ce beau monde avec son aisance naturelle, appels, chauffés, correction des mains...Je rejoins mes potes Éric, Christian et Truc dans le coin de la salle pour suivre un peu les dernières minutes du cours. Rien de mieux comme entrée en matière pour bien réchauffer ses mains et sa peau de djembé.
Deuxième temps
Le cours s'est terminé, puis le temps de faire la bise et de saluer à gauche et à droite, mon cours a commencé avec le réchauffement de Dominic qui se faisait (tiens donc!) en rythmique ternaire. Donc, en trois temps. Puis, Mélissa est arrivé pour nous faire pratiquer un exercice complètement tordu de polyrithmie en 5-4, où la main dominante fait un rythme en 5 temps alors que l'autre fait un rythme en 4 temps. Fou comment le cerveau se met à surchauffer dans pareille situation! Encore une fois, cela fait travailler les neurones pour que chaque bras fasse quelque chose d'unique, n'ayant aucun lien entre les deux. Une demi-heure plus tard, je commence seulement à me délier les mains mais ô que je vais relever le défi la semaine prochaine, attachez votre tuque là mes neurones!
Troisième temps
Pour une rarissime fois depuis que j'étudie les percussions, les notions d'aujourd'hui n'étaient pas du tout, ou presque, axées sur le djembé, mais sur son grand frère, le doun. Le groupe étant divisé en trois parties, une aux dununbas, une aux sanbang et une autre aux kenkenis, nous avons décortiqué en profondeur un des rythmes les plus fascinants et les plus difficiles qu'il m'ait été donné d'apprendre: le soko. La rythmique est ternaire d'une part. D'autre part, le dununba est le premier à se faire entendre au signal de l'appel, au temps 3 et 2/3. Puis le sanbang et le kenkeni répondent au dununba au temps 4, juste après. C'est incroyablement difficile à saisir cette réponse, mais une fois que c'est apprivoisé, la mélodie est tellement spéciale et tellement belle à entendre.
Ce cours en trois temps, il était le bienvenu dans ma semaine, arrivant juste à point. Il m'a permis de reconnecter avec le véritable plaisir de sentir la résonance des peaux à travers soi, cette vibration qui vient vous amener la dose de chaleur et de soleil qui manque cruellement ces temps-ci.