dimanche 10 septembre 2006

9/11 : Je me souviens...

Ça y est...dans quelques heures, ce sera le 11 septembre. Une date que nous ne pouvons plus oublier dans notre monde du vingt-et-unième siècle. Le jour où la civilisation humaine a découvert son côté le plus sombre...Son côté noir, son côté destructeur.

Je me rappelle très bien du déroulement de cette journée, cinq ans plus tôt. Je commençais à peine l'université, je venais à peine de rencontrer un tas de nouveaux gens super intéressants. J'étais vraiment heureux et motivé à commencer mon bac en biomed. En plus ce jour-là on profitait d'une chaleur estivale et d'un soleil radieux, le genre de journée qu'on profite au maximum pour aller se mettre le nez dehors. C'est ce qu'on a fait une grosse gang de notre bac, où on est tous sorti luncher dehors. Personne ne se doutait de l'atrocité de ce qui venait d'arriver...Puis tout d'un coup, Guillaume, un des gars les plus drôles que je connais, arrive en courant, le visage long. C'est peut-être la seule fois où je l'ai vu avec cet air là d'ailleurs.

- Gang, vous le croirez sûrement pas, mais je vous jure, c'est vrai, un avion vient de rentrer dans le World Trade Center. Ya sûrement des morts. C'est la panique là-bas...

Tout le monde arrête de manger, de parler, on se regarde tous, incrédules. On essaie de rentrer dans l'université et trouver une radio, une télévision, bref, n'importe quel bidule électronique qui aurait pu nous en dire plus. Sceptique que j'étais au départ, je me rends compte très vite que la nouvelle est la plus sérieuse du monde, puisque en un rien de temps toutes les conversations des gens tournent autour de terroristes, avions, explosions, Pentagone, World Trade Center, etc.

Je cours chez nous (d'la marde les cours, ce sera pour demain que je me dis), et j'ouvre ma TV. Et je reçois le coup en pleine face. Des images que nous connaissons désormais tous. Les tours en feu, les vidéos amateurs montrant les avions percutant les tours, des gens couverts de poussière et de cendre, New York complètement paralysée...Je suis resté tout le restant de la journée collé à l'écran, écoutant et réécoutant Peter Jennings et Dan Rathers, qui avaient pour la première fois le regard grave et la voix chevrotante. Et c'est là que j'ai compris que nous ne vivons plus désormais dans le même monde. Les explosions, les attentats et cie viennent de traverser la mince couche de plastique qu'est l'écran de cinéma pour se transporter dans le vrai monde.

Je suis retourné en mai dernier sur les lieux de la catastrophe, Lower South Side de Manhattan en plein coeur de New-York. Lorsqu'on voit cet énorme trou béant (qui aujourd'hui est devenu un gigantesque chantier de construction), une étrange émotion nous envahit. Tout le monde parle à voix basse, comme dans une église. On sent toute la catastrophe, le drame, le désespoir, la perte...On ressent un grand vide. Mais cela ne dure qu'une petite fraction de seconde. Car en entendant les camions, grues, marteaux piqueurs, on ressent le courage et la persévérance des gens de cette ville, qui se retroussent les manches et reconstruisent.

Quoiqu'on fasse, quoiqu'on dise, le 11 septembre est devenu pour moi un jour où mes problèmes et mes tracas ne sont plus là. Je prends conscience de la chance inouïe d'être en vie et de pouvoir admirer la couleur du ciel, entendre le vent dans les arbres et sentir l'odeur de la nature. Et c'est peut-être la seule chose de positive que je puisse associer à cette date.
mot-clé: opinion 

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