mercredi 31 janvier 2007

Le hasard a des oreilles

Les bras qui palpitent à cause de l'effort, les doigts encore endoloris sous le claquement des sons de tambour, les oreilles qui bourdonnent à cause de la musique tribale, et le corps fatigué et en même temps repu d'avoir vécu une autre soirée extrême de percussion africaine à Samajam, je suis dans un état parfait pour vous décrire les rencontres impromptues que j'ai eues aujourd'hui.

Depuis quelques temps, je pense souvent à des personnes chères que j'ai malheureusement perdu de vue pour diverses raisons. Et mystérieusement, je reportais toujours et encore l'appel téléphonique, le courriel, ou encore pire, le détour pour aller sonner à leur porte afin de renouer certains liens, faute de temps. Ce sentiment d'indifférence et de ne pas fournir l'effort nécessaire est à mes yeux le plus bizarre et le plus inconfortable qui soit. Pourtant, je le vivais depuis je ne sais combien de jours. Et bien aujourd'hui, je suis enfin délivré de ce «mal». J'ai retissé les liens, renforcer les maillons, renouer avec deux de mes amies proches qui étaient loin, trop loin même.

Cette journée à commencé tranquillement avec une conversation spéciale que j'ai eue avec Line. Cette petite jasette a sournoisement pavé le chemin à ce qui allait suivre dans ma journée, et ce, naturellement, sans que je m'en doute une seule seconde. Nous avons philosophé et analysé ce qui distinguait l'amour de l'amitié. Pour faire une histoire courte, ma vision de la chose est que l'amitié se vit selon une relation de confiance. Si tu trahis un ami, c'est bien simple, l'ami n'est plus. Mais en amour, sans que je sache trop pourquoi, on est prêt à pardonner pour des gestes assez sérieux. L'amour, s'il est intense et véritable, peut subir des crises de confiance. Autre point que je trouve pas mal important, c'est le facteur du temps. On peut demeurer des mois sans voir ni parler à un ami, mais on ne peut passer autant de temps sans savoir l'amoureux prêt de nous, le sentir, le toucher. Il y a un manque dans l'amour que l'amitié n'a pas. Et c'est sur ce point que ma journée s'est basée pour m'offrir pas un, mais deux cadeaux, deux très beaux cadeaux, celui de reprendre contact avec des amies s'étant effacées de mon quotidien. L'une du jour au lendemain, l'autre graduellement.

14h15. Mon cellulaire sonne. Je réponds, et une voix féminine me réponds: «Salut Martin!» Son timbre est clairement familier, mais je suis tellement nul pour reconnaitre et identifier les gens qui m'appellent que je ne sais quoi dire autre que: «Salut!! Eeeuh...C'est qui?» «Ben, c'est Anika!» Le temps s'arrête. Le temps que mon cerveau analyse bien la situation. Quoi?? Anika la voyageuse, Anika avec qui je rigolais tellement cet été autour d'une bière, Anika qui nous accueillait avec un si beau sourire les premières fois à Samajam, Anika qui est présentement en Grèce et qui part dans deux semaines en Inde est à cette seconde précise à 3000 km d'ici en train de me parler?!!? J'en suis carrément bouche bée. Si je m'attendais à ce que quelqu'un m'appelle, c'est bien la dernière personne à qui j'aurais pensé!!! Nous avons donc jasé pendant 45 minutes (watch out le bill, mais c'est le dernier de mes soucis), et je sentais à travers le téléphone toute l'énergie saine et rafraichissante que le voyage lui a inculqué. Elle respirait la joie de vivre, c'était du bonbon que de l'écouter. En tout cas, ma journée monotone s'est vite transformée en quelque chose de lumineux après cette courte conversation. C'est fou comment le moindre petit événement peut changer notre vision des choses...

Mais M. Hasard qui avait épié ma conversation matinale sur l'amitié n'avait pas fini de me surprendre, oh que non! M'empressant d'aller dans le métro pour me rendre à Samajam, je croise une fille qui marche rapidement en direction opposée. Et c'est très étrange, ma tête s'est tournée juste au bon moment pour apercevoir son visage. Et mon cerveau cette fois est rapide comme l'éclair pour identifier la personne en question. C'est mon amie Steph avec qui je n'avais pas reparlée depuis presque deux ans maintenant! Wow, moi qui cherchais un moyen plus raffiné que de lui envoyer un courriel, me voilà servi! Elle n'a pas changé, toujours aussi intense, elle mord avec passion dans son travail de technicienne pathologiste! Eh oui, elle découpe les morts. Pourtant, c'est une des filles les plus vivantes que je connaisse. Et elle vit toujours de façon aussi intense, elle redéménage à Montréal proche du boulot. Bref, une autre tranche de sa vie qui commence! Je la quitte en lui promettant de se reparler en détails autour d'un bon café.

J'arrive donc à Samajam chargé à bloc, et en effet, ce soir mes solos roulaient à fond la caisse. En honneur du hasard et des surprises tellement agréables des fois. En l'honneur d'Anika qui me manque juste trop. En l'honneur de Steph qui sait tellement bien garder le fort malgré toutes les épreuves à laquelle elle doit faire face. Et surtout, en l'honneur de la vie, tout simplement! HOH!

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