mercredi 9 mai 2007

Lauriermontois d'un jour

Une autre super belle journée passée dans les Hautes-Laurentides hier. J'étais avec Louis à Mont-Laurier, pour inaugurer la neuvième saison de l'école d'été des Arts et métiers d'arts de la municipalité. Franchement, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait un tel engouement pour la musique et la percussion dans ce coin du Québec. J'ai été agréablement surpris par l'effervescence, l'intérêt et la grande passion des Lauriermontois pour la préservation des arts. Mais, commençons par le début.

J'arrive au local à midi trente et tranquillement, Cheick, Moïse, Christian, Marcel, Hélène et Michèle paquetons les tambours et les douns dans la grosse van et partons chercher Louis chez lui, pour ensuite emprunter la 15 qui nous mènera dans les contrées nordiques des Laurentides. Je suis pas mal heureux de pouvoir faire cette nouvelle escapade car j'aime bien ce coin de pays, dans les montagnes. En plus que la température est magnifique à l'extérieur. Nous passons les trois prochaines heures dans la van à discuter de ce que nous allons faire comme numéro. Cheick montre à ceux et celles qui sont moins familiers la pièce Samajam Diouf. Puis, après un laps de temps qui ne m'a pas apparu aussi long que d'habitude, nous arrivons aux portes de Mont-Laurier, et quoi de mieux que l'effigie d'un McDonald's pour nous souhaiter la bienvenue. Nous arrivons à l'école des arts, et le temps de manger une bouchée au Tim Horton's d'à côté, nous filons à la polyvalente voir la salle où aura lieu le souper champêtre avec le maire ce soir.

Puis, nous nous dépêchons à aller à la radio locale car nous devons jouer là-bas dans 15 minutes. Le local est minuscule, et Hugo, l'animateur fort sympathique, a un grand sourire en nous voyant arriver, lui-même étant un percussionniste dans ses temps libres. Louis fait ensuite une entrevue pour parler de l'événement estival qui lancera en très grande pompe la saison de l'école des arts. En fait, le grand atelier d'été auquel j'ai participé l'an dernier se fera à Mont-Laurier au lieu de Saint-Michel-des-Saints comme auparavant. L'atelier est une occasion unique de plonger dans le monde de la percussion afin d'aller découvrir des nouvelles facettes de sa personnalité, notamment celle de l'Artiste en nous. Improvisation, charisme, prendre sa place, tout ça à travers la musique, les rites de passage, les nuits blanches et des rencontres inoubliables. En résumé, c'est pas mal énergisant, tellement en fait qu'on en sort transformé pour plusieurs semaines, voire même plusieurs mois.

Fin de la parenthèse. Nous revenons pour le début du souper champêtre, et nous faisons les introductions d'usage. Le maire, un Haïtien qui a décidé de prendre racine à Mont-Laurier en acceptant un poste comme enseignant dans un cégep voilà quelques années, est l'exemple parfait de la tolérance et de l'ouverture qui règne sur la ville. La directrice de l'école des arts nous invite ensuite à prendre place aux tables, où il y a les dignitaires et les attachés de presse des députés bloquistes et péquistes du comté de Curé-Antoine-Labelle. Beaucoup de questions nous sont posées. Je remarque alors que nous sommes attendus de pied ferme pour cet été, qu'il y a un réel engouement.

Le restant de la soirée, je tombe sous le charme de cette petite civilisation du Québec perdue dans le nord. Les projets et les idées bouillonnent dans la ville, ça en est rafraichissant. Notre numéro d'ouverture avec la pièce Samajam Diouf est fort réussie. Marcel et Moïse entrent avec des keskes, sorte de maracas en version miniature liée à une corde qui se joue en les faisant tournoyer autour de la main. Puis, Moïse s'installe à la calebasse, suivi de Cheick, puis de toute la bande. Les regards sont remplis de joie et d'étonnement. L'atmosphère est à la rigolade lorsqu'on sort les tubes et que Louis montre toute la puissance du rythme chez des gens qui ne jouent pas nécessairement de la musique.

Plus tard dans la soirée, le maire tient un discours senti ou il trace un parallèle entre notre numéro de percussions et son pays, Haïti, ou les esclaves se sont enfuis dans des contrées connus d'eux seuls pour se libérer de leur bourreau lors de la guerre, et, cachés, ils tenaient des cérémonies où la musique tribale des tambours résonnaient, comme un cri libérateur. C'est ce à quoi j'ai pensé sur le chemin du retour, en pleine nuit, alors que Moïse jouait du djembé et Cheick chantait en improvisant sur ces paroles: «Mi wawa djembé, mi wawa doun, mi wawa Samajam». Ça signifie: «J'aime le djembé, j'aime les douns, j'aime Samajam». Ce moment a été l'instant de grâce qui a mis un point final à une autre journée de rencontres inoubliables.

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