samedi 3 mars 2007

Pétarade lumineuse et explosive (VIDÉO!)

MISE À JOUR: Un super gros merci à Caroline qui m'a gentiment envoyé un vidéo des meilleurs moments de notre prestation!!! À voir et à revoir!



Hier matin, vers les 8h15, je me lève et en ouvrant le rideau, je constate que la tempête fait rage et il neige à plein ciel. La journée en sera encore plus spéciale et mémorable, car nous allons mettre un peu de soleil dans toute cette blancheur hivernale. Non sans avoir sué à grosses gouttes à déblayer l'entrée de mon chez moi, je file à travers la neige jusqu'à Saint-Luc, où j'arrive complètement en sueur car je m'étais habillé trop chaudement.

Vers 14h30, je quitte l'hôpital le sourire aux lèvres, pour aller au point de rendez-vous juste avant notre générale pour le spectacle de pétarade de Montréal en Lumière. J'arrive à notre loge, le pub Saint-Paul, tout en constatant que la neige n'a pas arrêté de tomber, drue et mouillée. Déjà, plusieurs Samajamiens sont là, les cheveux trempés et de travers, les joues toutes rouges, mais remplis d'énergie contagieuse. J'ai tout juste le temps de déposer mes affaires, d'enfiler mes pantalons de neige avec mes protège-genoux, que Nadège, notre coordonnatrice, s'amène pour la réunion expliquant le déroulement de l'après-midi. Plans du site, explications du trajet pour les deux groupes, tout y passe, et j'écoute attentivement pour ne rien manquer.

Par la suite, on pratique notre numéro de samba où nous serons en train de descendre la place Jacques-Cartier. Après deux ou trois fois, on en vient qu'à bien livrer la marchandise. Puis, on s'habille chaudement car les deux prochaines heures se passeront dehors, dans la tempête. Les djembés recouverts de plastique pour ne pas abimer les peaux, et moi ayant mon surdò bien en place, nous marchons tant bien que mal jusqu'à la place Jacques-Cartier. Et là je me rends compte qu'il faut tenir le rythme en regardant où on met ses pieds, car c'est glissant pas à peu près avec la neige. Mais, nous réussissons à compléter la première partie du numéro sans trop de problèmes. Sur le site, les déneigeuses s'affairent déjà à tout déblayer. Le coordonnateur extérieur du festival vient à notre rencontre et nous explique le déroulement du reste du numéro. Le groupe de Michel avec les baguettes d'un côté, notre gang de Brésilien de l'autre, nous allons fusionner nos deux rythmes initiaux afin d'accompagner deux jongleurs et cracheurs de feux. Tasse-toi mononcle!

La dernière portion de la générale se fait devant la scène, où nous positionnons chaque personne devant la scène. Un long, très long processus qui demande de la patience et un peu de bougeotte car mes orteils commencent à être engourdies. Mais malgré la longue attente, le paysage est tellement magnifique. De gros flocons qui tombent comme une salière, sans une brise de vent, s'amoncèlent sur le sol, dernier souffle de la tempête. C'est la dernière touche de dame Nature qui voulait apporter son grain de sel (ou de neige) à notre grand spectacle. Sous cette même neige, nous retournons nous réchauffer au Pub Saint-Paul en attendant que ce soit l'heure d'entrer sur scène.

À 19h précises, c'est le temps de se rhabiller et de revêtir le curieux costume officiel des artistes du festival, un sarrau blanc tacheté de peinture multicolore. Non mais quel est le rapport avec ce qu'on s'apprête à faire? Je n'en ai pas la moindre idée. Mais bon, on n'a pas le choix de le mettre, et disons que ce n'est pas très contraignant à porter...Nous quittons le bar, instruments en main, et nous marchons sur la rue Notre-Dame. Une autre attente interminable dans une ruelle attenante à la place Jacques-Cartier, dans pas loin de 40 centimètres de neige maintenant. Mais, le ciel s'est dégagé et la température est parfaite. Marc, le coordonnateur crie enfin "2 min, standby tout le monde". On se place en position, surdòs au milieu de notre fanfare. Accompagnés de quelques danseurs et d'une marionnette géante, nous sortons enfin de notre cachette, nous prenons tous une grande respiration et Pat Dugas nous donne le cue pour commencer à faire un roulement du tonnerre annonçant notre présence. C'est parti...

Déambulant la pente de la place Jacques-Cartier, je comprends tout à fait maintenant la raison d'être de notre costume. Avec la neige et les lumières multicolores, le tout se marie à merveille. Notre samba semble bien plaire aux quelques braves gens qui se sont déplacés, car hélas, la tempête en a fait fuir plus d'un. Mais, il y a quand même pas mal de visages souriants qui nous regardent. Après quelques mesures entrecoupés de cassés, un immense nuage orange éclate devant nous, les pétards se font entendre dans la nuit. Puis, nous arrivons à l'intersection de la rue de la Commune et des quais pour rejoindre l'autre groupe de Michel Séguin avec leurs djembés et leurs baguettes. Autre roulement du tonnerre, les deux jongleurs de feux munis de leurs poïs s'avancent, et on se lance dans la cumbià. Passe pas très très réussie je dois en convenir, la distance, tous les stimuli qui nous entourent provoquent une certaine hésitation. Qu'à cela ne tienne, je me concentre sur les baguettes de Pat qui fendent l'air et je synchronise mon battement de surdò avec le sien. Plus fort, plus fort!! Bon, enfin, le tout semble se replacer un peu. Le temps de voir à peine des flammes de feux tournoyer sur la mini-scène, on se déplace encore sous les ordres de Marc pour enfin arriver devant la grande scène où aura lieu dans quelques instants le clou du spectacle, la grande mascleta.

À nouveau, un autre roulement pendant que la foule s'attroupe devant nous. Et vient se fondre à notre tonnerre la bande sonore du numéro que Luc Boivin a concoctée. Pendant qu'il fallait balancer de droite à gauche sans arrêt, il fallait tenir le rythme, arrêter au bon moment, crier, sourire, suivre le leader, et surtout oublier la fatigue, les crampes, respirer...Mais tout s'est déroulé à merveille. Et sans même m'en rendre compte, hormis la forte odeur de roussie qui planait avec la fumée, des tourbillons de feux et de pétards explosaient un peu partout, amenant encore plus de magie à notre performance, puisque le tout, aie-je appris de spectateurs complètement renversés par notre show, était parfaitement synchronisé avec notre musique. Un autre secret que possède Luc dans son arsenal de trucs capotés. Finalement, nous faisons notre ultime et dernier roulement, non sans cris du coeur et sourire aux lèvres. La foule est en liesse, c'est un autre spectacle de Samajam qui vient de se terminer, avec encore un gros bravo à toute cette belle gang.

La soirée se termine dans l'atmosphère la plus festive qui soit, au pub Saint-Paul, au son de la musique rock du band local. Fallait bien faire sortir le trop plein d'adrénaline. Et lorsque j'ai déposé ma tête sur l'oreiller, ça n'a même pas pris 2 minutes et je dormais déjà, me repassant dans ma tête la bande sonore de ce spectacle complètement sauté!

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