Le fait saillant de la soirée d'hier a été sans aucun doute le jam musical improvisé en guise d'échauffement. Catherine a demandé aux élèves de se mettre en cercle, de fermer les yeux, et, sans guide et sans leader, ils devaient faire pendant 5 minutes un jam collectif cohérent, sans cacophonie, afin d'aiguiser leur écoute musicale! Wow! Et, me sentant d'attaque pour explorer une facette des rythmes africains que je n'avais pas encore touchée énormément, je me suis assis aux douns pour me faire plaisir un peu. Que c'est puissant cet instrument-là! Sans qu'il n'y ait manifestement de leader dans le jam, je sentais que mon rôle se devait de dicter le rythme à tout ce beau monde. J'étais devenu un véritable métronome, faisant des frappes sur le kenkeni et le sangbang, entrecoupé de quelques coups de dununba. Cet exercice a soudé au fer rouge la connexion entre nous tous, et le reste du cours s'annonçait absolument intéressant.
En effet, pour l'heure restante, je me suis permis de tenir le rythme du yankadi au dununba, le plus gros des douns. Un beau défi qui fait travailler l'indépendance des membres. La main gauche fait une chose, frapper la cloche, la même droite une autre, frapper le doun. Défi d'endurance, de constance et de coordination. J'ai adoré ça. Pour le sentiment de pouvoir que je détenais entre mes mains surtout. Dès que je faillais à la tâche, toute la magie du rythme s'en faisait sentir. Encore une fois, le gardien du rythme doit accomplir son devoir! Et je peux dire sans prétention que j'ai bien rempli mon rôle malgré les crampes et les muscles ankylosés des bras et des mains, surtout celui de la cloche. Mais, les lumières fermées aux sons des tambours, la douleur s'est noyée dans la joie et l'extase de la musique africaine. Ô.