dimanche 4 mars 2007

Oiseau de nuit

Après m'avoir décollé les yeux et bu mon café noir sucré, je viens consulter mes courriels comme à l'habitude, et je me rappelle que ce soir je suis censé aller festoyer encore une fois à la grande Nuit Blanche qui clôture le festival Montréal en Lumière. Bon, alors mieux vaut prendre ça relaxe en attendant ce soir...Ma soeur, Mé la Québécoise, est à Montréal pour le week-end, alors nous organisons un souper en famille question de renouer les liens. Mon père travaillant à Gatineau, ma soeur à Québec, disons qu'on est géographiquement parlant une famille dispersée. Un souper est donc de mise pour se voir. Nous sommes donc allés manger dans un resto italien pas loin de chez nous, puis, par la suite, direction Montréal muni de mon sac à dos dans lequel j'ai mis le kit du parfait "veilleux tard", soit mes pantalons de neige, un chandail chaud, une paire de bas, et des mitaines de rechange.

Dans le métro, plein de gens de mon âge embarquent, prêts à eux aussi profiter au maximum de ces huit heures et quelques de noirceur pour arpenter la ville à la recherche de la parfaite soirée festive. Programme de la grande nuit entre les mains, les groupes discutent, se chamaillent, s'épient, se consultent, bref, il ne manquera pas d'activités dans la ville ce soir! Sans trop m'en rendre compte, le métro ralentit à la station Champ-de-Mars, et on dirait bien que c'est le seul et unique point de rendez-vous de tous les Montréalais tellement il y a du monde dans la station. Je repère bien vite cependant les deux "M trait d'union" avec Daphnée et Sébastien qui font des tata dans ma direction. Je les salue de la main et tout ce beau monde part à rire en choeur. En fait, ils s'amusaient à faire des saluts de la main à un peu n'importe qui du métro sans se soucier de qui ça pouvait bien être.

Direction Vieux-Port, où pas plus tôt que 24 heures, je performais devant la grande scène avec la mascleta. Et en marchant sur la place Jacques-Cartier, je suis un peu déçu de constater que beaucoup de gens étaient absents la veille, frileux ou paresseux d'affronter la tempête. Mais bon, on ne peut pas revenir en arrière hein? Nous marchons ensuite le long des quais, passant devant cette énorme boule gonflée ou une très longue file attend pour entrer afin de danser en silence avec des écouteurs. Avec le vent, on renonce bien vite à attendre pour rien, et on marche vers le musée Pointe-à-Callière pour aller au musée d'Histoire voir des performances de musique et de danse africaine (tiens donc!). Il y a déjà foule, mais on réussit tant bien que mal à entrer. Et nous arrivons juste à temps pour voir le petit numéro que la troupe Gumboots de l'école Afrique en Mouvements on préparé. Super bon, il y a même des jeunes enfants qui font partie de la troupe! Par la suite, nous attendons mon amie Annie qui arrive tout essoufflée mais bien contente de nous avoir enfin rejoints.

Notre bande marche maintenant vers le nord, direction centre-ville à la Place-des-Arts, où nous croisons plusieurs autres oiseaux de nuit. Et, arrivé rue Sainte-Catherine en face du Complexe Desjardins, je rejoins mon bon ami Carl de Samajam qui est déjà avec d'autres de ses amis. On décide d'aller se réchauffer à l'intérieur pour aller voir un peu de quoi a l'air la compétition de hiphop dans la station de métro. Peine perdue, il y a beaucoup trop de monde et l'animateur passe son temps à gueuler aux gens de laisser un chemin pour circuler. Finalement, on décide d'aller s'écraser les fesses au Saint-Élisabeth question de savourer une bonne bière froide. On ferme le bar, pour ensuite courir après le bus sur Sainte-Cath archi bondé pour aller dans un des seuls endroits de la ville encore ouvert, le Lion d'Or. On y arrive vers les 4h du matin, et on a droit à un bon 15-20 minutes de musique tzigane bien sentie. Vraiment bon, ça redonne un peu d'énergie. Puis, jusqu'à 5h, on improvise un concours de limbo sur le dance floor avec les quelques fêtards qui restent. On ressort du Lion d'Or pour amorcer une très longue marche vers le Complexe Desjardins pour aller déguster l'omelette géante.

En marchant dehors sur Ontario et Sainte-Catherine, la nuit est magnifique. J'ai beaucoup de plaisir à rigoler avec Daphnée et M-C, la fatigue aidant. Mais plus le temps avance, plus mes jambes deviennent lourdes. Arrivé après un temps inexorable au Complexe, on est découragé par la juste incensée file d'attente qui se dresse devant nous. Ouain, on va oublier l'omelette pour aujourd'hui. Quelques-uns de nos comparses nous quittent sur l'entrefait, et la très longue nuit se termine au Café Dépôt d'à côté, où même un double espresso ne réussit même pas à me redonner un semblant d'énergie. Je reviens avec un des premiers métros de la journée, complètement zombie, et après une bonne heure à combattre le sommeil, j'y plonge comme si c'était la chose la plus incroyable que j'ai jamais vécue de ma vie. Comme quoi cette nuit-là ne me portera pas trop conseil finalement...

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