Vendredi voilà plus d'une semaine, le directeur de production de mon école me laisse un message m'invitant à réserver mon mardi et mon mercredi de la semaine prochaine pour un corpo. Cette fois, c'est l'endroit qui sort de l'ordinaire, car nous allons à Val-d'Or, en Abitibi, dans le nord-ouest de la province (je le précise pour situer les lecteurs ne connaissant pas très bien la géographie québécoise). Je devais donc m'embarquer dans un périple de 700 km en voiture vers le nord.
Le mardi suivant, par un matin glacial, sac de sport contenant mes effets à la main, je me présente au point de rendez-vous à Laval, non loin de la 15, où j'ai attendu que l'on vienne me chercher. Puis, voyant les deux camions blancs bien distinctifs s'approcher, je me suis dit que j'étais pour vivre encore de bien beaux moments grâce au tambour...Et ce fut effectivement le cas.
Les yeux encore souillés de sommeil, je salue mes collègues qui sont pas mal dans le même état, à part Gotta, qui lui, peu importe l'heure du jour, est toujours super éveillé...Et c'est super, car dès que je le vois, les dernières volutes de fatigues se dissipent aussitôt. J'ai bien hâte de mettre les pieds dans la vallée de l'or, et moi qui trouvait déjà que Mont-Laurier était situé au bout du monde...
Nous montons ainsi vers le nord, sur la 15 qui devient la 117, toujours droit devant nous. Sur le chemin, on écoute de la bonne musique africaine, du reggae, et même, nous regardons le show de la troupe Gumboots sur DVD, ainsi que celui de la troupe Stomp...Ça fait passer le temps diablement vite! Si vite en fait que je me rends compte que Mont-Laurier n'est plus qu'à une trentaine de kilomètres. Cela fait étrange d'y repasser, cela me rappelle les bons moments du temps des Fêtes lorsque j'y étais allé, pour décrocher totalement...Mais, cela est une autre histoire.
Passé Mont-Laurier, nous entrons par la suite dans le parc de la Vérendrye, où le paysage enneigé témoigne à quel point le Québec n'a rien à envier aux autres endroits dans le monde pour la beauté de son paysage. La route est bien dégagée, ce qui est rassurant vu la quantité de courbes et de vallons à parcourir. Je dois m'armer de patience en voyant la pancarte verte annonçant que Val-d'Or est à 280 bornes de nous...Le bout du monde je vous dis!
Après des heures à rouler à travers des rangées d'arbres enneigés, sans rencontrer le moindre village, hormis Le Domaine, restaurant improvisé au bord d'un lac, là où la plupart des camionneurs passent pour se désaltérer et se reposer, nous arrivons enfin aux portes de Val-d'Or, aux dire d'un écriteau nous souhaitant la bienvenue. À peine entré dans la ville, nous arrivons à notre hôtel (le seul de la ville pratiquement), où nous allons décharger le matériel et prendre possession des lieux. Puis, nous profitons d'une bonne heure de repos, et je sombre ausitôt dans une sieste énergisante.
À peine éveillé, je me rhabille en uniforme pour aller rejoindre les autres au lobby, puis nous nous préparons, une fois dans la loge, à accueillir l'équipe de direction des caisses Desjardins de Val-d'Or. Ils sont tous fort sympathiques, et leur training se passe dans le plaisir et la bonne humeur. Toute l'équipe se retrouve ensuite en arrière scène où nous attendons, instrument en main, à l'introduction de bienvenue du président. Ce dernier se met ensuite à accueillir le groupe, et très vite, c'est au tour d'Amar et moi à s'avancer et à laisser libre cours, enfin, à la grande surprise.
J'ai eu un plaisir fou à jouer des duns avec Amar au djembé, c'est ce que nous avions prévu et c'est une nouveauté qui est vraiment à reconsidérer dans le futur. Les gens sont vraiment surpris de nous voir, la soixantaine de personnes dans la salle sont témoins de l'effet puissant des percussions. Ça crie, ça tape des mains, exactement ce que l'on voulait. Et lorsque toute l'équipe de direction sort de sa cachette, c'est l'explosion de joie et de sourires sur tous les visages.
Il y a eu un je-ne-sais-quoi de spécial dans ce corpo-là. J'ai senti un élan d'accueil, de véritable désir de faire une pause, de profiter à fond du moment présent. La température glaciale du local a fait place à une chaleur bienfaitrice, réconfortante. Et que dire de l'équipe qui a donné son 110% du début à la fin, avec Gotta à la guitare qui a fait chanter et danser les participants sur du ya-ya. Val-d'Or nous a même accordé une première: un rappel ! On se serait cru dans un véritable show rock. Ça m'a fait chaud au coeur de voir la lueur dans les yeux de tout ce beau monde, du bien bon monde, qui me donne le goût de remettre les pieds dans ce coin de pays, assurément !