mardi 10 avril 2007

Chauffé!

La puissance du chauffé

Ce soir, j'assistais à mon dernier cours officiel de la session hivernale avec le maître djembéfola Cheikh Anta Diouf. Je me sens grandement prévilégié d'avoir pu profiter de son immense talent et de son immense générosité. J'en ai parlé abondamment dans cet espace, mais jamais je ne pourrai oublier son enseignement. Et ce soir, au diable les rythmes, nous avons appris à chauffer.

Le «chauffé», en langage rythmique, est la technique utilisée en percussions pour accélérer la cadence, le tempo. Lorsque le soliste sent le besoin, soit par simple goût personnel ou bien sous les ordres des danseurs, d'augmenter la vitesse du rythme, il se met à jouer une séquence de frappes très caractéristique. Il s'agit de trois toniques suivis d'une série de claqués en double croches pendant environ une mesure. En répétant cette mécanique le temps nécessaire, les autres joueurs s'ajustent à cette cadence imposée pour graduellement, en groupe, accélérer le rythme. L'effet est saisissant et très puissant, puisque sans même s'en rendre compte, l'oreille capte l'information nécessaire pour qu'en synchronie, le groupe passe à une vitesse supérieure. Du grand art.

Suivre un chauffé, ou devrais-je dire "obéir" à un chauffé, c'est assez facile. Mais être le soliste qui ordonne le chauffé, ça, c'est une autre paire de manches. Car il faut être à l'aise à faire des roulements. Donc à tour de rôle, Cheikh nous a demandé de faire un roulement, soit frapper le plus rapidement possible et le plus longtemps possible sur la peau du djembé. On ne peut pas non plus faire ça n'importe quand et n'importe comment. On annonce le chauffé avec une tonique bien sentie, on prend une grande respiration, et après, on roule jusqu'à ce qu'on décide (ou plutôt le corps décide) que c'est suffisant. Nul besoin de vous dire que je suis crevé, mais en même temps je suis très heureux d'avoir pu toucher à cette autre facette du monde du djembé africain.

Anecdote du jour: Cheikh a mentionné le plus sérieusement du monde qu'au Sénégal, lorsque le djembéfola apprend et exerce ses roulements, il demande à quelqu'un de s'asseoir sur ses épaules, afin de tonifier les muscles des épaules, du dos et du cou, très fortement sollicités avec les roulements. Eh bien, on n'y va pas avec le dos de la cuillère!

L'énergie de la danse

Ce soir, c'était aussi le dernier cours de danse africaine de la session hivernale. Et pour terminer cette série de douze cours où j'ai pu grandement apprendre les rudiments du jeu en groupe, je ne pouvais demander mieux que le genre de sensations vécues durant cette heure et demie qui a passé comme l'éclair. Ce soir, nous avons été à notre meilleur. Peut-être est-ce le fait que nous étions moins nombreux, qu'on s'entendait mieux jouer, que nous savions que la session se clôturait, bref, jamais je n'ai eu autant de plaisir à jouer des rythmes africains.

Les danseuses ce soir étaient extra. Elles défilent devant nous le sourire imprimé dans le visage, et nous envoient une énergie incroyablement puissante au travers de leur chorégraphie africaine qu'elles ont répétée et répétée maintes et maintes fois durant la session. Claudine Malard, la très talentueuse prof de danse africaine, peut être fière d'elles. Ce soir, nous avons chauffé le rythme, l'atmosphère, la joie et la bonne humeur étant au rendez-vous.

Une superbe belle fin de session qui annonce un printemps définitivement chaud et explosif. Le blogue n'en sera que plus riche en contenu!

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