vendredi 22 février 2008

Soir d'éclipse

Il y a toujours eu, depuis que j'ai l'âge adéquat pour être en mesure de m'en rendre compte, une espèce de sensation spéciale et palpable lorsque les astres s'alignent dans le cosmos pour donner naissance aux éclipses. Mercredi soir ne faisait pas exception à cette règle. D'autant plus que la Lune était pleine et majestueuse lorsque je suis sorti du métro pour marcher vers l'école de percussions.

Le cours s'est déroulé drôlement ce soir là. Le groupe est timide, les gens sont plus lents que d'habitude à plonger, à se détacher de leur journée pour profiter d'un relâchement hebdomadaire rendu plus que nécessaire. Mais, peu à peu, la tendance s'inverse, si bien que, à la fin de l'heure et demie, l'atmosphère électrisante du local a vite fait de remettre les pendules à la bonne place.

Le mercredi soir étant la fameuse soirée où les élèves se regroupent pour aller prendre une bonne bière avec poutine au bar La Quincaillerie, nous sortons dans la nuit glaciale hivernale. Dès que je mets le nez dehors, je scrute le ciel pour apercevoir la Lune qui a déjà commencé à s'envelopper de son manteau ombragé. La nuit est splendide, belle comme l'astre qui l'éclaire, son froid mordant rappelant de jolie façon qu'il faut se couvrir.

Durant le trajet menant au bar, j'essaie tant bien que mal de regarder à travers les vitres de la voiture pour être témoin de l'avancement de l'éclipse. C'est fou comme ça apparaît anodin, mais c'est plus fort que moi. Nous sortons de l'auto et j'ai encore la tête en l'air pour ne rien manquer du spectacle. Mais, l'appel de la bière étant ce qu'il est, et le froid commençant vraiment à pénétrer mon squelette, je m'engouffre à l'intérieur pour me réchauffer.

Plus tard, alors que je m'aperçois que l'heure avance, je décide d'aller me jucher en plein milieu du couloir du bar, là où est situé un puit de lumière juste assez grand, placé au parfait endroit, puisque la Lune est maintenant située juste au-dessus. Nous sommes bientôt une dizaine d'huluberlus à regarder en l'air en plein milieu du bar, ne disant aucun mot, seulement là à contempler une merveille de la nature, pendant qu'un temps indéfini passe.

L'étroitesse du puit de lumière ayant permis de voir le maximum de ce qu'il était possible de voir de l'intérieur, je me surprends à mettre mon manteau et à sortir à l'extérieur pour admirer le point culminant du spectacle. J'ignore combien de temps je suis resté là à admirer le manteau orangé de la Lune, mais je me suis dit à ce moment précis qu'il y avait de bien belles choses qui existent dans ce monde...La musique, et le ciel...Je venais de vivre une soirée musicale totalement énergisante grâce, en quelque part sans l'ombre d'un doute, à cette prouesse de la nature, et j'étais entouré par des personnes qui me sont chères pour partager ce moment. Sans trop m'en rendre compte, je laissais mes yeux s'humecter de larmes dues au froid extrême, mais aussi, bien humblement je dois le dire, au caractère solonnel et émotif de la scène.

Oui, définitivement, les éclipses possèdent un je-ne-sais-quoi de magique...

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