Dès lors, je me sens tiraillé. Briser la bulle qui se forme dans le groupe à cet instant précis serait commettre un sacrilège. Mais, il faut ramener la "meute" à l'ordre. Car, comme le dit si bien Mamady Keita, il faut, en tant que percussionniste, réussir à faire parler le djembé, et non à seulement faire du bruit avec...Mais les gens ont l'air d'être tellement dans leur élément, que je pourrais disparaître pendant une heure complète, revenir et rien n'aurait changé...Phénomène fascinant où le temps n'a plus aucune importance.
18:37 et 50 secondes...54....57...18:38. C'est à ce moment que je frappe à mon tour sur mon tambour, juché sur son support, les sons crevant les muliples bulles qui se sont formées durant le dernier quart d'heure. Les roulements, les tapes, les chauffés se succèdent de plus en plus vite, je laisse mes mains parler, puis, j'effectue l'appel classique des rythmes (pra-pi-pi-pi-pipi-papapa!) et...Plus rien...Malaise...Déstabilisation...Les peaux se taisent, les gens se tournent dans ma direction, et c'est ainsi que démarre une autre soirée de percussions inoubliable, où les djembés peuvent enfin se mettre à parler...