vendredi 23 février 2007

L'étui mystérieux

Étant appelé à aller à Samajam de deux à trois fois par semaine, je dois faire pas mal de transport. Entre la maison, Saint-Luc et le local de percussions, je dois parcourir pas loin de 25 stations de métro, car oui, je voyage en transports en commun. Et bien entendu, je traîne avec moi mon Moperc. Alors, surtout ces temps-ci, par des températures polaires avec la neige, je dois absolument protéger mon instrument du froid. Comme la peau humaine, la peau de djembé est très fragile et on doit faire en sorte que les variations de température soient les moins radicales possibles.

Alors pour les besoins de la cause, je me suis procuré un sac qui a toutes les allures d'une poubelle ambulante. Un gros cylindre conique me permet donc de ranger mon djembé et de le protéger contre le froid et les intempéries. Mais, au moins, le sac est équipé de bretelles qui me permettent de le mettre sur mon dos, ce qui facilite drôlement son transport. Par contre, je ne vous dit pas combien des fois ça peut être chiant et ô combien encombrant à trimbaler.

Première situation, marcher jusqu'à l'arrêt de bus, par un temps de -20 degrés, avec la neige et la poudrerie. Même équipé de bottes d'hiver à crampons, il faut être extrêmement vigilant. La moindre plaque de glace et la chute peut être fatale pour l'instrument. Le point de gravité étant beaucoup plus vers l'arrière, dès qu'on se sent partir, il faut donner un méchant coup de rein vers l'avant pour rétablir l'équilibre. Cela donne des situations assez cocasses où on se surprend à jouer à l'équilibriste devant des automobilistes qui nous regardent avec un air mi-curieux, mi-amusé.

Deuxième exemple classique, le métro. La première tâche délicate est de trouver le moyen de faire entrer le sac contenant le tambour dans les portes pivotantes du métro. Vous avez sûrement expérimenté la chose, lorsqu'un métro passe, et que vous êtes en haut sur le point de sortir à l'extérieur, un incroyable phénomène de succion se produit. On a l'impression d'être dans un véritable aspirateur, telle une poussière qui s'accroche au plancher. Une des plus grosses bêtises des concepteurs du métro si vous voulez mon avis. Je dois littéralement me plier en deux dans ces situations pour réussir à pénétrer ou sortir de la bouche du métro, sinon le vent a tôt fait de me clouer au sol et j'ai les deux pieds dans le ciment. Pas très agréable. La deuxième tâche est évidemment de passer au travers des fichus tourniquets, mais ce n'est pas très difficile avec le djembé sur le dos. Puis, je dois me faufiler entre tous ces gens à Henri-Bourassa qui sortent et se dirigent dans le sens opposé. Alors là, pas de danger, je fonce, car ce sont eux qui auront mal en me fonçant dedans plutôt que l'inverse...Finalement, arrivé au quai, alors là c'est l'opération délicate d'enlever mon djembé de sur mon dos. Dès qu'une des bretelles est enlevée, il faut regarder pas mal rapidement autour de soi dans un rayon d'au moins 5 pieds, car en retirant l'instrument de sur son dos, on risque d'accrocher au moins cinq ou six personnes autour de soi et s'attirer leur foudre. Et à l'heure de pointe, à l'intérieur du wagon, j'use d'astuces pas mal étoffées pour réussir à tenir en équilibre car je dois tenir mon étui pour ne pas qu'il tombe sur d'autres gens.

Parlant des autres usagers du métro, vous devriez voir tous les regards que mon étui attire! On dirait que je transporte un objet vraiment convoité! Même qu'hier un monsieur est venu me voir pour me demander ce qu'il pouvait bien cacher. Et je lui ai répondu: «Dans cet étui monsieur se cache le secret de mes petits moments de joie et de relâche que je m'accorde chaque semaine». Et en lui disant que c'était mon djembé africain, il m'a regardé avec un grand sourire, ne s'attendant peut-être pas vraiment à cette réponse.

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